TC Electronic, qui a déjà brillé dans le haut de gamme des interfaces audionumériques avec sa Konnekt 48 et le milieu de gamme avec sa Konnekt 24D, toutes deux testées sur votre webzine préféré, décide de s’attaquer cette fois à l’entrée de gamme en proposant une konnekt 6 au design original et aux fonctionnalités intéressantes...
TC Electronic, qui a déjà brillé dans le haut de gamme des interfaces audionumériques avec sa Konnekt 48 et le milieu de gamme avec sa Konnekt 24D, toutes deux testées sur votre webzine préféré, décide de s’attaquer cette fois à l’entrée de gamme en proposant une konnekt 6 au design original et aux fonctionnalités intéressantes…
À première vue, on est forcément séduit par le look ravageur de la petite dernière du constructeur danois : un format ‘desktop’ accessible, un joli mélange de plastique noir brillant et mat, et juste ce qu’il faut d’aluminium. Ajoutez à cela de beaux potentiomètres de gain, des loupiotes de toutes les couleurs, un VUmètre immense (pour une interface de cette taille et de ce prix) et enfin, clou du spectacle, un gros potard laissant apparaître progressivement une lumière rouge lorsque l’utilisateur monte le volume ! Ça y est, le coeur des home studistes et de la rédaction est conquis avant même d’avoir réellement essayé la bête. Certes, il n’y a pas que le physique dans la vie, mais que c’est bon de se rincer l’oeil de temps en temps…
Remis de ces émotions, voyons ce que la belle a dans le ventre avant de s’enflammer pour de bon..
Physiquement intelligente
La petite Konnekt 6 est donc une interface de table, qui est destinée à être posée sur votre bureau de travail ou à un endroit accessible. Car la belle a la bonne idée de faire office de contrôleur de volume, vous serez amené à tripoter le gros potentiomètre de manière récursive durant vos longues séances d’enregistrement.
Sur le dessus de l’interface, on retrouve les deux petits potards de gain agissant respectivement sur les niveaux des entrées 1 et 2. Ces derniers sont accompagnés d’une diode avertissant l’utilisateur d’une éventuelle saturation en entrée. On retrouve aussi un potentiomètre permettant de régler le niveau de la réverbération intégrée (on y reviendra), et un autre pour mixer les sons directs arrivant en entrée de l’interface avec le son provenant de votre séquenceur. Ceci est très pratique pour régler rapidement le niveau du playback dans le casque de la personne qui enregistre. Pour terminer la partie ‘entrées’ de l’interface, on note la présence de trois boutons permettant de rappeler instantanément les trois scènes ou configurations des deux entrées de l’interface : micro + instrument, deux instruments (une guitare et une basse par exemple) ou une entrée ligne stéréo (pour un synthétiseur par exemple).
La section ‘monitor’ présente trois boutons : un s’intitulant ‘panel’ affiche le panneau de configuration sur l’ordinateur, ‘mono’ permet, comme son nom l’indique, de passer en mode mono, pratique pour faire resurgir les problèmes de phase. Enfin, le bouton ‘dim’ permettant d’atténuer rapidement le volume général : pratique quand votre mère vient vous demander ce que vous voulez manger ce soir. Le bargraphe possède 12 LEDs par canal et permet ainsi de régler les niveaux avec pas mal de précision. C’est un bel effort de la part de TC Electronic de fournir un outil pareil sur une interface de ce prix. Grâce à lui, vous pourrez monitorer visuellement ce qui rentre dans l’interface, mais aussi, en mode ‘pre’, la somme des signaux suivants : signal d’entrée après le gain, sortie de réverbe et sortie DAW, pour ne pas faire saturer la sortie casque. En mode ‘post’, le bargraphe indique le niveau du signal sortant après le contrôle du volume master, afin de ne pas faire saturer les enceintes reliées à la Konnekt 6. Notez que le volume général et le volume du casque possèdent deux réglages dissociés.
Par ici les entrées / sorties
Au niveau des entrées et sorties, TC Electronic a fait léger, mais après réflexion cela peut sembler suffisant dans la plupart des cas. En jetant un coup d’oeil attentif à l’arrière de l’interface audionumérique, on remarque une seule et unique entrée XLR pour micro. Il sera donc impossible d’enregistrer un couple de micros : vous voilà prévenu! Toutefois, il est bon de noter que la Konnekt 6 dispose d’une alimentation fantôme, les micros statiques seront donc acceptés sans problème. Toujours dans le rayon entrées, on dispose de deux entrées ligne / instruments qui seront sélectionnables via les scènes décrites dans le chapitre précédente. Il sera donc possible de brancher un synthétiseur stéréo, deux guitares électriques, une basse et une guitare ou encore un lecteur CD/K7. Pour les sorties, on a deux sorties monitor en jack symétrique pour y brancher votre paire d’enceintes, votre amplificateur ou une table de mixage. Une sortie casque vous permettra de brancher votre…casque! Et enfin, la prise FireWire reliera la belle à votre ordinateur et la prise d’alimentation sera nécessaire si ce dernier ne fournit pas assez de jus. Il est important de savoir que, même alimentée par le FireWire, la carte dispose de toutes ses fonctions et entrées/sorties, contrairement à certaines concurrentes.
Pour finir, il est bon de noter que l’ensemble des connecteurs respire la qualité et ces derniers ne vous lâcheront pas au bout de 10 jours. Que ce soit au niveau des potards ou des prises XLR / jacks, on ne ressent aucun ‘jeu’ et l’aspect est très loin de faire cheap.
Driver, le dernier monitor
L’interface a été testée sur Mac (Leopard 10.5.4) via la version 1.02 Build 1995. Je n’ai eu aucun problème, mais on sent que le driver est encore en pleine éclosion, notamment à cause d’un petit bug d’affichage lors de la réduction vers le dock de la fenêtre du panneau de contrôle. Rassurez-vous, rien de bien méchant, cela reste un détail purement graphique.
Lorsque l’on ouvre le panneau de configuration et que l’on clique sur l’onglet ‘mixer’, on se retrouve devant une interface rappelant la scène sélectionnée. Chaque scène inclut les réglages suivants : alimentation 48V, boost, panoramique, envoi d’effet et réverbe, et ce, pour chaque entrée. On dispose de deux faders de volume, d’un bouton pour l’alimentation 48V, d’un boost, et de deux potentiomètres rotatifs pour le niveau d’envoi vers la réverbération et la panoramique. Enfin, on retrouve tout en haut un indicateur de niveau d’entrée suppléant celui disponible sur l’interface même.
L’onglet ‘setup’ permet de régler le niveau du ‘DIM’, afin de diminuer plus ou moins le niveau de sortie général. Il est aussi possible de sélectionner la source qui sera envoyée dans le casque : Main mix ou DAW (canaux 3 et 4), de régler le niveau du casque avec le gros potard de volume et de désactiver le si joli éclairage de ce dernier (mais pourquoi ? C’est tellement la classe!). Sur votre droite, vous avez la possibilité de désactiver la réverbe et de l’envoyer dans la sortie Main, la sortie casque, ou les deux. Enfin, vous ne choisirez pas la source de l’horloge (obligatoirement interne, la Konnekt 6 ne possédant pas d’entrée et sortie numérique), mais vous pourrez sélectionner la fréquence d’échantillonnage (de 44,1 kHz à 96 kHz)
Il reste les réglages de la réverbération intégrée, la fameuse M40, mais cela mérite bien un chapitre…
M40, ou la réverbe intégrée
Un des points forts de cette interface est d’intégrer une réverbération logicielle, et connaissant l’expérience du constructeur dans le domaine, on ne peut que se réjouir. L’interface étant destinée à l’entrée de gamme des interfaces audionumériques, elle propose une réverbe simple d’accès et facile à utiliser. La petite M40 peut proposer ses services tant dans le circuit du monitoring (dans le retour casque par exemple) qu’au mixage final de votre morceau. Pour cette dernière utilisation, le plug-in est disponible aux formats VST et Audio Unit et donc compatible avec la plupart des séquenceurs. Dans ce cas-là, la Konnekt 6 servira de dongle et devra obligatoirement rester branchée à votre ordinateur. Mais la M40 pourra aussi être utilisée dans le retour monitor lors de l’enregistrement, avec le panneau de configuration TC Near obligatoirement ouvert.
Justement, en ouvrant le panneau, on observe la présence d’un bargraphe indiquant le niveau d’entrée avec vitesse de relâchement, durée d’allumage de la LED overload et le retour à une mesure normale de l’overload réglables. Évidemment, on a le droit à un système de presets : chargement, sauvegarde, etc., et une fonction de comparaison A/B vous permettra de… comparer deux réglages différents. Trois algorithmes sont proposés à l’utilisateur : Hall, Room et Plate. La Hall est donc une réverbe plutôt longue souvent utilisée pour les voix. La Room est beaucoup plus courte avec un temps de decay plus petit. Enfin, la Plate simule les ancestrales réverbérations à plaques. Pour en finir avec les réglages disponibles, la M40 dispose d’un Pre Delay, pour retarder légèrement le signal réverbéré par rapport au signal sec. Cela a pour but de rendre le tout plus audible, ce qui est intéressant pour les voix. Le Decay Time défini le temps que met la réverbe pour chuter de 60 dB et enfin, le réglage Hi-Color change, comme son nom l’indique, la couleur sonore de l’effet en filtrant plus ou moins les hautes fréquences, afin de rendre la réverbération plus ou moins brillante.
La M40 remplit parfaitement son contrat de bonne petite réverbe facile à utiliser et qui sonne tout de suite. Le contraire aurait été étonnant de la part de TC Electronic il est vrai, mais sait-on jamais… Elle pourra donc être facilement utilisée dans vos mixes et bien sûr dans votre circuit de monitoring afin que votre chanteur se sente plus à l’aise dans sa cathédrale préférée. Quelques exemples ont été enregistrés, et sont disponibles dans le chapitre suivant…
À l’utilisation
L’une des plus grandes qualités de cette Konnekt 6 est bien sûr son format desktop qui fait de cette interface un modèle d’ergonomie. Il est fort pratique d’avoir les potards de volume et de gain tournés vers l’utilisateur, un grand bargraphe pour faire les niveaux avec précision, un bouton pour rappeler au premier plan le panneau de configuration et le potard de mix mélange ce qui rentre dans l’interface et ce qui sort du séquenceur. En bref, on travaille vite et bien. Même le bouton de mise sous tension n’est pas planqué derrière la boîte comme chez beaucoup de ses concurrents. Il manque plus que les boutons de transport (play, rec, etc.), mais vu le prix de l’interface, il ne faut pas rêver… Peut-être dans une prochaine version qui sait ?
Côté son, la Konnekt 6 fait honneur à la réputation de la marque et le préampli embarqué IMPACT n’y est sans doute pas pour rien dans cette affaire… La seule différence entre les IMPACT II utilisés dans les interfaces haut de gamme de la marque, serait un headroom (réserve de gain) moins important. L’entrée micro possède 60 dB de gain, et une transparence sonore chère à TC Electronic. Pour le test sonore, j’ai utilisé un micro statique petite membrane, l’Oktava MK-012, qui possède un niveau de sortie relativement faible et permet de pousser un peu le préampli. Après avoir placé ce micro en direction des dernières frettes du manche de la guitare acoustique Takamine Limited Edition 2005, j’ai poussé le potard de gain jusqu’aux trois quarts de sa course. On remarquera le peu de souffle malgré la course avancée du potentiomètre. Le son de la guitare est parfaitement respecté et la douceur du micro dans le haut du spectre aussi. On pourra donc faire des prises de son très sérieuses grâce à cette petite interface qui n’a pas à rougir face à des consoeurs bien plus onéreuses. Pour ne rien gâcher, l’interface s’est installée sans problème et fut reconnue tout de suite par le PC de mon studio. Aucun bug n’est survenu pendant les prises.
Voici la prise sans réverbe, avec une plate, une hall et une room.
J’ai aussi effectué une série de tests via le programme Rightmark Audio Analyser. Les résultats confirment ce que l’on a pu entendre sur la prise de son : une excellente réponse en fréquence, un niveau de bruit très bas (-93,6 dB(A)) et une très bonne dynamique (93,4 dB(A)). Les taux de distorsion harmonique de 0,0056% et d’intermodulation sont aussi irréprochables pour interface de ce prix. Pour finir, la diaphonie (interférence entre les deux canaux du signal stéréo) est excellente (-93,2 dB).
Benchmark
RightMark Audio Analyzer test report
Testing device | TC Near Audio |
Sampling mode | 16-bit, 44 kHz |
Interface | MME |
Testing chain | External loopback (line-out – line-in) |
RMAA Version | 6.0.6 |
20 Hz – 20 kHz filter | ON |
Normalize amplitude | ON |
Level change | –0.9 dB / –0.8 dB |
Mono mode | OFF |
Calibration singal, Hz | 1000 |
Polarity | inverted/inverted |
Summary
Frequency response (from 40 Hz to 15 kHz), dB |
+0.01, –0.10
|
Excellent
|
Noise level, dB (A) |
–93.6
|
Very good
|
Dynamic range, dB (A) |
93.4
|
Very good
|
THD, % |
0.0056
|
Very good
|
THD + Noise, dB (A) |
–80.8
|
Good
|
IMD + Noise, % |
0.012
|
Very good
|
Stereo crosstalk, dB |
–93.2
|
Excellent
|
IMD at 10 kHz, % |
0.011
|
Very good
|
General performance |
Very good
|
Frequency response
From 20 Hz to 20 kHz, dB |
–0.42, +0.01
|
From 40 Hz to 15 kHz, dB |
–0.10, +0.01
|
Noise level
Left
|
Right
|
|
RMS power, dB |
–92.0
|
–92.1
|
RMS power (A-weighted), dB |
–93.5
|
–93.7
|
Peak level, dB FS |
–79.8
|
–77.6
|
DC offset, % |
–0.0
|
–0.0
|
Dynamic range
Left
|
Right
|
|
Dynamic range, dB |
+92.3
|
+92.4
|
Dynamic range (A-weighted), dB |
+93.3
|
+93.5
|
DC offset, % |
–0.00
|
–0.00
|
THD + Noise (at –3 dB FS)
Left
|
Right
|
|
THD, % |
+0.0056
|
+0.0056
|
THD + Noise, % |
+0.0105
|
+0.0105
|
THD + Noise (A-weighted), % |
+0.0092
|
+0.0091
|
Intermodulation distortion
Left
|
Right
|
|
IMD + Noise, % |
+0.0119
|
+0.0117
|
IMD + Noise (A-weighted), % |
+0.0100
|
+0.0100
|
Stereo crosstalk
Left
|
Right
|
|
Crosstalk at 100 Hz, dB |
–92
|
–94
|
Crosstalk at 1000 Hz, dB |
–93
|
–91
|
Crosstalk at 10000 Hz, dB |
–91
|
–90
|
IMD (swept tones)
Left
|
Right
|
|
IMD + Noise at 5000 Hz, |
0.0111
|
0.0112
|
IMD + Noise at 10000 Hz, |
0.0103
|
0.0105
|
IMD + Noise at 15000 Hz, |
0.0106
|
0.0108
|
Conclusion
TC Electronic parvient à sortir une interface audionumérique originale, séduisante, pratique, aux qualités sonores indéniables et cela, à un prix abordable. La desktop Konnekt 6 devient la référence pour les home studistes solitaires désirant enregistrer leurs maquettes et obtenir un résultat sérieux sans trop dépenser. L’interface peut aussi faire de l’oeil aux musiciens nomades équipés d’ordinateur portable et son look associé à la réverbe intégrée et au bargraphe pèseront forcément dans la balance. Seuls les musiciens voulant enregistrer une paire de micros stéréo ou ayant besoin d’une entrée/sortie MIDI et/ou numérique passeront leur chemin et pourront se tourner vers un autre modèle de la famille Konnekt, qui cherche encore son canard boiteux.