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Editorial du 16 mai 2020 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 16 mai 2020 : commentaires
* Alors que les artistes rongent patiemment leur frein en attendant ces calendes grecques où les concerts seront de nouveau permis, le ministre Franck Riester assure qu’il y aura bien une fête de la musique, mais « sans prendre de risques… » Si l’on imagine encore mal comment la chose sera possible, on voit bien comme les choses pourraient évoluer avec le récent rachat par Apple de NextVR, une société californienne spécialisée dans la retransmission d’évènements sportifs et musicaux via des casques de réalité virtuelle. De là à penser que la technologie va vider les salles de spectacle comme Uber Eats ou Deliveroo ont partiellement vidé les restaurants, il n’y a qu’un pas que le futur proche se chargera bien de franchir, obligeant tout le business de la musique Live à se réinventer comme celui de la musique enregistrée a dû le faire pour survivre au piratage, sachant que les salles de spectacles en sortiront difficilement gagnantes tandis qu'il faudra avoir les moyens de se payer un casque et un abonnement pour pouvoir "assister" aux événements…
En attendant d’être fixé sur tout cela, on en profitera pour se cultiver avec une poignée de reportages sur la musique jamaïcaine, et s’informer en lisant les tests du casque Waza-Air de Boss ou celui de la tranche logicielle JST Howard Benson Vocals.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los TeignosFrom Ze AudioTeam
* La newsletter était partie sans édito... La revoici complète !

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 16/05/2020 à 13:12:53 ]

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76
Ça ne parle pas de VR mais de l'ensemble des "images animées":
https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/obesite-numerique/
77
Citation :

J’ai cru que tu me libérerais, bel écran, mais après vingt ans, je mesure que je regarde moins le dehors que tes dedans, moins le ciel que tes logiciels qui fabriquent le ciel et y laisse en filigrane mes traces...


Citation extraite du texte de Damasio indiqué par Will.
Qui me donne à penser (à mon sens) que, le "problème", ici, n'est pas dans la nature du marteau, mais chez celui qui tient son manche.
En d'autres termes : on va encore attendre un peu avant d'atteindre un minimum de maturité dans notre usage du "marteau" informatique... Jusqu'à ce que nous nous rendions compte, enfin, que l'un (le 'bel écran') n'est pas nécessairement l'antagoniste de l'autre (le 'dehors').

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 19/05/2020 à 12:57:11 ]

78
Will: merci d'avoir répondu.

Citation :
Qui me donne à penser (à mon sens) que, le "problème", ici, n'est pas dans la nature du marteau, mais chez celui qui tient son manche.

+ 1000

Mon thread sur le jazz, principalement bop et post bop:

Wham Bam Jazz

79
Citation :
Qui me donne à penser (à mon sens) que, le "problème", ici, n'est pas dans la nature du marteau, mais chez celui qui tient son manche.
En d'autres termes : on va encore attendre un peu avant d'atteindre un minimum de maturité dans notre usage du "marteau" informatique... Jusqu'à ce que nous nous rendions compte, enfin, que l'un (le 'bel écran') n'est pas nécessairement l'antagoniste de l'autre (le 'dehors').

C'est en partie vrai. Mais combien ont réussi à se détacher de la télé (qui prend, en moyenne, plus de 3h30 par jour à un français) sans passer par une période sans télé ?

Certains l'ont fait parce qu'ils ont remplacé la télé par d'autres écrans.

Le problème des smartphones et autres tablettes, c'est leur côté très addictif, énormément basé sur des phénomènes psychologiques de récompenses.

C'est une drogue. Comme toutes les drogues, elle peut apporter des bonne choses, du bien être et/ou être délétère. Comme toute drogue, on peut en maîtriser l'usage pour en tirer le meilleur ou se faire happer par elle au détriment d'une qualité globale de vie.

Mais tout le monde n'est pas égal face aux drogues. Outre les prédispositions génétiques, psychologiques, les cadres de vie, les codes sociaux, il y a l'éducation aux drogues qui compte beaucoup.

Cette éducation n'est pas faite sur les nouveaux écrans pas plus qu'elle n'est faite sur la télé qui existe pourtant de façon démocratique depuis 50 ans.

Alors mettre quelqu'un le nez dans la cocke ou l'exta sans lui donner les clefs de prévention (au sens d'être prévenu) et d'usage raisonnable et ensuite lui dire "ton addiction, c'est juste ton manque de maturité par rapport aux drogue", j'imagine que tout le monde trouverait ça assez gonflé.

C'est pourtant ce qu'on fait avec les outils numériques.
80
Est ce l’écran qui est une drogue? Ou est ce son contenu ?
Est ce que je suis accro à Audiofanzine, ses news et ses forums? Ou est ce que j’aime la lumière de mon écran ?
Faut il que je me fasse soigner?
:facepalm:
81
Citation :
Est ce l’écran qui est une drogue? Ou est ce son contenu ?
Est ce que je suis accro à Audiofanzine, ses news et ses forums? Ou est ce que j’aime la lumière de mon écran ?
Faut il que je me fasse soigner?:facepalm:


82
Citation de bidouille2004 :
Est ce l’écran qui est une drogue? Ou est ce son contenu ?
Est ce que je suis accro à Audiofanzine, ses news et ses forums? Ou est ce que j’aime la lumière de mon écran ?
Faut il que je me fasse soigner?
:facepalm:


:bravo:
Je suis épaté par la façon percutante dont tu exposes un des noeuds de ce problème.

J'imagine (je ne suis pas addictologue :clin:) qu'il y a une part d'accoutumance - dans le sens pathologique - pour la seule "lumière de mon écran" (pc, tv, etc.).
Mais, si l'on fait l'impasse sur les "contenus", il me semble que l'on va passer à côté de l'essentiel, dans cette affaire.
...

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

83
Citation de Will :
Citation :
Qui me donne à penser (à mon sens) que, le "problème", ici, n'est pas dans la nature du marteau, mais chez celui qui tient son manche.
En d'autres termes : on va encore attendre un peu avant d'atteindre un minimum de maturité dans notre usage du "marteau" informatique... Jusqu'à ce que nous nous rendions compte, enfin, que l'un (le 'bel écran') n'est pas nécessairement l'antagoniste de l'autre (le 'dehors').

_______
...........
Mais tout le monde n'est pas égal face aux drogues. Outre les prédispositions génétiques, psychologiques, les cadres de vie, les codes sociaux, il y a l'éducation aux drogues qui compte beaucoup.

Cette éducation n'est pas faite sur les nouveaux écrans pas plus qu'elle n'est faite sur la télé qui existe pourtant de façon démocratique depuis 50 ans.

Alors mettre quelqu'un le nez dans la cocke ou l'exta sans lui donner les clefs de prévention (au sens d'être prévenu) et d'usage raisonnable et ensuite lui dire "ton addiction, c'est juste ton manque de maturité par rapport aux drogue", j'imagine que tout le monde trouverait ça assez gonflé.

C'est pourtant ce qu'on fait avec les outils numériques.


Je reviens ici, Will, juste un instant, pour faire remarquer que - moi - je n'avais pas du tout parlé de "drogues & addiction" !
A moins que l'usage du marteau soit assimilé à celui d'une drogue ? :clin:
C'est vrai qu'il peut être aussi efficace pour s'assommer que pour s'écraser un doigt, ou même, planter un clou bien droit bien profond...

Pour préciser ma pensée : je ne vois pas du tout le problème de l'usage de ces "écrans" comme se situant du côté de leur pratique addictive. Je veux dire : si addiction il y a (et il semble bien qu'elle y soit, d'accord), elle n'y est pas là de façon spécifique.
Peut-être faudrait-il aller chercher, ici, du côté de notre besoin d'images, de quelque nature qu'elles soient ? Depuis les représentations sur les parois des grottes préhistoriques, jusqu'à la manie contemporaine du selfie... Je ne sais pas...
Par contre, ce qu'il me semble bien voir de spécifiquement problématique, dans cet attachement aux "écrans alimentés numériquement", c'est la confusion entre ce qui est dit 'virtuel' et ce qui est dit 'réel'.
(Ça, s'est nouveau, je crois.)
Oui plutôt : le fait que la façon dont nous opposons ici le 'virtuel' au 'réel' est inappropriée.
...
Comme j'ai déjà été trop long, je vais prendre un raccourci pour abréger, en allant dans un domaine qui nous intéresse particulièrement : le son.
Un son émis par un archet frottant une corde de violon est 'réel' ? D'accord.
Un son émis par un synthétiseur est tout autant 'réel'. Ni plus, ni moins.

Tiens, du coup, je suis pressé de retrouver ma machine à sons (Falcon 2, pour l'instant)
:clin:

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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84
Non, ce que je voulais souligner, c'est que ta comparaison entre le domaine numérique et le marteau n'est pas à mon avis approprié.
Comme tu l'as souligné, il y a peu de chances pour que le marteau génère des addications. Les outils numériques, oui. Et elles se cumulent.
Donc, oui, tu peux mettre un marteau dans les mains de n'importe qui qui ne s'en soit jamais servi en disant juste de faire attention, que s'il tape avec sur une surface fragile, ça casse. ça prend 5 mn de montrer comment bien tenir un marteau et même enfoncer un clou sans s'exploser les doigts.
C'est une autre paire de manche pour les NTIC qui sont un monde infiniment plus complexe et dont les facteurs générateurs d'adiction sont multiples.
Par ailleurs, on éduque déjà à peine à comment utiliser (techniquement) les outils numériques, alors on est très loin de l'éducation à comment bien les utiliser... et s'en prémunir.

C'est pour ça que je trouvais que résumer en quelque sorte les dérives de l'usage du numérique à un manque de maturité me semble assez faussé.
Il me semble aussi difficile de reprocher à quiconque qui n'ait pas été éduqué d'avoir un mauvais usage des outils numériques ou une addiction qu'il ne l'est de reprocher à une gamine qui n'a reçu aucune éducation sexuelle de tomber enceinte ou à quiconque n'ayant reçu aucune prévention ou éducation à la consommation de drogues de devenir accro.
85
Citation :
Comme tu l'as souligné, il y a peu de chances pour que le marteau génère des addications.


Claude François ne serait sûrement pas d’accord avec cette remarque :clin:
86
Je crois commencer à comprendre, Will, la raison du malentendu, ou plutôt du mal-dit, un mal-dit qui est sûrement de mon côté : elle tient à l'entente du terme 'maturité'.
Pour moi, celle-ci, la maturité, provient essentiellement de la façon dont nos expériences personnelles peuvent nous auto-éduquer, en quelque sorte. De ton côté, tu la vois plutôt venir uniquement par un enseignement (et/ou la formation) dispensé par... une autorité enseignante (et/ou formatrice) tout extérieure.
(Bien entendu, je mets tous nos apprentissages divers au rang de nos "expériences personnelles".)

Mais peut-être que je schématise trop ta conception de la chose ? Quoiqu'il en soit, le même terme n'ayant pas le même sens pour les deux, nous ne parlons pas vraiment de la même chose.

Par contre, j'assume pleinement ma conception de l'outil informatique comme 'marteau' ! :clin:
J'entends bien qu'elle n'est pas "appropriée" pour toi. Pour moi, elle l'est. Bon. C'est noté...

Mais, j'ai du mal à mettre sur le même plan l'éducation sexuelle et l'apprentissage de cet outil (informatique) !
:mrg:
Ou bien... à moins que, ce qui se joue pour ceux et celles qui se retrouveraient "addicts aux écrans", c'est quelque chose d'essentiellement "sexuel" ?
Intéressante hypothèse... (sérieux !)
Mais alors, le principe de cette addiction-là, il date de bien avant l'invention du premier computer... Non ?


"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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[ Dernière édition du message le 20/05/2020 à 13:55:51 ]

87
Je faisais juste le parallèle entre les deux domaines pour des gens qui en ignorent à peu près tout... et donc en subissent les conséquences.

Pour l'anecdote, il y a très très longtemps, des réacs ou peut-être le FN avait fait dans le sud de la France une campagne d'affichage contre l'éducation sexuelle à l'école.
On passe devant un 4x3 montrant une jolie gamine d'une dizaine d'années propre sur elle avec une robe à volants, des soquettes, des souliers vernis et de petites tresses avec l'énorme slogan "préservons l'innocence".

Le pote du coin avec qui j'étais, un ancien titi parisien avec la gouaille quivabien balance "ah ben ouais, tu vas voir la gueule de l’innocence quand elle va se retrouver avec un polichinelle dans le tiroir" :mdr:

L'étendue des méconnaissances de certaines jeunes filles en matière de reproduction et de grossesse peut être assez hallucinante. En même temps, si personne ne leur a expliqué... faut-il donc attendre qu'elles aient fait leurs propres expériences (avec les conséquences pas forcément hyper souhaitées) pour qu'elle atteignent la "maturité" ?

Met-on quelqu'un au volant d'une voiture sur la route en lui recommandant de faire son expérience de la conduite avant qu'une "autorité enseignante (et/ou formatrice) tout extérieure" (pourquoi "autorité" ? :noidea:) ne lui ait au moins donné les bases nécessaires ?

[ Dernière édition du message le 20/05/2020 à 16:13:58 ]

88
Nous étions partis de cette phrase de Damasio que tu nous avais invité à lire :
Citation :

J’ai cru que tu me libérerais, bel écran, mais après vingt ans, je mesure que je regarde moins le dehors que tes dedans, moins le ciel que tes logiciels qui fabriquent le ciel et y laisse en filigrane mes traces...


J'ai tenté une réflexion qui pourrait nous mener à comprendre que le 'bel écran' n'est pas nécessairement l'antagoniste du 'dehors'.

...
Mais nous voilà en train de considérer l'utilité d'apprendre à conduire - avant de prendre le volant d'une voiture en marche - et la nécessité des cours d'éducation sexuelle pour les jeunes personnes...
...
J'ai sans doute raté un épisode ?
:clin:

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[ Dernière édition du message le 20/05/2020 à 20:17:03 ]

89
Le problème des écrans c'est qu'ils sont nocifs. C'est avéré. Par exemple depuis peu, lorsqu'un enfant naît à l’hôpital et qu'on délivre le carnet de santé aux parents, ils peuvent y lire qu'il est fortement (je ne me souviens plus du terme exact) déconseillé de mettre les enfants devant des écrans (tous modèles confondus) avant l'âge de trois ans. Ensuite il faut de grosses limitations et un encadrement jusqu'à au moins six ans etc etc.
La nocivité ? et bien c'est une forme d'autisme pour les plus touchés et qui va jusqu'à la même prise en charge que les cas d'autismes "traditionnels" (désolé je n'ai pas d’autre mot pour l'instant) en milieu hospitalier. Cette forme d'autisme est réversible donc différente. Elle est liée aux écrans qui bloquent les interactions dont le cerveau a besoin pour se développer. Pour l'avoir lu et trouvé des informations auprès de psychothérapeutes en milieu scolaire, la situation actuelle est tragique ou au moins très préoccupante avec une véritable épidémie et un engorgement des prises en charges toujours plus nombreuses auquel le système de santé a grand mal à faire face...
90
je pense que l'on devrait dire "la lumière émise par les écrans" car les "vieux" écrans LCD sans rétro éclairage posaient moins de problème.
Sans parler des dangers des lumières bleues...
91
Personne ne conteste, chapolin, qu'un écran (pc, tv, smartphone), allumé, est un producteur de stimuli lumineux, colorés, et... agité. Stimuli plus ou moins intenses, et désordonnés, et qui peuvent entraîner (pris à haute dose, sans précaution, etc.) des dommages neurologiques chez certains sujets.
C'est un sujet tout à fait intéressant.
C'est dit.

Sauf que, ce n'était pas, pour moi, le "sujet", ici, tel que je l'avais compris, du moins.
Le sujet (tel que posé clairement, d'ailleurs, par Damasio) est celui des "contenus" dispensés par le moyen de ces écrans, tels qu'ils sont reçus (ces contenus), par leurs consommateurs.
(Que la consommation de ces contenus soient plus, ou moins, parfois ou souvent, contrainte au moyen de certains "pouvoirs hypnotiques" des images sur ces écrans-là, c'est un sujet annexe.)

En d'autres termes : le sujet est celui souvent formulé par l'antagonisme 'réel vs. virtuel'.
Je dis qu'il n'est pas spécifique à l'usage de ces écrans.
Je dis aussi que de parler de 'virtualité' est d'ailleurs, ici, un abus de langage, ou du moins un dévoiement du sens des mots, qui conduit à ne pas penser là où il faut.
(Un peu comme parler d'une "intelligence artificielle" est aussi un abus de langage dommageable. Il n'y a pas plus stupide que les processus estampillés 'I.A.')

Mais, bon, ce que j'en dis, c'est que pour causer...
:clin:


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[ Dernière édition du message le 21/05/2020 à 12:53:48 ]

92
Citation :
Le sujet (tel que posé clairement, d'ailleurs, par Damasio) est celui des "contenus" dispensés par le moyen de ces écrans, tels qu'ils sont reçus (ces contenus), par leurs consommateurs.

Eh bien c'est là que nous n'avons pas compris le texte de la même façon. Parce que toi tu dissocies contenant et contenu. Pour moi, le contenant pèse aussi dans le rapport de dépendance.
Les contenus, d'autres support que le smartphone peuvent les apporter. Comme par exemple l'ordinateur. Mais un ordinateur, on ne l'a pas en permanence dans sa poche, il ne se loge pas au creux de la main, on ne peut le sortir dès qu'il y a 30 secondes d'ennui potentiel, on ne lui confie pas autant de choses et d'éléments de notre vie. Souvent, il ne nous suit pas en vacances, en week-end, il ne photographie pas nos enfants.
L'accumulation de forme-fonction dans un smartphone a un impact autrement plus important dans la relation que nous créons avec lui que n'importe quel autre outil technologique permettant pourtant de disposer des mêmes fonctions.

[ Dernière édition du message le 22/05/2020 à 00:10:23 ]

93
Tout à fait Will :clin:

Ma chaîne electro YouTube

<<<<<<<< Hú Li >>>>>>>>

94
100% d'accord. D'ailleurs je n'ai pas et ne veux pas de smartphone pour les raisons que tu cites et quelques autres (que font Apple et Google de nos données par exemple).
C'est aussi un appareil que beaucoup utilisent en pleine conversation "physique". Un jour pour répondre à un notification (donc hors sujet) ou pour confirmer / infirmer le sujet de discutions.
L'addiction à cet "objet" a même poussé Google (si, l'éditeur d'Android!) à concevoir plusieurs "outils" dont un coque en papier:
enveloppe
Son nouveau smartphone est en papier:
paper-phone
95
idem: pas de smartphone pour voir par dessus l'épaule d'App-Goog ce que vous avez mangé à midi, ou vous poster de sublimes images de l'île tropicale ou j'ai trouvé refuge...

:8)

...non, rien....

96
Citation :
Personne ne conteste, chapolin, qu'un écran (pc, tv, smartphone), allumé, est un producteur de stimuli lumineux, colorés, et... agité. Stimuli plus ou moins intenses, et désordonnés, et qui peuvent entraîner (pris à haute dose, sans précaution, etc.) des dommages neurologiques chez certains sujets.
C'est un sujet tout à fait intéressant.


Si j'ai bien compris, chez les enfants, si tant est que ce ne soit pas aussi celui des adultes, le problème c'est la passivité induite; le cerveau n'est pas sollicité, il n'y a pas d'acte concret en réaction à fournir, actes pourtant vitaux (ou pas si on veut des légumes) à solliciter et développer. Au contraire par exemple pour les portables où l'enfant semble actif et occupé, en interaction avec l'application, les parents ont l'impression d'une grande intelligence devant l'habilité qu'il semble développer, mais hélas il ne s'agit que d'automatismes répétés encore et encore, à base de récompense, et qui n'ont pas la valeur des interactivités plus profondes, nécessitant beaucoup plus d'intelligence, qu'on peut trouver avec un être humain ou même simplement l'ennui gommé par tous ces stimuli froids.
97
Citation :
Eh bien c'est là que nous n'avons pas compris le texte de la même façon. Parce que toi tu dissocies contenant et contenu. Pour moi, le contenant pèse aussi dans le rapport de dépendance.

Les contenus, d'autres supports que le smartphone peuvent les apporter. Comme par exemple l'ordinateur. Mais un ordinateur...
...
L'accumulation de forme-fonction dans un smartphone a un impact autrement plus important dans la relation que nous créons avec lui que n'importe quel autre outil technologique permettant pourtant de disposer des mêmes fonctions.


_________


Je remarque que nous avons quitté la problématique "écrans en tout genre" pour nous focaliser sur celui du seul smartphone.
Oui... l'étau se referme donc tout particulièrement sur ce 'pauvre' smartphone....
Ce smartphone sur lequel, d'ailleurs, je te lis ce matin, Will, et avec lequel je te répond... :clin:


En fait, je peux te suivre quand tu dis que nous aurions un rapport "non neutre" avec le contenant - des contenus que nous consommons.
Sauf que tu ne veux considérer ici, a priori, qu'un seul "rapport de dépendance"...
C'est peut-être avoir rendu le jugement avant d'avoir instruit le dossier ?

C'est intéressant ton opposition entre 'ordinateur' et 'pc'... Je me souviens soudain de ce temps où l'on parlait (il y a encore une dizaine d'années ?) des "veuves de l'informatique"... C'était bien, en ces temps oubliés, le seul 'ordinateur' (pas-encore-portable-dans-sa poche') qui était accusé de provoquer dépendance nocive, etc.
Bref.

Ainsi, il serait dommageable, pour la santé mentale de nos semblables, d'avoir un smartphone que l'on "peut le sortir dès qu'il y a 30 secondes d'ennui potentiel" ?
Moi, je crois que ce qui est (peut-être) dommageable, c'est l'ennui lui-même, ou, plutôt, que l'on soit si facilement pris par l'ennui. Et, tu en seras d'accord je crois, ce n'est pas le divertissement qui provoque l'ennui. Quoique... Mais, à ce compte-là, ce seront toutes les formes possibles de divertissement qui seront également néfastes - formes dont je vais m'abstenir de faire la liste...
Quant à ce que nous confions de "choses et d'éléments de notre vie" à un smartphone, au disque dur d'un ordinateur, ou à un journal intime, ou bien aux 'albums de familles' rangés, ou oubliés, dans nos caves et nos greniers... cela regarde les uns et les autres, chacun pour soi. Je ne vois ici personne en position de venir faire la leçon sur le sujet, à qui que ce soit d'autre.

J'en vois qui lèvent la main en disant "Moi, M'sieur, moi j'ai pas de smartphone !"... C'est parfait. Tant que ceux-ci, qui ne veulent pas, ne se posent pas en censeurs de ceux qui veulent, moi, ça ne m'ennuie en rien.

*

Citation :

"Le spectacle est l'argent que l'on regarde seulement, car en lui déjà c'est la totalité de l'usage qui s'est échangée contre la totalité de la représentation abstraite".


Là, je recopie un morceau de texte pris dans un livre - un vrai livre en papier imprimé. Livre ici en édition "de poche" d'ailleurs...
Ce qui est pensé au travers de cette phrase (son 'contenu') serait-il vicié du fait qu'elle, cette phrase, se retrouve inscrite (et lue) sur l'écran d'un smartphone ?
audiofanzine-2978218.jpg


Oui, cette 'image d'image' a été captée, au vol, tel quel (un peu bancale ?) au moyen d'un smartphone...

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 22/05/2020 à 14:03:19 ]

98
Citation :
Si j'ai bien compris, chez les enfants, si tant est que ce ne soit pas aussi celui des adultes, le problème c'est la passivité induite; le cerveau n'est pas sollicité, il n'y a pas d'acte concret en réaction à fournir, actes pourtant vitaux (ou pas si on veut des légumes) à solliciter et développer.


Il y a aussi le rapport avec l’espace, la gravitation, la vue... bref, manier des cubes dans son parc à jouets ou des Duplo / Lego, ça fait du bien.
99
Citation :
Moi, je crois que ce qui est (peut-être) dommageable, c'est l'ennui lui-même, ou, plutôt, que l'on soit si facilement pris par l'ennui. Et, tu en seras d'accord je crois, ce n'est pas le divertissement qui provoque l'ennui. Quoique...


Je ne suis pas d'accord, je pense que l'ennui est une chose nécessaire et primordiale. Mais je suis d'accord car il faut faire une nette distinction entre l'ennui en tant que tel et le fait que l'on puisse facilement y succomber.

Je pense que les victimes - j'utilise ce terme pour faire court - des smartphones et des télévisions sont dans le cas où les gens sont très facilement, voir instantanément saisis par l'ennui. On le voit très facilement dans les transports en communs: à l'arrêt une nouvelle personne monte, s'installe dans un siège et ne tiendra pas 30 secondes de plus avant de s'immerger dans son petit écran pour le reste du trajet. C'est devenu comme un réflexe chez des millions de gens. Et si ils ne le font pas ils sont gênés ...

Au contraire soutenir l'ennui oblige a "réagir", à temporiser, à philosopher, à penser, à réfléchir, à observer, à se reposer aussi (...) et au bout du compte je crois qu'on peut assimiler l'ennui à une forme d’effort. Un effort qui peut produire de la créativité, de la curiosité et plein d'autres choses.
100
Citation de chapolin :

Au contraire par exemple pour les portables où l'enfant semble actif et occupé, en interaction avec l'application, les parents ont l'impression d'une grande intelligence devant l'habilité qu'il semble développer, mais hélas il ne s'agit que d'automatismes répétés encore et encore


Dans ta phrase, si on remplace "portables" par "guitare, piano, violon ou contrebasse", et "application" par "musique", est-ce qu’on n’aboutit pas à la même conclusion ?
Finalement, la pratique d’un instrument n’est-elle pas elle aussi liée à des automatismes répétés encore et encore et pouvant entraîner une dépendance et une asociabilité ? (et sollicitant finalement très peu l'activité cérébrale)
Le volume horaire et la centralité de l’activité ou du divertissement dans la vie de chacun est sans doute un critère à ne pas négliger.