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Test de la guitare Yamaha Revstar RSE20 - Un rêve de star !

7/10

Yamaha a décidé d’actualiser sa gamme de guitares Revstar. Ces dernières sont classées en trois catégories, de la plus accessible à la plus prestigieuse. Nous allons tester aujourd’hui la Yamaha Revstar RSE20, représentante de l’entrée de gamme.

Test de la guitare Yamaha Revstar RSE20 : Un rêve de star !

Le tour du proprié­taire

La Yamaha Revs­tar RSE20 est issue de la série « Element » qui est l’en­trée de gamme des guitares Revs­tar. Il existe deux autres caté­go­ries « Stan­dard » et « Profes­sio­nal », respec­ti­ve­ment moyenne et haut de gamme, et mon petit doigt me dit qu’elles seront prochai­ne­ment testées sur Audio­fan­zine. Ainsi, s’offre à nous une guitare possé­dant un corps en acajou. La fini­tion du modèle prêté estface2 dite « Vintage White » qui est une sorte de blanc crémeux accom­pa­gné d’un pick­guard noir, mais il existe d’autres fini­tions dans le cata­logue avec une iden­tité qui rappelle l’uni­vers de la course moto. Ce corps est, comme sur toute la gamme Revs­tar, cham­bré. Autre­ment dit, bien qu’il n’y ait aucune ouver­ture sur la caisse, l’in­té­rieur n’est pas tota­le­ment plein. L’objec­tif prin­ci­pal est de créer des réso­nances qui améliorent la sono­rité globale de l’ins­tru­ment. Cette concep­tion devrait égale­ment agir sur le poids et l’équi­libre de l’ins­tru­ment. Le manche de 22 cases, lui aussi en acajou, est fait de 3 pièces et est collé à la caisse avec une jonc­tion très réus­sie. Ce dernier béné­fi­cie d’un verni mat, ce qui est un excellent point vis-à-vis de la glisse. La touche est en palis­sandre et les repères sont de clas­siques points blancs. Le diapa­son est de 24,76 pouces ou 629 mm, ce qui est légè­re­ment plus qu’un diapa­son de type Gibson. Le radius est quant à lui de 12 pouces. Le profil du manche se rapproche d’un « C » avec une prise en main que j’ai trou­vée confor­table, on y revien­dra un peu plus loin dans ce test. La pose des 22 frettes de type Jumbo est toute­fois déce­vante. Ces dernières sont mal limées sur les bords, ce qui est très désa­gréable en contexte de jeu, notam­ment pour les solistes. Bien entendu, rien d’ir­rat­tra­pable et un petit tour chez le luthier sera suffi­sant. Néan­moins, bien qu’il s’agisse d’un modèle d’en­trée de gamme dans la série Revs­tar, cette guitare est tout de même vendue envi­ron 480 euros au moment de la rédac­tion de ce test. Dans cette caté­go­rie de prix, on est en droit d’exi­ger des frettes bien posées et bien taillée dès la sortie du carton.

corps chambréLes cordes reposent sur un cheva­let Tune-o-matic, un sillet en PPS (Poly­sul­fure de phény­lène) et terminent leur voyage dans des méca­niques tout à fait stan­dards qui ne sont signées par aucune tierce marque.

L’élec­tro­nique se compose quant à elle de deux micros à double bobi­nage réfé­ren­cés « VH3b AlNiCo 5 » pour le cheva­let et « VH3n AlNiCo 5 » pour le manche. Ils sont pilo­tés par un poten­tio­mètre de volume ainsi que de tona­lité. Le poten­tio­mètre de tona­lité est de type « Push/Pull ». Lorsque ce dernier est tiré, s’ac­tive alors la fonc­tion « Dry Switch » qui a pour objec­tif d’imi­ter la sono­rité de micros simple bobi­nage. Il ne s’agit donc pas d’un vrai split tradi­tion­nel, mais davan­tage d’une sorte de filtre coupe bas. Nous verrons un peu plus loin dans ce test si la sono­rité de ce dernier est au rendez-vous. Ces micros sont égale­ment accom­pa­gnés d’un sélec­teur trois posi­tions placé à un endroit faci­le­ment acces­sible pour les guita­ristes qui alternent régu­liè­re­ment entre les micros durant leur jeu.

Le réglage d’usine est plutôt bon avec une action de 2,1 mm sur la sixième corde, 1,5 mm sur la première et des harmo­niques bien justes.

Pour termi­ner ce tour du proprié­taire, notons que cette guitare est fabriquée en Indo­né­sie. Il sera aussi possible de se procu­rer le modèle pour gaucher avec néan­moins unique­ment deux fini­tions (noire et bleue) dispo­nibles au cata­logue. Enfin, la RSE20 est livrée sans housse ou étui.

C’est ma moto, coco.

Avant de bran­cher quoi que ce soit, j’ai tout d’abord joué quelques minutes la guitare à vide. La projec­tion sonore est bonne et le corpsjonction cham­bré doit y être pour quelque chose. J’ai cepen­dant été surpris par l’équi­libre, ou plutôt, le déséqui­libre de la guitare en posi­tion assise. Le corps a tendance à pencher, ce qui est dommage quand on sait que Yamaha assure que la concep­tion du corps aide à équi­li­brer l’ins­tru­ment. Ce n’est pas catas­tro­phique, mais mérite tout de même d’être souli­gné. Une fois debout et avec une sangle tout à fait stan­dard, plus aucun problème.

Le manche propose une bonne prise en main avec une glisse très fluide. Si l’on met de côté le problème des frettes légè­re­ment coupantes sur les extré­mi­tés, évoqué en début de ce test, j’ai trouvé le confort de jeu vrai­ment inté­res­sant. Le profil du manche en « C » est idéal pour le jeu en accord. Cepen­dant, le manche n’étant pas très épais, il sera tout à fait adapté au jeu solo. La guitare sonne correc­te­ment jusqu’à la dernière case et l’ac­cès aux aigus est impec­cable.

Après ces quelques minutes néces­saires à la chauffe des lampes de la tête Victory, voici les premiers résul­tats obte­nus sur le canal clair avec un gain et un master réglés à 5 ainsi qu’une égali­sa­tion « tout à midi » :

1 – Son clair – cheva­let
00:0000:49
  • 1 – Son clair – cheva­let00:49
  • 2 – Son clair – manche00:34
  • 3 – Son clair – manche + cheva­let00:33

Les deux micros AlNiCo 5 présents sur cette RSE20 ne sont pas les micros les plus puis­sants du marché. Ce canal clair a tendance à faci­le­ment satu­rer dès que l’on y rentre un peu (trop) fort, et comme vous pouvez l’en­tendre sur ces exemples, on a de la marge avant de vrai­ment faire crun­cher le préam­pli­fi­ca­teur. J’ai trouvé le micro manche très équi­li­bré, appor­tant juste ce qu’il faut de rondeur. La dyna­mique de jeu, sur les deux micros, est égale­ment très bonne et la guitare répond parfai­te­ment bien aux diffé­rentes nuances de jeu du média­tor.

Passons main­te­nant au canal crunch, avec un gain réglé sur 6 et un master toujours à 5 :

4 – Son crunch – cheva­let
00:0000:26
  • 4 – Son crunch – cheva­let00:26
  • 5 – Son crunch – manche00:39
  • 6 – Son crunch – cheva­let + manche00:48

Le crunch va très bien à cette RSE20. Le micro cheva­let est excellent, car très dyna­mique et bien équi­li­bré en fréquences. Les notes accrochent bien sous les doigts et le sustain est bon. Le micro manche est lui aussi agréable à jouer, car extrê­me­ment dyna­mique comme vous pouvez l’en­tendre dans l’exemple numéro 5 où je fais varier le poten­tio­mètre de volume. De manière plus géné­rale, ces micros sont très bien assor­tis et le son garde de l’ho­mo­gé­néité lorsque l’on passe de l’un à l’autre en plein jeu. C’est un excellent point.

Passons au troi­sième et dernier canal, le moins adapté pour jouer de la bossa-nova :

7 – Son lead – cheva­let
00:0000:25
  • 7 – Son lead – cheva­let00:25
  • 8 – Son lead – manche00:42
  • 9 – Son lead – cheva­let + manche00:26

Ici encore, la Yamaha RSE20 s’en sort bien. Elle encaisse sans problème des satu­ra­tions géné­reuses avec un bruit de fond que j’ai trouvé tout à fait raison­nable. Les micros restent bien défi­nis, les notes sont mordantes et on prend du plai­sir à jouer sur cet instru­ment. En revanche, ce gain plus consé­quent met aussi en évidence quelques réso­nances un peu désa­gréables, proba­ble­ment situées au niveau du sillet et de la tête de la guitare. On pourra bien entendu les atté­nuer, voire les faire dispa­raitre tota­le­ment en y mettant un chou­chou ou un système équi­valent.

Si j’ai trouvé bien des quali­tés sonores à cette Yamaha Revs­tar RSE20, j’ai été déçu par la tenue d’ac­cor­dage quelque peu capri­cieuse. Notez que durant ce test la guitare était correc­te­ment réglée, stockée et jouée unique­ment dans un studio à la tempé­ra­ture et au taux d’hu­mi­dité (d’en­vi­ron 50 %) constants. Les cordes neuves (Elixir 0.10–0.46) sont bien posées et ont béné­fi­cié de plusieurs heures de rodage. Malgré tous ces para­mètres, j’ai passé mon temps à me réac­cor­der, parfois entre deux prises de trente secondes où les cordes de Sol et de Si, entre autres, perdaient un quart de ton, parfois plus. Il est bien entendu possible d’amé­lio­rer les choses en allant voir son luthier préféré qui saura agir là où c’est néces­saire (méca­niques ? sillet ?). Néan­moins, à la sortie du carton, le résul­tat de ce côté-là est très moyen. Voici un exemple audio qui illustre mon propos :

10 – Son lead – cheva­let + tenue accor­dage
00:0000:41

electroniqueEnfin, pour termi­ner ce test, j’ai effec­tué quelques prises audios permet­tant d’en­tendre l’ef­fet du poten­tio­mètre de tona­lité en posi­tion « Dry Switch », c’est-à-dire avec un filtre de type « coupe bas » destiné à imiter le son de micros simple bobi­nage sans pour autant rame­ner le bruit que ces derniers ont pour habi­tude de géné­rer. Pour être honnête, je suis resté dubi­ta­tif, mon senti­ment est que le résul­tat est bien moins concluant qu’avec un vrai split. Le son n’est pas inin­té­res­sant pour autant, cela offre bien une palette sonore supplé­men­taire, mais on ne retrouve pas vrai­ment, ou pas assez, le côté claquant et percus­sif que l’on pour­rait attendre de bobines isolées.

11 – Cheva­let puis manche – Push avec varia­tions
00:0000:43
  • 11 – Cheva­let puis manche – Push avec varia­tions00:43
  • 12 – Cheva­let puis manche – Pull avec varia­tions00:58
  • 13 – Dry switch en crunch01:12

En conclu­sion

La RSE20 de la série Revs­tar propo­sée par Yamaha est une guitare inté­res­sante. C’est un instru­ment qui béné­fi­cie d’une belle réso­nance avec des micros ayant un certain carac­tère, ce qui dans cette gamme de prix n’est pas une constante. Le manche est agréable et offre un accès aux aigus qui saura satis­faire les solistes. Malgré ces quali­tés, il est dommage que pour une guitare dont le posi­tion­ne­ment tari­faire se place tout juste sous la barre des 500 euros, la pose des frettes ne soit pas mieux finie et que la tenue de l’ac­cor­dage ne soit pas meilleure. Ces points sont bien entendu rattra­pables, mais il aurait été préfé­rable qu’il n’y ait pas ces soucis à la sortie du carton.

  • dos
  • electronique
  • face1
  • face2
  • face3
  • jonction
  • micro manche
  • tête
  • tête2
  • corps chambré

 

Notre avis : 7/10

  • Une conception qui offre une bonne résonnance de l’instrument
  • Des micros équilibrés, bien assortis, et avec un soupçon de caractère
  • Un manche agréable à jouer avec un très bon accès aux aigus
  • Une guitare polyvalente
  • Des frettes pas toujours bien taillées sur les bords
  • Une tenue d’accordage capricieuse malgré des bonnes conditions de test
  • Une fonction « Dry Switch » intéressante mais pas aussi efficace qu’un vrai split
  • Une guitare légèrement déséquilibrée en position assise
Pays de fabrication : Indonésie

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