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Test de la Pigtronix Echolution 2 Deluxe - Un delay pas cochon…

8/10

Dès sa présentation au Summer NAMM 2013, la pédale de delay Echolution 2 de Pigtronix m’a fait de l’œil. À sa sortie en janvier dernier, je rêvais déjà de mettre la main dessus afin de réaliser un test. Vous imaginez donc ma joie lorsque la rédaction d’Audiofanzine m’a donné son feu vert  !

Mais il a encore fallu attendre six mois pour que la belle pointe le bout de son nez sur le pas de ma porte… la veille de mon départ en congés… Je n’avais qu’une malheu­reuse paire d’heures pour faire mumuse, juste de quoi me frus­trer avant le décol­lage. Heureu­se­ment, une fois arrivé à Koh Samui — petit bout de para­dis sur terre du sud de la Thaï­lande — ma frus­tra­tion s’est bien vite évanouie !

Bref, me voilà de retour un mois plus tard et pour la rentrée, j’ai enfin eu droit à une semaine de tête-à-tête avec l’Echo­lu­tion 2 Deluxe. Avouez qu’il y a pire ! C’est donc plus bronzé que jamais et avec un grand sourire aux lèvres que je m’en vais vous narrer le dénoue­ment de cette histoire rocam­bo­lesque, et ce, sans aucun délai, mais toujours avec des jeux de mots rances…

Tour de… 

L’Echo­lu­tion 2 de Pigtro­nix est une pédale de delay stéréo utili­sant un circuit hybride mariant analo­gique en classe A et trai­te­ment DSP, avec quelques options pas piquées des vers. Le modèle testé est la version « Deluxe », ce qui ne fait aucune diffé­rence d’un point de vue sonore. En revanche, ce modèle offre un accès à la plupart des para­mètres direc­te­ment depuis la pédale via des boutons supplé­men­taires, avec en sus des indi­ca­teurs lumi­neux fort bien­ve­nus, alors qu’avec la version « de base », il faudra obli­ga­toi­re­ment passer par le logi­ciel d’édi­tion dont je vous repar­le­rai plus tard.

Pigtronix Echolution 2 Deluxe

Livrée avec un câble d’ali­men­ta­tion, un câble USB afin de commu­niquer avec l’édi­teur logi­ciel et un manuel papier (en anglais), l’Echo­lu­tion 2 affiche des dimen­sions clas­siques pour une pédale offrant deux switchs (145 × 120 × 38 mm). Niveau construc­tion, l’en­semble inspire immé­dia­te­ment confiance : le châs­sis et les switchs semblent des plus robustes, les potards et autres boutons ne souffrent d’au­cun jeu, et en ce qui concerne les connec­teurs, on ne saurait faire plus sérieux tant ils sont renfor­cés. 

En parlant de connec­tique, la bestiole est parti­cu­liè­re­ment four­nie à ce niveau-là avec sur les côtés droit et gauche les deux entrées et les deux sorties sur jack 6.35 mm, le connec­teur USB sur la tranche avant, et enfin, sur la tranche arrière, le connec­teur pour l’ali­men­ta­tion 18 Volts, les prises MIDI In/Out, et les entrées pour une pédale d’ex­pres­sion et une pédale Remote option­nelles. Notez que l’Echo­lu­tion 2 accepte aussi bien les niveaux instru­ments que les niveaux ligne, ce qui permet de non seule­ment l’uti­li­ser avec une guitare, mais égale­ment de l’in­té­grer en tant que trai­te­ment externe à votre DAW en la reliant à votre carte son, voire de l’ac­cou­pler à une table de mixage en situa­tion « Live ». Merci Pigtro­nix !

Enfin, sachez que la séri­gra­phie de l’en­gin est on ne peut plus claire et que les retours visuels de cette version Deluxe sont ample­ment suffi­sants pour savoir à tout moment où l’on en est.

Ce tour d’ho­ri­zon exté­rieur étant bouclé, voyons ce que la bête a dans le ventre…

Tout est bon dans le…

Pigtronix Echolution 2 Deluxe

Comme tout bon delay qui se respecte, l’Echo­lu­tion 2 Deluxe propose tout d’abord un réglage du temps de delay, de 10 ms à 12 secondes. Ce réglage s’ef­fec­tue soit manuel­le­ment via le potard « Time », soit grâce au switch de Tap Tempo, soit via MIDI. La pédale de Pigtro­nix utilise une ligne de retard stéréo pilo­tée par une horloge variable 24-bit, jargon fort complexe pour simple­ment dire que malgré le cœur numé­rique, les échos géné­rés sonnent diable­ment vivants. Pour agré­men­ter le tout, l’Echo­lu­tion 2 offre la possi­bi­lité d’uti­li­ser des subdi­vi­sions de ce délai prin­ci­pal pour créer des patterns multi­tap poly­ryth­miques. Les subdi­vi­sions dispo­nibles sont : 1, 3/4, 2/3, 1/2, et l’étrange « PHI » corres­pon­dant envi­ron à un coef­fi­cient de 0.382 et soi-disant basé sur le nombre d’or… Je ne me suis pas amusé à véri­fier la chose, le simple fait de l’es­sayer a suffi à me convaincre. Ces possi­bi­li­tés de multi­tap couplées à l’op­tion Ping-Pong font vrai­ment des merveilles à elles seules. Et l’en­gin ne s’ar­rête pas en si bon chemin. Le mode « Halo » permet à l’écho de passer à l’oc­tave supé­rieure à chaque répé­ti­tion. Cette fonc­tion pour le moins inha­bi­tuelle offre des pers­pec­tives de Sound Design très inté­res­santes.

Le poten­tio­mètre « Repeats » gère le niveau de réinjec­tion du signal dans la ligne de retard (Feed­back). En le pous­sant à fond, le delay partira en auto-oscil­la­tion du plus bel effet. Contrai­re­ment à ce que l’on pour­rait croire, le potard « Mix » ne règle pas la balance entre le signal source et le signal retardé, il s’oc­cupe unique­ment du volume de l’écho. La section LFO propose pas moins de 8 formes d’ondes afin de modu­ler les posi­tions de la tête d’écri­ture et de la tête de lecture de la ligne de retard. Les poten­tio­mètres « Speed » et « Depth » ajustent respec­ti­ve­ment la vitesse et la profon­deur de la modu­la­tion qui peut s’ef­fec­tuer libre­ment ou en synchro avec le delay.

Passons main­te­nant à la section des filtres qui vaut son pesant de caca­huètes ! En effet, Pigtro­nix a pourvu la belle de filtres analo­giques et d’étages de satu­ra­tion non linéaire pour tritu­rer le signal retardé : « Low Pass » afin de filtrer les aigus, « Tape » repro­dui­sant le son vintage des delays à bandes, « Comb » pour un filtrage en peigne, et « Sweep » pour un balayage fréquen­tiel. Il est possible de combi­ner le filtre « Sweep » avec n’im­porte quel autre filtre et l’op­tion « Crush » ajoute un bit crusher en fin de chaîne pour rava­ger le son. À noter que les filtres « Comb » et « Sweep » sont modu­lés par le LFO. L’en­semble offre des résul­tats plus que convain­cants. Et la cerise sur le gâteau, c’est qu’il est possible de désac­ti­ver le delay pour n’uti­li­ser que cette section de filtre et obte­nir des effets bien chelous !

En ce qui concerne le compor­te­ment de la pédale à propre­ment parler, l’Echo­lu­tion 2 propose pas mal d’op­tions. Tout d’abord « Trails » qui permet à l’écho de ne pas couper net lors de la désac­ti­va­tion de l’ef­fet, ce qui rendra les tran­si­tions plus douces. L’op­tion « Listen » enre­gistre tout de même le signal retardé (mais ne le diffuse pas) lorsque l’ef­fet n’est pas engagé. « Dry Kill » coupe le signal source pour ne repro­duire que le signal traité par la pédale. « Reverse », comme son nom l’in­dique, joue l’écho à l’en­vers. Et enfin, « Duck » sous-mixe le signal retardé lorsque l’on joue et remonte ce dernier lorsque l’on ne joue plus, ce qui permet d’avoir une meilleure distinc­tion entre la ligne de guitare origi­nale et son écho. Bref, il y a large­ment de quoi faire face à n’im­porte quelle situa­tion.

Pigtronix Echolution 2 Deluxe

L’avan­tage du numé­rique, c’est la faculté d’en­re­gis­trer et de rappe­ler simple­ment des réglages. L’Echo­lu­tion 2 dispose de 60 empla­ce­ments mémoire. Les présets d’usine sont extrê­me­ment bien conçus et donnent un bien bel aperçu des possi­bi­li­tés sonores de la bête. Il est bien entendu possible d’en­re­gis­trer vos propres présets. Pour passer d’un préset à un autre, il y a plusieurs possi­bi­li­tés : soit via le potard idoine, soit via un appui long sur le switch de Tap Tempo, soit via la pédale de télé­com­mande option­nelle (Remote), soit via un péda­lier MIDI externe. Rien à signa­ler de plus de ce côté-ci, c’est fonc­tion­nel, point barre.

Bien, tout ceci est déjà pas mal, mais Pigtro­nix en a mis encore un peu plus sous le capot ! En effet, l’Echo­lu­tion 2 dispose de quelques gâte­ries supplé­men­taires. Tout d’abord un suiveur d’en­ve­loppe assi­gnable à n’im­porte quel para­mètre afin de rendre la réponse à votre jeu encore plus vivante. Les réglages de la sensi­bi­lité et du relâ­che­ment de ce dernier se font grâce au logi­ciel d’édi­tion. D’autre part, il est possible de pilo­ter n’im­porte quel réglage des potards via une pédale d’ex­pres­sion option­nelle. L’autre pédale option­nelle, la Remote, permet de se bala­der entre les présets et offre en plus deux autres fonc­tions bien planantes, un « Freeze » qui boucle le contenu de la ligne de retard, ainsi qu’une fonc­tion « Jump » qui active momen­ta­né­ment l’équi­valent du mode « Halo » et envoie donc bala­der l’écho à l’oc­tave supé­rieure. Bien entendu, l’en­semble peut égale­ment se pilo­ter via un péda­lier MIDI externe. Et je dois avouer que la gestion de toutes ces fonc­tions en temps réel au moyen de mon bon vieux péda­lier MIDI MFC10 et de sa pédale d’ex­pres­sion fut une expé­rience orgas­mique ! C’est ainsi que l’en­gin dévoile tout son poten­tiel sonore, du clas­sique delay à bande aux échos les plus fous à grand coup de modu­la­tion, un vrai régal ! 

Carac­tère de…

Pigtronix Echolution 2 Deluxe

Comme je vous l’ai déjà dit, Pigtro­nix four­nit un éditeur logi­ciel afin de faci­li­ter le para­mé­trage de l’Echo­lu­tion 2, de gérer les présets et d’ef­fec­tuer les mises à jour du firm­ware de la pédale. Dispo­nible pour Mac et PC, ce dernier reprend le design de la pédale avec en sus la liste des présets sur le côté gauche de l’in­ter­face, des boutons pour les fonc­tions « Freeze » et « Jump », l’af­fi­chage du temps de retard en BPM ainsi qu’en milli­se­condes, et pour finir, les « Advan­ced Options » qui permettent de gérer l’as­si­gna­tion de la pédale d’ex­pres­sion, du suiveur d’en­ve­loppe, leurs sensi­bi­li­tés et temps de relâ­che­ment respec­tifs, mais égale­ment ceux du mode « Duck ». Il est possible de sauve­gar­der et/ou char­ger tout ou partie des présets, de les renom­mer, de tritu­rer leurs réglages et de se bala­der de l’un à l’autre d’un simple clic de souris, la commu­ni­ca­tion USB trans­fé­rant tout chan­ge­ment sans latence nota­ble… Lorsque tout marche bien… En effet, si l’idée de cet éditeur est tout à fait louable, la réali­sa­tion, quant à elle, laisse malheu­reu­se­ment à dési­rer. Lors de mes diffé­rents tests, j’ai eu à maintes reprises droit à des décro­chages intem­pes­tifs de la commu­ni­ca­tion entre le soft et la pédale. La seule solu­tion dans ces cas-là fut de quit­ter le logi­ciel, éteindre la pédale, et tout reprendre du début puisque, bien entendu, mes dernières modi­fi­ca­tions n’avaient pas été enre­gis­trées. C’est vrai­ment dommage. Espé­rons que ces problèmes de décro­chages seront réglés lors d’une prochaine mise à jour. 

À ce propos, la dernière mise à jour en date a apporté pas mal de nouveau­tés, dont une en parti­cu­lier que je n’ai pas encore citée : le « Blend Presets ». Comme son nom l’in­dique, il s’agit d’une fonc­tion permet­tant de choi­sir au sein de l’édi­teur logi­ciel deux présets afin de les mélan­ger, et l’on peut doser ce mélange grâce à la pédale d’ex­pres­sion. Le résul­tat est bluf­fant !

Un dernier mot concer­nant cet éditeur avant de passer aux exemples sonores, je trouve dommage que son fonc­tion­ne­ment ne soit docu­menté nulle part. Même s’il ne faut pas un BAC +12 pour comprendre le pourquoi du comment, j’avoue qu’une page ou deux dans le manuel m’au­rait écono­misé quelques minutes lors de ma première utili­sa­tion. 

De l’art ou du…

Tout ce blabla est bien beau, mais pour juger la bestiole, rien ne vaut un peu d’au­dio ! Pour infor­ma­tion, les extraits qui suivent ont été réali­sés en connec­tant l’Echo­lu­tion 2 Deluxe à ma carte son et en y injec­tant par ce biais des parties de guitare que j’avais réali­sées lors de mes précé­dents tests pour AF.

Commençons par un petit riff avec retard coef­fi­cient 1/2 par rapport au tempo, l’ému­la­tion « Tape » et le LFO en « Super Random ».

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Le résul­tat est sympa, mais l’écho prend un peu trop de place. Pour corri­ger cela, je passe en mode « Duck » et hop ! le tour est joué. Bon, ok, à la fin je me suis un peu amusé avec les fonc­tions « Freeze » et « Jump » qui sont forte­ment addic­tives.

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Pigtronix Echolution 2 Deluxe

Conti­nuons avec un arpège. J’ai d’abord utilisé un simple Delay avec un filtre Low-Pass, clas­sique et effi­cace avec tout de même quelques coups de « Jump ». Puis je me suis dit qu’en mode « Reverse » avec l’op­tion « Dry Kill » ça pour­rait être planant. Enfin, toujours avec l’écho à l’en­vers, j’ai coupé le « Dry Kill » et fait joujou en temps réel avec les niveaux « Mix », « Repeat », « Speed » et « Depth » tout en passant parfois en mode « Halo ». Belle palette sonore, n’est-ce pas ? Notez au passage que sur l’exemple 4, il y a une bonne grosse rota­tion de phase… Si vous bascu­lez l’écoute en mono, le son dispa­raît presque inté­gra­le­ment ! Mais rassu­rez-vous, cela n’est pas vrai­ment la faute de la pédale, c’est juste votre servi­teur qui a laissé activé par mégarde l’op­tion ping-pong avec des temps de retard extrê­me­ment court. Mea culpa pour cette belle boulette, mon cerveau devait encore être en Thaï­lande au moment des faits !

03 Arp Simply Jump
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  • 03 Arp Simply Jump 00:43
  • 04 Arp Rev 00:42
  • 05 Arp Auto 02:11

L’exemple suivant utilise une ligne tout à fait banale en soit, mais qui prend tout son sens avec un delay de type ping-pong. Le premier extrait ne présente que l’ef­fet ping-pong avec des coef­fi­cients de 2/3 et 1/2. Le deuxième présente en plus le filtre « Sweep » avec un LFO en « Super SAW » synchro­nisé au retard. Le troi­sième rajoute le filtre « Comb ». Et enfin, le dernier mélange l’ému­la­tion « Tape » avec le filtre « Sweep », une bonne dose de « Freeze » et une touche de « Jump ». 

06 Pink Pong 01
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  • 06 Pink Pong 01 00:34
  • 07 Pink Pong 02 00:34
  • 08 Pink Pong 03 00:32
  • 09 Pink Pong 04 00:41

Voici main­te­nant un extrait propo­sant un tour d’ho­ri­zon des présets d’usine les plus tordus…

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L’uti­li­sa­tion de l’Echo­lu­tion 2 en guise d’ef­fet externe pour mon séquen­ceur audio était telle­ment fun que je n’ai pas résisté à l’en­vie de l’uti­li­ser avec autre chose que des sons de guitare. Voici donc une boucle de batte­rie dont la caisse claire passe au travers de l’en­gin pendant que j’en triture les réglages.

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Pour finir, j’ai même poussé le bouchon en utili­sant ce beau joujou sur ma voix. Le résul­tat n’est pas déplai­sant, ne trou­vez-vous pas ?

12 Vox 01
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  • 12 Vox 01 00:22
  • 13 Vox 02 00:27

Copain comme…

Si l’on met de côté les bugs de l’édi­teur logi­ciel, cette Echo­lu­tion 2 Deluxe (439€ prix fabri­cant) est vrai­ment une belle machine à sons. Ses fonc­tion­na­li­tés hors du commun et ses quali­tés sonores indé­niables ouvrent le champ des possibles et invitent à l’ex­pé­ri­men­ta­tion. Pigtro­nix livre ici une pédale diable­ment inspi­rante ! Atten­tion cepen­dant, l’uti­li­sa­tion de pédales de contrôle externes est forte­ment conseillée afin d’en tirer le maxi­mum.

  • Pigtronix Echolution 2 Deluxe
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Notre avis : 8/10

  • Possibilités sonores immenses
  • Invite à l’expérimentation
  • Fonctions « Freeze » et « Jump »
  • Filtres analogiques et saturation non linéaire
  • Présets d’usine bien conçus
  • Fonction « Blends Presets »
  • Construction robuste
  • Connectique bien garnie
  • Accepte les niveaux ligne et instrument en stéréo
  • Câble USB et alimentation fournis
  • Éditeur logiciel…
  • … qui plante un peu trop souvent
  • Pas de manuel pour le soft
  • Nécessite des pédales de contrôle externes pour être exploitée pleinement

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