Editorial du 29 juin 2024 : commentaires
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Los Teignos

Dans une ambiance à couper au couteau, il semble bien que chacun veuille sauver la France à sa manière à la fin de cette semaine : la sauver d’un bord pour les premiers, du bord opposé pour les seconds, ou de toute bordure pour les derniers. Et sans présager le moins du monde de ce qu’il va advenir de ces sauvetages contradictoires, on souhaitera surtout à la France dans son ensemble d’avoir un électorat suffisamment concerné par son devenir pour prendre vingt minutes du dimanche afin de se rendre aux urnes.
D’abord parce que des millions de personnes ont, au fil des siècles, donné leur vie pour que nous héritions de ce droit et que c’est le moindre des respects à leur témoigner que de faire son devoir civique. Ensuite parce que, suivant les petites lignes qu’on trouve sur les différents programmes en regard des slogans simplistes et tapageurs, bien des choses peuvent changer et que ce n’est pas une fois que l’aléa s’en sera allé jacter à l’est que les remords ou les regrets seront d’une quelconque utilité…
Quel que soit le lapin qui sorte du chapeau à fente, il est toutefois évident que la musique aura toujours son mot à dire pour amener calme et réflexion autour de tout cela. Gageons que certains d’entre vous sauront ainsi quoi faire du très sympathique synthé Mantis de PWM, de la non moins sympathique interface Oria d’Audient, ou du légendaire Auto-Tune…
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los TeignosFrom Ze AudioTeam
Message de modération :
Afin d’éviter tout débordement, la modération vous rappelle amicalement
- que la bonne ambiance, le respect entre membres est une valeur cardinale de ce forum.
- de respecter la loi dans vos réactions : sont ainsi des délits tout appel à la haine en raison de l’orientation sexuelle, religieuse, ou des origines d’une personne par exemple.
- que quand bien même cet édito a pour sujet l’actualité politique française, nous vous demandons d’éviter tout prosélytisme pour un quelconque parti politique.
- de même, nous vous demandons de ne pas taper à bras raccourcis sur les manifestations d’opinions politiques différentes des vôtres. Cf règles de la charte.
Nous vous souhaitons à tous bon vote demain.
La modération.
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

slave1802

@slave
Je suis pas convaincu qu'invectiver les personnes directement soit une solution. Je comprends qu'on soit favorable à l'usage du droit de vote par pragmatisme, je le suis clairement. Mais traiter les gens de con ça n'a jamais été efficace ou stratégique, ça défoule (comme le black bloc) mais ça sert à rien voire ça a l'effet inverse...
Heuu, c'était une figure de style !
Comme beaucoup de monde ici, ma position a beaucoup fluctué dans le temps entre le bureau de vote et la cueillette des champignons, je serais donc mal placé pour jeter la pierre (en plus ça pourrait faire mal).

Will Zégal

@Will
Je ne comprends pas que tu antagonise systématiquement des positions qui sont en fait complémentaires... Le vote et la lutte sociale, c'est 2 faces d'une même pièce.
On voit bien que l'action sociale avec un gouvernement non favorable à des avancées et arcbouté contre celles-ci ça donne 1) de la répression et 2) zéro avancées voire plutôt des régressions (le passage en force de la retraite à 64 ans est un exemple récent de la chose).
Évidemment que les avancées se conquiert aussi avec la société civile, évidemment qu'elles impliquent que la société soit mature. Mais la représentation politique a un pouvoir d'expression particulier qui permet de mettre sur la table des sujets plutôt que d'autres, et de les mettre selon un certain point de vue qui favorisera ou non des avancées.
Quant au fait de ne pas se choisir des chefs... dans une société de +64M d'individus on peut difficilement passer autrement que par la représentation pour aboutir à des prises de décision (même les théories de démocratie fluide c'est de la représentation in fine). On peut toutefois imaginer des modalités représentatives qui permettent de contrôler l'activité de ces représentants, de les révoquer, de limiter leur pouvoir du nuisance etc... ce serait le cas de la 3e chambre évoqué par Calagan (tirée au sort, avec pouvoir d'évaluation de l'activité des 2 chambres existantes, éventuellement avec une annexe également tirée au sort pour chaque sujet et chargée de mener des commissions d'étude à des fins de propositions parlementaires comme l'a fait la convention climat)
Une autre chose étant que l'anarchie théorise très bien le fait de discuter dans le cas de d'intérêts divergents, ceci pour arriver à un compromis, elle élude complètement le fait que certains intérêts ne sont pas seulement divergents mais totalement contradictoires et inconciliables, elle ne répond pas du tout à ces cas qui existent politiquement.
Je ne vois rien d'autre à dire que de répéter
1- que le ne suis pas contre le vote, mais contre les élections
2- je ne suis pas contre le principe des élections, mais contre les élections dans le système actuel qui consiste à se choisir des maîtres qui ne représentent pas la population, mais leur classe, et ont ensuite toute lattitude de faire ce qu'ils veulent et non ce pourquoi ils ont été élus.
Je serais beaucoup moins défavorable au mandat impératif par exemple.
L'idée de 3e chambre est bien jolie, mais pourquoi garder les deux autres ?
Facebook, puisque je l'avais posté aussi là bas, le rappelle opportunément un texte que j'avais commis dans le sujet "tout en alexandrins". Il résume plutôt bien les choses.
Que la fête nationale soit au mois de juillet
Montre bien le visage de ce pays douillet
Anodine destruction d'une prison obsolète
Par un peuple au service de bourgeois en conquête
D'un pouvoir il est vrai trop longtemps confisqué
Par une caste qui du peuple s'était trop éloignée
Ainsi nous dit-on "voilà la Révolution"
Qui ne fut pour le peuple qu'un gros coup dans le fion
Remplaçant des tyrans divinement proclamés
Par de nouveaux tyrans, l'humanisme affiché
D'autres révolutions on eut pu célébrer
Mais elles auraient trop dit "tu peux te révolter"
Ainsi, le peuple peut croire qu'il détient le pouvoir
Alors qu'il ne connaît toujours que l'assommoir
Qu'alors même il pourrait tous ses tyrans démettre
Il se contente en fait d'intervertir ses maîtres
Mais si venait le temps où le peuple se lasse
De toujours engraisser la caste qui se prélasse
Qui lui jette au visage des droits dit sacrilèges
Pour mieux faire oublier ses indus privilèges ?
Et si le peuple enfin voulait se gouverner ?
Voilà qui apparaît au fil des années.
Il n'est pas encore temps, le fruit n'est pas bien mur
Mais plus nombreux sont ceux qui repoussent les murs
Ils ne veulent plus entendre "dieu que les temps sont durs"
Ni laisser constamment démolir la nature
L'un après l'autre enfin ils se convainquent
Que la fatalité, ensemble ils peuvent la vaincre
Car la fatalité en vrai n'existe pas
Et que, vrai, tout ceci n'est qu'une question de choix
Et s'il en reste encor qui n'osent se bouger
C'est que tant on leur dit qu'ils faut les protéger
Que seuls certains, plus grands, mieux éduqués
Peuvent détenir les clefs des communes destinées
Mais chaque jour qui passe et à chaque algarade
Plus nombreux sont ceux qui voient la mascarade
Seule leur manque encor une autre perspective
Construire un nouveau monde met dans l'expectative
[ Dernière édition du message le 08/08/2024 à 22:57:35 ]

Anonyme

1) Là n'est pas la question. On a plus ou moins toutes et tous dit ici que le système électoral était présentement imparfait, qu'il entretenait une distorsion de représentativité. C'est un fait.
Mais c'est aussi un fait que c'est le système démocratique (l'implémentation réelle de l'idée de démocratie) dont nous jouissons et, sauf à faire la révolution, c'est celui avec lequel nous devons faire pour acter des transformations conjointement avec l'activité sur le terrain associatif (pour faire advenir une autre implémentation réelle de l'idée de démocratie qui soit... plus démocratique).
C'est aussi un fait que parmi les propositions politiques présentes, il en existe (en fait tout un bloc) dont le programme propose des mesures concrètes et efficaces contre ces distorsions de représentativité (et qui propose même une refonte totale de notre système à moyen terme).
2) Bah pourquoi conserver les 2 autres chambres ? Parce qu'il n'y a pas que des anarchistes dans ce pays et que dans une démocratie même les anarchistes devraient comprendre qu'ils n'ont pas plus le droit que d'autres d'imposer leur imaginaire et leur système de gouvernance, fut-il souhaitable, au reste de la population. En l'état, je l'expliquais via le sondage que j'avais évoqué fait avec ma mairie (et qui est assez généralisable si j'en crois les militants de parti que je connais qui ont fait les mêmes enquêtes sur le terrain), la population est en demande de plus de représentativité, de plus de pouvoir direct, mais paradoxalement elle est plus défavorable à l'idée d'une représentation tirée au sort qu'une représentation qui serait toujours élue.
Alors pourquoi conserver les 2 autres chambres ? Par soucis d'acceptabilité du point de vue démocratique
Le manda impératif ? J'en avais parlé avec une ex (juriste pour la CGT) ça l'avait fait marrer un bon moment ce jour là parce que c'est un truc qui remonte souvent... sauf que présentement ce serait juste illégal (ce qu'elle regrettait), je n'ai plus en tête l'explication juridique, mais c'était assez clair qu'un tel type de contrat de mandature (de même que le prétendu "contrat de legislation" du NFP) ne peut qu'être marketing, ça n'a aucune légitimité juridique.
EDIT : j'ai un peu regardé, c'est purement constitutionnel, on trouve même assez rapidement une thèse récente qui traite de la question (et regrette manifestement cette éviction du droit de révocation, mais acte forcément que c'est un élément constitutionnel)
Comme plein de choses qui viennent des théories anarchistes ou qui y ont été développé (ici c'est plutôt une reprise qu'une invention de l'anarchisme), c'est utile pour imaginer quoi faire ensuite, par quoi remplacer l'existant, mais ça dit pas comment faire transiter l'existant...
Donc, le mandat impératif ? Mais oui volontiers, mais il faut faire une révision constitutionnelle pour ça, et pour acter une révision constitutionnelle il faut soit un parlement très favorable, soit un référendum qui implique lui-même en réalité qu'il y ait une classe politique très favorable pour que ça passe...
En fait on en est toujours au même point effectivement. Comme tous les anarchistes que je connais, tu aimes bien rêver du monde tel qu'il devrait être, mais pas des modalités pour qu'il advienne depuis le monde qui est.
Et comme tous les anarchistes que je connais tu as une posture morale actualiste, l'idée d'agir, fusse à des fins positives, dans un système que tu juges négativement au moment d'agir, t'es impossible.
Bah, comme à tous mes amis, je t'invites à lire (si ce n'est déjà fait) les éléments de texte où Popper explique son paradoxe de la tolérance, ou si tu préfères la littérature, "l'Île" de Robert Merle, qui mets en scène précisément ce qu'il advient lorsqu'on adopte un actualisme moral (qui ne tient compte que du moment présent)...
[ Dernière édition du message le 09/08/2024 à 10:57:40 ]

DocK'S

Les Français attendent que vous nommiez un premier ministre!

JohnnyG


Cela ne le gênait pas quand c'est son parti qui était en majorité relative.....
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?" qui a été fusionnée dans ce sujet le 27/08/24 ]

Al1_24



Je ne tolère pas l'intolérance
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?" qui a été fusionnée dans ce sujet le 27/08/24 ]

JohnnyG


En face, on a des partis qui ne veulent que LE premier ministre qu’ils se sont choisi et les moyens d’empêcher tout autre de gouverner. On est un peu coincés.
Le premier devoir c'est de respecter le résultat des urnes et de prendre un premier ministre issu de la majorité formée. Et ne pas être mauvais perdant en inventant des règles comme un môme qui refuserait de perdre a un jeux.
Et au moment de la gauche plurielle, elle ne s'était pas pris un torrent d'attaques mesquines alors qu'elle aussi avait l'extrême gauche dans son sein (les communistes c'est plus a gauche que LFI)..
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?" qui a été fusionnée dans ce sujet le 27/08/24 ]

Coyote14


un premier ministre issu de la majorite formee
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?" qui a été fusionnée dans ce sujet le 27/08/24 ]

JohnnyG


Citation :y'a pas de majorité. Nulle part.un premier ministre issu de la majorite formee
Si
Le NFP a une majorité relative car 1 seule bannière.
La REM, Les républicains, la dissidence d'Eric Ciotti, le modem, renaissance, et RN (qui est le premier parti de France et aurait une majorité relative sans le NFP ne l'oublions pas) sont des partis isolés.
Et individuellement ils ne sont pas majoritaire.
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?" qui a été fusionnée dans ce sujet le 27/08/24 ]

Hermon de Vinon


Will Zégal

Mais c'est aussi un fait que c'est le système démocratique (l'implémentation réelle de l'idée de démocratie) dont nous jouissons et, sauf à faire la révolution, c'est celui avec lequel nous devons faire pour acter des transformations conjointement avec l'activité sur le terrain associatif
Pourquoi nous devons ?
Nous devons parce que nous acceptons de devoir. La 5ème république n'est que, comme son nom l'indique, la 5ème forme de gouvernement républicain que le pays a adopté. Il y en a eu d'autres avant, il y en aura d'autres après.
Sinon, regarde comment est advenu la 5ème république. Pas un monument de démarche démocratique.
Pour le reste, je partage ton point de vue et en viens aux même conclusions que celles que j'ai déjà tirées : tant qu'on restera dans ce système, on sera coincés.
Mon militantisme est justement de montrer que ce système n'a rien de naturel ni d'obligatoire, qu'on peut en choisir d'autres et si possible de convaincre les gens que les meilleurs seraient ceux qui me semblent meilleurs, tout en bénéficiant des retours, réflexion etc des autres pour faire évoluer ma vision de ce qui pourrait être meilleur. Laquelle n'est d'ailleurs ni finalisée, ni immuable : je n'ai pas un système clefs en mains à proposer vu que j'estime que le meilleur système serait celui qui serait, justement, construit collectivement ET capable d'évoluer en fonction de sa mise à l'épreuve.
Tout ce que j'ai à proposer, ce sont des principe : la fin de la fausse représentativité, l'autogouvernance, la recherche du consensus* et une véritable démocratie qui ne permette pas à une classe de s'approprier le pouvoir.
* consensus n'est pas compromis.

Anonyme

Donc oui on peut aussi faire la révolution, mais j'ai déjà expliqué ce pourquoi je suis plutôt contre cet état d'esprit révolutionnaire et je l'assume sans ciller. Une révolution c'est plus long, plus incertain, plus violent que le réformisme dans tous les cas, ça fait déjà 25 ans qu'on me parle de la révolution qui monte... elle se tape une méchante côte pour n'être toujours pas arrivée...
En réalité il n'y a rien de coincé. En revanche il y a toujours a minima 33% d'abstentionnistes (1/3 du corps électoral) dont beaucoup qui comme toi nous disent la bouche en cœur "le système est perverti je n'y participe plus" alors qu'en assumant de donner une chance au changement de l'intérieur chaque abstentionniste pourrait juste participer à faire élire celles et ceux qui proposent politiquement la mise en œuvre d'une démarche constituante ou a minima une transformation du système représentatif (grosso modo tout le bloc de gauche avec des nuances diverses en son sein). C'est évidemment une posture morale plus confortable de pouvoir énoncer qu'on ne s'est pas "compromis" à justifier le système qu'on critique, mais ça n'a manifestement aucune efficacité politique à court ou moyen terme.
On est quand même déjà à plus de 50% d'abstention pour des législatives sauf celles qui viennent d'avoir lieu qui ont fait sensiblement moins, près de 70% pour les seconds tours de régionales et de départementales, entre 55-60% pour des municipales donc l'échelle la plus proximale... si avec un tel reniement du système électoral on n'a toujours pas de mouvement contestataire suffisamment unitaire pour renverser la table, c'est qu'on en est encore loin. J'ai tendance à penser que ça s'explique tout simplement parce que les abstentionniste contestataires sont en réalité encore moins d'accord entre eux que les réformistes (éventuellement contestataires eux aussi), si le paysage partisan français est éclaté, le paysage politique apartisan et abstentionniste l'est infiniment plus, si le paysage partisan français est allergique au compromis comme il le démontre depuis 2 mois, le paysage politique apartisan et abstentionniste l'est plus encore là aussi.
Et je veux bien lire des jeux sémantiques sur la distinction entre le consensus et le compromis dans un débat de littérature, mais c'est épuisant ces jeux de mots dans les échanges politique à un moment. Comme si ils suffisaient à s'extraire des réalités, mais ce ne sont que des simulacres, des postures, des mascarades (au sens littéral, des manières de se masquer). On abouti rarement (euphémisme) à un consensus entre des parties aux intérêts divergents sans faire de compromis... c'est aussi simple que ça. Alors soit on opte pour une autre méthode que la négociation (la spoliation par exemple) soit on croit que la simple utilisation de ces autres méthodes engendreront dans le futur des rancœur comme autant de problèmes que ceux qu'elles devaient régler et on jette un peu nos postures morales pour se compromettre (ce qui n'empêche aucunement de s'engager parallèlement dans des démarches associatives).
[ Dernière édition du message le 27/08/2024 à 15:33:43 ]

Will Zégal

Donc oui on peut aussi faire la révolution, mais j'ai déjà expliqué ce pourquoi je suis plutôt contre cet état d'esprit révolutionnaire et je l'assume sans ciller. Une révolution c'est plus long, plus incertain, plus violent que le réformisme
Je te renvoie à la mise en place de la 5ème : ni réforme, ni révolution. A la rigueur un coup d'état, que je ne cautionne pas.
Et la révolution, ça n'est pas nécessairement sanglant (cf révolution des oeillets).
si le paysage partisan français est éclaté, le paysage politique apartisan et abstentionniste l'est infiniment plus
J'ai pas de données là-dessus. Et je pense que ça dépend énormément des sujets et de comment on les aborde.
mais ce ne sont que des simulacres, des postures, des mascarades
Jusqu'à présent, le débat était un courtois échange d'idée. Si tu veux y aller ainsi, ça sera sans moi.
On abouti rarement (euphémisme) à un consensus entre des parties aux intérêts divergents sans faire de compromis...
Voir le magnifique documentaire "tous au Larzac". On y voit notamment les paysans décider que tout se déciderait à l'unanimité, seule façon de garder la cohésion dans la lutte. Des gens, des familles avaient intérêt à vendre leurs terres à l'armée. Ils ne l'ont pas fait car il y avait là une cause qui dépassait leurs propres intérêts personnels.
Voir aussi le 4 août 1789
Penser que les gens ne peuvent décider qu'en fonction de leurs intérêts personnels, ça me semble être une vision très néolibérale et relevant de la théorie économique classique qui veut que les gens ne soient que des agens rationnels cherchant à maximiser la satisfaction de leurs intérêts. On sait parfaitement (y compris chez la plupart des économistes classiques) que ce fondement de la théorie est faux.
Que les gens défendent leurs intérêts est normal. Penser que les gens n'agissent que selon leurs intérêts personnels est les ravaler au rang d'égoïstes sans vision collective et sans sens du commun, qu'il soit familial, local, régional, national ou de l'humanité entière.

DocK'S

en assumant de donner une chance au changement de l'intérieur chaque abstentionniste pourrait juste participer à faire élire celles et ceux qui proposent politiquement la mise en œuvre d'une démarche constituante ou a minima une transformation du système représentatif (grosso modo tout le bloc de gauche avec des nuances diverses en son sein).
Je ne dit pas que c'est ce que tu dis, mais j'entends souvent dire que les abstentionnistes seraient "tous" de gauche.
On fait des sondages représentatifs avec à peine quelques milliers de personnes alors j'ai du mal à croire que près de 30 millions de votants ne seraient pas représentatifs de la totalité et que les votes des abstentionnistes ne soient pas répartis peu ou prou de la même façon.
Bref, ce raisonnement spéculatif ne me semble pas plus pertinent pour la gauche que pour n'importe quel autre partis ou coalition.
En attendant on a l'ED qui fait un score historique au premier tour, la coalition de gauche qui arrive en tête au second et on va finir avec quoi? Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand 1er ministre....



Anonyme

Je te renvoie à la mise en place de la 5ème : ni réforme, ni révolution. A la rigueur un coup d'état, que je ne cautionne pas.
Que le texte ne soit pas issu d'une initiative constituante démocratique, c'est un fait. Mais ça s'est bel et bien fait dans le cadre du réformisme. Il y a eu un vote du parlement pour autoriser la loi constitutionnelle qui a permis de le faire par référendum sur un texte à l'initiative du PR puis il y a eu un référendum et les électeurs (fortement manipulés je sais) ont voté.
Et la révolution, ça n'est pas nécessairement sanglant (cf révolution des oeillets).
Oui, la violence fait partie du cumul des raisons qui me font renier la tentation révolutionnaire, elle n'est pas une obligation. C'est le principe quand on énonce des raisons cumulatives. Mais chacune me suffit ici. (et avant la révolution des œillets, il y a aussi eu la tentative de coup d'état armé.. comme je le disais, c'est long une révolution).
On sait parfaitement (y compris chez la plupart des économistes classiques) que ce fondement de la théorie est faux.
Quelle étude affirme que les gens décident systématiquement sans prendre en compte leur intérêt personnel ?
Tu vois si je généralise à l'opposé, ça devient aussi ridicule que ta manière de tout lire de sorte à discréditer ton interlocuteur.
Mon propos est clairement qu'on ne peut usuellement pas s'imaginer concilier des intérêts divergents sans que chacun donne du sien. D'ailleurs ton exemple, déjà très spécifique, ne dit pas que les paysans ont volontairement mis à la porte leur intérêt ponctuel, ils y ont été contrait par une instance à laquelle ils avaient précédemment agréé pour diverses raisons (dont leur intérêt, et celui de leurs proches, et celui de générations qu'il ne connaîtront jamais mais auprès desquels ils se doivent responsables, l'intérêt c'est pas toujours si individualiste que ça). Ici ils pariaient sur des compromis futurs, à long terme. C'est plus compliqué de négocier un compromis dans le présent.
Que les gens défendent leurs intérêts est normal. Penser que les gens n'agissent que selon leurs intérêts personnels est les ravaler au rang d'égoïstes sans vision collective et sans sens du commun, qu'il soit familial, local, régional, national ou de l'humanité entière.
Bah tu vois que tu comprends parfaitement ce que j'écris. Tu me prêtes juste des trucs que je n'écris pas (comme toujours avec tous tes interlocuteurs ici, ce qui nous a déjà valu des prises de bec) .
Jusqu'à présent, le débat était un courtois échange d'idée. Si tu veux y aller ainsi, ça sera sans moi.
C'est déjà sans toi, ou plutôt sans moi ce qui revient au même pour une discussion, puisque tu ne me lis pas. Tu inventes ton interlocuteur et ses biais ou ses travers. Tu parles à ton ennemi imaginaire, pas avec moi.
En revanche, oui j'assume pleinement de critiquer (et te critiquer) la facilité de présenter une posture de pureté morale qui permet de se désengager en s'imaginant qu'on n'est pas compromis. Comme l'écrivait plus tôt Los Teignos, il y a peu de chance que quiconque ici vive sur un véritable îlot indépendant du système de production industriel et de toutes les dérives (notamment politiques) qui l'accompagnent. On est toutes et tous compromis. On peut choisir de se compromettre pour faire évoluer ou juste de se cacher derrière ses postures et jeux de mots.
@Docks
Non. Je ne pense pas que les abstentionnistes soient tous de gauche. Mais pas non plus qu'ils se répartissent également relativement à la population qui vote.
Déjà la population qui vote est probablement pas si inflexiblement assignable à une case politique.
Mais les abstentionnistes le sont encore moins. D'ailleurs, pour certains, ils ne votent explicitement pas au titre qu'il n'existe pas la case qui leur convient.
Je pense en revanche que tous les abstentionnistes sont insatisfaits. Que beaucoup (sinon tous) sont insatisfaits du système représentatif et de ses distorsions. Et que par conséquent ils seraient plutôt massivement favorables à sa remise en cause (mais pas forcément pour se diriger vers la même solution).
Concernant les spéculations sur le futur PM. Oui il est probable que Macron s'en tire avec quelque de centre droit, voire franchement de droite, juste pas affilié ED (même si dans les principes, les idées, les lois, c'est quasi indistinguable). Il est même probable qu'il voulait ça depuis le début, une bonne raison de virer plus à droite en laissant passer que c'est pas de sa faute, c'est pas lui, c'est le coup du sort électoral qui fait pencher à droite (alors qu'il n'a juste jamais envisagé la moindre seconde, et depuis 7 ans, de travailler à des compromis avec la gauche, encore moins de lui laisser l'initiative parlementaire, ce qu'elle avait pourtant gagné durant ces élections, c'est même la seule chose qu'elle avait gagné, le droit à l'initiative, point). Bref, un simulacre, une posture, une mascarade. Là aussi.
[ Dernière édition du message le 27/08/2024 à 17:06:41 ]

Will Zégal

D'ailleurs ton exemple, déjà très spécifique, ne dit pas que les paysans ont volontairement mis à la porte leur intérêt ponctuel, ils y ont été contrait par une instance à laquelle ils avaient précédemment agréé en considérant qu'ils y auraient communément à gagner sur le long terme.
D'où sors tu ça ?
puisque tu ne me lis pas
Non seulement c'est inexact, mais de plus je t'ai bien spécifié que j'étais en grande partie d'accord avec ce que tu disais dans un post précédent et que ça me menait en ce qui me concerne aux conclusions auxquelles j'étais déjà arrivé.
Je peux ne pas comprendre ce que tu veux dire, mais je ne crois vraiment pas déformer tes propos. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous sommes d'accord. Nous n'en tirons juste pas les mêmes conclusions.
J'ajoute que j'ai longtemps pensé comme toi (la voie du "réformisme" à l'intérieur du système actuel. je n'y crois plus.
Non seulement parce qu'il est solidement verrouillé par des intérêts puissants qui ne lâcheront pas comme ça les rênes qu'ils tiennent.
Non seulement parce qu'il conduit à des personnalisations du pouvoir avec toutes les dérives qu'on constate non seulement depuis longtemps, mais particulièrement depuis des semaines.
Mais parce qu'il conduit justement au clivage que tu dénonçais plus haut : c'est un système qui ne fait pas, ne fait plus, fait de moins en moins démocratie parce que non seulement il polarise, mais qu'il n'amène pas les citoyens de vision et d'intérêts divergents à échanger réellement et à comprendre leurs situations réciproques.
J'ai un bon exemple à donner, mais ça sera plus tard parce que tl;dr

Anonyme

C'est ton anecdote. Tu nous expliques qu'il existait un ensemble de paysans dans le Larzac qui s'étaient mis d'accord sur un mode de décision collective. Puis tu prends ça comme point de départ pour donner l'exemple de cas où ce n'est pas l'intérêt personnel qui préempte.
Alors sorry j'ai pas vu le documentaire, mais la présentation que tu en fais laisse penser qu'il y a un lien entre "décision collective" et "mise au rebus de l'intérêt personnel" et que c'est bien dans le sens où la 1ere impose la seconde (ou au moins préempte quand il y a conflit).
Alors re-sorry si j'ai mal interprété, mais dans ce cas, à ma décharge, je ne vois pas pourquoi il y avait la mention du mode de décision collective dans cet exemple.
Et non, je ne pense justement certainement pas "la voie du réformisme à l'intérieur du système". Du moins pas isolément. C'est tout ce qui nous distingue manifestement. Tu conçois cette voie comme inconciliable avec l'engagement associatif, je la conçois au contraire comme nécessaire et complémentaire à l'engagement associatif. Je ne vois pas comment on fait bouger les lignes de l'intérieur sans engagement associatif, le seul qui permette d'aller toucher des personnes sur du long terme et de suffisamment près pour engager des vraies discussions et des vrais changements lorsque le personnes sont d'un bord politique qui n'est pas le nôtre. Mais je ne vois pas comment on inscrit dans la loi ces mouvements qui nous sont favorables politiquement sans mettre au parlement celles et ceux qui le feront pour nous. Et c'est même d'autant plus complémentaire que, tu dois le savoir, le parlement fait bouger les lignes de ce qui est permis ou non dans le cadre associatif, il le contraint ou l'épanoui selon les critères qui lui chantent, par le biais des règles d'octroi de subventions, par la fiscalité, par l'emploi aidé (ou son absence) etc.. C'est totalement interconnecté les mondes associatifs et politiques (au sens du parlement).
@Dock's
Pour compléter. Je pense qu'on a tort de s'imaginer que les gens votent pour un programme dans son ensemble. Malheureusement, il est fréquent que les votants n'aient même pas lu les programmes et seulement entendu certaines interventions (pas forcément d'ordre politique d'ailleurs).
Ma conviction intime c'est d'ailleurs qu'au travers de ce format électoral on demande aux gens de voter pour beaucoup trop de choses en même temps. On leur impose systématiquement de se tordre le bras à choisir le plus en accord avec leur conviction et on part du principe que ça vaut blanc-seing pour tout le programme alors que ce n'est évidemment pas le cas (et ça c'est un travers de tous les camps politiques, de l'EG à l'ED).
C'est pour ça que je milite aussi volontiers pour un renversement mi-technocratique (2 chambres de personnels très techniques, qui savent comment fonctionne le droit, comment le faire cohabiter avec le vivre ensemble et l'intérêt général) mi-populaire (la 3e chambre qui aurait l'initiative parlementaire sur tous les sujets, pris isolément à chaque fois, avec à chaque fois et pour chaque sujet un corps mandataire tiré au sort).
Et pour revenir à ton intervention, je pense que les abstentionnistes sont notamment majoritairement fâchés de se faire tordre le bras (le champ lexical des entretiens d'abstentionnistes va dans ce sens). Par conséquent je pense que si une proposition politique venait à leur signifier suffisamment clairement que son projet consistait, avant tout, en une remise à plat du système, et si cette proposition politique leur parvenait (ce qui n'est pas toujours le cas), ils voteraient majoritairement en ce sens.

DocK'S

N'importe lequel d'entre nous est constamment évalué et sanctionné, et ce depuis l'école. Je vois pas pourquoi le truc le plus important pour une société, à savoir la politique, serait dégagée de ça et ne serait jamais évaluée sur ses actions et ses résultats.
Malheureusement, il est fréquent que les votants n'aient même pas lu les programmes et seulement entendu certaines interventions
je suis d'accord, et je reviens à l'idée de ne plus voter pour une personne, mais bien pour un programme, anonymisé et standardisé au possible, avec des thèmes précis, des actions précises et des budgets en face de chaque action.
* non j'ai pas mis l'écologie, parce que c'es pas un sujet parmi d'autres selon moi, mais partie intégrante de tous les sujets.

Anonyme

+1 aussi concernant le fait de ne plus voter pour des individus mais pour des programmes anonymisés. C'est d'ailleurs probablement ce qu'il y a de plus "simple" à mettre en place comme révision du système électoral, et m'est d'avis que ça aurait un impact politique immédiat.

Coramel

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[ Dernière édition du message le 27/08/2024 à 22:44:31 ]

Will Zégal

Alors re-sorry si j'ai mal interprété, mais dans ce cas, à ma décharge, je ne vois pas pourquoi il y avait la mention du mode de décision collective dans cet exemple.
Il me semblait pourtant que c'était assez clair :
On y voit notamment les paysans décider que tout se déciderait à l'unanimité, seule façon de garder la cohésion dans la lutte.
Celui qui veut vendre, il suffit qu'il vende. Si besoin en s'opposant d'abord à la décision collective de ne pas vendre. Comme il n'y a pas unanimité, il n'y a pas décision.
Et non, je ne pense justement certainement pas "la voie du réformisme à l'intérieur du système". Du moins pas isolément. C'est tout ce qui nous distingue manifestement. Tu conçois cette voie comme inconciliable avec l'engagement associatif
Absolument pas. Je considère juste que ça n'a pas grand chose à voir. On peut être engagé (associatif, mouvement politique, lutte) et être réformiste ou être révolutionnaire.
Je ne vois pas comment on fait bouger les lignes de l'intérieur sans engagement associatif, le seul qui permette d'aller toucher des personnes sur du long terme et de suffisamment près pour engager des vraies discussions et des vrais changements lorsque le personnes sont d'un bord politique qui n'est pas le nôtre.
Tout à fait d'accord (si on prend "associatif dans un sens large")
Mais je ne vois pas comment on inscrit dans la loi ces mouvements qui nous sont favorables politiquement sans mettre au parlement celles et ceux qui le feront pour nous.
C'est là où nous ne sommes pas d'accord et où, probablement, tu n'as pas lu mes précédents propos et explications dans ce sujet.
Comme je n'ai pas envie de les répéter une Nième fois, je te laisse le choix d'aller les lires ou pas.
Ma conviction intime c'est d'ailleurs qu'au travers de ce format électoral on demande aux gens de voter pour beaucoup trop de choses en même temps. On leur impose systématiquement de se tordre le bras à choisir le plus en accord avec leur conviction et on part du principe que ça vaut blanc-seing pour tout le programme alors que ce n'est évidemment pas le cas (et ça c'est un travers de tous les camps politiques, de l'EG à l'ED).
Tout à fait d'accord avec ça.
Ce qui ne fait que renforcer mon opinion sur la vanité de la soi-disant représentation.
Par conséquent je pense que si une proposition politique venait à leur signifier suffisamment clairement que son projet consistait, avant tout, en une remise à plat du système, et si cette proposition politique leur parvenait (ce qui n'est pas toujours le cas), ils voteraient majoritairement en ce sens.
C'est ce que prétendent proposer aussi bien LFI que le RN. Alors deviner vers lequel les abstentionnistes iraient...
avec une entité indépendante pour l'évaluer, corriger et même sanctionner si besoin.
Comment tu la constitues ton "autorité indépendante" ?
Il n'y a qu'à voir toutes celles qui ont été créés dans la 5ème : elles ont toutes finit par être remises en cause un moment ou un autre.
Sans parler des trucs autour de l'audiovisuel type CSA :
- la cour des comptes est de plus en plus critiquée parce qu'elle sort de plus en plus de son rôle de vérificateur des comptes publics pour s'arroger un rôle de recommandation, voire de prescription de décisions politiques sur des prétextes budgétaires
- le conseil constitutionnel est vivement critiqué comme une instance de status-quo et de "ne faisons pas de vagues". On sait désormais depuis plusieurs années qu'il a failli à son rôle et trahit sa mission en validant l'élection de Chirac alors qu'ils savaient parfaitement ses comptes de campagne étaient irréguliers, donc illégaux.
Donc, la plus haute instance de l'état, celle qui est le garant du respect de la constitution et du respect des règles "démocratiques" s'assoit sur son devoir par calcul politique.
Si on crée des instances d'experts, outre la délicate question de leur choix, de leur nomination, il y aura le problème de l'uniformité sociale et des intérêts de classe (ou même chez les plus désintéressés, tout simplement de la vision de classe et le moule de la formation).
Si on élit les membres de cette instance, ils seront soumis au jeu de la politique politicienne et du marketing électoral.
Alors ?
Pour moi, la seule solution pour une instance de contrôle réellement indépendante est le tirage au sort.
Mais alors is c'est la meilleure solution pour la plus haute instance de l'état, celle qui contrôle et valide les engagement et l'application des politiques publique, pourquoi ne serait-ce pas la meilleure solution pour les autres instances ?
Genre l'assemblée chargée de faire les lois ?
Imaginons qu'il y ait actuellement une assemblée dont les membres ont été tirés au sort. Serait-il aussi compliqué d'en extraire un gouvernement ?
Libérés du poids d'un parti politique, les fidélités bien compréhensible et le chantage aux investitures, les députés-citoyens auraient-ils vraiment du mal à choisir un panel de personnalités à même de constituer un gouvernement qui convienne au plus grand nombre ou au moins soit acceptable par une large frange de la population ?
[ Dernière édition du message le 27/08/2024 à 23:50:10 ]

DocK'S

Comment tu la constitues ton "autorité indépendante" ?
tiré au sort comme tu le dis, désolé je l'ai pas répété, je l'avais déjà précisé y'a plusieurs pages.

Will Zégal


DocK'S


le reverend


Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
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