Deuxième partie de notre tentative de réponse à cette douloureuse question : faut-il enregistrer la guitare électrique avec ou sans effets ?
Solution(s)
Comme nous l’avons vu la dernière fois, et à l’instar des conclusions d’un épisode similaire consacré à la basse, le minimum syndical consiste à enregistrer le signal nu de votre guitare électrique grâce à un boitier de direct en supplément de la captation « classique » via un micro placé devant l’ampli. Ceci étant, lorsque le guitariste utilise certains effets dont le caractère sonore fluctue fortement en fonction du temps (voir épisode précédent), il est judicieux d’adjoindre une troisième prise à tout cela. L’idée est somme toute simple, il suffit de prélever d’une façon ou d’une autre une version du signal « sain », c’est-à-dire sans le ou les effets incriminés, et ce, le plus tard possible dans la chaîne d’effets globale. Seulement voilà, la mise en oeuvre de cette méthode est plus compliquée qu’il n’y paraît au premier coup d’oeil… En effet, il n’y a pas qu’une seule et unique façon de procéder. Tout dépendra de deux facteurs : la constitution de la chaîne d’effets du guitariste et le matériel dont vous disposez. Pour que vous saisissiez mieux l’idée générale, j’ai réalisé trois diagrammes illustrant trois cas de figures différents. Pour information, les flèches vertes correspondent au trajet du signal « nu », les jaunes au signal « sain » et les rouges au signal le moins « fiable ».
Le premier schéma décrit la situation suivante : l’effet à contourner se situe au milieu de la chaîne globale, il convient donc de prélever une copie du signal juste avant ce dernier. Pour ce faire, nous utilisons un boitier de direct afin d’envoyer le signal « sain » vers l’interface audio.
Sur ce deuxième schéma, nous voyons que l’effet à contourner se situe en bout de la chaîne d’effets globale. Du coup, il est possible de « splitter » le signal juste avant cet effet grâce à une pédale du type A/B Box et de faire le choix d’enregistrer le signal « sain » à l’ampli alors que le signal le moins « fiable » est envoyé vers l’interface audio via un boîtier de direct.
La dernière illustration évoque une situation rencontrée dans les studios les mieux lotis puisqu’elle nécessite un backline conséquent ainsi que deux cabines de prise séparées afin que l’enregistrement de chacun des amplis guitare ne soit pas perturbé par l’autre. Notez également qu’ici, l’effet à contourner dispose de deux sorties : l’une avec le signal traité et l’autre avec le signal source, comme le proposent certains delays par exemple. Ceci étant, si l’effet incriminé n’offre pas une telle possibilité, il suffit alors de « splitter » le signal juste avant ce dernier, comme illustré précédemment sur le deuxième schéma.
J’aurais pu continuer longtemps comme ça avec une multitude de diagrammes supplémentaires pour décrire par exemple le cas des effets placés dans la boucle de l’ampli, ou bien encore le cas des effets stéréo. Mais à quoi bon ? Il me semble que vous devez à présent avoir saisi l’idée générale : chaque cas sera différent et il vous faudra donc faire preuve d’ingéniosité pour arriver à vos fins en choisissant le « routing » le plus adapté à la situation.
J’en vois déjà certain se dire : « Que c’est compliqué ! Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? » Eh bien, c’est ce que nous verrons la semaine prochaine…