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PFX Circuits Muze Distortion
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Test de la pédale PFX Circuits Muze

Distorsion Guitare de la marque PFX Circuits

Prix public : 189 € TTC
Test écrit
3 réactions
On va s’aMuzer !
8/10
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La marque française PFX Circuits est une des dernières à avoir débarqué sur le marché de la pédale d’effet. Sa création par Philippe Gaulier remonte à l’été 2021. La marque est basée à Agde et Philippe conçoit ses circuits à bord d’un petit voilier à Sète. Bien qu’assez jeune, la marque compte déjà trois pédales à son catalogue, trois pédales de fuzz, toutes très originales. Et c’est bien la plus singulière des trois que le magasin La Pédale m’a gentiment prêtée pour ce banc d’essai : la Muze.

Test de la pédale PFX Circuits Muze : On va s’aMuzer !

Muse + Fuzz = Muze ?

La PFX Circuits Muze est une pédale qui sonne aussi bien avec une guitare qu’avec une basse. L’ins­pi­ra­tion prin­ci­pale du fonda­teur et desi­gner de la marque est le son du groupe Muse, et en parti­cu­lier celui de son bassiste, Chris­to­per Wolsten­holme. L’idée était en fait de réali­ser une synthèse de trois pédales exis­tantes : les Black-out Effec­tor Musket Fuzz, Big Muff Green Russian et Human Gear Animato. Mais nous allons le voir, la Muze va beau­coup plus loin et offre une poly­va­lence assez impres­sion­nante. Le circuit de la Muze est abrité au cœur d’un châs­sis de 12.8cm x 6.4cm x 5.8cm et 310 grammes. Ce boîtier « powder coat » est recou­vert d’un rouge vif assez sympa et d’im­pres­sions UV qui garan­tit une bonne dura­bi­lité. Dans un pur esprit « boutique », à manière de JHS et Thril­l­tone par exemple, la Muze est abri­tée dans une boîte carton­née assez basique. Une étiquette numé­ro­tée à la main (j’ai le numéro #039) et portant le nom de la pédale est le seul orne­ment de cette boîte. À l’in­té­rieur, un petit mot du fonda­teur de la marque inscrit au marqueur noir nous rappelle qu’on a bien une pédale arti­sa­nale en main, c’est sympa. À première vue, les contrôles de la pédale ne sont pas hyper instinc­tifs et je suis bien content d’avoir pu échan­ger avec Philippe qui m’a détaillé le fonc­tion­ne­ment précis de la bestiole. La notice expli­ca­tive est cepen­dant très complète et permet de comprendre rapi­de­ment le rôle de chaque potard. Détaillons donc le circuit dans l’ordre du chaî­nage des compo­sants : 
Gain : agit comme un Clean Boost en amont du circuit de satu­ra­tion, à la manière d’un potard de volume sur une guitare. Il permet de gérer correc­te­ment les diffé­rents micros. Le montage de ce clean boost d’en­trée est iden­tique à celui de la Musket Fuzz mais avec la possi­bi­lité d’ajus­ter le gain. Il est ensuite légè­re­ment bridé pour un meilleur contrôle du clip­ping.
Fix : Simu­la­tion de conden­sa­teur variable (montage avec deux conden­sa­teurs de diffé­rentes valeurs qu’on peut mélan­ger grâce au potard). Ce réglage permet de chan­ger la bande de fréquences qu’on envoie dans le circuit de satu­ra­tion, une sorte de filtre pré-satu­ra­tion. Avec le réglage au mini­mum, on sature toute la bande de fréquence : plus on augmente, moins on sature les basses. On perd évidem­ment en taux de satu­ra­tion dans la mesure où le spectre envoyé dans le circuit de satu­ra­tion est plus mince. 
Comp : il s’agit du réglage de Sustain de la Big Muff et de l’Animato. Petite diffé­rence et non des moindres, ici, on vient clip­per le premier étage de satu­ra­tion avec une LED rouge en lieu et place des deux diodes au Sili­cium. Cette méthode compresse moins le signal, mais dispo­sant d’un clean boost en amont, on peut atteindre des sono­ri­tés beau­coup plus hi-gain et donc bien compres­sées quand même. 
Tone : contrôle le circuit de tona­lité de la pédale, calqué sur celui de l’Ani­mato. Il déve­loppe une sono­rité beau­coup moins creu­sée dans les médiums que la Big Muff, c’est très chouette.
Volume : circuit d’am­pli­fi­ca­tion de sortie avec une bonne réserve de gain grâce à un montage Darling­ton, ce qui permet de pouvoir géné­rer des sons d’over­drive assez subtils sans forcé­ment enclen­cher le circuit de satu­ra­tion. gutshot
Philippe Gautier est très poin­tilleux avec la qualité des compo­sants qu’il utilise pour la Muze. On retrouve des conden­sa­teurs élec­tro­ly­tiques Nichi­con KW qui offrent une bonne réponse dans les basses, des potards Alpha 16mm, des conden­sa­teurs céra­mique Vishay et des conden­sa­teurs film Wima. Les tran­sis­tors sont sélec­tion­nés avec soin avec mesure élec­tro­nique et test sonore. Toute les soudures sont garan­ties sans plomb et les fiches Jack sont isolées.  Elles sont situées sur le dessus du boîtier aux côtés de la fiche d’ali­men­ta­tion. Dans un souci d’éco­lo­gie, la Muze ne fonc­tionne que sur alimen­ta­tion 9 volts centre néga­tif. 

On déMu­zèle la bête …

Après avoir pris le temps de bien assi­mi­ler et comprendre le fonc­tion­ne­ment du circuit de la Muze, je la branche. Je n’em­ploie pas ma méthode habi­tuelle qui consiste à placer tous les potards sur leur posi­tion médiane, mais je prends le temps d’aug­men­ter les réglages de gain de manière progres­sive afin de bien analy­ser le Clean Boost d’un côté et la Fuzz de l’autre. La marque nous promet une certaine poly­va­lence avec des sons qui permettent d’abor­der aussi bien le réper­toire de Pink Floyd que celui de Nirvana en passant bien évidem­ment par celui du groupe britan­nique Muse.PFXMuze-3 Sur le papier, c’est très chouette, mais voyons si les promesses sont tenues. Première bonne surprise, même avec les réglages de Gain et Comp à zéro, on obtient déjà un très léger over­drive super musi­cal qui ne change pas dras­tique­ment le son de l’am­pli, c’est très chouette. Je profite de ce niveau de gain pour tritu­rer le potard de Tone. Là aussi, bonne surprise, on peut vrai­ment aller cher­cher des couleurs sonores très sombres avec beau­coup de basses ou au contraire des sons très (presque trop) criards, blin­dés d’ai­gus. Je monte le niveau de Gain pour voir ce que la Muze a dans le ventre. Ce circuit de Clean Boost est sympa et permet une utili­sa­tion plus douce de la pédale, sans déclen­cher une avalanche de fuzz. Jusqu’à la moitié de sa course, ce réglage propose un over­drive crun­chy très agréable à jouer. Micros simples, micros doubles, tout sonne et on recon­naît bien le grain et la person­na­lité de chaque micro. On peut sans problème jouer du rock très clas­sique. Je prends mon courage à deux mains et commence à monter le réglage Comp qui, pour ceux qui dormaient au fond, corres­pond au réglage de Sustain de l’Ani­mato. Ce n’est plus du tout la même tisane et ça commence à envoyer sévère. Il faut même être vigi­lant tant le volume augmente à mesure qu’on monte la valeur de ce réglage. En gardant dans un premier temps le réglage de Gain à zéro, j’ai obtenu des sono­ri­tés très proches de celles d’une Big Muff mais avec une dose de médiums en plus qui amène un côté très présent au son. La course du potard est très longue et permet, comme sur une Big Muff ou une Animato, d’al­ler d’un gros over­drive à une fuzz sauvage et agres­sive. Le son est moins compressé que sur l’Ani­mato, ce qui est une bonne chose (on peut amener une solide dose de compres­sion en jonglant avec le réglage de Gain).

Rock Sound – Fix Min:Gain Low:Comp OFF:Tone midi
00:0001:38
  • Rock Sound – Fix Min:Gain Low:Comp OFF:Tone midi01:38
  • Disto – Fix Min:Gain au-dessus de midi:comp OFF:Tone Midi01:45
  • Stoner – Fix Tweq­king:Comp 1:3:Gain midi01:37

 

Je laisse le réglage Comp à un peu moins de la moitié et commence à jouer avec le potard Fix. Accordé en Mi Stan­dard jusque là, c’était plutôt plai­sant de faire satu­rer l’en­semble du spectre, bien que les basses soient quand même bien présentes. En montant ce réglage, on perd effec­ti­ve­ment en satu­ra­tion, mais il est très facile de compen­ser cette perte avec les deux potards Gain et Comp. Main­te­nant que le son est moins chargé en basses, je change de guitare et attrape ma Les Paul Custom que je passe immé­dia­te­ment en Drop C. Stoner et Doom sont à portée de bottes, c’est très sympa !PFXMuze-6 Malgré l’ac­cor­dage assez bas, rien ne bave ni ne déborde, le potard Fix remplit déci­dé­ment bien son rôle. Je conti­nue sur ma lancée et branche une Jazz Bass Bacchus en plaçant sur les conseils de Philippe Gautier, le réglage Fix sur sa posi­tion maxi­male pour un son plus aigu. Là encore, c’est super effi­cace. Il manque seule­ment un réglage Blend qui permet­trait d’ame­ner un peu de son clair pour plus de préci­sion. On a envie de gonfler le son avec un taux de satu­ra­tion plus élevé, mais on perd vite en défi­ni­tion et en clarté malgré l’ef­fi­ca­cité des réglages Fix et Tone. Je prends encore une fois mon courage à deux mains et place le réglage Comp au maxi­mum. Une (grosse) hausse de volume est percep­tible, déci­dé­ment, la Muze en a sous le capot ! La fuzz est épaisse, lourde mais très maîtri­sable. La moindre petite solli­ci­ta­tion du réglage de volume de la guitare se retrans­crit parfai­te­ment dans le son et le potard Fix est super effi­cace pour calmer un peu les basses. Le son « pompe » un peu sur les grosses attaques, à la manière d’un ampli poussé dans ses tout derniers retran­che­ments. J’ef­fec­tue la même opéra­tion cette fois-ci avec le réglage de Gain, le Clean Boost qui attaque le circuit de satu­ra­tion. Là encore, c’est top. On dispose d’une sacrée réserve de gain (et de sustain), c’est impres­sion­nant. 

Stoner Rock – Tone Twea­king
00:0001:56
  • Stoner Rock – Tone Twea­king01:56
  • Grunge – Gain Min:Comp 1:3:Fix 1:3 (LP Custom Drop C)00:54
  • Jazz Bass – Light fuzz – Fix MAx:Gain Midi:Comp 1:301:15
  • Jazz Bass – Big Fuzz – Fix MAx:Gain Midi:Comp 2:301:36
  • Big Fuzz – Gain Midi:Comp 2:3:Fix Min (LP Custom Drop C)01:29

 

AMuze­ment et poly­va­lence

Même si un certain temps est néces­saire pour appré­hen­der la Muze, comprendre son circuit assez complexe et en sortir les sons qu’on a en tête, la pédale n’en est pas moins extrê­me­ment poly­va­lente. Le mot du fonda­teur sur le Stoner, le Rock, le Doom, Nirvana, Pink Floyd et Muse est très juste, je n’ai eu aucun mal à atteindre des sono­ri­tés corres­pon­dantes aux styles et aux groupes susnom­més. Elle est diffi­cile à clas­ser dans la mesure où elle génère des sono­ri­tés d’over­drive, de distor­sion et de fuzz. Son atout prin­ci­pal reste, selon moi, les gros sons de fuzz plus ou moins char­gés en basses. Comme toute bonne fuzz qui se respecte, elle répond très bien au potard de volume de la guitare et son circuit bourré de bonnes idées permet d’at­teindre des sons très origi­naux. Le fait de dispo­ser d’un filtre pré-satu­ra­tion et d’un Clean Boost en entrée sont deux excel­lentes idées qui permettent à la Muze de se distin­guer face à ses pairs. La pédale jouit d’une construc­tion soignée, de compo­sants fiables et conçus pour durer. Les potards exercent une bonne résis­tance ce qui permet d’ajus­ter les réglages avec finesse. Si vous aimez les gros sons de fuzz mais que vous cher­chez une pédale poly­va­lente, musi­cale et qui vous permet­tra de sortir du mix dans n’im­porte quelles circons­tances, jetez-vous en maga­sin pour essayer cette Muze ! Une chose est sûre, on enten­dra parler de PFX Circuits dans un futur proche. Propo­sée à un tarif de 189 €, la Muze possède un bon rapport qualité / prix.

Un grand merci au maga­sin La Pédale pour le prêt de cette pédale !

  • PFXMuze-2
  • PFXMuze-4
  • PFXMuze-5
  • PFXMuze-7
  • PFXMuze-8
  • PFXMuze-9

 

8/10
Points forts
  • Sonorités
  • Polyvalence
  • Circuit assez silencieux au regard du taux de saturation
  • Qualité de fabrication
  • Pour guitare & basse
  • Du rock au Stoner en passant par le Grunge
Points faibles
  • Un réglage Blend manque lors de l’utilisation avec une basse
  • Look sympa mais un poil austère
  • Pédale super mais pas facile à prendre en main
Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)

  • Feupied 410 posts au compteur
    Feupied
    Posteur·euse AFfamé·e
    Posté le 10/12/2021 à 18:05:41
    Bonne idée d’avoir mis la photo de la pédale ouverte pour permettre de juger de la qualité du circuit et des composants.
  • manu0708 167 posts au compteur
    manu0708
    Posteur·euse AFfiné·e
    Posté le 11/12/2021 à 07:02:12
    Les français sont plein d’initiative dans une niche très concurrentielle. Pédale très jolie et belles sonorités. Pari réussi. Bravo
  • props 5645 posts au compteur
    props
    Je poste, donc je suis
    Posté le 11/12/2021 à 23:16:27
    Test convaincant !

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Auteur de l'article Hushman

Guitariste polyvalent, j'aime autant jouer des cocottes funk que des gros riffs en Drop C, en passant par des morceaux des Stones ou encore du Jazz Manouche. Passionné de matos guitare depuis que j'ai posé mes doigts sur le manche de ma première guitare, je suis également technicien du son et enregistre et produis quelques morceaux dans différents styles (blues, soul, techno ...)