Test du Novation Launchkey mk4 - Toujours plus de chords à son arc...

.En vis-à-vis du SL haut de gamme et de l’Im­pulse plus géné­rique, le Laun­ch­key est devenu un modèle phare chez Nova­tion pour tous ceux qui utilisent Live comme STAN. Héri­tant en effet du savoir-faire acquis avec le Lauch­pad et le Launch­pad Pro, Nova­tion est parvenu à propo­ser un clavier malin à un prix serré et qui n’a cessé de se boni­fier au fil des versions. De fait, après avoir été récem­ment décliné dans une version pensée pour FL Studio, voici donc venir sa quatrième mouture qui s’ins­crit dans la conti­nuité des précé­dentes tout en appor­tant un certain nombre de chan­ge­ments…

Le même en mieux ?

On ne change pas une formule qui gagne ? C’est en partie vrai avec ce nouveau Laun­ch­key qui, s’il reprend le concept du clavier de contrôle abor­dable pensé pour Able­ton Live n’en propose pas moins pas mal de chan­ge­ments à commen­cer par l’or­ga­ni­sa­tion de sa gamme. En marge des modèles 25, 49 et 61 touches habi­tuels, on dispose ainsi d’un modèle 25 mini­touches et d’un modèle 37 touches décliné en version normale ou mini. Inutile de dire que Nova­tion peut se targuer de répondre à tous les besoins en dehors du 88 touches, et que chacun pourra donc privi­lé­gier un modèle à l’autre pour sa porta­bi­lité ou son confort : bravo !

Mais ce n’est pas le seul chan­ge­ment apporté par cette version mk4, car non seule­ment la fini­tion du clavier a changé pour quelque chose de plus sobre et classe, mais les commandes ont aussi été réor­ga­ni­sées.

Premier gros chan­ge­ment : sauf sur le modèle 25 touches, les molettes de pitch bend et de modu­la­tion sont désor­mais remi­sées à gauche du bandeau supé­rieur et non à gauche du clavier comme c’était le cas sur la version Mk3, ce qui ne sera pas du goût de tout le monde. Préci­sons-le d’ailleurs : sur le modèle à mini­touches, ce sont des touchs­trips et non des molettes qui sont dévo­lues au pitch et à la modu­la­tion…

Viennent ensuite les deux touches de trans­po­si­tion à l’oc­tave et le bloc de 9 faders en regard de 9 boutons qui seront attri­bués à diffé­rentes fonc­tions selon les modes utili­sés : un gros chan­ge­ment vu que c’était autre­fois à cet empla­ce­ment qu’on trou­vait la matrice de pads. Au centre du bandeau nous attendent l’af­fi­cheur OLED prin­ci­pal et toutes les touches dévo­lues à l’ar­pé­gia­teur et au mode Chords.

Viennent ensuite la matrice de 2×8 pads sensibles à la vélo­cité et à l’af­ter­touch poly­pho­nique donc, en regard de 8 enco­deurs et des touches de défi­le­ment. Sur la droite enfin nous attendent toutes les commandes dévo­lues au bloc de lectu­re…

Les connec­tiques propo­sées à l’ar­rière sont quant à elles toujours aussi spar­tiates : outre le port USB-C pour connec­ter la machine à l’or­di­na­teur et l’ali­men­ter, elles se résument à un connec­teur MIDI out sur DIN 5 broches et une prise au format Jack 6,35 pour y bran­cher une pédale de sustain. Pas d’in­ter­rup­teur, pas de quoi accueillir une pédale d’ex­pres­sion : Nova­tion a fait au plus simple pour tenir le prix du clavier, sachant que ceux qui en veulent plus sont invi­tés à consi­dé­rer la gamme SL plus onéreu­se…

Étant donné que nous sommes ici sur une gamme plus abor­dable, on ne s’éton­nera pas d’ailleurs que le clavier ne soit pas aussi quali­ta­tif et ferme que sur la gamme SL, même s’il fait tout à fait le job. Il n’est pas non plus doté d’un after­touch poly­pho­nique : seuls les pads le sont, comme sur le modèle précé­dent. Rien d’éton­nant à ce prix…

La bonne surprise de cette version Mk4, c’est toute­fois qu’elle ne se contente pas d’une refonte ergo­no­mique car il y a du nouveau sur le plan des fonc­tion­na­li­tés…

Music Construc­tion Kit

La capa­cité du clavier à gérer des gammes s’est premiè­re­ment éten­due à 30 gammes diffé­rentes, mais on dispose aussi de plus de possi­bi­lité de confi­gu­ra­tion sur l’ar­pé­gia­teur et le mode Chords inté­grés. Côté arpé­gia­teur, on peut désor­mais utili­ser les pads comme éditeur d’une séquence à huit pas : ces derniers servi­ront alors à acti­ver ou désac­ti­ver un pas, mais aussi à inté­grer un legato, un accent ou un ratchet…

Du côté des accords, on notera l’ap­pa­ri­tion d’un Chord Detec­tor qui montre sur l’écran OLED l’ac­cord qui est joué, tandis que le Chord Map permet d’af­fec­ter une progres­sion d’ac­cords aux 8 pads de gauche tandis que les 6 pads de droites servi­ront, en plus des enco­deurs, à pilo­ter la façon dont ils sont joués : au gré de tout ce petit monde, on peut ainsi plus ou moins égre­ner à un accord ou le jouer note à note, mais aussi élar­gir son voicing, etc. Tout cela est vrai­ment enthou­sias­mant dans la mesure où cela permet de poser les bases d’une compo très faci­le­ment. Le seul reproche que l’on pourra objec­ter tient fina­le­ment dans le côté un peu hasar­deux de tout cela : pour chan­ger les progres­sions, il faut en effet jouer sur les para­mètres Adven­ture et Explo­re… sans trop savoir à quoi tout cela corres­pond de prime abord, et on aurait adoré qu’à la manière d’un Scaler, ces progres­sions soient orga­ni­sées avec mention des degrés, histoire de comprendre dans quoi on navigue et de ne pas y aller au petit bonheur la chan­ce…

Ne boudons pas toute­fois notre plai­sir car cette partie demeure extrê­me­ment fun et pourra très proba­ble­ment servir d’ou­til à l’écri­ture de bien de jolies choses, d’au­tant qu’il est possible d’en­re­gis­trer ses propres progres­sions d’ac­cords, tandis que le clavier demeure toujours aussi perti­nent pour pilo­ter Live et faire du finger drum­ming….

On finira par évoquer le bundle logi­ciel fourni avec le clavier et qui, autour d’Able­ton Live 12 Lite limité à 8 pistes, propose un ensemble assez origi­nal d’ins­tru­ments et d’ef­fets. Côté instru­ments, on notera quelques jolies choses signées GForce (Oberheim SEM, Oberheim OB-EZ et AXXESS), un bundle orches­tral exclu­sif signé Orches­tra Tools (Deli­cate Piano, Flau­tando Strings, Percus­sion FX, Shadowy, Para­dox Texture et Wood­wind Paral­lax), tandis que côté effets, on a droit à plusieurs produc­tions Klev­grand : l’en­han­cer LUXE, la réverbe R0Verb et le proces­seur de tran­si­toires Slam­mer… Complè­tant le tout, Melo­dics est un appli dispo sur mobile comme sur ordi­na­teur pour apprendre à jouer du clavier…

Bref, le bundle est loin d’être anec­do­tique et se paye le luxe d’être assez origi­nal. Du tout bon en somme…