Dans la famille EZ, on connaissait le père EZdrummer, la maman EZkeys et le cousin EZmix, mais voici qu’un nouveau membre de la famille pointe le bout de son nez pour s’attaquer à la basse virtuelle. Et il n’est pas bien difficile de savoir comme il s’appelle...
C’est peu dire qu’on l’a attendu cet EZbass, avant même que Toontrack annonce bosser dessus ! Il faut dire que dès la sortie d’EZkeys et surtout d’EZdrummer 2, on rêvait de voir quelques-uns de leurs lumineux concepts appliqués à d’autres instruments que le clavier ou la batterie. Rappelons le principe de base de la série EZ : proposer un instrument virtuel qui, au travers de grooves déjà programmés et d’outils pour les personnaliser, vous permette de bâtir simplement des parties réalistes pour vos compos. Dans EZkeys, il s’agissait seulement de transposer des rythmiques et de phrasés de clavier, mais dans EZdrummer, cela allait un petit peu plus loin, avec la possibilité notable de rendre les grooves plus ou moins complexes et de changer leur « strong hand » (soit le battement de la mesure avec n’importe quelle cymbale ou tom), et surtout un outil tout bonnement révolutionnaire pour chercher dans les grooves : le Tap2Find. L’idée de ce dernier, c’est de pouvoir saisir grossièrement un beat pour que le logiciel vous propose ensuite tous les grooves s’en rapprochant dans sa base de données. Brillant ? Génial même !
De fait, on était curieux de voir ce que deviendraient ces concepts dans un logiciel pensé pour la basse, car mine de rien, s’attaquer à la quatre cordes (cinq d’ailleurs en l’occurrence) est déjà nettement plus ambitieux sur le plan technique que de faire un piano ou une batterie virtuelle. En effet, contrairement aux claviers à cordes ou lamelles frappées ou aux percussions où il ne suffit presque que de bâtir un lecteur jouant les bons échantillons pour chaque vélocité de frappe, la basse est un instrument qui propose une foule de techniques de jeu, d’articulations comme on dit dans le monde de l’échantillonnage : hammer, pull-off, slap, étouffement main gauche ou main droite, glissé, ghost note, harmoniques, tout cela au médiator ou aux doigts… De fait, programmer une basse virtuelle est tout de suite plus complexe que de programmer une partie de piano ou une partie de batterie qui se jouent en finale presque comme les vrais instruments, ce qui a une incidence sur le moteur qui gère tout cela comme sur l’interface utilisateur.
C’est donc plein de curiosité qu’on se tourne vers cet EZbass, autant pour voir comment Toontrack s’est sorti de la réalisation d’un instrument plus ambitieux qu’une batterie ou un piano sur les plans techniques et ergonomiques, que pour voir si l’éditeur va une nouvelle fois nous surprendre avec les bonnes idées dont il a le secret.
Tour de basse-basse
Pas de doute, nous sommes bien face à un membre de la famille EZ, EZbass reprenant les grandes lignes d’EZdrummer et EZkeys sur les plans du design et de l’organisation de l’interface. Dans une ambiance graphique marronnâtre et bien contrastée, le logiciel s’organise en deux parties : la partie inférieure vous propose une piste d’arrangement pour bâtir les séquences complètes avant de les glisser dans la STAN, tandis que la partie principale et supérieure vous présente par défaut un aperçu de l’instrument, flanqué de quatre onglets en plus du menu de logiciel et du navigateur de presets : Grooves, Grid Editor, Drum & Keys et Audio Tracker… Voilà qui nous fournit un bon programme de visite du logiciel en commençant par ce qui nous accueille donc : Bass.
Ici vous attend donc une représentation photoréaliste et interactive de la basse sélectionnée ainsi que deux boutons Tuning et Effects. Le premier vous permet d’accéder à l’accordage de l’instrument (transposition et tempérament global uniquement sans possibilité d’accorder chaque corde), tandis que le second vous donne accès à plus ou moins de réglages sur le son en fonction du preset sélectionné. Au minimum, on disposera de potards pour régler le niveau de chaque micro, celui des graves et des aigus et le seuil de déclenchement du compresseur ou encore le niveau d’infragraves à ajouter. Mais suivant les presets, on pourra aussi paramétrer le gain d’une distorsion, la force d’une modulation, la taille d’une réverb, etc. Comme dans EZkeys, on se retrouve donc non pas avec une section d’effets librement paramétrable, mais prédéfinie au niveau des presets, ce qui rend les réglages simples, mais peut s’avérer parfois frustrant quand on veut faire sa tambouille soi-même. Rien n’empêche toutefois de se contenter de la sortie DI pour attaquer ensuite n’importe quel simulateur d’ampli ou chaîne d’effet dans la STAN.
Ça sonne grave
Avant d’aller plus loin dans l’interface dont les autres onglets se concentrent sur les fonctions de sequencing, parlons des deux instruments qui nous sont proposés sur le plan de l’échantillonnage et des presets qui leur sont liés. Comme dans EZdrummer, Toontrack nous gratifie d’une basse moderne et d’une vintage au travers d’une Alembic et d’une JazzBass, toutes deux en modèle cinq cordes. C’est un peu juste en comparaison de ce que proposer un Modobass, mais on sait d’ores-et-déjà que l’éditeur livrera des instruments comme des grooves supplémentaires au travers d’add-ons payants, ce qui est depuis longtemps son modèle économique. On se rassurera d’emblée sur la qualité du sampling qui nous est proposée dans la mesure où le sustain des notes est long et que le nombre de couches de vélocités comme de samples alternatifs pour le round robin permet d’obtenir des instruments à la fois expressifs en termes de nuances comme naturels. Voyez ce que cela donne :
- ModernVelocity(2)00:12
- ModernRR00:04
- ModernSustain00:16
Seul petit regret me concernant, le côté Vintage de la JazzBass me semble un peu trop appuyé, avec un son « honky » très médium qui n’est pas forcément synonyme de Vintage. Reste qu’on dispose de la sorte d’une belle palette de sons, disponible aux doigts comme au médiator, surtout lorsque la section d’effets s’en mêle. Voyez ces quelques extraits pour vous en convaincre :
- ModernClean00:09
- ModernDeepAmp00:09
- ModernDistortedMetal00:09
- ModernFirmDistorsion00:09
- ModernFocusedAndWarm00:09
- ModernFunkKing00:09
- ModernFunkyOctave00:09
- ModernLegend81000:09
- ModernPickDI00:09
- ModernPickDjently00:09
- ModernPickHeavy00:09
- ModernPickMultiFX00:09
- ModernPickNastyMetal00:09
- VintageDI00:09
- VintageDriven00:09
- VintageMidScoop00:09
- VintageWarmVintage00:09
- VintagePureAnalogPick00:09
- VintageWarmPick00:09
Bref, Toontrack s’en est bien sorti, mieux même que sur EZkeys dont certaines banques pêchent parfois par manque de round robin. Rassurés sur ce point, c’est donc sereinement que l’on poursuit notre tour du propriétaire avec l’onglet Grooves.
Un bassiste dans le moteur
Là encore, on se sent en terrain connu lorsqu’on vient d’EZdrummer ou EZkeys puisque nous attend le traditionnel navigateur à filtre multicritère qui permet de chercher dans les patterns MIDI fourni avec le logiciel. Deux différences notables par rapport à un EZdrummer : cet onglet compile les onglets Browser et Search en un seul et l’on dispose d’un aperçu des données MIDI. Cette dernière idée n’est pas forcément ultra intéressante dans la mesure où ces aperçus ne sont pas très parlants, mais prennent de la place et obligent du coup à scroller pour voir les autres colonnes de propriétés dans la liste des résultats.
Or, si je parle de résultats, c’est bien parce qu’en marge du navigateur, on dispose de la fameuse fonction Tap 2 Find qui nous avait tant plu à la sortie d’EZdrummer 2. Adaptée à un instrument tonal, cette dernière s’est toutefois singulièrement développée puisqu’elle propose trois méthodes de saisie : soit vous glissez dans une zone voulue une séquence MIDI externe, soit vous jouez cette dernière en live avec votre clavier de contrôle, soit vous programmez grossièrement un groove dans un séquenceur à pas avec un résolution pouvant aller jusqu’à 32 pas et capable de gérer le binaire comme le ternaire.
Tout cela marche très bien et marchera évidemment encore mieux à mesure que le logiciel étoffera sa base de Grooves MIDI pour répondre aux requêtes, que ces derniers soient parmi vos créations ou qu’ils émanent de banques additionnelles qui ne tarderont évidemment pas à débarquer dans le catalogue de l’éditeur… Bref, Toontrack s’en est encore très bien sorti, sachant qu’il nous reste trois onglets à visiter dont on se demande bien ce qu’ils contiennent…
Lignedebassator
Première grosse originalité de cet EZbass, Drum & Keys vous propose en marge des grooves fournis avec le logiciel de générer une ligne de basse à partir d’un pattern de batterie ou d’un motif de piano. Suivant l’un où l’autre cas, le logiciel vous proposera un simple motif rythmique ou une ligne suivant la progression harmonique, sachant que dans le cas du clavier, vous pouvez définir si la génération se fait à partir de l’analyse des accords ou de la main gauche du pianiste.
La chose marche en tout cas très bien, comme vous pouvez le voir en partant d’une batterie (d’abord le groove seul, puis les différentes propositions du logiciel, avec la basse surmixée pour bien entendre) :
- GenerateBassFromEZD100:57
- GenerateBassFromEZD200:57
- GenerateBassFromEZD300:35
Le placement et les vélocités utilisées sont plutôt pertinente même s’il s’agira ensuite de faire correspondre tout cela avec une progression harmonique. Précisons aussi que dans le sillage de ce que le logiciel génère, il est ensuite possible de faire une recherche sur des grooves similaire ou de faire appel au Tap2Find. Voyez ce qu’EZbass produit puis ce qu’il permet de trouver dans sa base de groove à partir de la séquence initiale :
- GenerateBassFromEZD400:20
- GenerateBassFromEZD4tap2find00:16
Voyons à présent ce que cela donne en partant de séquences de piano, sachant que deux modes sont proposés, soit en se basant sur la main gauche, soit sur la détection des accords :
- GenerateBassFromEZKjazz00:16
- GenerateBassFromEZKsoulTotal00:16
- GenerateBassFromEZKsoulLH00:16
- GenerateBassFromEZKpop00:16
Bref, tout cela est plutôt convainquant pour peu que l’on garde à l’esprit que c’est une base à travailler et à enrichir, vu que le générateur ne se sert pas de la plupart des articulations disponibles pour les instruments et c’est bien dommage. Précisons-le par ailleurs : dans le cas d’une partie générée à partir d’une progression, vous obtiendrez toujours de la sorte une ligne de basse relativement convenue qui suit la fondamentale, et pas forcément LA ligne de basse qui tue et amène le morceau ailleurs par son originalité : EZbass n’est donc pas Flea, tant mieux pour ce dernier et pour tous les bassistes : ce n’est pas demain qu’un soft va remplacer l’homme… Toontrack fait malgré tout très fort, et il y a a priori plus fort encore dans l’onglet Audio Tracker puisque ce dernier propose à peu près le même genre de fonction en passant par de… l’audio
La voix de son maître
Cette fois, il s’agit donc de passer soit par un fichier audio préexistant, soit en partant d’un enregistrement de guitare ou de basse, soit en proposant une boucle de batterie sur laquelle le logiciel va se caler. À n’en pas douter, c’est la fonction qui tue de cet EZbass et qui devrait plaire par sa simplicité à nombre d’utilisateurs. Voyez ce que cela donne, sachant qu’on peut régler le seuil de détection des transitoires et demander ou non d’ignorer les notes rapides pour obtenir quelque chose de plus ou moins aéré et pertinent :
- GuitarLine00:19
- GuitarLineTransformBass(2)00:17
Plutôt pas mal, non ? Sachant qu’on peut ensuite éditer tout cela pour se débarrasser des pains, enrichir avec des harmoniques, ou encore jouer avec l’étouffement disponible comme un contrôleur continu.
- GuitarLineTransformBassEdit00:17
- GuitarLineTransformBassEditMore00:17
- GuitarLineTransformBassEditMoreMute00:17
La bonne surprise, c’est de voir que des choses comme les glissés sont correctement détectées et qu’on obtient un résultat tout à fait exploitable qu’on peut ensuite améliorer dans l’éditeur inclus. Et même si c’est moins probant et pas forcément fait pour, on se rend compte que l’on peut tout à fait partir d’une mélodie chantée à la voix, en mode « Bassboxing ». Voyez ce que ça donne :
- BassBoxingVoice00:11
- BassBoxingVoiceTransform00:11
Ce qui demeure une fois encore assez exploitable pour faire sa vie ensuite dans sa STAN ou dans l’éditeur fourni, dont nous allons précisément parler à présent.
50 nuances de Grid
Comme nous l’évoquions en introduction à ce test, le problème avec un instrument comme la basse tient dans la multitude de techniques de jeu qu’elle recouvre, et qui obligent dès qu’on veut la virtualiser à passer par des systèmes de keyswitches ou de contrôleurs continus, lesquels solliciteront telle ou telle articulation pour produire un rendu réaliste. Du coup, pour obtenir quelque chose de crédible, il faut se prendre un minimum la tête et même si dans les sampleurs évolués comme Kontakt ou MachFive, des scripts viennent à la rescousse pour simplifier un peu la saisie, même si l’on dispose aussi pour cela dans certaines STAN d’éditeurs d’articulations, produire une partie de basse crédible demeure toujours plus ou moins laborieux.
Du coup, l’idée d’intégrer à même EZbass un séquenceur dédié est une idée qui se défend, car on dispose d’un moyen simple d’adapter l’outil pour qu’il réponde parfaitement aux besoins de l’instrument, plutôt que de devoir jongler avec des Keyswitches et des messages MIDI avec le manuel sur les genoux.
Dans l’onglet Grid Editor, on se retrouve ainsi avec un Piano Roll en regard de 16 articulations qu’on assignera le plus simplement du monde à chaque note, avec un visuel clair basé sur la couleur (en rose les harmoniques, en jaune les ghost notes) ou des symboles (lignes figurant les glissés) en vis-à-vis d’une zone affichant clairement les contrôleurs continus pour la vélocité, l’étouffement, le vibrato, le pitch bend. Ajoutez à cela des outils de quantifications intelligents permettant de doser le swing ou l’aléatoire et vous aurez compris que la saisie comme l’édition dans EZbass est autrement plus rapide que dans un séquenceur lambda une fois qu’on y a pris ses repères.
Voyez en tout cas, ce qu’il est possible d’obtenir et qui vous renseignera sur la qualité de sampling des différentes articulations, et notez la disponibilité de « Fills », de courtes séquences génériques qui vous permettront d’amener bien de la richesse et du réalisme à vos ligne de basse au moment des reprises de batteries et des transitions couplet/refrain/pont :
- GroovesBallad00:22
- GroovesSwing00:22
- GroovesDisco00:22
- GroovesSoul00:22
- GroovesCountry00:22
- GroovesFills00:11
Seul défaut de tout cela : une fois qu’on a séquencé sa partie MIDI et qu’on l’a glissée dans la STAN, la moindre retouche devient fastidieuse vu qu’il faut revenir dans EZbass et réexporter le résultat, tandis qu’il n’est pas forcément agréable d’avoir à faire à une surcouche dont les raccourcis clavier ou le comportement des outils n’est pas forcément le même que ceux auxquels on est habitués. Disons pour conclure qu’il n’y a pas de système parfait, et que la proposition de Toontrack se tient malgré tout.
D’ailleurs, il n’y a pas de système parfait pas plus qu’il n’existe de logiciel parfait. On finira donc avec les regrets qu’on peut avoir avec cet EZbass.
Presque parfait
La première chose que l’on regrettera, en comparaison d’une solution comme Modobass, c’est comme nous le soulignions précédemment le peu d’instruments proposés (pas de Precision, pas de RickenBacker, pas de Gibson, pas de Warwick et rien d’acoustique ou de fretless) comme le fait que la section d’effets soit figée dans les presets. Sachant que c’est sur ces frustrations que l’éditeur nous vendra toutes sortes d’add-ons, c’est de bonne guère, dira-t-on, vu qu’EZbass n’est pas vendu très cher.
Le deuxième regret tient dans le fait qu’on ne peut pas réellement définir le style des parties générées par le logiciel à partir de grooves de batterie ou de piano : des lignes de basse de slap funk ou de métal n’ont pas grand chose à voir dans l’approche comme dans les techniques et il est impossible de préciser au logiciel qu’on voudrait qu’il aille sur tel terrain plutôt que tel autre… Comme dans les arrangeurs logiciels, on rêverait donc de pouvoir préciser qu’on veut plutôt du slap, de la syncope, avec un esprit rock ou jazz ou funk, mais on en n’est pas encore là et il faudra donc faire les choses soi-même pour accoucher d’un groove qui correspond à l’esprit de la chanson et à son style…
Or sur ce point, on glissera là un troisième reproche : en proposant un bassiste virtuel relativement complet et capable d’interagir avec du MIDI comme de l’audio, Toontrack a accouché d’un soft qui n’est pas une usine à gaz certes, mais n’est plus aussi EZ que ses petits camarades. De fait, entre les multiples possibilités offertes et le fait que les basses générées réclament la plupart du temps de l’édition pour donner quelque chose de réellement probant, on se demande parfois si EZbass ne complique pas plus les choses qu’il ne les simplifie. Tout dépend évidemment de vos attentes et de vos capacités en la matière, sachant qu’écrire une ligne de basse dans un séquenceur n’a jamais été d’une difficulté insurmontable, tandis que nombre de musiciens sont tout à fait en mesure de jouer une vraie basse même si ce n’est pas leur instrument de prédilection. Reconnaissons-le toutefois, contrairement aux lignes générées, bien des grooves prêts à l’emploi contenus dans cet EZbass permettent d’obtenir en un tournemain des choses qui réclameraient du temps à programmer, et avec un peu d’édition, on peut sans conteste obtenir de bien belles choses très simplement…
Reste dans ce sillage à évoquer le sujet de la musique générée, et des débats qu’elle ne manque jamais de soulever. Si bien sûr on se contente de piocher des grooves MIDI pour les assembler avec des patterns issus d’EZkeys et d’EZdrummer, faire de la musique tient alors plus du lego qu’autre chose au détriment de l’originalité et de l’émotion. Mais les outils sont toutefois ce qu’on en fait : ce qui sort d’EZbass est fait pour être transformé, adapté, par vos blanches mains. Et si vous prenez la peine de le faire, nul doute qu’on ne pourra pas vous taxer de faire du bête assemblage, mais bien de composer… En parcourant les grooves fournis, on a en outre le sentiment agréable que procure ce genre d’instruments : des idées de compos naissent, et en quelques clics, on a vite fait de se retrouver avec un couplet et un refrain qui tiennent tout à fait la route.
Conclusion
On ne va pas bouder notre plaisir : Toontrack a pris son temps pour sortir cet EZbass et le résultat est à la hauteur des attentes tant sur le plan du son que sur celui des fonctionnalités innovantes ou de l’ergonomie. Bien sûr, on trouvera toujours quantité de gens pour souligner que cette débauche d’outils est disproportionnée par rapport au fait de brancher simplement une basse et d’en jouer. Toutefois, quand on ne sait pas ou ne peut pas le faire, il est agréable de jouir d’une solution comme EZbass qui s’avère non seulement un instrument virtuel tout à fait convaincant, mais aussi un outil force de proposition à l’heure de composer, sachant qu’il sait s’adapter au contexte audio comme MIDI et permet une libre édition simple de tout ce qu’il génère. Le prix de cet exhaustivité, c’est qu’en dépit d’un bon travail sur l’interface, EZbass n’est pas aussi EZ que son Drummer ou son Keys, mais il en propose beaucoup plus et il ne fait aucun doute d’ailleurs qu’on devrait voir certaines de ses innovations débarquer chez ses grands frères, notamment ce qui concerne l’Audio to MIDI. On finira donc en rêvant de voir le concept porté sur d’autres instruments, à commencer par la guitare qui n’a certes qu’une corde de plus, mais qui s’avère encore un peu plus complexe à aborder, ou plus simplement aux instruments à cordes frottées ou à vent. En attendant l’agrandissement de la famille EZ, on saluera comme il se doit le travail d’un éditeur qui se creuse un peu plus les méninges que la plupart de ses concurrents pour faire avancer le schmilblick. Et rien que ça, ça mérite un grand merci.