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Akai APC Mini - Mini-Miss

4/10

Akai a cherché dernièrement à renouveler sa gamme APC, en sortant simultanément l’APC MK2 (moins de 370 euros), testée dans ces pages, l’APC KEY 25 (moins de 130 euros) passée sous notre « microscope », et la présente APC Mini (autour de 100 euros), déclinaison miniature de la première et qui fait l’objet de l’article que vous êtes en train de lire.

Akai Professional APC Mini
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Mini-look

Tout comme sa grande sœur, la petite surface de contrôle est livrée unique­ment avec son câble USB, un livret de garan­tie, une petite carte expliquant les démarches à effec­tuer pour télé­char­ger les logi­ciels livrés avec et un petit manuel en cinq langues — là non plus, pas de « gros » manuel en PDF à télé­char­ger, le descrip­tif de l’en­semble des fonc­tions tient sur 3 pages.

Akai APC Mini

La fabri­ca­tion globale semble correcte, les pads, boutons et faders étant plutôt bien ancrés dans leurs supports. Les dimen­sions de la Mini sont de 23,5 cm de largeur, 20 cm de profon­deur et 2,2 cm de hauteur, potards compris. En cela, elle est assez proche du Launch­pad origi­nel de Nova­tion (et plus grande que le Launch­pad Mini), dont elle reprend d’ailleurs la matrice de 8×8 pads. À la diffé­rence que sur l’APC Mini, ceux-ci se présentent sous la forme de petits rectangles de 0,7×2 cm.

Nous avons ensuite deux séries de huit boutons chacune, l’une située à la droite et l’autre au-dessous de la matrice, ainsi qu’une série de huit faders de pistes et d’un fader dédié au  « master ». Ceux-ci ont une course réduite — 5 cm – et sont de qualité correcte pour ce type d’ap­pa­reils, sans plus. Enfin une touche « shift » permet­tant l’ac­ti­va­tion de fonc­tions alter­na­tives vient complé­ter tout cet ensemble.

Au niveau connec­tique, nous n’avons qu’une prise stan­dard USB 2.0. 

Mini-pads

Ça fait du bien, une matrice de 8×8 pads, dans la famille APC qui se contente d’ha­bi­tude d’une matrice 8×5 un peu plus contrai­gnante à mon goût ! On aurait aimé un petit biseau­tage des boutons du milieu comme sur les Launch­pad de Nova­tion ou le Push, histoire de faci­li­ter le repé­rage visuel, mais ce n’est pas très grave.

Les boutons, bien que petits, sont parfai­te­ment utili­sables, leur largeur compen­sant leur petite surface globale. Le rétro-éclai­rage ne repro­duit pas, contrai­re­ment à la grande sœur, l’APC 40 MK2, ou au Push, l’éten­due de la gamme de couleurs des clips d’Able­ton. Nous n’avons droit ici qu’au code de couleurs tradi­tion­nel de la majo­rité des autres appa­reils desti­nés à contrô­ler Live : jaune pour la présence d’un clip, vert pour sa lecture et rouge pour son enre­gis­tre­ment. Cela dit, c’est globa­le­ment suffi­sant sur des petits sets qui ne néces­sitent pas d’aide supplé­men­taire au repé­rage. La navi­ga­tion au sein de ladite matrice se fait via les quatre boutons de gauche de la série située en dessous de la matrice, lorsque la touche « shift » est enfon­cée. À noter, et c’est très regret­table, que l’on ne peut se dépla­cer que de ligne en ligne et de colonne en colonne : aucune possi­bi­lité de passer direc­te­ment d’un groupe de 64 clips à un autre : l’APC Mini n’est déci­dé­ment pas faite pour contrô­ler des gros sets !

Akai APC Mini

On peut égale­ment regret­ter que, comme pour la MK2, aucune fonc­tion de jeu ou de step-sequen­cer n’ait été implé­men­tée nati­ve­ment pour lesdits clips, ni de mode « user » auto­ri­sant la bascule instan­ta­née entre les fonc­tions d’ori­gine et une program­ma­tion person­na­li­sée. On est très loin de la poly­va­lence d’un Launch­pad !

Il n’y a évidem­ment pas non plus de fonc­tion de dupli­ca­tion/suppres­sion de clips. Il existe des patchs sous Max for Live qui prennent en charge cette fonc­tion. Mais comme je le disais déjà dans le test de la MK2, primo tout le monde ne dispose pas de Max for Live, et secundo cette fonc­tion méri­te­rait de faire partie par défaut des possi­bi­li­tés offertes par tout contrô­leur moderne d’Able­ton Live. Toute­fois, son absence est un peu plus pardon­née sur une petite surface de contrôle comme la Mini que sur le « vais­seau amiral » qu’est censé être la MK2.

La série de huit boutons à droite de la matrice sert prin­ci­pa­le­ment à acti­ver la lecture de scènes entières. Toute­fois, via la touche « shift », cinq de ces boutons vont défi­nir le rôle des boutons de la série du bas, et un sixième sera affecté à l’ar­rêt de lecture de tous les clips. Deux boutons n’ont pas de fonc­tion alter­na­ti­ve…

Mini-fonc­tions

… et c’est bien dommage, car on aurait pu par exemple leur attri­buer des fonc­tions de trans­port ! Eh oui, vous avez bien lu, la Mini n’a pas de fonc­tion de lecture/enre­gis­tre­ment d’ar­ran­ge­ment inté­grées, ni même de bouton d’en­re­gis­tre­ment de session !

Et puisque nous parlons d’en­re­gis­tre­ment de session, il faut souli­gner que l’ap­pa­reil ne prend en charge aucune des fonc­tions spéci­fiques de Live 9, alors qu’il n’est pas compa­tible avec les versions anté­rieures du logi­ciel. Un comble ! Alors bien sûr, vous pouvez toujours affec­ter manuel­le­ment tous les boutons que vous souhai­tez à des fonc­tions MIDI de Live choi­sies par vous, mais, comme dit plus haut, en l’ab­sence d’un véri­table mode « User », vous perdez la possi­bi­lité ici aussi d’al­ter­ner instan­ta­né­ment entre votre program­ma­tion et les fonc­tions par défaut des contrô­leurs. Rageant.

Akai APC Mini

À propos de fonc­tions par défaut, celles des boutons du bas, sont, comme je le disais, défi­nies par les fonc­tions alter­na­tives des boutons de droite. Elles peuvent être de stop­per la lecture de clip de la piste concer­née, de mettre ladite piste en solo, de l’ar­mer, de la muter ou de la sélec­tion­ner. 

Quand la touche « shift » est enfon­cée, les quatre premiers boutons de cette série servent, comme précisé plus haut, à navi­guer au sein de la matrice, et les quatre derniers à défi­nir le rôle des faders de pistes, à savoir : contrô­ler le volume, le pano­ra­mique, l’en­voi d’ef­fets ou les para­mètres d’un plug-in. Le fader de la piste master ne sera pas affecté par ces choix, il restera dédié au contrôle de volume global du projet. Ce système en cascade — les boutons de droite dont les fonc­tions alter­na­tives servent à défi­nir le rôle des boutons du bas dont les fonc­tions alter­na­tives servent à défi­nir le rôle des faders – s’il peut appa­raître un peu complexe présenté comme ça, s’avère en fait très simple à appré­hen­der et à utili­ser. Un bon point. 

À noter que, si l’on peut sélec­tion­ner les pistes direc­te­ment à partir de la Mini, aucune touche ne permet la sélec­tion de plug-ins, néces­si­tant le passage par la case ordi-souris. Et nous n’avons – pas plus sur cet appa­reil que sur la MK2 – la possi­bi­lité d’ac­cé­der aux para­mé­trages MIDI de la bête, pour en élar­gir un peu l’uti­li­sa­tion. 

Le bundle logi­ciel est quant à lui quasi­ment le même que celui de la MK2, à l’ex­cep­tion du synthé Twist. On retrouve donc une version Lite de Live 9, les très bonnes banques de sons de Prime Loops et Tool­room et l’ex­cellent synthé Hybrid 3 d’AIR Music.

Conclu­sion

Avec l’APC Mini, on pouvait s’at­tendre à une réponse (tardi­ve…) d’Akai au Launch­pad de Nova­tion, les deux appa­reils parta­geant la même fonc­tion prin­ci­pale – contrô­ler Able­ton Live –, une matrice du même nombre de pads et des dimen­sions et un prix simi­lai­re…

Malheu­reu­se­ment, si la Mini propose en plus une banque de faders bien­ve­nue, elle est loin derrière la concur­rence en termes de poly­va­lence : pas de mode « User », pas de mode de jeu pour les pads, pas de step-sequen­cer notam­ment. Nous regret­te­rons égale­ment amère­ment l’ab­sence de boutons de trans­port – sans même parler des boutons d’en­re­gis­tre­ment de session ou de retour à l’au­to­ma­tion, inno­va­tions centrales de la version 9 de Live. Version à laquelle cet appa­reil est réservé (puisqu’in­com­pa­tible avec les versions anté­rieu­res…), mais sans tirer aucu­ne­ment parti de ce qui fait la spéci­fi­cité de Live 9 par rapport aux versions précé­dentes du logi­ciel. En effet, les fonc­tions propo­sées par la Mini sont du même ordre que celles de l’APC première du nom (sortie en 2009 et qui fonc­tion­nait sous Live 7…), voire infé­rieures si l’on consi­dère que cette dernière permet­tait de se dépla­cer d’un groupe de clips à l’autre, ce qui est impos­sible avec la Mini.

Du coup, le prin­ci­pal inté­rêt de cet appa­reil réside selon moi dans le fait de pouvoir ajou­ter, pour pas trop cher, une banque de faders à une confi­gu­ra­tion APC, Push ou Launch­pad déjà exis­tante. Pour les autres utili­sa­teurs, il reste à voir si la présence desdits faders, un système d’af­fec­ta­tion de fonc­tions pas désa­gréable à utili­ser et un bundle logi­ciel inté­res­sant suffi­ront à combler les nombreuses lacunes de l’en­semble. Pour moi, c’est non.

Notre avis : 4/10

  • Qualité de fabrication correcte
  • Présence de faders
  • Matrice 8x8 pads qui change agréablement des matrices 8x5 traditionnelles de la série APC
  • Ergonomie astucieuse en ce qui concerne l’affectation de fonctions
  • Bundle logiciel intéressant

  • Pas de navigation par groupes de clips
  • Pas de mode User
  • Pas de mode de jeu pour les pads
  • Pas de step-sequencer
  • Pas de boutons de transport
  • Aucune prise en charge des fonctions spécifiques de Live 9, alors que l’appareil n’est pas compatible avec les versions antérieures du logiciel  !
  • Aucun accès aux paramètres MIDI de l’appareil
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