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Editorial du 29 juin 2024 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 29 juin 2024 : commentaires

Dans une ambiance à couper au couteau, il semble bien que chacun veuille sauver la France à sa manière à la fin de cette semaine : la sauver d’un bord pour les premiers, du bord opposé pour les seconds, ou de toute bordure pour les derniers. Et sans présager le moins du monde de ce qu’il va advenir de ces sauvetages contradictoires, on souhaitera surtout à la France dans son ensemble d’avoir un électorat suffisamment concerné par son devenir pour prendre vingt minutes du dimanche afin de se rendre aux urnes.


D’abord parce que des millions de personnes ont, au fil des siècles, donné leur vie pour que nous héritions de ce droit et que c’est le moindre des respects à leur témoigner que de faire son devoir civique. Ensuite parce que, suivant les petites lignes qu’on trouve sur les différents programmes en regard des slogans simplistes et tapageurs, bien des choses peuvent changer et que ce n’est pas une fois que l’aléa s’en sera allé jacter à l’est que les remords ou les regrets seront d’une quelconque utilité…


Quel que soit le lapin qui sorte du chapeau à fente, il est toutefois évident que la musique aura toujours son mot à dire pour amener calme et réflexion autour de tout cela. Gageons que certains d’entre vous sauront ainsi quoi faire du très sympathique synthé Mantis de PWM, de la non moins sympathique interface Oria d’Audient, ou du légendaire Auto-Tune


Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.


Los TeignosFrom Ze AudioTeam



Message de modération :



Afin d’éviter tout débordement, la modération vous rappelle amicalement


- que la bonne ambiance, le respect entre membres est une valeur cardinale de ce forum.


- de respecter la loi dans vos réactions : sont ainsi des délits tout appel à la haine en raison de l’orientation sexuelle, religieuse, ou des origines d’une personne par exemple.


- que quand bien même cet édito a pour sujet l’actualité politique française, nous vous demandons d’éviter tout prosélytisme pour un quelconque parti politique.


- de même, nous vous demandons de ne pas taper à bras raccourcis sur les manifestations d’opinions politiques différentes des vôtres. Cf règles de la charte.


Nous vous souhaitons à tous bon vote demain.


La modération.



 


__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

Afficher le sujet de la discussion
151
Une réforme que je trouverait démocratiquement intéressante, serait de formaliser, uniformiser et "anonymiser" les programmes.
Pas de nom de partis, pas de slogans racoleurs, pas d'emblème ni logo, pas de "marketing" politique.
On définis un certain nombre de thèmes (éducation, santé, énergie, pouvoir d'achat, travail, défense, sécurité etc...) et pour chaque thème des questions simples, les mêmes pour tout le monde: qu'est-ce vous voulez faire? pourquoi? comment vous le financez? En combien de temps vous le mettez en place?
On peut même imaginer mettre des mini/maxi sur le nombre de caractères pour pousser à être clair et exhaustif sans se perdre dans un discours technique imbuvable.
Mais surtout, derrière il y aurait une entité (indépendante du pouvoir), qui aurait autorité pour juger du respect de ce programme par ceux qui ont été élu et qui a pouvoir à obliger à faire ce qui a été promis.

Ca me semble pas être un truc de fou à mettre en place, et ça pourrait déjà changer pas mal de choses.:noidea:

[ Dernière édition du message le 04/08/2024 à 13:59:37 ]

152
On pourrait même pousser le curseur un cran plus loin, en ne votant plus pour un candidat qui pourra être désigné ultérieurement(méthode et modalités à définir) mais directement pour un programme et donc pour un projet, pas pour une gueule ou des punchlines.
153
mmm. Pour revenir (avant de repartir) sur le dernier post de Will Zegal, je ne comprends toujours pas pourquoi les anarchistes se refusent le pouvoir du vote (j'ai un bon ami qui tient exactement le même propos et se déclare anar, avec une excellente connaissance historique de ce mouvement).
Je comprends évidemment l'argument de ne pas justifier le système, mais le personnel politique se fout complètement que les anars votent ou pas. Ils ont simplement besoin de la justification des institutions pour gouverner : en l'absence de reconnaissance légale et/ou institutionnelle du vote blanc ou de l'abstention, ils ont uniquement besoin de 51% des votes exprimés (ou même d'une majorité relative). On tourne en moyenne à 50% d'abstention depuis des années, et ça n'a pas empêché nos derniers présidents (Hollande et Macron en l'occurence) de bastonner avec la plus grande violence toute forme d'opposition politique venant de la sphère citoyenne (gilets jaunes, ZADs, plus récemment Soulèvements de la Terre etc. etc.)
Ce que je ne comprends pas c'est le caractère quasi sacré que les anarchistes confèrent au vote, comme si cela engageait le citoyen d'une façon métaphysique. Au final, ils sont plus royalistes que le roi (enfin, vous voyez ce que je veux dire) !
J'accepte le qualificatif de pragmatiste que l'un d'entre vous m'a collé sur le dos : pour moi, le vote est un pouvoir, au même titre que les manifs, l'activisme associatif, le respect et la valorisation de l'amitié, le fait de cultiver soi-même son potager ou de rouler en vélo... Il n'y a pas opposition mais complémentarité entre tous ces aspects (et par ailleurs, je suis TRÈS loin d'être moi-même exemplaire, sinon qu'en tant que smicard précaire je pollue et participe sans doute moins au système que mes concitoyens plus fortunés).
Mais en même temps, vu la situation et l'état de nos représentants (assez déprimante globalement), je n'en veux pas à ceux qui ne votent pas de ne pas vouloir s'impliquer, et il vaut effectivement mieux s'impliquer à fond dans plein de bon projets que de voter une fois de temps en temps pour la gauche tout en passant son temps en avion tout en optimisant ses impôts pour s'acheter plus de voitures de sport.

Enfin, nous avons échangé ici plein d'idées intéressantes, et je constate comme d'autres que si des personnes de bonne volonté mais aux idées considérées a priori comme incompatibles se mettent à discuter, on trouve plein de lignes communes sur lesquelles s'accorder. Cela dit, nous sommes tous (a priori) issus du même milieu. En tout cas, nous avons tous en partage l'idée que le système est toxique et injuste.
Maintenant, si on se met autour d'une table avec Elon Musk, Mark Zuckerberg ou Bernard Arnault, je doute très fortement qu'on tombe d'accord sur quoi que ce soit : tout simplement parce que ces gens-là n'ont rien en commun avec nous, et ont des intérêts radicalement opposés aux notres (ils ont toujours la possibilité de fuir sur une île en Nouvelle Zélande si la vie chez nous devient insupportable avec le changement climatique : même sur des décisions qui impliquent la survie de l'humanité, ils sont prêts à tout pour conserver leurs milliards).

Malheureusement ce sont eux qui décident, pas nous ! Ce sont eux qu'il faut affronter, pas nos concitoyens qui ne partagent pas les mêmes opinions, la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes goûts musicaux (et je fais un réel effort concernant ce dernier point).

Je trouve donc qu'on oublie un peu vite, dans notre discussion, l'aspect conflictuel de la situation et la violence extrême qui nous est infligée à toutes et à tous en tant que personnes normales (les 99%, pour aller vite). Il y a en France des dizaines de millions de gens normaux qui veulent travailler dans de bonnes conditions, gagner décemment leur vie et vivre dans un quartier sûr et agréable, avec des services publics qui fonctionnent et un avenir pour leur enfants, mais il y a aussi quelques centaines de gens qui décident à leur place et leurs imposent (à travers leurs journaux, leurs chaînes de télé et leurs liens familiaux ou amicaux avec nos "élites" politiques) un mode de vie et des choix de société insupportables et même collectivement suicidaires.

Quand on prend conscience de ça, personnellement je me fous de ne pas être d'accord 100% avec untel ou untel : je vote immédiatement pour le parti qui me semble porter un début de projet de société dans lequel ces gens là auront moins de place (et je parle poliment). Ça passe par la fiscalité et un tas d'autres dispositions législatives (concentration des médias, subventions aux entreprises, garanties syndicales...), et aucune action anarchiste ou localisée ne peut atteindre frontalement les intérêts de ces gens là à moins que 100% de la société devienne subitement anarchiste et parvienne (en plus) à trouver les moyens de se protéger contre ces gens-là (selon des dispositions clairement non anarchistes, par exemple en alimentant une armée). Rappelons-nous que la commune de Paris a été écrasée par l'armée, dans le cadre d'une guerre contre la Prusse dans laquelle la France a finalement pactisé avec l'ennemi pour massacrer plus aisément les communards. Là comme dans les années 30, c'était "les Nazis plutôt que le Front Populaire"/"La Prusse plutôt que les communards".

N'oublions pas que la lutte est inégale, et que nous ne pouvons pas lutter contre ces gens là en adoptant comme ici, entre nous, de telles moeurs si policées. Il faut être stratégiques (et je trouve que Martin Luther King, par exemple, a accompli avec la non violence plus que les Black Panthers pour les droits civiques aux Etats-Unis, même si les Black Panthers ont précisément émergé parce que les noirs en avaient marre d'attendre pour obtenir dans les faits plutôt qu'uniquement théoriquement l'égalité des droits), mais il ne faut pas oublier que nos ennemis n'ont aucun scrupule ni aucun frein moral à exercer leur violence. Et qu'à ce titre, dans la limite d'une stratégie qui porte réellement ses fruits (il faut toujours distinguer ce qui est efficace de ce qui défoule : pas sûr que les Black Blocs qui crament des poubelles aient la moindre utilité), il y a un moment où il faut aussi arrêter d'être "gentil".
Je trouve à ce titre que les Soulèvement de la Terre ont une stratégie admirable et un comportement impeccable (même si ça ne suffit pas).
(pour rappel, le seul moment où les gilets jaunes ont été écoutés, c'est quand les émeutes ont gagné le XVIe arrondissement et que des voitures de CSP++++ ont été cramées - attention, je n'appelle pas à l'insurrection, je ne fais que constater :mrg:)...
154
@Dock's
Bah je t'avoue que je suis pleinement favorable, je m'entends encore faire les mêmes propositions en parlant avec ma copine ou dans des espaces de réflexions. Ajouté avec le fait de ne plus voter pour un seul choix, mais ranger toutes les propositions par ordre de préférence ce qui permet d'être beaucoup plus fin (et aussi de mettre en lumière des oppositions fortes qu'un gagnant, même majoritaire, ne saurait ignorer...).
Évidemment, le processus de "vote" serait autrement plus chronophage. Ça peut sembler normal étant donné l'importance que ça peut avoir dans nos vies (une direction politique c'est jamais neutre), mais en fait dans nos sociétés il y a pas mal de monde qui n'a pas vraiment ce temps, déjà voter et prendre le temps de le faire un temps soit peu en conscience c'est sacrifier le peu de temps libre que certaines personnes ont. Le processus dont on parle a donc l'inconvénient pas négligeable qu'il pourrait pousser hors du vote des tas de gens... Je pense toujours que c'est une excellente idée, mais je ne pense pas qu'on puisse (ni même qu'on doive) la mettre en œuvre aujourd'hui.

[ Dernière édition du message le 04/08/2024 à 15:07:57 ]

155
@ Calagan: on parlait justement de violence(s) avec Will y'a quelques jours dans je sais plus quel fil (navrauto je crois)
Et oui la violence sociale est un réel problème, qu'il faudra bien traiter à un moment si on veut pas que ça se finisse avec les "puissants" alignés contre un mur avec un foulard sur les yeux.

@ Noisey Houtan: les membres du CSE dans les entreprises ont bien des heures allouées, perso ça ne me choquerait pas qu'on ait un temps démocratique alloué pour prendre connaissance des projets et faire nos choix.
Et pour le financer, si on réinjecte ce que chaque parti dépense en marketing, meeting et déplacements, ça devrait déjà couvrir une partie du truc. :cobra:
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Certes, mais tu vois bien que pour mettre la mesure en place il faut déjà légiférer en amont pour instaurer un tel droit de "mise à disposition démocratique" à faire valoir auprès des employeurs. Je pense même qu'il faut que ce soit quelque chose qui s'impose aux employeurs sinon, à n'en pas douter, ils feront du chantage à l'embauche sur les plus précaires. D'ailleurs, je ne sais pas comment on fait pour faire valoir un tel droit dans le cas des auto-entrepreneurs et intérimaires (qui sont précisément les plus précaires et celles et ceux qui risquent de subir de tels chantages à l'embauche).
En fait, que ce soit finançable pour que les citoyens ne prennent pas ce temps au risque de leurs moyens de subsistance... soit. Mais si on ne compense pas les entreprises.. je suis pas sûr qu'elles joueront le jeu gentiment quand leurs employés annonceront qu'ils prennent leurs 2/3j de break démocratique. Je pense même que tous les patrons en TPE/PME feront campagne contre l'acquisition d'un tel droit si on leur bourre un peu le mou (et du centre autoritaire libéral à l'extrême droite, personne ne se gênera pour le faire...). Bref.. je reste favorable, mais c'est clairement une idée à affiner pour qu'elle obtienne l'adhésion sans mettre de côté les plus précaires.
Je dis ça mais je n'ai aucune idée des chiffres, peut-être que les frais de campagne suffirait effectivement à couvrir toutes ces dépenses...(du moins une partie de ce qui est remboursé par l'état, donc une manne financière à disposition de l'état qu'on pourrait transférer à un autre poste de dépense... je dis "une partie" parce qu'évidemment écrire un programme, expliquer des mesures etc... ça prend du temps, ça coûte, et si il n'y a que les plus fortunés qui peuvent pondre des programmes parce qu'on ne rembourse pas les partis pour ce travail même lorsqu'ils bénéficient de succès électoraux on n'aura que des partis favorables aux politiques libérales)
157
Non mais on est d'accord, d'où mon smiley.
J'ai bien conscience que ça n'est pas simple et que ça serait sûrement très impopulaire pour certains.
Mais comme disait l'autre:
"il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles"
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Tant que le droit de vote existe, le boycotter me semble au pire contre-productif. Imaginons un monde ou plus personne n'exerce son droit de vote alors qu'il existe toujours, aux prochaines élections,
je me présente,
je vote pour moi,
je suis élu
et je vous emmerde ...!

Il y a deux façons d'enculer les mouches : Avec ou sans leur consentement -- Boris Vian

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C'est pas dit de la manière la plus courtoise qui soit, mais oui, c'est un bon moyen d'expliquer que l'absence d'usage du droit de vote a plutôt tendance à favoriser les ambitions despotiques :mrg:
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Citation de DocK'S :
Mais qui a parlé de boycotter le droit de vote? :8O:


C'est quoi l'abstention pour toi ?

Il y a deux façons d'enculer les mouches : Avec ou sans leur consentement -- Boris Vian

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Ça peut être motivé par pleins de raisons qui ne se résument pas au seul "refus de principe"
Personnellement je n'ai nulle part appelé quiconque à ne pas voter, ou à boycotter des élections.
Mon discours depuis mon premier post est que "ne pas voter" est aussi un choix, qui peut-être motivé par autre chose que la flemme ou le rejet de principe.
Je ne m'abstiens pas par principe ou de manière systématique.
Je m'abstiens quand mon "taux d'adhésion" au projet ou à la personne qui le porte est trop faible pour justifier que je lui donne mon "'consentement".
Et pour le moment, voter reste un droit, pas un devoir, et il s'accompagne donc forcément du droit de ne pas le faire.
163
Tu joue sur les mots, le principe d'un boycott étant de ne pas participer. ne pas voter, quelque en soit les raisons est une forme de boycott.

Ceci dit, cela reste ton droit, mais cracher en l'air en est un aussi et au final ton non vote aboutit à rien. Tu es décompté de la liste des votants et pi c'est tout. Sacré acte de résistance :)

Pourtant , pour un fidèle d'un forum de musicien, tu es bien placé pour savoir que pisser dans un violon n'a jamais permis de jouer une symphonie...

Une obligation de vote serait-elle une bonne solution ? J'en doute. Les voix ainsi forcées devant se répartir sensiblement comme celle des volontaires...

Il y a deux façons d'enculer les mouches : Avec ou sans leur consentement -- Boris Vian

164
C'est sûr que niveau acte de résistance, ça ne vaut pas 1 vote pour macron! :bravo:
Bon, blague à part, je ne prétend pas faire de la résistance, je ne prétend même pas avoir raison.
J'utilise juste ma liberté pour faire les choix qui sont le plus en accord avec mes valeurs et le monde tel que je souhaiterai qu'il soit, et là encore, en ayant conscience que ma vision n'est pas forcément ni la bonne, ni la meilleure.
Citation :
Une obligation de vote serait-elle une bonne solution ? J'en doute. Les voix ainsi forcées devant se répartir sensiblement comme celle des volontaires

Je rêve ou t'es en train de dire que le vote des abstentionnistes ne changerait rien ?! :cobra:
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Citation de slave1802 :
Tant que le droit de vote existe, le boycotter me semble au pire contre-productif. Imaginons un monde ou plus personne n'exerce son droit de vote alors qu'il existe toujours, aux prochaines élections,
je me présente,
je vote pour moi,
je suis élu
et je vous emmerde ...!

Sauf que t'as pas de légitimité. Dans l'affichage démocratique, c'est important.

Je ne sacralise pas le fait de ne pas voter. Si on ne comprends pas l'argument de légitimation que j'ai donné plus haut, je ne vois pas que dire de plus.
L'autre problème que me pose le vote électoral (on peut très bien voter au sein d'une assemblée ou d'un conseil pour prendre une décision), c'est qu'il légitime encore et toujours le fait de se choisir des maîtres.
Quand ton principe est de ne pas avoir de maître, tu ne peux pas aller voter.

Par ailleurs, quoi que vous en disiez, je n'ai pas d'exemple historique d'avancée importante par l'élection. On pourrait à la rigueur citer 1981 et Mitterand, mais d'une tout ça est bien vite rentré dans le rang, de deux, les "avancées" n'étaient pas si révolutionnaires que ça : beaucoup de ce qui a été mis en place en 1981 n'était qu'une généralisation de choses déjà largement en place.

Je ne l'ai appris qu'il n'y a pas si longtemps d'ailleurs. Tout comme j'ai longtemps cru à la fable du Front Populaire et des congés payés. Ceux-ci, pas plus que les autres acquis de 1936, ne sont pas du fait du front populaire dont le programme était très tiède pour n'effaroucher personne. C'est le fruit des importantes luttes sociales et d'une quasi grève générale. Les patrons, terrorisés à l'idée que le pays puisse voir une révolution communiste, ont alors demandé au gouvernement de les entremettre avec les syndicats, dont il a résulté les accords de Matignon qui ont porté les avancées sociales majeures.

Bien sûr, il est possible que la situation ait été favorisé par une gouvernement plutôt à gauche là où un gouvernement de droite aurait peut-être fait donner la troupe et fait un massacre, ce qui était quand même une habitude face aux grèves au 19è siècle.

Mais on en sait rien. Les autres avancées majeures ont été la la libération, sous un De Gaulle pas franchement de gauche, mais avec un PCF à 20% et surtout armé et un patronat complètement discrédité par la collaboration.

Bref, compter sur le vote pour des avancées sociales me semble être un doux rêve. On a certes des avancées assez majeures comme le mariage gay, mais il s'agit d'avancées sociétales qui arrivent parce que la société est largement prête et depuis longtemps, même dans une bonne partie de la droite.
Quand je vois l'ancien maire de droite d'une petite ville qui, ayant femme et enfants, s'affichait clairement avec son amant dans ses interventions publiques et ses conférences de presse, ce qui ne l'a pas empêché d'être un temps l'homme montant de la droite du département.

Si les derniers gouvernements avaient eu un peu de c```et moins d'électoralisme, il est probable qu'ils auraient légalisé le cannabis. Et le RMI (ancêtre du RSA), sous le gouvernement Rocard, a été voté à la quasi unanimité (24 abstentions, 3 contres).

Bref, tout ce qui avance vraiment n'est pas le fruit direct de l'élection d'Untel ou Untel, mais parce que c'est mûr dans la société.
166
Je suis sur la même ligne que Dock's : concernant les élections, j'exerce mon choix parce que j'estime que c'est ce qui est le plus cohérent avec le monde dont je rêve. Je n'appelle personne à faire pareil et je ne suis pas totalement sûr que ce choix soit le meilleur ou le moins pire.

Et c'est justement parce que les élections sont la plupart du temps des "faute de mieux" et des "moins pire" que ça me convainc de ne pas voter.
Elire un chef qui serait "moins pire" que les autres, c'est toujours élire un chef.

Ce qui ne m'empêche pas, comme je l'ai dit, de soutenir Untel ou Untel, voire de participer à des campagnes ou encore d'aller faire assesseur ou de dépouiller.

En fait, le fond de mon affaire est de convaincre les gens que la citoyenneté, ça ne se résume pas à aller voter. Ce que croient hélas beaucoup de nos concitoyens.
Ni que l'élection soit l'alpha et l'oméga d'une saine démocratie.

[ Dernière édition du message le 05/08/2024 à 10:38:33 ]

167
Mouais… c’est le problème de la poule ou de l’œuf. A mon humble avis, dans nos sociétés démocratiques, le vote est l’institution qui consacre ce qui est mur dans la société. Et c’est grâce au vote que cela advient (on vote pour une assemblée qui va elle même voter les textes de loi), pas en dépit de celui-ci ou indépendamment de celui-ci. Sous un régime autoritaire, sans vote, les gens peuvent être mûrs pour telle ou telle chose, ça n’arrive tout simplement pas. En Russie, en Chine ou au Venezuela, les gens votent mais les institutions sont tellement foireuses que cela ne fait que masquer le pouvoir unique (même si personne n’est dupe j’imagine).
Et si les syndicats ont pu forcer le gouvernement du Front Populaire à voter les congés payés et autres bricoles, c’était aussi parce que le rapport de force syndical était cohérent avec le pouvoir politique élu.
Sans gvt de gauche, les manifs et la grève auraient été considérées comme illégitimes et simplement réprimées, avec la bonne conscience du bourgeois qui restaure l’ordre et la paix sociale que le peuple a souhaité (en votant pour le parti de la bourgeoisie).
Encore une fois, tout ce qui est politique est affaire de conflit et de rapport de force, et le vote n’est qu’un élément (que je considère comme central) de ce rapport de force, qui l’incarne de façon institutionnelle.
Le vote n’invalide pas les autres types de rapport de force - ni leur efficacité, ni même leur légitimité.
168
Citation de Will Zégal :

Et c'est justement parce que les élections sont la plupart du temps des "faute de mieux" et des "moins pire" que ça me convainc de ne pas voter.
Elire un chef qui serait "moins pire" que les autres, c'est toujours élire un chef.

Ouais, enfin, là, il y a un problème dans ta réflexion. La démocratie est par définition une histoire de compromis. Essayer de réunir au mieux les besoins et envies de multiples courants de pensée.
Nous sommes près de 70 millions d’habitants, il y a des compromis et des "fautes de mieux". L’accepter me semble essentiel.
Ça ne veut pas dire gober tout cru ce que l’on nous donne. La lutte se doit d’exister.

Même l’anarchisme politique est une affaire de compromis. Seule la dictature peut s’enorgueillir de ne pas y toucher (et encore que?) , et nous sommes tous d’accord ici pour ne pas trouver cela souhaitable.

Citation de Calagan :
Encore une fois, tout ce qui est politique est affaire de conflit et de rapport de force, et le vote n’est qu’un élément (que je considère comme central) de ce rapport de force, qui l’incarne de façon institutionnelle.

Exactement.

Présentez vous sur AudioFanzine

[ Dernière édition du message le 05/08/2024 à 11:22:57 ]

169
Moi comme je l'ai dit, je ne cherche pas à convaincre et je ne prétend pas avoir raison.
Ce qui ressort pour moi des discussions de ces derniers jours ce sont des échanges intéressants, stimulants et poussant à la réflexion, et qui plus est dans une bonne ambiance.

C'est déjà pas évident dans les fils liés uniquement à l'audio, mais sur un sujet aussi sensible, et malgré des divergences, je retiens qu'on a réussi à échanger sereinement et même assez rapidement à se focaliser sur ce qui nous unis plutôt que ce qui nous oppose. :bravo2:
170
Un instant j'ai cru être sur le site du Monde diplomatique, edito de Frédéric Lordon, ou de Lundi matin, le site de référence de l'extrême gauche activiste (je trouve brillante la mécanique intellectuelle de Lordon et super bien écrits les articles de Lundi matin, mais ça reste de la théorie, souvent complètement contradictoire avec le mode de vie de ceux qui écrivent (typiquement : Lordon, salaire important de Directeur de recherches au CNRS, vie aisée à Paris, se la joue prolétaire mais oublie qu'on voit ses baskets Nike dans les manifs).

Si on applique à la sphère "matos" qui nous amène sur Audiofanzine, ça revient à du "Oh les méchants capitalistes qui ont produit les Oberheim, Sequential, Moog, Yamaha, Roland, Korg" ou même Erica synths pour prendre une marque récente issue du territoire d'une ancienne république soviétique, dont la maison mère n'a produit que le Polivoks.

Façon de rappeler que les régimes ayant tenté d'appliquer la théorie sociale d'extrême gauche (en gros le marxisme) n'ont produit que des catastrophes sociales, des pays quasiment invivables (sauf sous la contrainte), et aussi mais c'est marginal, quasiment pas de matos pour leurs musiciens pourtant si talentueux (marques de cuivres ou de guitares cubaines ?).

Les territoires qui sont dans la continuité capitaliste accumulent certes une quantité phénoménale d'erreurs, il y a du monstrueux, ils nous mettent en risque, mais quand même un peu moins finalement que les tentatives d'états marxistes, et je ne connais personne qui ait voulu émigrer en Union soviétique dans les années 70 ou 80, à Cuba aujourd'hui, tandis qu'aux US ou en Suède... et -je sais bien que c'est marginal mais c'est l'objet ici- leurs synthés, amplis, guitares, effets etc sont quand même un peu mieux.

Will me paraît dans quelque chose d'applicable soi-même, avec le principe de sobriété (peu de matos mais bien adapté et bien maîtrisé) et d'activisme local pratique (acheter le plus possible ce qu'on mange directement à l'agriculteur qu'on connaît et qui est pas loin, aller vers l'okaz de la main à la main etc...), qu'il développe dans ses posts sur Audiofanzine depuis pas mal d'années, en cela je m'y retrouve et comme lui je ne crois pas au grand bouleversement par le vote mais à une évolution qui amène les progrès quand la société est mûre pour ça (en la poussant quand même un peu, hein), et pendant ce temps de vivre en étant attentif aux autres autour de soi.

Il y a trop de gens qui font semblant d'être généreux, altruistes, inspirés par la protection des modestes alors que leur vie quotidienne démontre l'inverse.

[ Dernière édition du message le 05/08/2024 à 12:24:25 ]

171
@Will
Je ne comprends pas que tu antagonise systématiquement des positions qui sont en fait complémentaires... Le vote et la lutte sociale, c'est 2 faces d'une même pièce.
On voit bien que l'action sociale avec un gouvernement non favorable à des avancées et arcbouté contre celles-ci ça donne 1) de la répression et 2) zéro avancées voire plutôt des régressions (le passage en force de la retraite à 64 ans est un exemple récent de la chose).
Évidemment que les avancées se conquiert aussi avec la société civile, évidemment qu'elles impliquent que la société soit mature. Mais la représentation politique a un pouvoir d'expression particulier qui permet de mettre sur la table des sujets plutôt que d'autres, et de les mettre selon un certain point de vue qui favorisera ou non des avancées.
Quant au fait de ne pas se choisir des chefs... dans une société de +64M d'individus on peut difficilement passer autrement que par la représentation pour aboutir à des prises de décision (même les théories de démocratie fluide c'est de la représentation in fine). On peut toutefois imaginer des modalités représentatives qui permettent de contrôler l'activité de ces représentants, de les révoquer, de limiter leur pouvoir du nuisance etc... ce serait le cas de la 3e chambre évoqué par Calagan (tirée au sort, avec pouvoir d'évaluation de l'activité des 2 chambres existantes, éventuellement avec une annexe également tirée au sort pour chaque sujet et chargée de mener des commissions d'étude à des fins de propositions parlementaires comme l'a fait la convention climat)
Une autre chose étant que l'anarchie théorise très bien le fait de discuter dans le cas de d'intérêts divergents, ceci pour arriver à un compromis, elle élude complètement le fait que certains intérêts ne sont pas seulement divergents mais totalement contradictoires et inconciliables, elle ne répond pas du tout à ces cas qui existent politiquement.

@slave
Je suis pas convaincu qu'invectiver les personnes directement soit une solution. Je comprends qu'on soit favorable à l'usage du droit de vote par pragmatisme, je le suis clairement. Mais traiter les gens de con ça n'a jamais été efficace ou stratégique, ça défoule (comme le black bloc) mais ça sert à rien voire ça a l'effet inverse...

[ Dernière édition du message le 05/08/2024 à 12:16:48 ]

172
@Sonoita:
J'espère que mes positions, déclarations ou explications ne me classent pas dans l'extrême gauche.
En tout cas je ne me revendique absolument pas de cette mouvance qui pour les raisons historiques et factuelles que tu fais bien de rappeler ne me semble pas plus souhaitable que l'ED.
Noisey Houtan parlait plus tôt dans la discussion de se positionner comme réformiste ou révolutionnaire, je serais bien incapable de prendre position la dessus.
Et si mon discours me faisait rentrer dans la case révolutionnaire, je préfère préciser tout de suite que je ne cautionnerai aucune forme de violence, je me suis largement exprimé sur ce point très récemment dans un autre fil de discussion.

[ Dernière édition du message le 05/08/2024 à 13:15:23 ]

173
Je tiens à préciser que ce que certains ici appellent "extrême gauche" n'a absolument rien à voir avec les régimes soviétiques, Cuba ou le Venezuela (quoi que certains commentateurs politiques en disent). Il faut lire les programmes avant d'avancer de telles absurdités, qui ne sont répandues par les journalistes payés par des millionnaires que pour salir la réputation et le sérieux de ces formations politiques.
Il n'est ainsi en aucune manière question d'annihiler la propriété privée ou d'interdire l'entreprise privée (c'est même l'inverse d'une certaine manière, puisque le programme de la gauche - disons du NFP - est d'attaquer les grandes entreprises oligopolistiques pour privilégier la diversité des PME/TPE, avec par exemple dans le programme de LFI une baisse de l'impôts sur les sociétés pour les petites entreprises et une hausse pour les grandes).
Il ne s'agit par exemple pas non plus de nationaliser tout le secteur bancaire ou certaines grandes entreprises (comme c'était le projet en 1981, il faut quand même s'en rappeler), mais uniquement de ramener un peu de bon sens dans l'économie actuelle.
Pour rappel, l'impôts sur le revenu des tranches supérieures atteignait plus 90% sous Roosevelt ou en Angleterre dans les années 60 (en témoigne le morceau des Beatles Taxman:mrg:), pays qu'on peut difficilement taxer de bolcheviques. Et a priori les gens ne mourraient pas de faim à l'époque et toute la production culturelle de ces années là témoigne d'un immense optimisme et d'une joie de vivre sans doute plus répandue qu'aujourd'hui (bon faut dire qu'on a d'autres problèmes aujourd'hui qu'à l'époque)...
Il me semble que ce que l'on appelle "extrême gauche" aujourd'hui (appelation par ailleurs refusée par le Conseil d'État, pour les raisons que je décline) n'a pour ambition que de mettre un coup de barre dans la direction opposée, après des années de délire libéral qui a partout en Europe démontré son échec flagrant (croissance en berne, fragilité des économies devant les chocs économiques et financiers, destruction des services publics, destruction de l'industrie et de l'innovation, etc. etc.). Même aux USA, ils taxent les milliardaires qui vont vivre à l'étranger et Apple paie plus d'impôts que chez nous en Europe.
Et on continue à penser sur les plateaux télé que quelques décisions économiques de bon sens sont dignes de la Russie de Staline... :facepalm:

Par contre, je comprends parfaitement que certaines figures qui représentent ce courant puissent rebuter certains ici (même si à titre personnel, c'est le programme qui m'intéresse quand je vote), et je n'irais pas défendre non plus dans mes posts certains excès médiatiques ni même cette stratégie politique dans son ensemble.
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Tu as raison de pondérer/préciser, j'aurais dû mettre des guillemets à "extrême gauche".

Y'a quelques jours j'ai entendu "extrême centre" sur je sais plus quelle chaîne en parlant des macronistes, à se demander si il reste autre chose que des extrémistes. :mrg:

[ Dernière édition du message le 05/08/2024 à 14:33:03 ]

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Citation de DocK'S :

Je rêve ou t'es en train de dire que le vote des abstentionnistes ne changerait rien ?! :cobra:


Tout à fait ! On se fait beaucoup trop d'illusion sur leurs non-votes...

Il y a deux façons d'enculer les mouches : Avec ou sans leur consentement -- Boris Vian