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Test du mastering en ligne de BandLab - Le laboratoire de mastering à grande vitesse

7/10
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Pour cette nouvelle étape dans l'exploration des services Mastering en ligne, on passe chez BandLab. Tout un univers, un sujet peut-être un peu clivant, mais surtout un service d'une rapidité ébouriffante et... gratuit !

Test du mastering en ligne de BandLab : Le laboratoire de mastering à grande vitesse
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Masters à parta­ger

Band­Lab, c’est tout un monde. Un DAW, une app, presque un réseau social… pas évident à appré­hen­der ou à expliquer pour celles et ceux qui ne connaissent pas. Lors de notre inscrip­tion, on nous demande si on est artiste, fan, si on cherche des colla­bo­ra­tions… Puis quelle musique on écoute, quels artistes nous inspirent ? Au final, on atter­rit sur un fil d’ac­tua­lité, exac­te­ment comme sur les réseaux géné­ra­listes, où des musi­ciens postent leurs morceaux, commentent ceux des autres. En cher­chant un peu dans les menus, on accède à toute la gamme des propo­si­tions de Band­Lab, clas­sées en trois caté­go­ries : Créer – pour compo­ser et produire de la musique – Déve­lop­pez-vous – pour faire connaître ses œuvres, les diffu­ser – et Gagner – pour moné­ti­ser sa musique. Tout cela est donc très vaste, les propo­si­tions sont très diverses et certaines nous semblent un peu farfe­lues, et nous allons nous concen­trer sur la partie qui nous inté­resse : Créer.

member goalOn monte un groupe ?

member instrumentParmi les outils de produc­tion propo­sés, on visite en premier lieu le Studio : un DAW en ligne, où on retrouve toutes les carac­té­ris­tiques de nos logi­ciels habi­tuels. On peut ici enre­gis­trer ou impor­ter de l’au­dio, jouer des instru­ments virtuels sur des boîtes à rythmes, insé­rer des effets, et au final mixer tout cela. Band­Lab propose aussi une collec­tion plétho­rique de banques de sons et de boucles, pour agré­men­ter nos produc­tions, un outil d’In­tel­li­gence Arti­fi­cielle pour nous aider à « trou­ver l’ins­pi­ra­tion » (on a briè­ve­ment essayé, on n’y retour­nera proba­ble­ment pas). Autre origi­na­lité, on trouve un « sépa­ra­teur » pour isoler les diffé­rentes pistes à partir d’un fichier audio. Enfin, Band­Lab se décline aussi sur télé­phone, avec une appli­ca­tion qui nous permet de conti­nuer à compo­ser et parta­ger les œuvres depuis notre phone intel­li­gent… évidem­ment. Mais surtout, ce qui nous inté­resse aujour­d’hui dans ce monde virtuel et si moderne, c’est le service de Maste­ring en ligne, qui est, comme tout le reste des services, gratuit ! Eh oui… C’est la première fois de notre voyage à travers les sites de maste­ring que c’est le cas, et ça pose forcé­ment la ques­tion suivante : à quel moment gagnent-ils de l’ar­gent chez Band­Lab ? Proba­ble­ment à l’étape suivante, qui consiste à diffu­ser la musique et à la moné­ti­ser. À ce niveau-là, pour accé­der à un certain niveau d’ef­fi­ca­cité, les services peuvent deve­nir payants.

Du Feu et de la Clarté

quatre propositionsEn se penchant de plus près sur la page Maste­ring, on voit quatre propo­si­tions diffé­rentes illus­trées par un picto­gramme et nommées de manières plus ou moins évoca­trices. Pour chacune de ces orien­ta­tions possibles pour notre master, Band­Lab propose quelques styles pour lesquels cela fonc­tion­ne­rait, et une petite descrip­tion. Univer­sel, pour le rock, la pop et l’élec­tro­nique, produira des « dyna­miques natu­relles » et des fréquences équi­li­brées ; Feu, pour la trap ou le reggae­ton, génère des « basses puis­santes » ; Clarté, pour les musiques clas­siques ou acous­tiques, propose des « aigus clairs et une légère expan­sion dyna­mique » ; et enfin Cassette, pour le jazz ou le rock, se démarque par une « satu­ra­tion chaude » et des « dyna­miques analo­giques » (le trai­te­ment, évidem­ment, est tota­le­ment numé­rique et n’a rien d’ana­lo­gique). Avant même d’in­sé­rer une piste audio qu’on souhai­te­rait trai­ter, des exemples nous sont propo­sés pour chaque option, avec la possi­bi­lité de passer de l’ori­gi­nal au master. Les morceaux, instru­men­taux, ne sont compo­sés que de sons élec­tro­niques, et sonnent plus comme des sonne­ries de télé­phone ou des musiques d’as­cen­seur version 2024, que comme des œuvres musi­cales. Pas de rock, de jazz ou de musique clas­sique, pour reve­nir aux esthé­tiques listées par la marque, pas une voix, il nous est diffi­cile de nous faire une idée inté­res­sante d’après ces écoutes. Il faudra char­ger un de nos morceaux pour aller plus loin dans l’ex­plo­ra­tion, et cela tombe bien, car un petit bouton en bas à droite nous y invite. On choi­sit d’uti­li­ser deux morceaux : Shirt Off, avec sa batte­rie acous­tique et multiples guitares, pop-rock avec une voix plutôt douce, et B.I.C., hip-hop coloré 90's avec une voix fron­tale et un discours ciselé, des samples et synthés en accom­pa­gne­ment. Et puisque c’est gratuit, et que nous ne sommes pas limi­tés, les deux chan­sons seront trai­tées et écou­tées dans les quatre versions possibles.

En avant la MixTape

master windowOn charge donc la première piste audio, et après quelques secondes un nouveau cadre plus sombre appa­raît, où on visua­lise la forme d’onde et à nouveau les quatre options de master. Sans rien nous deman­der, Band­Lab lance la pré-écoute sur l’in­té­gra­lité du morceau, avec le mode par défaut Univer­sel. À partir de là, on peut alter­ner entre l’ori­gi­nal et le master, et passer d’une option de master à une autre pour compa­rer ces diffé­rentes propo­si­tions. Alors qu’on abor­dait le contexte global Band­Lab avec une certaine défiance, la propo­si­tion Univer­sel sur notre chan­son Shirt Off nous semble d’em­blée plutôt crédible ! À creu­ser, donc… On notera ici qu’au­cun réglage ne nous est proposé, au-delà de ces quatre couleurs à prendre pour ce qu’elles sont, qu’au­cun type de fichier, format ou réso­lu­tion, n’est mentionné, et encore moins un niveau LUFS, une desti­na­tion d’écoute ou de diffu­sion pour ce master. Une fois qu’on a choisi le master que l’on souhaite, on clique sur Télé­char­ger, et le fichier est généré très rapi­de­ment, pour atter­rir dans le dossier « télé­char­ge­ments » de notre ordi­na­teur. Globa­le­ment, les temps de trai­te­ment lors des diffé­rentes étapes sont ridi­cules, la vitesse du service est fran­che­ment bluf­fante. La première mauvaise surprise, c’est que le fichier généré n’est pas renommé, il garde le nom du fichier d’ori­gi­ne… pas très pratique. La seconde, c’est que le fichier en ques­tion n’est télé­char­geable que dans un format, qui n’est donc mentionné nulle part, et on découvre après coup que c’est un WAV 16 bits 44.1 kHz. Assez surpre­nant, car le stan­dard tend aujour­d’hui plutôt vers le 24 / 48, notam­ment pour les plate­formes de strea­ming.

On enlève le tee-shirt, on sort le stylo

La première des infor­ma­tions que l’on peut tirer une fois notre session d’écoute créée et orga­ni­sée, c’est que les niveaux ne sont pas trop dispa­rates. Certes, on ne vise ici pas le –14 dB LUFS exact que nous recom­mandent les plate­formes de strea­ming et les masters produits par Band­Lab ne sont pas limi­tés à –1dB en instan­tané, mais nos niveaux sont cohé­rents les uns par rapport aux autres et on obtient une écoute homo­gène en trimant nos fichiers mix, pré-master (fait maison) et master (par un studio de maste­ring pari­sien). Il s’avère même, après analyse, que tous nos fichiers tombent entre –13 et –15 dB LUFS et rentrent donc dans les critères de niveau inté­gré des plate­formes.

shirt_off_univer­sel
00:0000:40
shirt_off_feu
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shirt_off_clarté
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shirt_off_cassette
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shirt_off_mix
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shirt_off_premas­ter
00:0000:40
shirt_off_master
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Concer­nant l’écoute de Shirt Off, le premier mode sur lequel nous nous attar­dons, en l’oc­cur­rence le modes­te­ment appelé Univer­sel, nous paraît tout de suite très crédible. Il est décrit comme préser­vant des dyna­miques natu­relles, et on doit bien dire qu’il respecte son descrip­tif. L’écoute est agréable, et une présence plutôt musi­cale en ressort tout en préser­vant la texture harmo­nique et sans que le tout devienne agres­sif. Le mode Feu nous prouve dès le début qu’il respecte égale­ment son descrip­tif, des graves très présents, voire enva­his­sants, un haut médium quasi­ment absent, un manque d’in­tel­li­gi­bi­lité évident dans la voix et un effet de pompe dû à l’om­ni­pré­sence des graves qui semblent écra­ser le reste du mix à chaque coup de kick. Le morceau ne corres­pon­dant en aucun cas aux styles musi­caux censés répondre aux spéci­fi­ci­tés de ce mode, la logique parait respec­tée. Le mode Clarté nous présente rapi­de­ment un défi­cit de compres­sion, on manque de fron­ta­lité dans l’en­semble du master. D’un autre côté, la balance tonale est plutôt respec­tée hormis une augmen­ta­tion assez impor­tantes des hautes et très hautes fréquences, ce qui fait ressor­tir un peu d’air, mais surtout les harmo­niques des cymbales, le haut des consonnes sifflantes, et plus géné­ra­le­ment l’en­ve­loppe des timbres prin­ci­paux. Il nous reste le mode Cassette, qui nous intrigue, parce que c’est certai­ne­ment celui vers lequel nous serions allés instinc­ti­ve­ment pour travailler ce morceau. Band­Lab nous propose ici une satu­ra­tion chaude et une dyna­mique analo­gique, et ça tombe plutôt bien parce que notre master de réfé­rence possède aussi ces deux carac­té­ris­tiques. À l’écoute, la satu­ra­tion est un peu discrète, et on aurait proba­ble­ment aimé qu’elle soit un peu plus assu­mée. Dans les modes précé­dents, les descrip­tifs fréquen­tiels annon­cés avaient a contra­rio tendance à être exagé­rés. On est un peu trou­blés par les fréquences renfor­cées par le trai­te­ment, qui se situent plutôt entre 5 et 10 kHz, alors qu’on pour­rait attendre de ces carac­té­ris­tiques qu’elles viennent renfor­cer les hauts médiums, dans une satu­ra­tion analo­gique. Sur l’en­semble des quatre propo­si­tions, il y a un léger défi­cit de repré­sen­ta­tion de ce qui se passe sur les côtés ; les petits détails d’ar­ran­ge­ment et certains éléments de produc­tion nous semblent trop peu mis en valeur.

bic_univer­sel
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bic_feu
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bic_clarté
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bic_cassette
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bic_mix
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bic_master
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Passons à notre second morceau : B.I.C. Les attentes que nous plaçons dans le mode univer­sel que nous avons trouvé sédui­sant sont vite contra­riées. L’équi­li­brage fréquen­tiel nous semble ne pas réel­le­ment s’adap­ter aux carac­té­ris­tiques de notre mix, qui est initia­le­ment plus agres­sif et peut-être un peu trop respecté ici. Il en ressort un réel défi­cit de médium et une présence exagé­rée des sifflantes et du char­les­ton. Le bas du spectre est pour­tant contenu, solide et équi­li­bré. Il n’y a pas de mode qui soit parti­cu­liè­re­ment conseillé pour le Rap, mais on imagine que le mode Feu, recom­mandé pour la Trap pour­rait fonc­tion­ner sur notre morceau. Encore une fois, l’aug­men­ta­tion des fréquences graves paraît très arti­fi­cielle et pas vrai­ment musi­cale, et se fait au détri­ment des médiums et des compo­santes tonales mélo­diques et harmo­niques de notre mix. En passant en mode Clarté, on perd préci­sé­ment tout ce qui nous inté­resse dans le mix et qu’on aurait voulu faire ressor­tir au master. Le manque de travail des dyna­miques nous saute aux oreilles, et on a la désa­gréable impres­sion que seules les hautes fréquences viennent jaillir sur les impacts de la voix et de la ryth­mique. On passe donc à la suite et c’est cette fois le mode Cassette qui va nous paraître le plus adapté. On obtient un équi­libre tonal plutôt à propos, tous les éléments prennent leur place, et la légère satu­ra­tion amène une belle agres­si­vité qui convient bien à ce morceau, bien que ce ne soit pas réel­le­ment la direc­tion que nous avions prise dans notre master. Seule une accen­tua­tion exces­sive des aigus, et notam­ment vers 5 kHz nous prive d’une réelle homo­gé­néité, et on regrette comme précé­dem­ment que la modé­li­sa­tion de distor­sion analo­gique n’ait pas travaillé sur des fréquences un petit peu plus basses. À l’is­sue de nos deux écoutes compa­ra­tives, notre analyse des résul­tats nous fait plus penser à une rencontre entre un mix, ses proprié­tés et un mode de maste­ring, qu’à l’adap­ta­tion d’un mode aux parti­cu­la­ri­tés de chaque mix.

Tous les fichiers en 48 kHz et 24 Bits sont dans le fichier archive suivant.

 

Conclu­sion

Si, globa­le­ment, Band­Lab et ses multiples propo­si­tions ne nous inté­ressent pas beau­coup, c’est proba­ble­ment parce que ces propo­si­tions ne s’adressent pas à nous. En revanche, la gratuité du service de Maste­ring, c’est tout simple­ment unique, donc forcé­ment inté­res­sant ! L’in­ter­face est simple, fonc­tionne très vite et nous n’avons déploré aucun dysfonc­tion­ne­ment pendant notre expé­rience (pas le cas de tous les services de Maste­ring en ligne). On constate par ailleurs que les quatre options, leurs descrip­tions et les résul­tats obte­nus sont fidèles à ce qu’on pour­rait en attendre, bien que les styles musi­caux auxquels ils sont asso­ciés ne soient pas forcé­ment à propos. Malgré le manque de para­mètres dispo­nibles et l’im­pos­si­bi­lité de corri­ger quoi que ce soit, on obtient des propo­si­tions qui fonc­tionnent plutôt bien sur nos deux morceaux. Les spéci­fi­ci­tés fréquen­tielles de chacun des modes nous semblent pour­tant légè­re­ment trop marquées, et on regrette égale­ment le manque de travail sur la largeur du mix et la mise en avant auto­ma­tique de tous les éléments centraux.

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Notre avis : 7/10

Award Qualité / Prix
Qualité / Prix
Award
  • La gratuité
  • Les quatre options très claires et différentes
  • La vitesse de traitement
  • Le fichier obtenu en 16 / 44.1
  • Le mode Feu, excessif
  • Le peu de rendu dans la largeur
  • Le manque d'adaptation au mix
Pays de fabrication : Singapour

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