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Test de l’UVI Synth Anthology 4 - S’il n’en fallait qu’un ?

8/10
Award Qualité/Prix 2023
2023
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Sorte de résumé du fameux Vintage Vault d’UVI, la Synth Anthology revient dans une mise à jour majeure qui pourrait bien en faire le « go to synth » de pas mal de monde…

Test de l’UVI Synth Anthology 4 : S’il n’en fallait qu’un ?

Comp­tant parmi les plus grands spécia­listes du synthé virtuel, UVI a depuis toujours suivi un credo diffé­rent de la plupart de ses concur­rents : point de modé­li­sa­tion physique ici mais un échan­tillon­nage minu­tieux des synthés les plus légen­daires ou les plus rares qui soient, histoire de ne pas tran­si­ger sur la qualité du rendu sonore. S’ap­puyant sur le fameux moteur UVI Engine qu’on retrouve au cœur de l’UVI Works­ta­tion comme de Falcon, les instru­ments UVI conci­lient de fait sampling et synthèse pour un résul­tat qui a fait la répu­ta­tion du fameux bundle Vintage Vault… Ce dernier n’étant toute­fois pas à la portée de toutes les bourses, UVI a pris l’ha­bi­tude avec la Synth Antho­logy d’en propo­ser une sorte de résumé, tout comme Artu­ria le fait aussi avec l’Ana­log Lab pour sa V-Collec­tion. Or, on aura tort de ne voir dans cette banque qu’un résumé du copieux bundle, car la Synth Antho­logy est aussi un tout-en-un poly­va­lent qui pour­rait bien tenir lieu de seul instru­ment à sons synthé­tiques pour plus d’un home studiste.

Cela est d’au­tant plus vrai qu’avec cette version 4, l’édi­teur a revu son concept de fond en comble. L’opus précé­dent propo­sait plus de 3500 presets issus de 132 modèles de synthés diffé­rents pour une quin­zaine de gigas ? Voici que son remplaçant promet près de 4800 presets issus de 200 modèles de synthés pour plus de 20 Go de sons ! Or, l’édi­teur ne s’est pas contenté de jouer sur l’ar­gu­ment quan­ti­ta­tif, de nombreuses nouveau­tés fonc­tion­nelles et ergo­no­miques faisant leur appa­ri­tion…

UVI se met quatre !

synthanth - mainCela commence par une refonte complète de l’in­ter­face : on est toujours comme en V3 dans un style vecto­riel mini­ma­liste mais le bleu élec­trique et l’orange acidulé sur fond anthra­cite cèdent la place à des nuances de bleus et de blancs sur un fond bleu foncé, tandis que quelques petites touches de couleurs pastels viennent ça et là réhaus­ser discrè­te­ment le tout. Sobriété ? Sobriété ! Person­nel­le­ment, je trouve cela plutôt convain­cant d’au­tant que l’or­ga­ni­sa­tion de l’in­ter­face s’avère très logique, ce qui n’est pas un mal vu la fausse simpli­cité du logi­ciel…

L’on­glet Main qui vous accueille présente l’es­sen­tiel d’un preset en juxta­po­sant les repré­sen­ta­tions vecto­rielles des synthés char­gés sur chacun des deux Layers qui le composent. Vous pouvez ici chan­ger leur volume à chaque comme leur mapping sur le clavier, mais vous accé­dez aussi à cinq poten­tio­mètres Macro dont les affec­ta­tions varie­ront suivant le preset.

Un clic sur une des deux repré­sen­ta­tions permet d’ac­cé­der à l’édi­tion de layer que nous allons détailler

Comme une double couche à l’in­té­rieur…

synthanth - editPour chacun des deux layers, on peut évidem­ment choi­sir la source parmi l’im­pres­sion­nant cata­logue du logi­ciel. Ce choix passe par un navi­ga­teur qui se résume hélas à une simple arbo­res­cence : dans la colonne de gauche, on sélec­tionne un type de synthèse, ce qui permet ensuite d’ac­cé­der à tous les types d’ins­tru­ments dispo­nibles pour cette dernière, puis enfin aux patches.

synthanth - browserPas de sélec­tion multiple, pas d’ex­clu­sion, pas de tags descrip­tif du son (clean, saturé, swell, etc.) ou de moteur de recherche : tout cela est plutôt rustique fonc­tion­nel­le­ment, sachant que le navi­ga­teur global de presets ne fait pas mieux : il se résume à une arbo­res­cence qu’on parcourra par type d’ins­tru­ments ou par machine, ce dernier clas­se­ment ne présen­tant qu’un faible inté­rêt quand on cherche un son. 

Pour se faire pardon­ner, notons qu’UVI nous grati­fie tout de même d’un système « intel­li­gent » pour navi­guer par simi­la­rité. La fonc­tion est la bien­ve­nue même si elle ne compense pas malgré tout les lacunes du navi­ga­teurs…

synthanth - similarity

synthanth - insertfxReve­nons toute­fois à l’édi­tion propre­ment dite : on dispose ici d’une enve­loppe de volume, d’un filtre multi­mode réson­nant flanqué aussi de son enve­loppe, mais aussi d’une section Pitch & Voicing et d’un Unison. À côté de plusieurs para­mètres, on remarque des petits cercles de couleur qui indiquent qu’il peut être assi­gné à une modu­la­tion à choi­sir parmi 4 et para­mé­trables au bas de la fenêtre : on dispose en effet de 2 FLO et 2 séquen­ceurs à pas.

Et c’est tout ? Que nenni car sur la droite du panneau, on remarque une pastille nommée FX. Un clic sur cette dernière et nous voici dans la section d’ef­fets du Layer, laquelle propose un Wave­sha­per, un Flan­ger, un Phaser, un Chorus et un EQ, sans oublier les quatre départs vers la section d’ef­fets globale de l’ins­tru­ment : nous y revien­drons.

synthanth - stepTant que nous sommes sur le layer, préci­sons qu’un clic sur un des modu­la­teurs permet d’ac­cé­der à son para­mé­trage, qu’il s’agisse d’un LFO ou d’un séquen­ceur à pas. Il n’y a pas grand-chose à dire sur ce qui nous est proposé là, tout comme sur l’on­glet suivant qui propose les outils de séquençage. On parle ici d’un arpé­gia­teur dans le plus pur style de ce à quoi UVI nous a habi­tués : simple, complet, effi­cace.

synthanth - mainfxPanneau suivant ? Les effets globaux, c’est-à-dire les quatre bus d’en­voi où nous attendent la réverbe algo­rith­mique SPARK, un proces­seur à convo­lu­tion, Dual Delay et Feed­back, un filtre à peigne réson­nant… Trois effets pour le bus Master complètent le tout : une satu­ra­tion, un EQ et un maxi­mi­zeur…

synthanth - mpeEnfin, l’ul­time panneau nous permet d’ac­cé­der aux préfé­rences du logi­ciel : le débat­te­ment du pitch bend notam­ment… mais aussi la mise en fonc­tion de la compa­ti­bi­lité MPE. Car oui, Synth Antho­logy 4 est compa­tible MPE et gère donc l’af­ter­touch comme le pitch bend poly­pho­nique, ce qui le rend parti­cu­liè­re­ment expres­sif pour ceux qui ont la chance de dispo­ser de contrô­leurs compa­tibles. Tempé­rons cette bonne nouvelle toute­fois puisque les 4000 presets, seuls 35 ont été pensés pour cet usage.

Au rendez-vous du gros son

Comme vous le voyez, pour un « petit » produits, Synth Antho­logy vous donne de quoi faire, le meilleur étant la qualité sonore qui sort de tout cela. Le parti pris « real thing » d’UVI paye en effet sur ce point tandis que les nombreuses possi­bi­li­tés pour trai­ter ou animer le son ne donnent jamais l’im­pres­sion qu’on se trouve face à des samples trop raides.

Voyez ces quelques exemples qui rendent grâce à l’ex­cellent travail de sound design réalisé par les gens d’UVI :

SynthAnth – Bass – Andro­meda
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  • SynthAnth – Bass – Andro­meda00:09
  • SynthAnth – Bass – Daikin00:09
  • SynthAnth – Bass – Doom Bass00:09
  • SynthAnth – Bass – Ever­las­ting Crush00:09
  • SynthAnth – Bass – Momen­tum00:09
  • SynthAnth – Lead – Drunk Circuits00:08
  • SynthAnth – Lead – English Rose00:08
  • SynthAnth – Lead – Hive Mind00:08
  • SynthAnth – Lead – Hybrid Analog00:08
  • SynthAnth – Lead – Power Elec­tric00:08
  • SynthAnth – Lead – Soloh00:08
  • SynthAnth – Lead – Voya­ger00:08
  • SynthAnth – Rhythm & arp – AKSNoise00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Coli­bri00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Four Drive00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Future Paris00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Impe­rial Mod00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Manners00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Note Tension00:09
  • SynthAnth – Rhythm & arp – Sub Reli­gion00:09


Plutôt convain­cant, non ? Est-ce que cela en fait pour autant le « Go to synth » dont on rêvait ? Oui et non… Oui pour quan­tité d’uti­li­sa­teurs car la qualité audio qui nous est propo­sée comme les possi­bi­li­tés de person­na­li­sa­tion font vrai­ment de Synth Antho­logy 4 un instru­ment qui suffira à l’écra­sante majo­rité usages. Et non parce que le pendant de cette simpli­cité demeure malgré tout l’im­passe sur quelques formes de synthèse complexes, comme la synthèse granu­laire : si vous cher­chez ce genre de sons paysages qui se meuvent sur 30 secondes, ce n’est pas ici que vous allez les trou­ver, et il faudra au mieux comp­ter sur les arpé­gia­teurs, les modu­la­tions et le delay pour aller vers ce genre de sons.  On est donc bien face à un synthé pour compo­ser et produire la plupart des musiques, mais pas forcé­ment face à l’ou­til ultime pour faire de la recherche sonore et faire de la musique expé­ri­men­ta­le… à moins d’uti­li­ser la banque dans Falcon et de béné­fi­cier alors des outils extrê­me­ment puis­sants de ce dernier en termes de synthèse ou de script…

Surtout, on peste un peu sur la grosse lacune de l’UVI Engine depuis des années : son navi­ga­teur de presets trop basique. Que ce soit au niveau des patches ou des sources sonores, on se sent souvent frus­tré de dispo­ser d’une telle richesse sonore et de devoir aller à la pêche du son que l’on cherche à défaut d’un outil de navi­ga­tion un peu plus évolué… Alors bien sûr, la fonc­tion de sugges­tion de sons simi­laires est un bon ajout, mais encore faut-il trou­ver le premier son qui s’ap­proche de ce que l’on veut avant de pouvoir l’em­ployer, sachant qu’on manque alors cruel­le­ment d’at­tri­buts pour le faire. On adore­rait dispo­ser d’un vrai navi­ga­teur comme on en trouve dans les produits Output par exem­ple… Vu que c’est un défaut qui revient fréquem­ment dans les produits de l’édi­teur, la ques­tion se pose toute­fois de savoir si cette limi­ta­tion n’est pas une limi­ta­tion de l’UVI Engine lui-même, au quel cas on espère qu’UVI aura à coeur de le faire évoluer sur ce point.

Ultime petit regret enfin : quand bien même il s’agit d’une « Synth antho­logy », on aurait adoré que le concept voit un peu plus large pour inté­grer quelques sources plus acous­tiques ou élec­troa­cous­tiques, UVI ayant quelques très belles choses dans son cata­logue à ce sujet… Cela rendrait à coup sûr cette Antho­logy encore plus poly­va­lente et lui permet­trait de donner le change à son prin­ci­pal concur­rent Analog Lab.

Conclu­sion

La messe est dite en une ving­taine de Go pour 150 euros : cette Synth Antho­logy 4 est l’un des plus fameux tout-en-un qu’on puisse trou­ver actuel­le­ment sur le marché parce que l’ins­tru­ment sonne vrai­ment bien cepen­dant qu’il est loin d’être limité en termes de trai­te­ments comme de possi­bi­li­tés d’édi­tion ou de modu­la­tion. Certes, on aurait bien aimé que le concept s’aven­ture un peu au-delà de la seule collec­tion de synthés et on aurait surtout aimé, face à autant de contenu, qu’UVI bosse un peu plus les fonc­tions de recherche de son instru­ment, mais force est de consta­ter que le rapport qualité/puis­sance/prix fait de cette quatrième Antho­logy un très bon plan qui pour­rait suffire à nombre de compo­si­teurs ou produc­teurs en termes de son synthé­tiques. Bravo pour ça !

Notre avis : 8/10

Award Qualité/Prix 2023
2023
Qualité/Prix
Award
  • Un tout-en-un réjouissant par sa simplicité…
  • …et sa polyvalence
  • Le gros son est là !
  • Nombreuses possibilités d’édition et de traitements
  • La compatibilité MPE
  • La navigation par similarité
  • Le prix
  • Un excellent « Go to synth » pour les compositeurs et producteurs…
  • …mais peut-être pas le synthé qui comblera les sound designers
  • On adorerait que les sources sonores s’élargissent aux instruments acoustiques et électroacoustiques
  • Les navigateurs sommaires ne sont pas à la hauteur de la richesse du contenu...
Intêret de la mise à jour :
Pays de fabrication : France

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