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Eagletone Hell Dude
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Test des Eagletone The Crusher, Hell Dude et Pipeline

Test écrit
28 réactions
Economique, mais pas cheap

Laissez-moi vous dire, ma brave dame, que tout fout le camp. Ces jours-ci, dès qu'on a le dos tourné, y'a une marque de pédale qui pousse et on se retrouve comme par magie avec des petits boitiers métalliques à tester pour AudioFanzine. Le nom de la nouvelle marque ? Eagletone. « Le son de l'aigle ».

C’est sympa­thique­ment trouvé, ça évoque les grands espaces améri­cains, la route 66, sillon­née par des Harley ou des camions grands comme des porte-avions… sauf que c’est français et que c’est fabriqué en Chine. Compliqué ? Pas telle­ment en fait. Il s’agit en quelque sorte d’une marque « distri­bu­teur », Wood­brass se char­geant de faire fabriquer ces pédales et de les commer­cia­li­ser exclu­si­ve­ment sur son site en ligne.

 

 

Eagletone
Mais penchons-nous plutôt sur notre trio de pédales. Tout d’abord, nous avons la « The Crusher » (l’écra­bouilleur dans la langue de Shakes­peare), qui malgré son nom terri­fiant, est une over­drive. Puis la « Hell Dude » (le mec de l’en­fer), pédale de distor­sion conçue pour envoyer le gros son, dans le style Metal et asso­ciés. Enfin, la Pipe­line, pédale de délai 100% analo­gique, complète le lot.

 

 

Les trois pédales ont en commun une construc­tion robuste. Entiè­re­ment métal­liques, aux flancs noirs embou­tis et à la face supé­rieure en alu, elles ne sont pas sans rappe­ler certains de ces foots­witchs que l’on n’hé­site pas à écra­ser sauva­ge­ment sans crainte de les malme­ner. Il semble vrai­ment diffi­cile de les abîmer.

 

Au niveau des entrées / sorties et des contrôles, on retrouve la tradi­tion­nelle entrée à droite, la sortie à gauche. Les potards semblent de qualité, oppo­sant une saine résis­tance quand on les tourne. On retrouve égale­ment sur tous les modèles un foots­witch métal­lique, une Led de mise en service, et un à plusieurs mini-switches pour jongler entre les possi­bi­li­tés qu’offre chaque pédale.

 

Comme sur la plupart des pédales, on retrouve bien sûr une prise d’ali­men­ta­tion externe (toute alimen­ta­tion « stan­dard » de pédale à centre néga­tif fait l’af­faire), et une trappe pour la pile. Cette trappe, c’est la seule chose que j’au­rai à repro­cher à ces pédales sur le plan de la construc­tion, est fermée par une vis-rondelle qu’il faut dévis­ser à la main, aucune encoche n’étant prévue pour s’ai­der d’un tour­ne­vis. Sauf que, quand celle-ci est vissée avec enthou­siasme, on a vrai­ment énor­mé­ment de mal à avoir une prise pour la tour­ner et chan­ger la pile, surtout quand on est un adepte de la gros-doig­ti­tude, comme votre servi­teur. Bref, préfé­rez les alimen­ta­tions secteur, de toute façon c’est plus écolo­gique, et du coup ça vous fera moins mal aux doigts.

 

Que dire de plus ? Ha oui, que ces pédales sont livrées dans un spar­tiate embal­lage en carton sans fiori­tures, après tout on est pas là pour rigo­ler, et sans manuel d’uti­li­sa­tion, ça c’est moins sympa pour les mecs qui n’y connaissent rien… remarquez, ils n’ont qu’à utili­ser leurs oreilles pour comprendre comment ça marche, ce qui n’est pas forcé­ment plus mal… C’est bien aussi de se servir de la force son instinct pour régler une pédale, non ?

 

Bon allez, c’est pas que je m’im­pa­tiente, mais en bon gros chevelu que je suis, j’ai des envies de me friter avec ce gars de l’en­fer, ce « Hell Dude »…

 

Hell Dude, where is my car ?

 

 

Eagletone
C’est une pédale rela­ti­ve­ment impo­sante compa­rée aux deux autres, de taille à peu près compa­rable à ces foots­witches à trois boutons que l’on retrouve habi­tuel­le­ment dans le commerce. La séri­gra­phie très claire prévient qu’on a affaire à un robuste gaillard, et indique les fonc­tions du tableau de bord qui en impose. Il faut dire qu’il y a du monde contrô­ler l’en­gin, jugez plutôt: pas moins de 6 potards accom­pa­gnés par 4 mini-switches à 2 ou 3 posi­tions, rien que ça.  Dans le détail nous avons donc, en dehors des tradi­tion­nels poten­tio­mètres de level et distor­sion, une section d’éga­li­sa­tion à médium semi-para­mé­trique, un switch de mise en service d’un « ampli­fi­ca­tion simu­la­tor », un switch 3 posi­tions permet­tant de choi­sir entre un carac­tère « clas­sic », « normal » et « modern »; un autre switch 2 posi­tion « high cut », et enfin un switch 3 posi­tions de voicing « normal », « bright », « warm ». Ce qui fait, sortons nos calcu­lettes, 36 combi­nai­sons possibles avec les switchs, et sans avoir encore touché les potards.

 

 

Il est temps de se bran­cher et de voir comment la pédale tient ses promes­ses…

 

Pour le test, j’ai utilisé comme guitare de réfé­rence ma fidèle Taka­mine GX100 de 1985, solid-body de forme Explo­rer tout en acajou, équi­pée d’une paire d’EMG 85 et accordé en Si grave (c’est pas fait pour jouer de la musette, on est d’ac­cord…). La Hell Dude était insé­rée entre celle-ci et un Jet City JCA20H, réglé pour rester le plus clean possible avec égali­sa­tion au neutre. La prise de son est effec­tuée sur le Torpedo de Two Notes, avec un baffle Marshall 4×12 en V30, repris par un Beyer­dy­na­mic M160. Pour mesu­rer l’im­pact des diffé­rents réglages, j’ai joué le même riff (connu).

 

 

Eagletone
On le constate aisé­ment à l’écoute des samples, la Hell Dude permet faci­le­ment d’ob­te­nir une multi­tude de grains, tous bien orien­tés gros son qui tâche. Très bon point, la pédale est dyna­mique, tran­chante, ne gomme pas les attaques ni ne les fait ressor­tir de manière trop agres­sive. Pas non plus  d’ « abeilles » trop enva­his­santes, on a donc une bonne base pour travailler le son, sans souffle exces­sif.

 

 

Les switches de grain (clas­sic, normal, modern ) et de voicing (normal, bright, warm) servent à déter­mi­ner un grain de base, sur lequel on peut agir très effi­ca­ce­ment avec le médium para­mé­trique, notam­ment. Pour ma part, j’ai trouvé que de boos­ter légè­re­ment la plage des médiums, pour jouer sur la fréquence centrale de celles-ci avec le semi-para­mé­trique, donnait le meilleur rendu sur cette pédale. Le high-cut permet d’en­le­ver le trop-plein d’ai­gus, le cas échéant.

 

Ce qui est plus surpre­nant, et là où j’émet­trai quelques réserves, c’est à propos de ce switch « amp simu­la­tor ». Vu qu’il a tendance à rajou­ter de la brillance quand il est bran­ché, je me suis sincè­re­ment demandé si la séri­gra­phie était  inver­sée, ou si c’était une erreur à la concep­tion. Person­nel­le­ment, même si je suis très scep­tique quant à une utilité réelle pour jouer en direct, en revanche je l’ai trouvé très convain­cant pour encore chan­ger tota­le­ment le grain de la pédale, rajou­tant encore autant de possi­bi­li­tés sous le pied.

 

Pour en termi­ner sur le chapitre des « peut mieux faire », j’avoue que le réglage de la fréquence centrale du médium para­mé­trique aurait gagnée à être plus progres­sive. Là, on sent une grosse effi­ca­cité sur le premier tiers de la course du poten­tio­mètre, un « creux » au milieu, puis de nouveau un dernier tiers de course de poten­tio­mètre effi­cace. Dommage, mais pas du tout rédhi­bi­toire.

 

En fait, je me suis retrouvé au cours du test à essayer beau­coup de combi­nai­sons, parfois très extra­va­gantes, pour retrou­ver des sons heavy, thrash, death, et même « true black metal » (le truc: pous­ser les deux boutons de médiums à fond…). Tous les styles de Metal passent sans problème, on prend rapi­de­ment contrôle de la pédale pour en faire un peu ce qu’on en a envie. Pour moi, cette pédale est la parfaite illus­tra­tion que pas cher ne rime pas forcé­ment avec un son cheap. Une pédale à essayer, très sincè­re­ment.

 

07 action du semi para­me­trique, mids
00:0000:08
  • 07 action du semi para­me­trique, mids00:08
  • 01 son clean00:06
  • 06 action du medium semi para­me­triqu00:15
  • 04 mode normal + normal, high cut on00:39
  • 03 mode normal + high cut off, norma00:19
  • 05 normal + amp sim on00:19
  • 02 modes clas­sic, normal, modern + w00:54

 

  • les sons
  • la diver­sité des sons métal propo­sés
  • le rapport qualité/prix
  • le switch « amp simu­la­tor » méri­te­rait une autre appel­la­tion
  • la course de réglage des fréquences médiums pas assez régu­lière

 

 

Pour la suite du test, on va redes­cendre un peu dans les tours, et se pencher sur le cas de l’over­drive/distor­sion, la « The Crusher ».

 

A little crush

 

 

Eagletone
Cette pédale desti­née aux over­drives/distor­sions légères est beau­coup plus simple que le Hell Dude que nous avons vu précé­dem­ment. Ce coup-ci, 3 potards, un minis­witch, et la messe est dite. Alors, bran­chons sans plus attendre (j’ai troqué la Taka­mine pour la Kraken Real Axxe du test des Solid­GoldFX pour compa­rai­son entre les tests) et voyons voir…

 

 

On retrouve donc des contrôles de gain, tone et level en poten­tio­mètres, et 3 posi­tions inti­tu­lés « TS » (pour Tube Screa­mer), Bright et Warm.

 

Le grain est en géné­ral assez épais, et on obtient un over­drive que je quali­fie­rai allant de « présent » à un « début de distor­sion » . Bizar­re­ment, des 3 modes dispo­nibles, le bright est celui qui me semble le plus « Tube Screa­me­resque », notam­ment parce que c’est le seul qui coupe un peu le bas du spectre, comme le fait la Tube Screa­mer origi­nale.

 

Moins radi­cale dans ses chan­ge­ments de grains que la Hell Dude, la The Crusher a cepen­dant conservé le petit défaut de progres­si­vité du potard de tona­lité, qui n’agit pas « effi­ca­ce­ment » tout le long de sa course.

 

En guise de conclu­sion, je dirais que cette pédale, aux sono­ri­tés que je quali­fie­rai de « clas­siques », a surtout pour elle un rapport qualité/prix qui va plutôt dans son sens quand on la compare à des réfé­rences plus connues.

 

02 drive 50%, modes TS, bright, warm
00:0000:44
  • 02 drive 50%, modes TS, bright, warm00:44
  • 06 utili­sa­tion en boost sur un jca 200:51
  • 04 Drive 10%, modes TS, bright, warm00:40
  • 01 clean00:12
  • 05 Action du tone sur les modes TS, 00:56
  • 03 drive 100%, modes TS, bright, war00:44

 

  • le rapport qualité/prix
  • des sono­ri­tés plutôt clas­siques
  • course de réglage du poten­tio­mètre « tone » pas assez régu­lière
  • des sono­ri­tés plutôt clas­siques

 

 

Pour finir, goutons à un délai analo­gique, le « Pipe­line ».

 

Du délai en tube

 

 

Eagletone
Là encore, on se retrouve avec une pédale métal­lique bien massive, avec le mini­mum vital de contrôles (rappe­lons qu’il n’y a pas de manuel, ce qui plaide en faveur d’une concep­tion simple d’em­ploi). 3 poten­tio­mètres pilotent le gros tube à pétrole: Time pour le temps de retard, Blend pour le mix entre le son direct et le son retardé, repeat pour le nombre de retard. Un mini-switch supplé­men­taire permet de sélec­tion­ner le temps de retard maxi­mal dispo­nible (600 et 1100ms). Simple, sans fiori­tures, effi­cace.

 

 

Quand on se branche dans le Pipe­line, on réalise très vite que nous sommes en présence d’un engin qui va ravir les amateurs de shoe­ga­zing, de vintage et de tritu­rages « lo-fi ». En effet, le son des répé­ti­tions se dégrade très vite, allant même, si l’on augmente le nombre de répé­ti­tions, à s’em­pi­ler jusqu’à distordre les circuits de la pédale (cf exemple sonore)

 

Bien sûr, on peut jouer avec les appli­ca­tions clas­siques du délai, faire un slap­back ou un délai clas­sique, et tant qu’on ne recherche pas la fidé­lité des delay digi­taux, on sera certai­ne­ment très satis­fait.

 

Au final, j’ai trouvé la Pipe­line très atta­chante, possé­dant une forte person­na­lité, et comme ses comparses, dotée d’un rapport qualité/prix qui la rend très inté­res­sante.

 

01 slap­back
00:0000:24
  • 01 slap­back00:24
  • 02 1100ms + repeat infini00:28
  • 03 solo metal + delai (300 ms circa)00:19

 

  • forte person­na­lité
  • simpli­cité et effi­ca­cité
  • qualité/prix
  • rien, surtout pour le prix

 

Le son de l’aigle

 

En guise de conclu­sion, je dois avouer que j’ai été agréa­ble­ment surpris par les produits Eagle­tone. Si la « The Crusher » reste très clas­sique, les quali­tés de la Hell Dude, qui fait parfai­te­ment son job en évitant les écueils que l’on asso­cie d’ha­bi­tude aux pédales « Metal » et celles de la Pipe­line, qui ravira les amateurs de vintage et de Low-Fi, le tout asso­cié à une construc­tion robuste et un prix resserré, font d’Ea­gle­tone une marque qui vaudra le coup d’oreille à qui est à la recherche de sono­ri­tés de quali­tés et à la bourse plate.


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