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Test du ESI Xsynth - Et si le Xsynth vous suivait partout ?

7/10

ESI n’en est pas à son coup d’essai lorsqu’il s’agit de proposer du matériel audio compact et abordable. Mais avec le Xsynth, la marque allemande intrigue : mini-clavier, synthé et interface audio/MIDI réunis dans un boîtier fin et léger. Reste à vérifier ce qu’il en est en situation réelle.

Test du ESI Xsynth : Et si le Xsynth vous suivait partout ?

Depuis une dizaine d’an­nées, le marché du maté­riel pour musi­ciens nomades s’est multi­plié : mini-claviers USB, petits synthés porta­tifs, inter­faces audio de poche… Mais rares sont les produits qui parviennent à combi­ner plusieurs rôles à la fois sans tomber dans le gadget (regar­dez dans la direc­tion qu’il vous plaira pour trou­ver un ou deux exemples ;) ).

Dans un monde où musi­ciens et produc­teurs cherchent à réduire leur setup sans sacri­fier leur créa­ti­vité, ESI propose avec le XSynth un instru­ment atypique. Plus qu’un simple synthé minia­ture ou un clavier MIDI clas­sique, le XSynth combine quatre fonc­tions en un seul appa­reil : synthé­ti­seur numé­rique auto­nome, mini-clavier contrô­leur sensible à la vélo­cité et à l’af­ter­touch poly­pho­nique, inter­faces audio et MIDI inté­grées. Le XSynth offre une poly­va­lence rare pour un appa­reil de cette taille. 

Si la promesse est sédui­sante, reste à véri­fier en situa­tion réelle : peut-on réel­le­ment compo­ser, produire et jouer avec un instru­ment regrou­pant autant de fonc­tion­na­li­tés tout en restant aussi compact, sans se perdre dans une ergo­no­mie pénible ? Voyons voir.

Design, prise en main et connec­tique du Xsynth

Xsynth 5Le XSynth est livré dans une petite boîte en carton, où il est protégé par des renforts en mousse. Un guide rapide est imprimé au verso de cette boîte. Le mode d’em­ploi se récu­père en PDF sur le site d’ESI. Complet, il n’existe pour l’ins­tant qu’en anglais et en alle­mand. D’une taille de 387 × 136 × 27 mm et d’un poids de 634 grammes, le Xsynth est compact et léger. Pour­tant, la fini­tion se révèle très soignée et la construc­tion inspire confiance. Le châs­sis est en plas­tique, mais la face supé­rieure est habillée d’une plaque en alumi­nium brossé, qui apporte à la fois une impres­sion de robus­tesse et une touche plus « premium ».

Au centre, la majo­rité de la surface est occu­pée par le clavier de 25 touches, très fines. Bien évidem­ment, il ne prétend pas égaler le toucher d’un clavier stan­dard et pondéré, mais pour la compo­si­tion ou l’exé­cu­tion de séquences synthé­tiques, il s’en sort hono­ra­ble­ment. L’af­ter­touch poly­pho­nique, rare à ce prix, fait le job, même si, compte tenu de la finesse des touches, la progres­si­vité reste limi­tée. Dans l’en­semble, le clavier deman­dera un petit temps d’adap­ta­tion aux musi­ciens habi­tués à un clavier plus clas­sique.

Tout à droite, on trouve les boutons dédiés au jeu et à l’ex­pres­si­vité. Outre celui de l’ar­peg­gia­tor, on y retrouve le glide, les octaves + et –, le bouton de main­tien (hold), ainsi que les boutons de modu­la­tion et de pitch bend. Ces derniers, moins pratiques que des molettes clas­siques ou des strips tactiles, ont néan­moins le mérite de contri­buer à la compa­cité du design, et on s’y habi­tue assez rapi­de­ment.

Au-dessus du clavier, en plus de l’en­co­deur de volume (ainsi que de mise en tension) et des boutons de confi­gu­ra­tion (Global, Enter, Cancel…), on retrouve prin­ci­pa­le­ment les commandes de contrôle du moteur de synthèse numé­rique, orga­ni­sées autour d’un écran OLED. Avec des boutons d’ac­cès direct aux sections oscil­la­teurs, filtre, enve­loppes, LFOs, FX, mix, matrice de modu­la­tion, macros, ainsi que quatre enco­deurs, l’en­semble s’as­si­mile très vite. L’édi­tion se fait en sélec­tion­nant un module, puis en ajus­tant ses para­mètres grâce à l’écran qui les affiche et aux quatre enco­deurs. Les boutons et les enco­deurs offrent une résis­tance agréable, sans jeu exces­sif. Bien que l’er­go­no­mie géné­rale soit agréable et simple à prendre en main, la program­ma­tion complète d’un son reste rela­ti­ve­ment fasti­dieuse. L’écran, quant à lui, est peu lisible en plein jour.

XSynth dosÀ l’ar­rière, toute la connec­tique est au format mini-jack, ce qui est logique compte tenu de la finesse de l’ins­tru­ment. On y trouve un MIDI Out, un MIDI In, une prise casque, une sortie ligne et une entrée auxi­liaire. Une prise USB-C est égale­ment présente, permet­tant à la fois le trans­fert audio, le MIDI et l’ali­men­ta­tion. À noter que le synthé­ti­seur est tota­le­ment auto­nome : il n’est pas néces­saire de le relier à un ordi­na­teur. L’ali­men­ta­tion s’ef­fec­tue via USB-C, que ce soit sur secteur ou à l’aide d’une batte­rie externe.

L’en­semble est clai­re­ment pensé pour un usage nomade, capable de suppor­ter des trans­ports fréquents sans sacri­fier la soli­dité.

Moteur auto­nome : 10 voix, 3 oscil­la­teurs/voix, filtre multi­mode, 512 presets

XSynth engine diagramPenchons-nous main­te­nant sur le moteur de synthèse du XSynth. On a affaire à un synthé­ti­seur complet, offrant dix voix de poly­pho­nie et capable de fonc­tion­ner en toute auto­no­mie, comme évoqué plus haut. En parcou­rant ses 256 patches prépro­gram­més, on mesure rapi­de­ment l’éten­due de sa poly­va­lence. Des basses snappy aux pads éthé­rés, en passant par les leads inci­sifs, les textures synthé­tiques variées, les effets et même quelques drum­kits, le XSynth se montre à l’aise dans de nombreux domaines, avec une iden­tité moderne et réso­lu­ment numé­rique. En tant que VA, il sait géné­rer des timbres analo­giques rela­ti­ve­ment crédibles, mais ce n’est pas dans ce registre qu’il semble le plus à l’aise. Son archi­tec­ture est arti­cu­lée autour de trois oscil­la­teurs numé­riques par voix, d’un filtre multi­mode, de trois LFO, de trois enve­loppes AHDSR, ainsi que d’une matrice de modu­la­tion dispo­sant de 16 cordons virtuels. Le tout est complété par trois empla­ce­ments d’ef­fets et un égali­seur. Côté sauve­garde, il embarque 512 empla­ce­ments de presets, répar­tis en quatre banques de 128. Les deux premières sont déjà remplies de sons prépro­gram­més, de qualité variable.

01 – Xsynth – Ambi­pad
00:0001:24
  • 01 – Xsynth – Ambi­pad01:24
  • 02 – Xsynth – Searain­side02:04
  • 03 – Xsynth – Pad PAT sensi­bi­lity01:11
  • 04 – Xsynth – marim­key01:03
  • 05 – Xsynth – Arp Wast You01:30
  • 06 – Xsynth – Arp On Clouds00:47
  • 07 – Xsynth – Arp RT Line00:36
  • 08 – Xsynth – Arp Low Nose00:33
  • 09 – Xsynth – Arp Peggio00:33
  • 10 – Xsynth – AP Drums00:55
  • 11 – Xsynth – DKit00:44
  • 12 – Xsynth – synth­bass 101:02
  • 13 – Xsynth – Behind the whales00:32
  • 14 – Xsynth – Velcro00:38

Oscil­la­teurs : ondes clas­siques, sons complexes, et inter­mo­du­la­tions

Xsynth 3En plus des formes d’onde clas­siques (saw, square, trian­gle… dispo­nibles en plusieurs variantes), chacun des trois oscil­la­teurs propose égale­ment des formes d’onde plus complexes, allant de sons d’ins­tru­ments type guitares ou pianos élec­triques, à des ambiances sonores (pluie, tonnerre, train…), et même des kits de percus­sions (Évidem­ment, dans ce cas, on ne peut pas ajus­ter chaque son du kit sépa­ré­ment).

Chaque oscil­la­teur peut être accordé en demi-tons et en cents, et dispose d’un suivi de clavier (Keytrack) pouvant être activé ou désac­tivé. Une PWM est dispo­nible pour le premier oscil­la­teur. Pour enri­chir encore les possi­bi­li­tés, plusieurs types d’in­ter­mo­du­la­tion sont propo­sés, comme la FM (Osc 3 modu­lant Osc 1), une modu­la­tion en anneau, et une synchro­ni­sa­tion dure (Osc 2 et 3 synchro­ni­sés sur Osc 1).  Enfin, un drift, qui intro­duit des micro-varia­tions de hauteur, donne un peu de vie et ces oscil­la­teurs un peu trop droit.

Au final, rien qu’avec les oscil­la­teurs, sans toucher au filtre ou aux effets,, il est déjà possible de créer une grande variété de sons.

Filtre numé­rique et matrice de modu­la­tion

Xsynthcouv4Ces trois oscil­la­teurs, auxquels s’ajoutent la modu­la­tion en anneau et le signal de l’en­trée externe, sont mélan­gés dans un mixeur avant de passer par le filtre. Celui-ci propose six modes : passe-bas, passe-haut et passe-bande, chacun dispo­nible avec deux pentes de coupure (12 dB/octave ou 24 dB/octave). Les para­mètres sont clas­siques : Cutoff, Réso­nance, Drive, suivi de clavier et modu­la­tion via l’en­ve­loppe dédiée. À noter qu’il est possible, juste après ce filtre, de mixer le signal filtré avec le signal brut, ou même de bypas­ser tota­le­ment l’étage de filtrage.

Assez effi­cace, ce filtre assume un carac­tère réso­lu­ment numé­rique. Cela plaira à certains, mais pas à d’autres. Person­nel­le­ment, je l’ai parfois trouvé un peu agres­sif, voire harsh. La réso­nance pous­sée à fond peut lais­ser entendre des arte­facts numé­riques, et les effets d’es­ca­lier sont très percep­tibles. Gageons cepen­dant que certains sauront exploi­ter ces carac­té­ris­tiques de manière créa­tive.

Le Drive, quant à lui, apporte une couleur inté­res­sante, discrète mais capable d’ajou­ter ce petit supplé­ment de chaleur au signal.

Avec ses 16 cordons virtuels, la matrice de modu­la­tion est suffi­sam­ment complète pour élabo­rer des patchs complexes et vivants. Parmi les 35 sources, on retrouve les clas­siques, la vélo­cité, la molette de modu­la­tion, les LFO, les enve­loppes (un peu molles, au passage) et leurs releases. Et, bien sûr, l’af­ter­touch poly­pho­nique.

Du côté des desti­na­tions, on retrouve là encore du clas­sique (pitch, cutoff, réso­nance, FM, ring mod, niveau des oscil­la­teurs…), auquel s’ajoutent les segments indi­vi­duels des enve­loppes et la possi­bi­lité de modu­ler les autres cordons de la matrice.

Signa­lons la présence de macros, au nombre de quatre. Chacune peut regrou­per jusqu’à trois para­mètres et les assi­gner à un seul contrôle physique ou virtuel. Cela permet, par exemple, de créer des morphings de timbres (le volume d’un oscil­la­teur baisse tandis que celui d’un autre augmente) ou encore de modi­fier simul­ta­né­ment le cutoff et la réso­nance d’un filtre. C’est parti­cu­liè­re­ment pratique en live ou lors de sessions de sound design rapides. Dommage toute­fois que le nombre de para­mètres dispo­nibles à l’as­si­gna­tion reste limité (22 au total).

Effets et arpé­gia­teur sync

Xsynth Editor-AUXLe XSynth propose trois sections d’ef­fets, complé­tées par un égali­seur quatre bandes.

La première section inclut un EQ passe-bande, un compres­seur, une distor­sion avec trois types (over­drive, distor­tion et fuzz), un effet WahWah et un LoFi. La deuxième section est consa­crée aux réver­bé­ra­tions, avec huit types propo­sés : 2 Halls, 3 Rooms, 2 Stages et une Plate. La troi­sième section, quant à elle, se consacre aux delays, modu­lés ou non, avec notam­ment plusieurs types de chorus et de delays stéréo.

Les para­mètres ne sont pas très nombreux, au maxi­mum six par effet. Pour la plupart, cela ne pose pas de problème et évite de se perdre dans des pages de réglages. Cepen­dant, les réver­bé­ra­tions appa­raissent un peu limi­tées, ne dispo­sant que de trois réglages (Post Level, Time et PreDe­lay), on peut espé­rer une amélio­ra­tion à ce niveau.

Malgré cela, ces réver­bé­ra­tions, tout comme les delays, remplissent agréa­ble­ment l’es­pace sonore. Cette section d’ef­fets est d’une qualité honnête, suffi­sante pour enri­chir les sons du XSynth, tout en ne préten­dant pas rempla­cer des effets externes dédiés.

L’ar­pé­gia­teur du Xsynth est clas­sique, mais suffi­sam­ment flexible pour la plupart des usages. L’ac­ti­va­tion se fait simple­ment via la touche ARP, dont la LED clignote au tempo. On retrouve les modes habi­tuels – Up, Down, Up/Down, Random, Played et Chord – mais des patterns addi­tion­nels sont dispo­nibles via l’édi­teur logi­ciel, répar­tis en deux banques de 128, ce qui laisse de quoi faire. Bien sûr, la synchro­ni­sa­tion au tempo (interne ou externe) est dispo­nible, tout comme un mode latch. À noter égale­ment que les notes géné­rées sont trans­mises en MIDI, permet­tant d’ani­mer d’autres instru­ments.

Inter­face audio, MIDI et drivers

XSynth-ConnectionsSur le papier, l’in­té­gra­tion d’une inter­face audio 24 bits/96 kHz dans l’ESI Xsynth est sédui­sante, surtout dans une machine aussi compacte. En pratique, il faut toute­fois nuan­cer. La conver­sion est propre et silen­cieuse, et le niveau audio très correct, mais toutes les connexions passent par des mini-jacks TRS 3,5 mm, c’est pratique en dépla­ce­ment, mais ça peut sembler fragile dans un studio fixe. S’ajoute l’ab­sence totale de préam­plis micro et d’ali­men­ta­tion phan­tom, ce qui rend impos­sible l’en­re­gis­tre­ment direct de voix ou d’ins­tru­ments acous­tiques.

L’in­ter­face audio sert donc surtout à captu­rer rapi­de­ment le son du synthé ou à inté­grer une source externe ne néces­si­tant pas de préam­pli­fi­ca­tion, mais elle ne remplace pas une inter­face dédiée.

Du côté MIDI, le Xsynth s’en sort beau­coup mieux. La connexion USB-MIDI plug-and-play fonc­tionne parfai­te­ment avec les DAW modernes (drivers ASIO/EWDM pour Windows inclus), et l’ap­pa­reil offre aussi des entrées et sorties MIDI via mini-jack TRS. Atten­tion toute­fois : aucun adap­ta­teur DIN n’est fourni, il faudra donc prévoir vos propres câbles pour connec­ter le synthé à des modules ou séquen­ceurs clas­siques.

Éditeur macOS/Windows : gestion complète des para­mètres et des presets

Xsynth Editor-OSCL’ESI Xsynth est livré avec un éditeur/contrô­leur logi­ciel qui se révèle bien utile pour exploi­ter plei­ne­ment l’ins­tru­ment et accé­der à l’en­semble de ses para­mètres, surtout lorsqu’on travaille sur ordi­na­teur. L’in­ter­face graphique est claire et rela­ti­ve­ment intui­tive : chaque section du synthé (OSC, MOD, AUX, MACRO, GLOBAL, EXPERT) est acces­sible via des onglets distincts. Certaines déno­mi­na­tions peuvent toute­fois surprendre : l’on­glet OSC, par exemple, regroupe non seule­ment les réglages des oscil­la­teurs, mais aussi ceux du filtre, des enve­loppes et des LFO. Pour gérer les presets plus faci­le­ment, il est possible d’uti­li­ser des filtres par caté­go­rie (basse, lead, pad…) et de créer les siennes.

Le programme n’est cepen­dant pas exempt de limites. L’er­go­no­mie reste assez basique, avec un rendu graphique fonc­tion­nel mais sans fiori­tures : pas de visua­li­sa­tion dyna­mique des modu­la­tions, ni de wave­form en temps réel pour les oscil­la­teurs. Les utili­sa­teurs habi­tués à des éditeurs plus modernes et plus sophis­tiqués peuvent donc rester sur leur faim. La compa­ti­bi­lité est correcte, avec des versions pour Windows et macOS, mais il n’existe pas de décli­nai­son Linux ni de plugin VST/AU pour pilo­ter direc­te­ment le synthé depuis une DAW. Malgré ces réserves, le logi­ciel fait le job en permet­tant de confi­gu­rer rapi­de­ment le synthé, de gérer les presets et de faci­li­ter les réglages fins.

Notre avis : 7/10

Le ESI XSynth s’im­pose comme un instru­ment hybride parti­cu­liè­re­ment origi­nal et ambi­tieux pour sa taille. En combi­nant synthé­ti­seur numé­rique, inter­face audio USB-C, inter­face MIDI, et mini-clavier sensible à la vélo­cité et à l’af­ter­touch poly­pho­nique, il condense en un seul boîtier ce que plusieurs péri­phé­riques sépa­rés feraient habi­tuel­le­ment. Cette poly­va­lence en fait un outil idéal pour les musi­ciens nomades, les produc­teurs cher­chant à limi­ter le maté­riel, ou même les perfor­meurs en live qui souhaitent un instru­ment compact et complet.

Côté son, le moteur de synthèse du Xsynth est bien conçu et plutôt complet, avec une person­na­lité réso­lu­ment numé­rique. Cela ne convien­dra pas forcé­ment à tous, mais ce n’est pas un défaut en soi. Person­nel­le­ment, je trouve juste le filtre un peu harsh.

L’in­ter­face audio inté­grée est l’un des points forts du XSynth. Elle trans­forme l’ins­tru­ment en un hub portable, se connec­tant direc­te­ment à un péri­phé­rique infor­ma­tique via USB-C, avec une latence assez faible et une conver­sion 24 bits / 96 kHz. L’ab­sence de préam­pli micro empêche toute­fois l’en­re­gis­tre­ment direct de la voix ou d’ins­tru­ments acous­tiques, néces­si­tant alors une inter­face externe. Pour tous les autres usages, couplé aux logi­ciels inclus (Bitwig 8-Track, Cuba­sis LE pour iPad, Wave­lab LE), le XSynth est immé­dia­te­ment prêt pour la produc­tion, l’en­re­gis­tre­ment et la compo­si­tion nomade.

Au prix proposé et compte tenu de la compa­cité voulue, le XSynth n’est pas exempt de compro­mis. Le mini-clavier, bien que réac­tif et doté de l’af­ter­touch poly­pho­nique, n’offre pas l’ex­pres­si­vité d’un clavier clas­sique. L’écran OLED mono­chrome peut deve­nir frus­trant pour une édition fine et sa visi­bi­lité est mauvaise en plein jour, ce qui est ballot au regard de la philo­so­phie nomade de l’ins­tru­ment. La connec­tique en mini-jack, pratique pour réduire l’en­com­bre­ment, reste moins robuste que des connec­teurs tradi­tion­nels.

Cepen­dant, ces limites sont large­ment compen­sées par la poly­va­lence, la porta­bi­lité et la richesse fonc­tion­nelle de l’ins­tru­ment. Son rapport fonc­tion­na­li­tés / compa­cité / prix est très convain­cant.

En résumé, pour ceux qui recherchent un instru­ment capable de couvrir plusieurs besoins simul­ta­né­ment, tout en restant léger et facile à trans­por­ter, il repré­sente un choix sympa­thique. Même si person­nel­le­ment, je trouve que le Xsynth tire surtout son épingle du jeu auprès des musi­ciens nomades orien­tés élec­tro­nique, qui n’ont pas besoin d’en­re­gis­trer d’ins­tru­ments acous­tiques ou de voix.

  • Format ultra-portable et design élégant
  • Clavier à poly-aftertouch expressif
  • Moteur sonore intégré complet et efficace
  • Connectivité (USB-C, MIDI DIN, audio direct)
  • Rapport qualité/prix agressif

  • Touches fines qui ne plairont pas à tous et qui demande un temps d'adaptation
  • Interface minimaliste
  • Pas de préampli micro
  • Visibilité de l'écran en plein jour
  • Durabilité des touches à confirmer dans le temps
  • Ergonomie quand il s'agit de programmer entièrement un son sans passer par l'éditeur logiciel
  • Pas de version plugin de l'éditeur, ni de compatibilité Linux
Pays de fabrication : Chine
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  • Beatless 14304 posts au compteur
    Beatless
    Drogué·e à l’AFéine
    Posté le 15/10/2025 à 18:05:30
    Alain, merci pour ce test !

    Ce clavier (les touches bien plates, le support en alu, le profil...) me fait penser au CME Xkey 25.

    Y a-t-il eu un accord entre les deux boîtes? 🤔

    Ça sonne !
  • Beatless 14304 posts au compteur
    Beatless
    Drogué·e à l’AFéine
    Posté le 15/10/2025 à 18:11:37
    x
    Hors sujet :
    Pour brancher mon CME xKey sur un expandeur avec DIN, j'utilise le petit boîtier Mode Machines Cerebel USB V2. C'est très pratique.

    Je pense que ça doit fonctionner aussi pour ce clavier ESI.
  • Coramel 7291 posts au compteur
    Coramel
    Administrateur·trice du site
    Posté le 15/10/2025 à 18:14:04
    Merci. Oui, il y a bien un accord entre les deux boites.

    Edit : merci pour l’astuce.

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