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Test du Beyerdynamic Custom One Pro - Low range mécanique

8/10

Du nouveau dans le milieu des casques, ça n'arrive pas tous les jours. Alors quand le fabricant allemand Beyerdynamic annonce le Custom One Pro, un casque permettant de régler de manière mécanique l'ouverture du système bass-reflex, on ne boude pas notre plaisir...

On ne présente plus Beyer­dy­na­mic, à qui l’ont doit notam­ment de fameux micros (le M88, le M160…) et de fameux casques (le DT770, au top dans notre compa­ra­tif). La marque est en effet bien connue des ingé­nieurs du son et des home-studistes, et certains d’entre eux recon­nai­tront dans le look du Custom One Pro les petits détails chers à la marque alle­mande.  

Car le moins qu’on puisse dire, c’est que le Custom One Pro arbore un look plutôt sobre et conven­tion­nel, entiè­re­ment noir, avec un arceau quasi­ment iden­tique au très connu DT770. Nous sommes donc en terrain connu… Mais c’est ailleurs que le Custom One Pro tente de se démarquer : le construc­teur annonce la possi­bi­lité de régler le niveau du bas du spectre, non pas en insé­rant un quel­conque égali­seur, mais en donnant la possi­bi­lité à l’uti­li­sa­teur de modi­fier l’ou­ver­ture du système bass reflex. De manière entiè­re­ment méca­nique, donc. D’un seul coup, le casque à l’as­pect ennuyeux éveille notre curio­si­té…  

Mais commençons par le commen­ce­ment.

Noir, c’est noir…

Beyerdynamic Custom One Pro

Côté poids et mensu­ra­tions, on l’a dit, c’est très proche du DT770, donc plutôt impo­sant, il pèse 290 g et reste non pliable. Nous ne sommes clai­re­ment pas en présence d’un casque nomade, mais plutôt d’un casque « studio », même si le câble n’est pas très long (1,5 m), est « droit » et possède un connec­teur mini-jack et un adap­ta­teur 6,35 mm. Le casque est dyna­mique, circu­mau­ral et fermé. Son impé­dance est de 16 Ohms et il délivre un niveau sonore maxi­mum de 116 dB (de quoi deve­nir sourd, donc).  

Première bonne surprise par rapport au DT770 : le câble est déta­chable côté casque et pourra donc être faci­le­ment remplacé le jour où Jojo le hamster aura jeté son dévolu sur le malheu­reux Custom One Pro. Beyer­dy­na­mic a aussi fait en sorte que certaines pièces sujettes à l’usure et aux odeurs indé­si­rables soient remplaçables, comme le rembour­rage du serre-tête et les cous­si­nets des oreillettes. Le casque devrait donc tenir quelques années, car l’ar­ceau métal­lique est très solide (comme sur le DT770) et le reste est remplaçable, un très bon point.

Deuxième bonne surprise, d’ordre pure­ment cosmé­tique cette fois-ci : si vous trou­vez le casque trop sobre, vous pour­rez le person­na­li­ser avec diffé­rentes « covers », qui coutent 10 € l’unité, ce qui reste raison­nable par rapport à une coque pour télé­phone, par exemple.  

Mais cette « custo­mi­sa­tion » n’est pas seule­ment cosmé­tique, elle est aussi sonore ! 

Réflexe !

Beyerdynamic Custom One Pro

Avant même d’ap­puyer sur « play », chaus­sons le casque. Nous le trou­vons confor­table, dans le même style que le DT770 , même si nous préfé­rons les cous­si­nets en velours… Ques­tion de goût. Certaines personnes n’ai­mant pas le confort du DT770 lui trou­ve­ront sûre­ment les mêmes défauts : il est impo­sant et il donne chaud rapi­de­ment. Au lecteur de se faire son propre avis là-dessus en l’es­sayant en maga­sin ou chez un ami…

Autre surprise très agréable : bien que ne dispo­sant pas de système actif d’an­nu­la­tion de bruits, le Beyer­dy­na­mic Custom One Pro atté­nue forte­ment les nuisances exté­rieures, envi­ron 18 dBA suivant le construc­teur. De même, la repisse est faible, ce qui en fait un parfait casque de prises.

Bass reflex, qu’est ce que c’est ?

Les systèmes bass reflex sont appa­rus sur les enceintes sous la forme d’évent permet­tant d’uti­li­ser le son prove­nant de l’ar­rière du haut-parleur afin d’op­ti­mi­ser le rendu des basses fréquences. Si la taille de l’évent et du tube asso­cié est ajus­tée par rapport à la taille de l’en­ceinte et aux carac­té­ris­tiques du haut-parleur, cela permet d’avoir de meilleures perfor­mances dans les graves tout en gardant une bonne réponse des tran­si­toires.

Mais parlons de la nouveauté, le système bass reflex variable. Sur chaque oreillette, on trouve un curseur permet­tant de modi­fier de manière méca­nique la taille de l’ou­ver­ture du système bass reflex (voir enca­dré). Il y a quatre posi­tions : une posi­tion « basses légères », une « linéaire », une « basses vivantes » et enfin une « basses lourdes ». Les courbes four­nies par le construc­teur montrent une action à partir de 300 Hz envi­ron. L’uti­li­sa­teur aura donc le choix, ce qui est plutôt une bonne idée. Le système étant méca­nique, il garan­tit, a priori, une plus grande trans­pa­rence qu’un bête égali­seur inté­gré. 

Il est aussi à noter que la courbe de réponse n’est pas la seule à être alté­rée par les curseurs, ces derniers modi­fient aussi, et logique­ment, l’iso­la­tion sonore qui reste légè­re­ment plus effi­cace en posi­tion fermée (basses légères). La diffé­rence s’en­tend surtout entre 100 et 500 Hz. 

Il est main­te­nant temps d’ap­puyer sur « play » ! 

À ma guise

Beyerdynamic Custom One Pro

Afin de tester ce casque, nous l’avons mis face au Beyer­dy­na­mic DT770 que nous connais­sons très bien. Il a d’ailleurs terminé en tête de notre compa­ra­tif des casques à 150 €. Le Custom One Pro coûte un peu plus cher (200 € envi­ron), soit une cinquante d’eu­ros en plus.

Nous allons tout d’abord le tester en posi­tion 2, dite « linéaire ». C’est en effet cette posi­tion qui inté­res­sera, a priori, le plus notre lecto­rat. Alors, commençons l’écoute : 

Stevie Wonder – Master Blas­ter (Jammin’)

Ce qui frappe d’en­trée c’est la diffé­rence entre les deux casques dans tous les secteurs. On sait que le DT770 a un haut du spectre (au-dessus de 8 kHz) très déve­loppé et du coup le Custom One Pro parait beau­coup plus terne, il y a moins d’air et moins de détails. Les aigus sont vrai­ment en retrait et cela s’en­tend sur le char­ley et les cymbales de la batte­rie bien sûr, mais aussi sur les sibi­lantes de la voix de Stevie Wonder.

Beyerdynamic Custom One Pro

Les cuivres sont aussi plus brillants sur le DT770. Dans le bas, le kick n’est clai­re­ment pas retrans­crit de la même manière, autour des 100 Hz, le DT770 donne du punch à la grosse caisse alors que sur le Custom One Pro, elle sonne plus creuse. Consé­quence de tout cela, les médiums (les bas médiums entre 200 et 400 Hz et les hauts médiums vert 2 kHz) ressortent plus sur le Custom One Pro. Les deux casques Beyer­dy­na­mic sont donc très diffé­rents, que ce soit dans le haut, les médiums ou le bas. Le Custom One Pro sonne plus « boxy » à côté du DT770, et il devrait être plus compliqué d’en­tendre certains détails (queues de réverbes) lors d’un mix.

Évidem­ment, en modi­fiant le bass reflex, le kick et la basse reprennent leur droit. La posi­tion 1 (basses faibles) a peu d’in­té­rêt à nos yeux, la posi­tion 3 permet de retrou­ver des basses à peu près équi­va­lentes au DT770 alors que la posi­tion 4 ressemble plus au Dr Dre de Beats que nous avons testé il y a quelque temps. Quoi qu’il en soit, le Custom One Pro reste assez satis­fai­sant pour écou­ter de la musique (plus que le DT770, qui est fati­gant à la longue), et le haut du spectre ressemble plus à celui d’un casque nomade (Beats Dr Dre, Audio-tech­nica ANC-7, Focal Spirit One) qu’à un casque pro plus analy­tique (Beyer DT770 ou AKG K702).

Beyerdynamic Custom One Pro

Metal­lica – Enter Sand­man

Cette chan­son, on sait que sur le DT770, elle fait un peu mal, les sibi­lantes, les cymba­les… On a du détail, mais c’est fati­gant à la longue. Le Custom One Pro est clai­re­ment moins agres­sif, plus boxy aussi, mais on entend quand même les détails sans trop de problèmes. La dyna­mique est très bonne et on aime bien la posi­tion 3 qui rajoute un peu de basses, ce qui est plutôt plai­sant en écoute « pour le plai­sir ». Déci­dé­ment, les deux Beyer sont très diffé­rents… 

Gorillaz – Feel Good Inc.

On peut faire les mêmes remarques sur cette chan­son, même si le DT770 n’est plus agres­sif et délivre une meilleure préci­sion dans le haut du spectre. Quand on passe de l’un à l’autre, on a l’im­pres­sion d’ou­vrir et de fermer une boîte dans laquelle on aurait mis un haut-parleur. La voix « méga­phone » du refrain est encore plus accen­tuée sur le Custom One Pro, à cause de ses médiums mis en avant. Le kick sonne plus creux (autour des 100 Hz) sur le Custom One Pro en posi­tion 2 (neutre), mais le reste du bas est sensi­ble­ment le même que sur le DT770 (sous les 100 Hz). Sur ce genre de musique, on appré­cie le fait de pouvoir augmen­ter les basses fréquences. Même si on manque un peu d’air sur le Custom One Pro, le fait que les hauts médiums soient en avant favo­rise la percée des voix chan­tées et rappées.

Beyerdynamic Custom One Pro

Miles Davis – Seven steps to heaven

Sur cet enre­gis­tre­ment jazz, le DT770 est très précis, on a de l’air et tous les instru­ments se détachent faci­le­ment : c’est chirur­gi­cal. La ride et les cymbales sont plus ternes sur le Custom One Pro, on entend moins la salle, mais il reste précis et on distingue tous les prota­go­nistes sans aucun souci. On s’aperçoit que le Custom One Pro est rela­ti­ve­ment linéaire, avec des bas et médiums présents, jusqu’à 3/4 kHz où ça commence à s’adou­cir.

 

Herbert Von Karajan / Strauss – Also Sprach Zara­thus­tra, Op.30: Intro

Beyerdynamic Custom One Pro

On termine avec un enre­gis­tre­ment clas­sique assez riche. La première note tenue est iden­tique sur les deux casques. Les coups de timbales et les cuivres sont un peu diffé­rents et suivent les mêmes remarques que précé­dem­ment : c’est plus brillant (à la limite de l’agres­si­vité) sur le DT770. Sur la fin, les percus­sions à gauche ressortent très bien sur ce dernier alors qu’elles ont un peu plus de mal sur le Custom One Pro. Clai­re­ment, ce casque se posi­tionne sur un secteur moderne, le DT770 surpas­sant le petit dernier de Beyer sur le Jazz et le clas­sique.

Conclu­sion

Le dernier casque de chez Beyer­dy­na­mic a plus d’un tour dans son sac et le concept de bass reflex ajus­table est assez inté­res­sant. Nous avons aimé le fait de pouvoir ajus­ter méca­nique­ment le niveau des basses fréquences et pour ne rien gâcher, le casque est, à l’ins­tar du DT770, très confor­table. La soli­dité a l’air de mise et nous avons eu la joie de consta­ter que le câble et les diffé­rentes mousses étaient dispo­nibles en pièces déta­chées. Le look person­na­li­sable ravira ceux qui ne sortent pas dans la rue sans avoir étudié longue­ment leur style vesti­men­taire, même si ce casque n’est pas un « nomade » à propre­ment parler (pas de télé­com­mande, trop gros, non pliable). Si nous émet­tons quelques réserves concer­nant son utili­sa­tion en mixage (haut du spectre un peu trop en retrait), ce casque est parfait pour les prises (peu de repisse) et pour écou­ter de la musique, tout simple­ment.

Notre avis : 8/10

  • Basses "à ma guise"
  • Look personnalisable
  • Pièces détachées disponibles
  • Solide
  • Confortable
  • Encombrant
  • Aigus en retrait

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