Voici donc venu le temps de rédiger l'épisode que je ne voulais surtout pas écrire… En effet, comme je vous l'ai déjà expliqué et n'en déplaise à certains, le micro idéal pour l'enregistrement de tel ou tel chanteur en particulier n'existe pas puisque patin-couffin et tout le tralala.
Je ne vais pas vous refaire toute l’histoire, merci de vous reporter à l’article de décembre dernier si vous en ressentez le besoin. Cependant, vos nombreuses demandes de conseils « concrets » en la matière ont fini par me convaincre. Après tout, cette sélection pourra toujours servir de point de départ aussi valable qu’un autre pour qui débute ; c’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis limité à des micros dont le tarif neuf est compris entre 80€ et 1000€.
Avant de commencer, veuillez bien garder ces deux mises en garde à l’esprit : cette sélection n’est d’une part absolument pas exhaustive, car je ne connais bien évidemment pas la totalité des micros existants ; et d’autre part, elle est forcément subjective puisque reflétant mes goûts en termes de prise de chant.
Sur ce, rentrons dans le vif du sujet.
Les micros à rubans
Dans cette première partie, nous allons voir le cas des micros à ruban. Fragiles, supportant difficilement les forts niveaux de pression acoustique et nécessitant l’usage d’un préampli puissant, il ne s’agit pas là de la famille de micros que je conseillerais au parfait béotien pour son premier achat. D’autant qu’ils ne sont généralement pas très polyvalents et qu’il faut mettre une certaine somme sur la table pour avoir quelque chose de correct, les premiers prix étant bien souvent trop caricaturaux.
Dis comme ça, ça ne vend pas du rêve. Pourtant, si vous disposez déjà d’un ou deux micros, un ruban pourrait bien être un complément idéal tant leur pâte sonore est enivrante. Soyeux, doux mais détaillés, feutrés, mais pas étouffés, les micros à ruban sont particulièrement à l’aise dans les genres classique, jazz et chanson. Idéal pour les voix de crooner, un micro à ruban sera également un écrin de choix pour les voix féminines, notamment lorsqu’il est nécessaire d’adoucir un haut du spectre par trop acerbe.
Le premier modèle trouvant grâce à mes yeux est le Fat Head premier du nom de Cascade Microphones. Il est malheureusement difficile à trouver dans nos contrées, mais en farfouillant sur la toile, il est encore possible de le dénicher à un tarif honnête. Niveau empreinte sonore, le Fat Head est le plus « rugueux » de cette sélection. Il possède un côté roots / vintage qui fait penser à un vieux rade clandestin new-yorkais sentant la sueur. Tout un programme !
Le deuxième modèle que j’affectionne tout particulièrement, j’en possède d’ailleurs un exemplaire, nous vient d’Angleterre et se prénomme Sigma. Là encore, le son est bien vintage avec cette fois-ci une esthétique sonore surannée typique des petits clubs de jazz de la grande époque. Strass, paillettes et danse endiablée jusqu’au bout de la nuit sont de la partie !
Avec l’AEA R92, nous entrons dans le monde beaucoup plus classieux des Palaces où les diamants sont de mise et les Rolls s’alignent dans la cour. Le ticket d’entrée pique un peu, mais Dieu que c’est beau !
Pour finir, une exception qui confirme la règle : le Beyerdynamic M 160. Possédant une pâte sonore relativement plus « moderne », ce dernier est peu souvent utilisé pour le chant. Pourtant, je le trouve merveilleux sur les voix féminines un peu trop impétueuses qu’il sait apprivoiser de la plus belle des manières. Petit plus non négligeable, le M 160 est autrement plus polyvalent que ses congénères et saura capter avec brio vos instruments acoustiques (overhead de batterie, violon, saxophone, etc.) comme vos joujoux amplifiés (guitare et basse électriques).
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Dans la deuxième partie, nous nous pencherons sur le cas de mes petits chouchous : les micros dynamiques.