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Test de l’interface Apogee Symphony Desktop - Une Sympho sur le bureau !

9/10
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Annoncée durant le NAMM 2020 et finalement sortie en France en novembre de la même année, la Symphonie Desktop se retrouve cette semaine sur notre banc d’essai.

Test de l’interface Apogee Symphony Desktop : Une Sympho sur le bureau !

Voilà, elle est là, la petite desk­top de la série Symphony. Avant de commen­cer le test, et pour préve­nir nos lecteurs : nous savons que le temps d’at­tente autour de l’in­ter­face et l’in­dis­po­ni­bi­lité de certains éléments au moment de sa sortie a agité les colonnes de notre forum. Ce test n’aura pas pour fonc­tion de tran­cher dans ces discus­sions : dans un souci d’objec­ti­vité, nous consi­dé­rons seule­ment l’ap­pa­reil que nous avons entre les mains, car c’est seule­ment de lui que nous pouvons juger sur pièce. Et il y a beau­coup à dire !

Posage sur le bureau !

Apogee Symphony Desktop : PHOTO 2On sort l’in­ter­face de son carton, et de ses protec­tions en mousse bien dense. Première bonne chose, Apogee n’est pas trop radin sur les acces­soires : l’alim (bien évidem­ment) accom­pa­gnée de deux adap­ta­teurs (pratique pour voya­ger), un câble USB-C – USB-A et un autre 100% USB-C, donc on ne se trouve pas limité par le format présent sur l’in­ter­face. Pour préci­ser, l’in­ter­face fonc­tionne en USB 2.0 pour l’au­dio, et en USB pour le MIDI.

L’in­ter­face est ultra-sobre, écran tactile oblige : un gros bouton et puis c’est tout. Il sert à contrô­ler tous les para­mètres gérables depuis le hard­ware, mais aussi à mettre l’in­ter­face sous tension.

On n’est pas sur du Class Compliant, il faut donc télé­char­ger un driver avant de lancer l’ap­pa­reil.

2864076Passons en revue les entrées et sorties. Presque tout se situe en face arrière : deux entrées micro/ligne/instru­ments sur combo XLR/jack 6,35 mm ; deux connec­tiques Toslink pour, en tout, 8 entrées/sorties en S/PDIF et ADAT ; deux sorties Jack TRS pour les sorties moni­teur et un jack 3,5 mm pour la sortie casque 2. On ajoute à cela les connec­tiques USB déjà notées ci-avant, et l’ali­men­ta­tion, qui se bloque à l’aide d’un système à baïon­nette.

Sur le devant, très peu de choses : une entrée instru­ment en plus, mais qui est en fait la même que l’en­trée 2, à l’ar­rière, et une sortie casque (sortie 1).

Et puis voilà, on a fait le tour, car tout le reste se contrôle depuis l’écran tactile (ou depuis votre STAN, bien entendu). Ici, je note qu’à notre avis cette Symphony Desk­top est clai­re­ment située entre la Zen Tour Synergy Core d’An­te­lope, et la Twin X Duo mkII d’Uni­ver­sal Audio, aussi bien au point de vue de la gamme de prix (1499 euros, donc juste entre les deux) que des propo­si­tions tech­no­lo­giques et marke­ting (, design sobre et élégant chez les deux marques, émula­tions répu­tées et un côté « qualité plus que quan­tité » pour Univer­sal Audio, utili­sa­tions des effets sans latence lors de la prise pour Ante­lope, ainsi que l’écran tactile).

apogee-frontA ce propos, parlons de cet écran tactile. Sur ce qui est de la réac­ti­vité et de la rapi­dité, il n’y a, à notre sens, vrai­ment rien à redire : c’est bien fait, les icônes sont assez larges et espa­cées pour les gros doigts, et l’écran répond faci­le­ment au toucher. C’est fluide. Deux choses sont très appré­ciables : premiè­re­ment, il est possible de contrô­ler une majo­rité de para­mètres et d’op­tions depuis l’écran (émula­tion de préam­pli en DSP, compres­sion et égali­sa­tion avec des vraies inter­faces visuelles intui­tives à l’écran, console, entrées et sorties, etc.) ; deuxiè­me­ment, ce qui est très frap­pant, c’est la flui­dité et la modu­la­rité du work­flow. Ainsi, pour aller d’un point A à un point B dans l’af­fi­chage, il existe toujours plusieurs « chemins d’ac­cès », tous assez intui­tifs (rien que sur l’écran, entre les taps et les swipes, on a souvent le choix, plus les options d’af­fi­chage au sein de votre STAN). On imagine donc que chaque utili­sa­teur pourra aisé­ment s’ha­bi­tuer à une manière de travailler, sans que cette manière soit à 100% impo­sée par la machine. C’est une approche inté­res­sante de la part d’Apo­gee, qui offre la possi­bi­lité à chacun de se forger ses habi­tudes person­nelles par rapport à son appa­reil.

Quelques spéci­fi­ci­tés quant à l’usage des entrées : en format jack, elles sont auto­ma­tique­ment dévo­lues à l’en­trée instru­ment, tandis qu’en XLR, elles permettent d’ac­cé­der soit aux préam­plis micro (les préam­plis Step­ped Gain, plus les émula­tions Alloy embarquées) ou aux niveaux lignes. Les préam­plis micros ont soit un gain réglable (pour le préam­pli de base), voire la possi­bi­lité de réglage gain/volume qui permet de jouer sur la chaleur ou même la satu­ra­tion (pour les émula­tions). Les niveaux lignes n’ont pas de réglage de niveau d’en­trée, à la place ils existent simple­ment en deux sensi­bi­li­tés diffé­rentes (+4 dBu, –10 dBV).

Passons main­te­nant au bench­mark…

Dans mon bench, bench, bench…

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion (lien). Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

À 16 échan­tillons, nous obte­nons une latence de 1,86 ms en entrée, et 2,49 ms en sortie pour les deux inter­faces.

Commençons donc avec les entrées ligne :

  • TEST 1
  • TEST 2

 J’en­voie un sweep de 1 Vrms dans l’en­trée 1, en sensi­bi­lité +4 dBu, et je mesure le signal aux sorties moni­teur 1 et 2, non atté­nuées. En sortie je mesure à peu près un gain de 12 dB.

Linéa­rité : Vrai­ment rien à redire. À part une légère oscil­la­tion à partir de 5 kHz, on obtient un résul­tat vrai­ment très plat. Nous mesu­rons une dévia­tion de ±0,039 dB. C’est mieux que ses deux concur­rentes.

THD : Là aussi, que dire à part que c’est excellent ? Inté­gra­le­ment en dessous de 0,001% et pour une bonne partie du spectre e dessous de 0,0005%. On est souf­flé.

Le rapport signal/bruit, mesuré à 1 kHz, est de ±100,9 dB.

Avec les entrées ligne réglées sur –10 dBV, nous avons obtenu exac­te­ment les mêmes résul­tats, avec un rapport signal/bruit de ±101,1 dB.

Passons aux entrées micro :

  • TEST 3
  • TEST 4

Ici j’en­voie un sweep de 100 mVrms et je mesure le signal au niveau des sorties moni­teurs, en sélec­tion­nant le préam­pli Step­ped Gain. Avec 100 mV en entrée, on peut aller jusqu’à 37 dB de gain avant satu­ra­tion.

Linéa­rité : Pareil ! On obtient exac­te­ment le même résul­tat que sur l’en­trée ligne, avec une dévia­tion de ±0,039 dB. C’est très bon pour un préam­pli micro qui, déve­lop­pant plus de gain, aura géné­ra­le­ment tendance à déve­lop­per aussi plus de défauts.

THD : Là aussi, on a des résul­tats de très haute volée. Moins de 0,001% sur la majo­rité du spectre, avec moins de 0,0005% en dessous de 1 kHz. C’est du très bon.

Le rapport signal/bruit, mesuré à 1 kHz est de ±101,2 dB

Il me semblait inté­res­sant de voir les résul­tats obte­nus avec les émula­tions DSP. Pour le « préam­pli à tran­sis­tor britan­nique » AP-66, on a une dévia­tion de ±0,119 dB et une THD qui oscille autour de 0,005 %. Plus on monte le gain, plus on colore le son, et plus on voit bais­ser les résul­tats, évidem­ment. Pour le « préam­pli à tube améri­cain » AP-57, on obtient avec le même signal à l’en­trée, et le gain à zéro, une sortie avec de la distor­sion asymé­trique :

PHOTO 5.PNG

Donc là, pas grand inté­rêt de mesu­rer la linéa­rité ou la THD, la distor­sion est un para­mètre recher­ché dans l’ému­la­tion, on obtien­dra bien évidem­ment des résul­tats élevés.

Voilà main­te­nant la réponse en fréquence de la sortie casque :

TEST 5

Rien que du très clas­sique ici : une linéa­rité rela­tive, mais avec des pertes dans l’aigu. THD mesu­rée à 0,001 % en moyenne, c’est très correct.

Allez, finis­sons ce bench­mark avec l’en­trée instru­ment :

  • TEST 6
  • TEST 7

Linéa­rité : Simi­laire à toutes les autres entrées, à ±0,039 dB.
THD : C’est un peu plus haut qu’ailleurs, avec des résul­tats plus proche de 0,002 %, et allant même jusqu’à 0,005%. On reste quand même dans de la très haute qualité.

Les résul­tats sont exac­te­ment simi­laires sur les deux entrées.

Conclu­sion

À l’is­sue de ce bench­mark, diffi­cile de se montrer dur avec l’ap­pa­reil qui nous a été confié. En effet, au point de vue des perfor­mances, on est face à une inter­face qui fait faci­le­ment aussi bien que la concur­rence (en compa­rant seule­ment avec d’autres desk­tops, bien sûr, et dans sa gamme de prix), parfois même légè­re­ment mieux que d’autres machines que nous avions testées. Tout avoir misé sur l’écran tactile pour les contrôles inté­grés par sur l’ap­pa­reil, c’est à notre avis l’idée qui peut le plus divi­ser : d’un côté, à l’ère du smart­phone, c’est une évidence (et, en plus, cela nous semble bien réalisé ici), ensuite cela pourra non seule­ment en dérou­ter certains, mais égale­ment créer une méfiance (quel longé­vité ?). Toute­fois, il ne faudrait pas penser que l’écran repré­sente une limite abso­lue de l’ap­pa­reil, puisqu’il n’offre l’ac­cès à rien qui ne soit égale­ment acces­sible depuis la STAN. En bref, nous avons à faire à une inter­face qui s’axe vrai­ment dans la lignée des desk­tops compactes, élégantes (plus façon UA que Metric Halo), et chères (c’est indu­bi­table, mais c’est le prix de la qualité, aussi) : et sur ce plan, elle réus­sit vrai­ment son pari.

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre
Valeur sûre
Award
  • Prise en main rapide
  • Linéarité excellente
  • Très bons résultats en THD
  • Écran tactile large et réactif
  • Workflow modulable
  • Une certaine élégance
  • Durabilité de l’écran tactile à voir avec le temps
  • Pas autoalimentée
  • Pas Class Compliant

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