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Test de la guitare électrique Gibson Modern Victory - Du neuf avec du vieux

8/10

Au début du mois de septembre 2024, Gibson a réédité un ancien modèle de son catalogue, la Victory. L’instrument a été décliné dans deux versions qui ont rejoint la série Modern de la marque. Voyons si cette nouvelle guitare n’est qu’un simple hommage ou si elle mérite sa place permanente au sein de la série Modern de Gibson.

Test de la guitare électrique Gibson Modern Victory : Du neuf avec du vieux

Une « super strat » chez Gibson ?

La Victory est appa­rue au cata­logue de Gibson dans les années 80. À l’époque, les guitares élec­triques de type « super strat » connais­saient un succès fou, notam­ment grâce à des guita­ristes comme Eddie Van Halen, Mick Mars ou encore George Lynch. Gibson qui voulait croquer sa part du gâteau a alors conçu la Victory, une guitare d’ins­pi­ra­tion « super strat ». L’ins­tru­ment n’a pas fait de vieux os et a ensuite disparu pendant quelque temps avant que la marque instal­lée à Nash­ville ne la réédite. À l’époque, Gibson avait sorti les Victory MV-2 et Victory MVX, « MV » signi­fiant « multi-voice ». Elles étaient entiè­re­ment construites en érable Hard Rock, ce qui les rendait assez lourdes. Victory-15En compa­rant rapi­de­ment les deux Victory, l’an­cienne et la nouvelle, on se rend assez vite compte que Gibson n’a pas souhaité propo­ser une réédi­tion exacte. Le fabri­cant a voulu rendre hommage à un ancien modèle en s’en inspi­rant pour créer quelque chose de nouveau.

La Victory version 2024 possède un corps et un manche en acajou. La touche est en ébène, comme sur la MVX d’époque, et possède un rayon compensé. Elle est enca­drée d’un Binding blanc et accueille vingt-quatre frettes médiums Jumbo pour un diapa­son de 25.5 pouces. Les modèles des années 80 ne dispo­saient que de vingt-deux frettes, ce qui indui­sait un espa­ce­ment des micros diffé­rent. Le sillet est signé Graph Tech et les micros sont les Gibson 80’s Tribute Humbu­cker que nous avions décou­verts dans les 80 s Explo­rer et 80 s Flying-V. Ils sont propo­sés en fini­tion Zebra. Ces micros sont contrô­lés ici par un volume géné­ral, une tona­lité géné­rale et un sélec­teur à trois posi­tions. Les deux poten­tio­mètres sont équi­pés de push-pull ce qui permet de split­ter les micros et de choi­sir quelle bobine on utilise (on split les micros via le poten­tio­mètre de volume et on sélec­tionne la bobine via le réglage de tona­lité). Le concept « multi-voice » intro­duit avec les premières Victory est donc encore d’ac­tua­lité. 

L’ac­cas­tillage est chromé et regroupe un cheva­let Tune-o-Matic et un cordier Stop Bar, tous les deux réali­sés par Advan­ced Plating Inc. Victory-12Les méca­niques Mini Roto­ma­tic sont estam­pillées Grover, elles se sont d’ailleurs montrées très effi­caces pendant le test malgré une ergo­no­mie à revoir, j’y revien­drai. La Victory est four­nie dans son étui Gibson fabriqué au Costa Rica. Le fabri­cant a décliné la Victory dans deux versions : Victory et Victory Figu­red. La version Figu­red possède, comme son nom l’in­dique, une table en érable figuré alors que la version stan­dard est toute en acajou. De plus, le modèle Figu­red a droit à un vernis brillant alors que la version stan­dard doit se conten­ter d’un vernis satiné. Pour ce test, Gibson m’a fait parve­nir un modèle stan­dard en fini­tion Gold Mist Satin. Je sors la bestiole de son étui et commence le test.

Victo­rieux avec la Victory ?

Je débute ce test en inspec­tant l’ins­tru­ment sous toutes les coutures, comme à mon habi­tude, et en le jouant à vide. Le premier tour visuel Victory-7de la guitare n’a révélé qu’une fini­tion parfaite, une luthe­rie impec­cable et les premiers accords témoignent d’un instru­ment assez timide à vide. Afin d’ob­te­nir une guitare légère, Gibson n’a pas hésité à tailler dans la Victory à coups de serpe ; on a donc une guitare effec­ti­ve­ment plus légère, mais égale­ment moins épaisse et avec des contours bien plus pronon­cés. La jonc­tion corps-manche profite d’un chan­frein destiné à rendre cette zone encore moins épaisse. D’autres chan­freins répondent à l’ap­pel et accen­tuent le confort de jeu, le fameux chan­frein stoma­cal et le chan­frein brachial. Seul l’es­pa­ce­ment des méca­niques est, selon moi, trop petit. Les Mini Roto­ma­tic sont très proches les unes des autres ce qui rend l’ac­cor­dage un peu compliqué : on effleure souvent la méca­nique voisine de celle qu’on souhaite mani­pu­ler, ce n’est pas idéal. 

La fini­tion Gold Mist Satin est assez jolie, elle laisse trans­pa­raître les motifs de l’acajou par endroits. Sa teinte est très agréable à l’œil, Victory-2c’est une sorte de doré très pâle qui tire légè­re­ment vers le gris/argent. Dès les premiers accords joués, j’ai été agréa­ble­ment surpris par le confort de jeu offert par la Victory, qu’on soit assis ou debout. Le manche au profil Slim­Ta­per est très agréable à prendre en main et la touche au rayon compensé est confor­table sur ses vingt-quatre frettes. L’ébène est très belle et four­nit un toucher lisse que j’ap­pré­cie parti­cu­liè­re­ment. Je commence le test en jouant la Victory sur un son clair. Dans ce registre, elle s’en sort très bien malgré un micro cheva­let bien mordant. Les deux micros ont été mesu­rés à 16.01K pour le cheva­let et 7.47K pour le manche. Je tire sur le réglage de volume pour split­ter les micros. On obtient alors un son très proche de celui d’un micro simple, et on peut, via le réglage de tona­lité, choi­sir la bobine qu’on utilise. Avec le poten­tio­mètre enfoncé, on joue sur la bobine inté­rieure du micro (celle de couleur noire) et avec le poten­tio­mètre tiré, on joue sur la bobine exté­rieure (celle de couleur blanche). Sur son clair, la Victory démontre déjà une belle poly­va­lence.

Clean All pickups
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  • Clean All pickups01:17
  • Clean – Humbu­cker:Single:Single autre bobine01:23
  • Crunch All Pickups01:21
  • Crunch – Humbu­cker:Single:Single autre bobine01:52
  • Crunch Rock 80s00:24

 

En passant en son Crunch, les sons sont tout aussi convain­cants avec un carac­tère qui rappelle celui de la SG, en plus pêchu. Les varia­tions offertes par la confi­gu­ra­tion élec­tro­nique sont très bien­ve­nues et permettent d’étendre la poly­va­lence de l’ins­tru­ment tout en l’ins­cri­vant dans le lignage direct de ses ancêtres, les MV-2 et MV-10. Je termine le test en passant sur un gros son saturé typé Eigh­ties. Sans surprise, c’est dans ce registre que le micro cheva­let a été le plus à l’aise. Son gros niveau permet de conser­ver une belle défi­ni­tion, surtout dans les basses qui sont bien resser­rées. Les options de split et de choix de la bobine se sont montrées très utiles si on souhaite par exemple doubler une partie avec une sono­rité moins agres­sive.

Lead All Pickups
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  • Lead All Pickups02:44
  • Lead – Humbu­cker:Single:Single autre bobine01:59

FAQ : Gibson Modern Victory

Quelle est l’ori­gine de la Gibson Victory ?

La Gibson Victory a fait ses débuts dans les années 80, à une époque où les guitares de type super-Strat étaient très popu­laires. Gibson a voulu capi­ta­li­ser sur cette tendance en créant un modèle inspiré de ce style, mais la guitare n’a pas rencon­tré un succès durable à l’époque.

Quelles diffé­rences entre la Victory des années 80 et la version 2024 ?

La Victory 2024 n’est pas une réédi­tion exacte, mais une version moder­ni­sée. Contrai­re­ment à l’an­cienne Victory en érable, le modèle 2024 est fabriqué en acajou avec une touche en ébène et un rayon compensé. Elle propose égale­ment 24 frettes (contre 22 aupa­ra­vant), des micros modernes 80’s Tribute Humbu­cker et une élec­tro­nique évoluée avec des push/pull.

Quels sont les points forts de la Gibson Modern Victory ?

  • Confort de jeu opti­misé grâce aux chan­freins ergo­no­miques.
  • Poly­va­lence sonore avec des micros spli­tables et sélec­tion de bobine.
  • Fini­tion de haute qualité et esthé­tique soignée.

Quels sont les incon­vé­nients de cette guitare ?

Le prin­ci­pal reproche concerne l’es­pa­ce­ment réduit des méca­niques Mini Roto­ma­tic, rendant l’ac­cor­dage un peu incon­for­table.

Quelle est la diffé­rence entre les versions Victory Stan­dard et Figu­red ?

  • Victory Stan­dard : corps en acajou avec fini­tion sati­née.
  • Victory Figu­red : table en érable figuré et fini­tion brillante.

Quels styles de musique conviennent à la Modern Victory ?

Grâce à sa poly­va­lence sonore, elle est adap­tée au rock, hard rock, métal des années 80, ainsi qu’à des styles néces­si­tant une palette sonore plus douce, grâce à ses micros spli­tables.

Carac­té­ris­tiques tech­niques de la Gibson Modern Victory

  • Construc­tion : Corps et manche en acajou, touche en ébène avec radius compensé.
  • Frettes : 24 frettes médiums Jumbo, diapa­son de 25.5 pouces.
  • Micros : Gibson 80’s Tribute Humbu­cker en fini­tion Zebra.
  • Élec­tro­nique :
    • Push/pull pour split­ter les micros.
    • Sélec­tion de bobine (inté­rieure ou exté­rieure) via poten­tio­mètre de tona­lité.
    • Contrôles : volume géné­ral, tona­lité géné­rale, sélec­teur 3 posi­tions.
  • Accas­tillage : Cheva­let Tune-o-Matic et Stop Bar (Advan­ced Plating Inc.), méca­niques Grover Mini Roto­ma­tic.
  • Fini­tions :
    • Stan­dard : Sati­née (Gold Mist Satin testé ici).
    • Figu­red : Table en érable figuré et vernis brillant.
  • Acces­soires : Étui Gibson fabriqué au Costa Rica inclus.
  • Poids : Allégé par des chan­freins ergo­no­miques.

Victory-14

  • Victory-3
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  • Victory

 

Notre avis : 8/10

Proposée au tarif de 1 999 €, la Victory a un rapport qualité prix assez moyen. C’est une bonne guitare mais qui reste, malgré sa configuration électronique, assez simple. Elle est cependant très confortable à jouer et sonne très bien que ce soit en son clair, crunch ou très saturé. La tête façon Explorer est très jolie mais oblige à monter les mécaniques assez proches les unes des autres ce qui, encore une fois, n’est pas très pratique. Gibson a quand même réussi à rendre hommage à un ancien instrument tout en le modernisant pour qu’il s’inscrive parfaitement à son catalogue actuel.

  • Lutherie et finitions au top
  • Polyvalence
  • Bons micros
  • Confort de jeu
  • Ergonomie de la tête à revoir
  • Tarif un peu élevé
Pays de fabrication : États-Unis

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