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On refait le patch #82 : Test d'Izotope Nectar 3 - NEC plusul TAR

9/10
Award Valeur sûre 2018
2018
Valeur sûre
Award

Vecteur de sens autant que d'émotion, la voix est l'élément le plus important d’une chanson, au point que c'est par elle que certains ingés son commencent le mixage d’un titre. On ne s’étonnera guerre, du coup, qu’elle fasse l'objet de tranches comme de multieffets specialisés.

C’est préci­sé­ment le cas du Nectar d’Izo­tope qui nous arrive dans sa troi­sième version et complète idéa­le­ment la gamme de logi­ciels de l’édi­teur en se situant entre Neutron, la super tranche de console pensée pour un usage géné­rique, et Vocal­Synth, le multief­fet dédié aux voix trafiquées en tout genre.

Comme souvent, vous pouvez choi­sir de décou­vrir le logi­ciel avec nous en vidéo, ou avec le texte qui suit.

Putain, cinq ans !

On appré­cie d’au­tant plus de voir Nectar 3 arri­ver qu’il n’avait pas été mis à jour depuis cinq ans et que son inter­face vieillotte commençait à jurer avec celles d’Ozone, Neutron, Vocal­Synth ou RX. Pour cette tant atten­due troi­sième mouture, on dit donc au revoir à la simili 3D et bonjour au flat design utilisé depuis quelques années par l’édi­teur et c’est tant mieux : le logi­ciel gagne vrai­ment en lisi­bi­lité et l’uti­li­sa­teur en confort, surtout s’il est fami­lier des produits Izotope. Au-delà de l’as­pect cosmé­tique dont l’ap­pré­cia­tion demeure parfai­te­ment subjec­tive, on a surtout droit en effet à une complète réor­ga­ni­sa­tion de l’in­ter­face de sorte que si vous êtes utili­sa­teur de Neutron ou Ozone, vous devriez sans peine retrou­ver vos petits.

iZotope Nectar 3 : pitchDans la partie supé­rieure, on dispose ainsi de la chaîne de trai­te­ments où sont alignés les diffé­rents modules utili­sés, avec la possi­bi­lité d’en ajou­ter, d’en reti­rer, de chan­ger l’ordre du chaî­nage et d’ac­cé­der aux commandes de bases du module : acti­va­tion/désac­ti­va­tion, solo, dosage du trai­te­ment, etc. Juste en dessous et occu­pant la majeure partie de l’in­ter­face, vous dispo­sez de la fenêtre d’édi­tion qui vous permet de para­mé­trer chaque module dans ses détails. À droite, deux vu-mètres permettent de garder un œil sur le signal entrant et sortant, sachant qu’ils sont assor­tis d’un limi­teur type mur de brique en sortie et d’un leve­ler auto­ma­tique pour que le logi­ciel s’adapte au niveau de sortie RMS désiré.

Au sommet, on dispose enfin du gestion­naire de presets flanqué, comme vous vous en doutez proba­ble­ment de son Assis­tant. Comme Neutron, Ozone ou RX, Nectar dispose désor­mais en effet d’un système permet­tant de géné­rer une chaîne de trai­te­ments à partir du signal que vous lui faites écou­ter. Rappe­lons-le : il ne s’agit pas de mixage auto­ma­tique, mais plutôt d’une sugges­tion de preset basée sur la source, de quoi dispo­ser d’un réglage de base person­na­lisé pour gagner du temps.

Sur ce point précis, il n’y a rien à redire de parti­cu­lier : on défi­nit le genre de voix que l’on veut (ce qui joue sur le choix et le réglage des modules), si l’on veut une prod plutôt douce, normal ou agres­sive (ce qui joue sur le dosage des trai­te­ments) et on laisse Nectar faire sa petite tambouille. On se retrouve ensuite avec une chaîne de trai­te­ment prête à l’em­ploi, ce qui permet de faire connais­sance avec tout le monde…

Mod, mod, module

Les modules de Nectar sont un mélange des trai­te­ments qu’on peut trou­ver dans Ozone, Neutron et Vocal­Synth, complé­tés de trai­te­ments dédiés à la voix. Outre un correc­teur de pitch en entrée, on dispose ainsi d’un Noise Gate et d’un dé-esseur, de deux EQ et deux compres­seurs, d’un double delay et d’une réverbe, d’une satu­ra­tion et d’un multief­fet à modu­la­tion (chorus/flan­ger/phaser), le tout étant complété d’un géné­ra­teur d’har­mo­nies vocales.

iZotope Nectar 3 : deesserCe qui frappe de manière géné­rale, outre la qualité des trai­te­ments, c’est l’ex­cellent rapport que présente chaque module en termes de simpli­cité et de richesse fonc­tion­nelle, notam­ment grâce à un perma­nent affi­chage du signal qui permet de comprendre ce qui se passe. Très effi­caces, le gate et le dé-esseur offrent ainsi une inter­face d’une simpli­cité enfan­tine : en trois réglages, on est rendu.

iZotope Nectar 3 : dyneqLes EQ sont égale­ment très bien pensés, lesquels offrent 24 bandes, 16 types de filtres et deux modes de fonc­tion­ne­ment, normal ou dyna­mique, sachant que dans ce dernier cas, le dyna­misme peut concer­ner le gain (l’éga­li­sa­tion s’ap­plique en fonc­tion du niveau de signal sur la bande concer­née) ou la fréquence centrale de la bande. Les compres­seurs ne sont pas en reste puisqu’il peuvent fonc­tion­ner sur les pics comme sur le niveau RMS avec diffé­rentes natures (optique, numé­rique, tran­sis­tors, vintage).

iZotope Nectar 3 : reverbEt il en va de même pour le double delay (5 algos) ou encore la satu­ra­tion (7 algos). Seule la réverbe semble s’en tenir à sa modé­li­sa­tion d’une Plate EMT 140 quand elle aurait pu offrir d’autres algos pour varier les plai­sirs. Rete­nons à la décharge de cette dernière qu’elle intègre une satu­ra­tion, ce qui n’a rien de très commun.

iZotope Nectar 3 : rxbreathOn a ainsi tout sous la main, et même plus puisqu’en vis-à-vis du logi­ciel Nectar, Izotope four­nit dans la version stan­dard le plug-in RX Breath Control qui n’a pas son pareil pour reti­rer les bruits d’ins­pi­ra­tion/expi­ra­tion en amont du mixage, mais aussi et surtout une version Essen­tial de Melo­dyne qu’on ne présente plus.

Bref, tout cela est très complet, et en passant par un simple preset ou par l’as­sis­tant, on devrait vite obte­nir des choses très exploi­tables, ce qu’il convient de véri­fier sur le terrain.

Oral, oral masqué*

Pour ce faire, nous parti­rons d’un a capella récu­péré sur Inter­net autour duquel j’ai brodé un arran­ge­ment basique :

VoixO­ri­gi­nale
00:0000:16
  • VoixO­ri­gi­nale00:16
  • Voix­Plus­Mu­sique00:16
  • Voix­Trai­tee­Plus­Mu­sique00:16

iZotope Nectar 3 : assistantEn utili­sant l’as­sis­tant et en twea­kant un peu, on arrive déjà à quelque chose de plus produit, mais qui peine à s’in­té­grer au mix car la guitare et le rhodes partagent la même zone de fréquence que la voix. Et c’est là que Nectar 3 devient inté­res­sant car en marge du premier assis­tant, le logi­ciel en propose un second qui va permettre de résoudre les problèmes de masquage fréquen­tiels.

Tout ceci passe par le petit plug-in Relay que vous devrez insé­rer sur les pistes posant problème et qui permet­tra à Nectar d’écou­ter la source pour lui appliquer, depuis ce plug-in, une courbe d’éga­li­sa­tion qui fasse de la place à la voix.

Voyez ce que cela donne, sachant que l’on peut indif­fé­rem­ment utili­ser Relay ou une instance de Neutron pour servir de passe­relle :

00:0000:00

iZotope Nectar 3 : relayInté­res­sant, non ? Et ça l’est d’au­tant plus que Relay est un vrai petit utili­taire bien foutu offrant des fonc­tions bien pratiques : fader, vu-mètre, conver­tis­seur mono/stéréo, inver­seur de phase, élar­gis­seur stéréo… Le seul regret qu’on aura, c’est de ne pas pouvoir voir la courbe d’éga­li­sa­tion géné­rée pour inter­ve­nir sur cette derniè­re…

À présent qu’il y a un peu plus de place pour la voix, le moment est bien choisi pour y ajou­ter des harmo­nies vocales, ce que permet de réali­ser sans problème de module Harmony, que vous pour­rez utili­ser seul depuis Nectar ou pilo­ter par une piste MIDI. Voyez ce que cela donne :

00:0000:00

Pas mal, non, étant donné que rien n’est encore vrai­ment mixé sur l’en­semble du projet ?

J’en profite pour vous montrer un autre essai réalisé à partir d’une voix mascu­line, qui permet de se rendre compte de l’ef­fi­ca­cité du module Harmony pour géné­rer un doublage :

RnBo­ri­gi­nal
00:0000:23
  • RnBo­ri­gi­nal00:23
  • RnBDouble00:23
  • RnBMix00:23

Mais aussi de ses limites, surtout lorsqu’on commence à écrire des choses un peu plus alam­biquées qu’une simple tierce suivant la progres­sion harmo­nique :

00:0000:00

Inutile de dire que les voix géné­rées ne sont souvent exploi­tables que parce qu’on les planque derrière la voix lead au fond du mix et qu’on les noie de réverbe. De fait, dans une optique quali­ta­tive ou pour des choses précises et bien en avant (un chœur à la Crosby, Still, Nash par exemple), on n’hé­si­tera pas à ne se servir du module Harmony que comme un guide et à enre­gis­trer ces parties, quitte à faire un peu d’édi­tion avec Melo­dyne. Cela est d’au­tant plus vrai que plus la voix de base est moyenne, plus les harmo­nies seront médiocres.

  • iZotope Nectar 3 : assistant
  • iZotope Nectar 3 : Dimension
  • iZotope Nectar 3 : delay
  • iZotope Nectar 3 : gate
  • iZotope Nectar 3 : harmony
  • iZotope Nectar 3 : relay
  • iZotope Nectar 3 : deesser
  • iZotope Nectar 3 : pitch
  • iZotope Nectar 3 : reverb
  • iZotope Nectar 3 : dyneq
  • iZotope Nectar 3 : comp
  • iZotope Nectar 3 : rxbreath

Conclu­sion

Il n’y a vrai­ment pas grand-chose à repro­cher à ce Nectar 3 qui rassemble au sein d’un envi­ron­ne­ment clair et ergo­no­mique tous les outils ou presque qui sont néces­saires à la produc­tion et au mixage d’une piste voix. Les modules sont bien pensés, effi­caces et offrent suffi­sam­ment de possi­bi­li­tés pour qu’on ne se sente pas frus­trés de n’avoir qu’un Nectar en Insert.

Alors qu’on s’était imaginé avoir à faire un Neutron complété d’un ou deux modules dédiés, Izotope parvient en outre à nous surprendre sur deux points. Le premier, c’est que Nectar est fourni avec RX Breath Control et Melo­dyne Essen­tial qui n’ont rien de gadgets inutiles pour l’édi­tion des pistes voix (et si l’on consi­dère que Melo­dyne est vendu seul une centaine d’eu­ros, on appré­cie d’au­tant plus le cadeau). Le second tient à l’ap­pa­ri­tion d’un second assis­tant permet­tant de gérer auto­ma­tique­ment le masquage fréquen­tiel par le biais du plug-in Relay. Certes, on aurait aimé avoir plus de contrôle sur l’éga­li­sa­tion qui est alors opérée, mais il faut recon­naître que cela marche plutôt bien en l’état et que Relay est par ailleurs un petit couteau suisse qui pour­rait rendre plus d’un service.

On se réjouit enfin de voir qu’à la faveur des modules Dimen­sion, Satu­ra­tion ou encore Harmony, Nectar ne se cantonne pas aux problé­ma­tiques de mixage, mais s’in­té­resse aussi à l’ar­ran­ge­ment et la produc­tion. Certes, on ne crache­rait pas sur quelques effets de plus (un micro­shif­ter notam­ment ainsi que d’autres algos de réverbe) tandis que les choeurs géné­rés par le module Harmony peuvent vite sonner synthé­tique, mais il n’en reste pas moins qu’il y déjà de quoi faire beau­coup de choses avec ce qui nous est proposé à un prix fina­le­ment rela­ti­ve­ment agres­sif, surtout si l’on consi­dère les bundles par ailleurs propo­sés par l’édi­teur.

Bravo Izotope, donc, en espé­rant main­te­nant que l’ex­cellent et sous-estimé Thrash ou le sublime Iris aient droit eux aussi à une refonte.

 

*ohé, ohé… Capitaiiiine a-ban-donné !

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Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2018
2018
Valeur sûre
Award
  • Une vraie refonte de Nectar
  • Interface claire et ergonomique
  • Qualité et efficience des effets et traitements
  • Excellent rapport richesse/simplicité des modules
  • Un assistant pour générer un preset adaptatif...
  • ...et un autre pour résoudre le masquage fréquentiel
  • Relay, un petit couteau suisse bien pensé
  • RX Breath Control fourni et c’est chouette
  • Melodyne Essential fourni et c’est encore plus chouette
  • Module Harmony bien fichu et très pertinent sur le doublage
  • On ne cracherait pas sur un Microshifter et quelques algos de reverbe supplémentaires
  • Impossible d'éditer l’EQ réalisé par l’assistant de démasquage
  • Harmony peut vite montrer ses limites en termes de transposition
  • Comme Neutron et Ozone : pas de Responsive Design

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