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Sujet Editorial du 10 février 2024 : commentaires

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1 Editorial du 10 février 2024 : commentaires

BadinterRobert Badinter nous a quittés et vue la stature historique du personnage, il serait dur de ne pas se joindre à l’hommage rendu à cet enfant de déporté qui n’a eu de cesse, tout au long de sa vie, de conduire notre société vers plus d’humanité et de fraternité dans le sillage d’un Victor Hugo, à un homme grâce auquel, surtout, on a cessé de couper des êtres humains en deux. Cependant, au-delà même du grand avocat, ce qui me manquera plus accessoirement à moi, c’est d’entendre un homme maîtrisant à ce point la concordance des temps qu’il était capable d’utiliser au débotté le subjonctif plus-que-parfait avec le même naturel qu’un Clapton descendant une pentatonique. Ce n’est sans doute pas d’ailleurs un hasard s’il a signé le livret d’un opéra de Thierry Escaich car il y avait une forme de musique dans l’éloquence de Badinter comme il y a des mathématiques chez Bach...

Passé « ce silence que les morts appellent », on pourra ensuite se rendre sur Audiofanzine pour assister aux plaidoiries des mis en examen cette semaine : l’ampli Foxgear HW-103, les moniteurs Presonus Eris Pro 4, le casque K92 d’AKG et la pédale Pico Attack Decay d’Electro Harmonix

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 10/02/2024 à 11:45:06 ]

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121
Il ne faut pas attendre des partisans de la peine de mort qu'ils deviennent "factuels".
Ils sont dans une représentation fantasmée dès l'origine :
Citation :
l'élimination solennelle de l'assassin par la société

...
Je ne sais pas si celui (saturix) qui profére ainsi sa vision intime de la chose, est bien conscient de ce qu'il y dit ?

Quant au ressentiment des proches des victimes contre les déclarés coupables, bien sûr ! C'est une réaction quasi animale dont on peut comprendre l'existence.
Et alors ?
Chacun se fait justice soi-même ?
La vendetta ? (*)
...
Je trouve cette pratique peu "sociale" et peu "solennelle".

(*) Et encore, la vendetta, c'est la version romanesque. En fait, derrière la pratique de la peine de mort, c'en est une autre qui se cache à peine : le lynchage.
Le lynchage, c'est-à-dire la sentence, et son exécution immédiate, par la foule.
Et, confondre la foule avec le peuple, l'histoire nous apprend où cela conduit les sociétés.
Il est évident que, dans une foule agissante, on ne trouve jamais aucun peuple y exprimant sa volonté.
Elle n'est alors rien d'autre, cette foule, que le produit de la volonté de quelques "meneurs".
C'est pourquoi il n'y a, dans toute société un peu étendue et complexe, de démocratie possible que représentative.
...
Est-ce que cette question sort du sujet ?
Je ne crois pas, au vu de certaines interventions faites ici...

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 13/02/2024 à 10:09:59 ]

122
Citation :
Désormais en France, la vie des victimes ne vaut rien et on peut tuer sans problème.

C'est l'adverbe Désormais qui me choque le plus. L'abolition de la peine de mort n'a rien changé de ce point de vue, et effectivement comme le suggère totounet, il faut un peu fouiller dans les stats. La France reste un pays où le taux d'homicides par habitant est faible et depuis 1981 on ne peut constater ni explosion ni effondrement du nombre d'homicides, bon an mal an ça tourne toujours autour de 2 à 3 homicides/100 000 habitants, à la louche 2000 homicides/an.
Si on remonte aux années 70, donc la décennie avant l'abolition, il ne faut pas s'imaginer que la guillotine envoyait ad patres tous les assassins, certaines années elle n'était même pas "utilisée" du tout. Dans les faits, avant l'abolition votée au Parlement, la peine de mort ( prononcée et exécutée ) commençait déjà à être peu à peu abandonnée. C'est une question qui avait longtemps taraudé Giscard qui se disait opposé à la peine capitale mais qui avait refusé de gracier Ranucci en 1976.

Lsv ? il y avait déjà eu une tentative d'abolition de la peine de mort sous la 3ème République. Le Président Armand Fallières avait même accordé systématiquement sa grâce à tous les condamnés à mort.

[ Dernière édition du message le 13/02/2024 à 10:07:42 ]

123
Merci pontchartrain pour ce point d'histoire factuelle, pour ces données objectives. :bravo:
La pratique de la mise à mort n'a ici aucune utilité. C'est un fait.
Mais, malheureusement, ce fait n'intéresse pas ses partisans.
Ce qui intéresse les partisans de la peine de mort, ce n'est pas de dissuader d'éventuels criminels de faire d'autres victimes, à l'avenir.
Ce qui intéresse les partisans de la peine de mort, c'est de savoir qu'il leur sera toujours possible de se venger.
La pratique de la vengeance soulage ? Sans doute. Mais, dans tous les cas, elle ne dissuade jamais qui que ce soit.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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124
Oui voila.Ca soulage mais ne change rien.
Tiens je vais repondre par une reflexion et un sentiment perso qui peut etre peut sembler absurde mais qui pour moi a un sens:
J’ai 2 filles de 9 et 13 ans, et comme tout papa je suis protecteur et toujours un peu inquiet d’un coté de les voir grandir au milieu de gens formidables mais aussi de prédateurs sexuels potentiels plus ou moins dangereux.
(Ca peut etre plus ou moins rationnel, ce que nos comprenons tous nous parents)

Serais je plus rassuré par rapport a cette crainte si la peine de mort existait en France actuellement?
Je devrais donc me dire que les prédateurs sexuels potentiels se tiendraient plus a distance?
Pas du tout evidemment.
125
Bourgeois : personne propriétaire d'un moyen de production, opérée par d'autres qu'elle-même, et dont le produit lui rapporte de l'argent même si elle reste au plumard toute la journée. (les opérateurs n'ont quasi jamais de droit de regard sur la production, et ne verront le plus souvent qu'une portion minime du produit de la vente de leur travail)
Ce qui n'a donc pas grand chose à voir avec la classe sociale des branche de l'arbre généalogique du proprio, même si ça se transmet plus surement que les yeux bleus pour toutes les personnes qui ont hérité de ce patrimoine, plutôt que les quelques rares qui ont "réussi" donc "méritants" et qui suffisent pourtant à cacher tous les autres...

[ Dernière édition du message le 13/02/2024 à 10:56:12 ]

126
+1 avec pontchartrain, patrick_g75 et totounet. Oui la peine de mort n'est pas dissuasive et de toutes façons la justice ne sert pas à se venger mais à apporter un certain équilibre dans la société. Elle ne se substitue pas à un travail de profondeur sur les causes de la violence et de la criminalité, et peut parfois même participer au système qui provoquent ces violences, notamment lorsque qu'une classe sociale ou ethnique se retrouve plus souvent dans une situation de condamnation que d'autres.

Il y a beaucoup d'études qui ont été formulées sur le sujet, qui valent beaucoup mieux que l'opinion non éclairée des uns et des autres, notamment avec la situation spécifique des EUs où on entend tous les mois un nouveau cas de personne qui a été condamnée à mort à tort. Et ces études montrent que l'existence de la peine de mort n'est pas un gage de progrès social, ou de baisse de la violence dans la société, en plus d'être plus que discutable moralement. Parler d'un sujet aussi grave, dans le but de revenir sur une mesure clé de notre société, sans s'y intéresser un minimum et connaître un peu l'historique du truc, est à mes yeux une folie.

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127
Citation de iktomi :
Bourgeois : personne propriétaire d'un moyen de production, opérée par d'autres qu'elle-même, et dont le produit lui rapporte de l'argent même si elle reste au plumard toute la journée...


Bon, cette référence au "bourgeois" est un peu subsidiaire, non ?
Pour autant que je m'en souvienne, ça vient de quelques remarques servant plus ou moins à plus ou moins discréditer la personne en question (R. Badinter) ?
Qui d'ailleurs, pour l'occasion, était affilié à la classe des grands bourgeois...
Définir les classes sociales est un exercice périlleux.
Il y a des conditions objectives à considérer. Par exemple :
personne propriétaire d'un moyen de production, dont le produit lui rapporte de l'argent même si elle reste au plumard toute la journée
En fait, ce qui est défini là, c'est la situation du rentier. Appellation un peu surannée, mais recouvrant une situation tout à fait actuelle : celle de l'actionnaire.
Quoique, si tu veux profiter du bénéfice de tes 'actions' (parts de propriété d'un moyen de production), il vaut mieux pas trop se laisser aller à roupiller.
Mais, bon, ça, c'est leur problème (aux capitalistes). Pour être franc, à titre personnel, je m'en contrefous. Que celui qui veut se faire rapide facile beaucoup de fric, vienne un jour à en perdre beaucoup, et vite... ce n'est que justice ?
:clin:

Mais il était question de "grande" bourgeoisie ? Et là, ça devient plus difficile à déterminer, ou elle commence, la "grande". Mais, une chose paraît constante : l'existence d'une transmission patrimoniale (ou matrimoniale !).
On est "grand.e bourgeois.e" par héritage.
Il est rare qu'un individu devienne un "grand bourgeois", à titre personnel.
Ou alors, il est plutôt rangé parmi les "parvenus"... :mdr:
Par contre, si ses descendants se débrouillent pas trop mal avec leur héritage, et s'ils se plient à certains usages, ils pourront peut-être être intégrés à cette classe 'supérieure'...
(Faut pas oublier que la quasi totalité des aristocrates à particule sont les descendants de soudards, ou de gros propriétaires terriens.)
...
Bon, tout ça, on s'en fout un peu, non ?
C'est pas le sujet.


"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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[ Dernière édition du message le 13/02/2024 à 12:00:20 ]

128
C'est sûr qu'un illuminé mystique comme Joseph Vacher par exemple ( Bouvier dans le film de Tavernier) n'en avait rien à faire de la peine de mort.
On ne sait toujours pas aujourd'hui combien il a tué de personnes, peut-être plus de 50. La dissuasion ne fonctionne pas chez ce genre de tueur.
129
Je ne cherche pas plus à caractériser des couches différentes entre "normale" (?) et "grande" bourgeoisie que je ne crois en la classe "moyenne".
Il y a principalement les bourgeois (dont la propriété privée lucrative permet de s'approprier le produit du travail d'un autre), et les prolétaires (qui n'ont de propriété que d'usage le plus souvent, quand il en ont).
Beaucoup peuvent en témoigner, mais dans mon cas, les patrons que j'ai eu pouvaient rester couché et leur boite tournait quand même grâce à nous, et ce n'étaient pas des actionnaires.
L'inverse en revanche : Sans ouvrier, le patron ne fera rien ou si peu. Et au lit, l'ouvrier ne gagne rien. (sinon une assurance s'il est malade)

L'exercice périlleux, c'est les bourgeois qui le font depuis des lustres, qui tiennent à rendre l'arbitraire de cette propriété légitime, faire entendre combien ils sont tous d'acharnés travailleurs méritant toute leur fortune (pourtant très majoritairement héritée), et faire croire aux petits possédants d'usages, artisans et petits patrons, qu'ils sont plus du coté des bourgeois que des prolétaires et précarisés.

[ Dernière édition du message le 13/02/2024 à 12:38:19 ]

130
Citation de iktomi :
Je ne cherche pas plus à caractériser des couches différentes entre "normale" (?) et "grande" bourgeoisie que je ne crois en la classe "moyenne".

Je comprends très bien ce que tu veux faire, toi. Et je trouve ça tout à fait recevable !
(Il y a les détenteurs de capital et les travailleurs. Parfois le capitaliste travaille - à son niveau - et parfois il se contente de passer à la caisse le jour de la distribution des dividendes. Parfois des travailleurs possèdent des actions (l'un n'empêche pas l'autre), et parfois des propriétaires d'action voient leur capital s'évanouir... Etc.)

Mais, il ne s'agit pas ici de ce que tu "crois".
Les classes sociales désignent des réalités sociologiques. Comme il s'agit de question de niveaux, et de nuances de niveaux, on peut toujours discuter du bien fondé de telle ou telle appellation pour désigner telle ou telle réalité sociale particulière. Cela n'enlève rien à la réalité des situations nommées.

Citation :

L'exercice périlleux, c'est les bourgeois qui le font depuis des lustres, qui tiennent à rendre l'arbitraire de cette propriété légitime, faire entendre combien ils sont tous d'acharnés travailleurs méritant toute leur fortune (pourtant très majoritairement héritée), et faire croire aux petits possédants d'usages, artisans et petits patrons, qu'ils sont plus du coté des bourgeois que des prolétaires et précarisés.


Je te laisse découvrir par toi-même comment tu te contredis ici, toi-même !
:clin:

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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