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Test de la DrumBrute Impact d'Arturia - BAR en barre

9/10
Award Qualité / Prix 2018
2018
Qualité / Prix
Award

A peine les MiniBrute 2 et 2S sur le marché, Arturia présente une déclinaison de sa BAR analogique : la DrumBrute Impact. Voyons les ingrédients de cette nouvelle recette…

Test de la DrumBrute Impact d'Arturia : BAR en barre

Il y a presque deux ans, Artu­ria présen­tait sa première BAR analo­gique, la Drum­Brute, testée dans nos colonnes. Nous avions parti­cu­liè­re­ment appré­cié les commandes directes, les fonc­tion­na­li­tés avan­cées du séquen­ceur, la qualité de construc­tion et les sorties indi­vi­duelles. Sans oublier le tarif tout à fait abor­dable ! Outre l’ab­sence de mémoires et d’au­to­ma­tion liée à l’ap­proche pure­ment analo­gique, nous étions restés un peu miti­gés au plan sonore, certaines percus­sions affi­chant une forte person­na­lité alors que d’autres étaient plus fades. Un Matrix­Brute et deux Mini­Brute plus tard, Artu­ria remet le couvert avec une nouvelle BAR tout aussi analo­gique, cette fois bien déci­dée à mettre du punch dans nos rythmes : la Drum­Brute Impact. Alors, la grosse patate ?

Droit au Brute


Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 04a.JPGLa Drum­Brute impact est plus compacte que sa grande sœur, puisqu’elle affiche 35 × 25 cm pour 1,9 kg. Cela en fait un instru­ment tout à fait trans­por­table. La construc­tion est correcte : coque grise et flancs orange moulés en plas­tique rigide, dessous en métal. Les commandes, très géné­reuses, sont soli­de­ment ancrées et répondent préci­sé­ment, idéal pour les mani­pu­la­tions. La partie supé­rieure est dédiée à l’af­fi­chage (tempo, données, motifs… avec un affi­cheur à 3 LED 7 segments), au trans­port du séquen­ceur, au mode de synchro­ni­sa­tion (interne, USB, Midi, impul­sion), à la gestion des banques (effa­ce­ment, copie, sauve­garde), au choix de la section du motif à affi­cher (4 sections de 16 pas), à l’ef­fet distor­sion et au volume.

En dessous, on sélec­tionne le mode de travail (morceau, banque, motif, pas, accent), puis on règle le tempo (poten­tio­mètre et touche Tap), le facteur de Swing (poten­tio­mètre et acti­va­tion globale/par piste) et le facteur aléa­toire (poten­tio­mètre et acti­va­tion globale/par piste égale­ment). Une rangée de 16 touches lumi­neuses permet de sélec­tion­ner le numéro de morceau/banque/motif, program­mer les pas et visua­li­ser leur état (acti­va­tion/accent/couleur – nous y revien­drons). Avec la touche Shift, on peut direc­te­ment chan­ger la signa­ture ryth­mique, choi­sir le mode d’en­chaî­ne­ment des motifs (immé­diat ou en fin de boucle), ajou­ter des roule­ments auto­ma­tiques ou des répé­ti­tions (en conjonc­tion avec un ruban à quatre zones), quan­ti­fier/dé-quan­ti­fier un motif, isoler/couper une piste ou encore enclen­cher la poly­mé­trie (nous y revien­drons). C’est très bien vu et très clair !

Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 11a.JPGTout cela n’oc­cupe que la moitié de la surface bien remplie de la Drum­Brute Impact, puisque les 50 % infé­rieurs sont dédiés aux réglages des percus­sions. En gros, on a 8 colonnes et 3 rangées de commandes pour modi­fier les 10 percus­sions que peut produire la machine, soit 22 poten­tio­mètres et 2 sélec­teurs (pour choi­sir entre deux percus­sions qui partagent une même tranche). Nouveauté par rapport à la Drum­Brute, une touche « Color » permet, comme nous le verrons plus tard, de déclen­cher à tout moment une variante sonore de la percus­sion. On termine cette visite de la façade par les 8 pads pour le jeu et la program­ma­tion en temps réel des percus­sions. Ces pads sont dyna­miques et trans­mettent 2 niveaux de vélo­cité en interne (normal/accent) et 128 valeurs via Midi. Ils sont lumi­neux et bico­lores pour indiquer l’ins­tru­ment sélec­tionné (blanc fixe), puis lorsqu’il est joué (blanc) et coloré (orange). Le métro­nome béné­fi­cie de son propre réglage de volume et bouton d’ac­ti­va­tion, bien pratique. Tout cela faci­lite la prise en main, grande force de la Drum­Brute Impact, pour­vue par ailleurs d’un manuel de 100 pages au cas où on se perde !

La connec­tique a été revue et compac­tée par rapport à celle de la Drum­Brute : la prise casque se limite cette fois au format jack 3,5 mm et perd son poten­tio­mètre de volume. De même, les sorties sépa­rées (toujours en jacks 3,5 mm) sont limi­tées à quatre : Kick, Snares, Hi-hat et FM Drum. Pour le reste, on retrouve les mêmes carac­té­ris­tiques que sur la grande sœur : sortie audio hélas mono­pho­nique (jack 6,35 mm), entrée/sortie horloge fonc­tion­nant en 1–2 impul­sions par pas ou 24–48 PPQ (jacks 3,5 mm), entrée/sortie Midi DIN et prise USB (Midi). L’ali­men­ta­tion 12V/1A est égale­ment externe, rien de surpre­nant. Connec­ter un casque à la sortie idoine supprime astu­cieu­se­ment le métro­nome de la sortie audio. Connec­ter un jack à une sortie indi­vi­duelle enlève natu­rel­le­ment l’ins­tru­ment corres­pon­dant du mix. Ça roule !

Passe à dix

Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 06a.JPGLa Drum­Brute était capable de géné­rer 17 percus­sions analo­giques, la Drum­Brute Impact se contente de 10, dont 9 simul­ta­nées. Au menu, un kick, deux caisses claires, deux toms, une cymbale, une cloche, un hi-hat fermé, un hi-hat ouvert et une percus­sion FM. Toutes les percus­sions possèdent un réglage de volume sonore, nous n’y revien­drons donc pas. Les toms (haut et bas) partagent leurs commandes et leurs réglages, alors que la cymbale et la cloche partagent leur réglage de volume (un peu dommage, mais à l’usage, ça passe). Les hi-hats sont exclu­sifs, normal… La qualité audio est excel­lente, le niveau est élevé et il n’y a pas de souffle, même quand on pousse la distor­sion analo­gique placée en sortie mix, qui apporte une belle satu­ra­tion pas du tout criarde.

Le kick, d’ins­pi­ra­tion TR-808, a une bonne pêche et une belle rondeur ; on peut en régler le déclin et la hauteur sur une plage confor­table. La première caisse claire rappelle sans hési­ta­tion la TR-909 ; on peut en varier le déclin et le timbre, avec une plage de réglages permet­tant une belle diver­sité sonore, du son le plus sec et fermé au son allongé et timbré. La seconde caisse claire s’ins­pire plutôt de la TR-808 ; on peut en alté­rer le déclin et la brillance, là aussi pour une grande variété sonore. Les toms haut/bas sont dans la pure tradi­tion analo­gique, avec de la rondeur et un déclin correct ; on peut modi­fier leur hauteur (écart fixe entre les toms haut et bas). Passons à la cymbale, cris­tal­line et lisse (sans tremolo intem­pes­tif), dont on peut faire varier le déclin. La cloche de vache, qui manquait cruel­le­ment à la Drum­Brute, est ici bien présente ; très clas­sique, elle n’a aucun autre réglage que le volume ni varia­tion ; on aurait aimé pouvoir chan­ger la hauteur et rallon­ger le déclin. Les hi-hats, bien tran­chants, sont dans la même veine que la cymbale ; on peut en régler la brillance avec une plage confor­table très appré­ciable (pour les deux en même temps) et le déclin (pour le hi-hat ouvert) ; rappe­lons qu’ils s’ex­cluent mutuel­le­ment, comme sur la plupart des BAR. Enfin, on trouve une percus­sion origi­nale, géné­rée par FM entre deux oscil­la­teurs ; le terri­toire sonore est varié, avec ici plus de réglages pour les autres percus­sions : pitch de l’onde modu­la­trice, quan­tité de FM, déclin et pitch de l’onde porteuse.

Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 07a.JPGAu plan sonore, la Drum­Brute Impact est beau­coup plus homo­gène que sa grande sœur, avec des sons effi­caces et des plages de réglages bien étudiées. Les deux machines ne font pas doublon, puisque la première reven­dique une filia­tion plutôt TR-606, alors qu’ici on est davan­tage connoté TR-808 avec un soupçon de TR-909 pour la caisse claire. Aucun de ces réglages sonores n’est mémo­ri­sable, nous sommes en pur analo­gique, comme sur une TR-808… ou une Drum­Brute ! Cela pourra enchan­ter les uns et gêner les autres, suivant son approche de travail.

Chaque percus­sion peut être accen­tuée à partir d’un seuil de vélo­cité (ajus­table via un éditeur), ce qui permet d’al­té­rer le volume et parfois le timbre (desti­na­tions fixées par le construc­teur). Mieux, un para­mètre « Color » permet, à chaque pas, de déclen­cher une varia­tion de l’ins­tru­ment (para­mètres là encore choi­sis par le construc­teur) : drive pour le kick, corps pour la caisse claire 1, clap pour la caisse claire 2, déclin pour les toms, tona­lité pour la cymbale, déclin pour le hi-hat fermé, brillance pour le hi-hat ouvert et enve­loppe de pitch pour la percus­sion FM ; seule la cloche ne possède pas de varia­tion de couleur. On peut regret­ter de ne pouvoir ni choi­sir ni doser la couleur, mais on appré­cie cet ajout origi­nal, qui permet, avec l’ac­cent, de créer quatre varia­tions sonores par percus­sion (hormis la cloche), ce à chaque pas d’un motif !

Loop and Roll

Le Drum­Brute possé­dait un séquen­ceur à pas puis­sant et très facile à prendre en main. Le Drum­Brute Impact en reprend toutes les quali­tés, en y ajou­tant quelques nouveau­tés que nous détaille­rons au fur et à mesure. On trouve 64 motifs (4 banques de 16) possé­dant leur propre tempo, que l’on peut faci­le­ment bascu­ler en tempo global. Chaque percus­sion a sa propre piste indé­pen­dante (à l’ex­cep­tion des hi-hats qui se coupent), avec une longueur de 1 à 64 pas (modi­fiable en lecture et en enre­gis­tre­ment). En lecture, on peut couper/isoler des instru­ments, ajou­ter du Swing (50–75 %) et intro­duire un facteur aléa­toire (dosable) qui agit sur l’ordre des pas et les instru­ments. On peut aussi créer des boucles ou des roule­ments (nouveauté) en temps réel, avec diffé­rentes longueurs/vitesses, à l’aide du ruban à quatre zones. Plus fort encore, la Drum­Brute Impact est capable de poly­mé­trie, c’est-à-dire que chaque piste de percus­sion peut avoir sa propre longueur : tout cela se règle en temps réel avec le bouton Last Step et l’une des touches de pas, pour chaque piste souhai­tée ; résul­tat, des motifs complexes, à période très longue… Tout cela est mémo­risé dans chaque motif, excellent !

Passons à la program­ma­tion des motifs. On choi­sit d’abord la divi­sion tempo­relle (1/8, 1/8T, 1/16, 1/16T, 1/32). En mode temps réel, on entre les notes avec les pads ou un appa­reil Midi. Elles sont enre­gis­trées sur deux niveaux de vélo­cité (normal/accen­tué) et quan­ti­fiées suivant la divi­sion tempo­relle prévue ; elles sont, en plus, enre­gis­trables suivant deux niveaux de couleur (deux varia­tions de timbre, comme vu précé­dem­ment) ; chaque percus­sion (sauf la cloche) possède deux notes Midi (une par couleur) ; on peut dé-quan­ti­fier le motif avec une touche dédiée et déca­ler les notes de plus ou moins 50 %, sympa. Tout en enre­gis­trant, on peut ajou­ter des roule­ments auto­ma­tiques, rempla­cer des notes (par écra­se­ment), suppri­mer des pas… en mode pas à pas, on peut entrer/suppri­mer/accen­tuer/colo­rer des pas à l’aide des 16 touches lumi­neuses de pas et 4 touches de sélec­tion de section de motifs. Les couleurs de touches et de pads permettent de s’y retrou­ver : touche bleue = pas actif ; touche rouge = pas accen­tué ; pad blanc = pas non coloré ; pad orange = pas coloré. Bien vu ! Si on veut reve­nir à la version sauve­gar­dée d’un motif, un appuie sur la nouvelle fonc­tion « Revert » et c’est fait !

Les motifs peuvent ensuite être assem­blés en morceaux. La mémoire interne renferme 16 morceaux de 16 motifs. Chaque motif est chainé à son propre tempo (sauf si le tempo global est activé) et avec ses para­mètres Swing et Random. On ne peut entrer qu’un motif par pas (pas de répé­ti­tion au sein d’un même pas), donc si on veut enchaî­ner plusieurs fois un même motif, on consomme plusieurs pas (à concur­rence de 16). A la fin de la lecture d’un morceau, celui-ci est rebou­clé. Un morceau est donc un super motif, ni plus ni moins. La Drum­Brute Impact reste donc une machine à jouer plus qu’à lais­ser tour­ner seule. Toutes ces mani­pu­la­tions se font sans inter­rup­tion, un gros point fort. Dans tous les modes, la machine possède toutes les fonc­tions utiles de gestion telles que copier/coller/effa­cer.

1Base
00:0000:58
  • 1Base 00:58
  • 2Cowin 01:04
  • 3Cow­Clap 01:13
  • 4FM 01:14
  • 5Beat 01:04
  • 6Groovy 00:52
  • 7Rolls 00:54

Conclu­sion

La Drum­Brute Impact complète le concept de la Drum­Brute tout en l’amé­lio­rant, avec de nouveaux sons de percus­sions analo­giques éditables pour complé­ter la pano­plie sonore de la grande sœur. Mais cette fois, les sons de percus­sions ont à notre goût plus de carac­tère et plus de mordant… et la cloche est bien là ! Tout cela rend la machine plus homo­gène au plan sonore. La partie séquen­ceur progresse encore un peu, s’il en était besoin : elle reprend la program­ma­tion temps réel et pas à pas, les fonc­tions Swing et Aléa­toire, le géné­ra­teur de répé­ti­tions et la poly­mé­trie ; elle y ajoute les roule­ments, la quan­ti­fi­ca­tion/dé-quan­ti­fi­ca­tion et la couleur sonore, donc plus de feeling. L’er­go­no­mie est toute aussi bonne, avec des commandes directes bien étudiées et des possi­bi­li­tés de synchro­ni­sa­tion variées. Par ailleurs, elle offre une bonne qualité de construc­tion, quelques sorties indi­vi­duelles et une gestion externe des mémoires de séquences. Tout comme son aînée, elle souffre toute­fois d’une absence de mémoires et d’au­to­ma­ti­sa­tion pour les sons, d’un mode Song simpliste et d’une sortie mix mono­pho­nique. Avec son prix très serré, elle se posi­tionne comme outil de compo­si­tion et de perfor­mance très abor­dable pour commen­cer ou complé­ter avan­ta­geu­se­ment son équi­pe­ment analo­gique de scène ou de studio. Nous lui décer­nons un Award Qualité/Prix 2018.

  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 11a.JPG
  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 10a.JPG
  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 09a.JPG
  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 08a.JPG
  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 06a.JPG
  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 05a.JPG
  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 04a.JPG
  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 02a.JPG
  • Arturia DrumBrute Impact : DrumBrute Impact 2tof 03a.JPG

 

Notre avis : 9/10

Award Qualité / Prix 2018
2018
Qualité / Prix
Award
  • Qualité sonore homogène
  • Absence de souffle
  • Prise en main immédiate
  • Variations sonores (couleur/accent)
  • Actions en temps réel sur les séquences
  • Polymétrie au sein des motifs
  • Enregistrement temps réel et pas à pas
  • Effet saturation analogique en sortie
  • Transmission des séquences par Sysex
  • Différents modes de synchro
  • Qualité de construction
  • Quelques sorties séparées
  • Très bon rapport performance/prix
  • Absence de mémoire et d’automation des sons
  • Mode Song un peu trop simpliste
  • Sortie principale monophonique
  • Quelques sorties séparées seulement

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