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Test du service de Mastering en ligne eMastered - Mastering pour eMusique

8/10

Chez eMastered, on peut entrer dans le détail et accéder à un joli bouquet de paramètres, qui nous sont souvent inaccessibles lors des mastering en ligne. De quoi nous réjouir et nous donner envie d'essayer des versions qu'on espère très diverses !

Test du service de Mastering en ligne eMastered : Mastering pour eMusique
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Notre périple chez les services de Maste­ring en ligne passe aujour­d’hui par eMas­te­red. Si on ne trouve pas le site très joli, on est vite inté­res­sés par quelques-unes de ses carac­té­ris­tiques…

Bien­ve­nus chez Orange

Côté tari­fi­ca­tion, ce service ne propose que des abon­ne­ments. Pas de maste­ring à l’unité, le seul vrai choix qui nous est proposé ici, c’est avec ou sans enga­ge­ment. Pour un enga­ge­ment d’un an, on peut choi­sir d’être facturé chaque mois 19€, ou bien de payer l’an­née d’un coup, ce qui fera bais­ser le prix à 108€, soit 9€ le mois. Sans enga­ge­ment, nous avons payé 29€ pour un mois. Quel que soit votre tarif choisi, tout est inclus en illi­mité : accès aux diverses options, télé­char­ge­ment dans tous les formats de fichiers dispo­ni­bles… On a un peu l’im­pres­sion d’être chez une compa­gnie de télé­pho­nie, mais au moins, une fois abonné, on devrait en avoir pour notre argent. Il faut préci­ser aussi que eMas­te­red propose le rembour­se­ment si vous n’êtes pas satis­fait, dans les quatorze jours et à la condi­tion de n’avoir télé­chargé que quatre masters maxi­mum. Voilà qui peut vous permettre d’es­sayer à moindres frais. eMas­te­red propose une pré-écoute, qui est égale­ment acces­sible aux non abon­nés. Sans même avoir créé de compte, on peut char­ger un fichier audio et écou­ter le master proposé ! Mais bien sûr, on est rapi­de­ment inter­rom­pus par une petite fenêtre « pop-up » qui vient nous rappe­ler la tari­fi­ca­tion et nous encou­ra­ger à nous abon­ner. Suffi­sant pour nous faire une petite idée, mais pas trop long­temps, parce que cela devient vite agaçant. Une fois abonné, en revanche, la pré-écoute se fait sur l’in­té­gra­lité du morceau, et on peut comme souvent alter­ner entre le fichier d’ori­gine et le master.

siteLes Options

L’un des grands atouts de ce service, c’est clai­re­ment la richesse des options pour ajus­ter votre master. On en a rare­ment vu autant. Le premier critère qu’on peut régler est assez global, puisqu’il est appelé « Inten­sité de Maste­ring » ; il permet d’ac­cen­tuer ou de réduire l’en­semble des modi­fi­ca­tions que le master aura appliquées. C’est un peu flou, honnê­te­ment, et on est plus enclins à utili­ser les options suivantes. « Inten­sité du compres­seur » et « Inten­sité de l’éga­li­sa­tion », sur cinq niveaux de Très Bas à Extrême, portent bien leurs noms. De même, pas besoin d’ex­pliquer « Largeur de stéréo », sur trois niveaux, de Normal à Très Large. Ces trois critères de réglage sont clai­re­ment ceux qu’on aime­rait avoir pour chaque service de maste­ring algo­rith­mique, indé­pen­dam­ment des pré-réglages de styles éven­tuels. Ensuite, on trouve encore un réglage de Volume sur quatre niveaux, de Normal à Extrême. Par défaut, c’est le niveau Normal qui est sélec­tionné, soit le plus bas. Or, le volume à la pré-écoute nous a déjà semblé très fort en compa­rai­son de notre fichier d’ori­gine (et des autres compa­rai­sons entre celui-ci et des masters obte­nus ailleurs). On aurait préféré que ce critère soit mesuré en dB LUFS, par exemple, plutôt que de choi­sir entre « Plus Fort » et « Très Fort ». Enfin, la dernière option à notre dispo­si­tion est un égali­seur trois bandes : graves, médiums et aigus peuvent être ajus­tés sur un cran, qui n’est pas mesuré en dB, en posi­tif ou en néga­tif. Après chaque modi­fi­ca­tion, il faudra deman­der un « Remas­ter » pour appliquer le ou les chan­ge­ment(s), et on pourra ainsi accé­der à une nouvelle pré-écoute, et éven­tuel­le­ment géné­rer et télé­char­ger le résul­tat. Par défaut, tous ces critères sont réglés sur le niveau Normal, ce qui pour la plupart est le niveau moyen. Seuls le Volume et la Stéréo ne pour­ront être qu’aug­men­tés, le niveau Normal étant donc le plus bas.

uploadVous avez la Ref ?

En plus de tous ces réglages possibles, eMas­te­red propose égale­ment d’uti­li­ser un fichier de Réfé­rence. Comme on l’a déjà expé­ri­menté pour plusieurs autres services concur­rents, comme Ozone d’iZo­tope pour­rait le faire aussi, le fichier proposé est analysé par l’al­go­rithme, qui pourra ensuite utili­ser ses carac­té­ris­tiques tonales et dyna­miques, pour propo­ser un master dans cette veine-là sur notre chan­son. Mais chez eMas­te­red, c’est encore plus précis ! Une fois cette réfé­rence prise en compte, on a la possi­bi­lité de choi­sir à quel point et comment ses carac­té­ris­tiques seront appliquées à notre master. Ici, on manque un peu d’ex­pli­ca­tions, mais on pourra choi­sir une « Inten­sité » de Normal à Sur Mesure, en passant par diffé­rents degrés de lumi­no­sité (un peu abstrait, le voca­bu­laire utilisé ici), ou bien ajus­ter la Quan­tité (d’ap­pli­ca­tion de la réfé­rence), le Lissage (pour adou­cir ses carac­té­ris­tiques) et les Basses, sur une échelle de 0 à 100.

paramètresEnfin, pour complé­ter ce tableau, il nous est donné la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer des pré-réglages, si on a trouvé une combi­nai­son qui fonc­tionne souvent bien pour nous, qui peuvent être basés sur une réfé­rence ou sur les diffé­rentes options détaillées précé­dem­ment. Fran­che­ment, on n’avait pas constaté autant de possi­bi­li­tés chez les autres services, et certaines de ces options sont évidem­ment perti­nen­tes… Alors jusqu’ici, bravo et merci. Préci­sons aussi que les fichiers master sont dispo­nibles dans trois versions : en MP3 320 kbps, WAV 16 bit 44.1 kHz (soit le format CD), et WAV HD 24 bit et 44.1 kHz ou plus. Dans notre cas, les fichiers d’ori­gine étant en 48 kHz, le master « HD » a suivi la même fréquence d’échan­tillon­nage.

On eEcoute sur nos eMixs

paramètres shirt offPour tester les masters géné­rés ici, on utilise deux titres produits dans notre studio. Le premier, Shirt Off, est une chan­son indie-pop-rock à guitare, à l’éner­gie conte­nue, le second B.I.C. est un titre hip-hop fait de samples et d’une voix rapée bien fron­tale. Nos fichiers sont cette fois-ci limi­tés à –0,2 dB LUFS, ce qui ne corres­pond à aucune norme précise, mais qui permet certai­ne­ment d’évi­ter quelques petits arte­facts de distor­sion harmo­nique lors de la norma­li­sa­tion qu’im­plique le télé­ver­se­ment sur les plate­formes.

shirt_off_mix
00:0000:49
shirt_off_master
00:0000:49
shirt_off_default
00:0000:49
shirt_off_medium_boost_wide­ner_low_comp
00:0000:49
shirt_off_medium_boost_wide­ner_low_comp_low_cut_eq_plus
00:0000:49
shirt_off_medium_boost_wide­ner_high_comp_high_master_extrem_eq_high_ volume
00:0000:49

 

Le premier morceau à passer dans la E-mouli­nette est Shirt Off, notre morceau de rock que l’on ressort sans avoir précisé notre rendu, dans son mode par défaut. L’écoute est agréable, l’équi­libre tonal et stable et plutôt neutre, pas de grave trop enva­his­sant ni d’ai­gus trop flat­teurs. On gagne un certain niveau sans pour autant être trop écrasé, et le master révèle une jolie ouver­ture de la stéréo et une profon­deur inté­res­sante. On prend main­te­nant le parti d’al­ler dans le sens de notre master de réfé­rence, tout du moins en termes d’ou­ver­ture fréquen­tielle. On rentre dans les para­mètres pour y rajou­ter un peu de medium, et d’élar­gir la stéréo. Le rendu est très inté­res­sant, mais on trouve que le rajout des mediums provoque un petit effet de pompe qu’on tente donc de gommer en bais­sant le niveau de compres­sion. À l’ar­ri­vée, on est très satis­fait, car on gagne en clarté et en détail. On est tenté d’exa­gé­rer un peu le côté étriqué et de sous­traire quelques fréquences graves à ce master, tout en allant ampli­fier l’in­ten­sité de nos réglages d’éga­li­sa­tion. Dans ce cas précis, ça pour­rait nous conve­nir et donner une teinte encore plus indé et vintage à notre morceau, mais pas certain que ce réglage soit réel­le­ment conseillé pour tout autre type de projet. Néan­moins, les para­mètres ajus­tables qui sont propo­sés sont vrai­ment précis et restent musi­caux, si tant est qu’on n’aille pas trop loin dans toutes les direc­tions comme dans le dernier réglage que voici. On tente alors quelque chose d’ex­trême en exagé­rant à peu près tous les para­mètres possible vers le plus fort, le plus compressé, le plus large, bref, ce que nous aurions eu tendance à faire pour un maste­ring à l’époque où le CD était encore le support roi. Dans ces circons­tances, le résul­tat est évidem­ment exagéré, et provoque des effets de masquage ainsi que de pompe, on perd énor­mé­ment de détails, mais on garde malgré tout l’es­sen­tiel du morceau, les infor­ma­tions les plus impor­tantes sont préser­vées ainsi que son éner­gie.

bic_mix
00:0000:57
bic_master
00:0000:57
bic_default
00:0000:57
bic_very_wide_low_boost_mid_cut
00:0000:57
bic_self_refe­rence
00:0000:57
bic_refe­rence
00:0000:57

 

Au tour de BIC, notre morceau de Rap de passer au décryp­tage. Au premier essai, avec le mode par défaut, on perd une grande partie de l’ac­com­pa­gne­ment, et la voix nous paraît se déta­cher complè­te­ment du reste du morceau. On manque cruel­le­ment de bas mediums, le tout nous paraît un peu trop agres­sif et on a envie de donner de la largeur et de l’as­sise. On rentre donc tout de suite dans les para­mètres, afin d’adou­cir tout ça en bais­sant les mediums et en rajou­tant un peu de graves, ainsi qu’en élar­gis­sant dras­tique­ment l’ou­ver­ture de la stéréo. Là, on se rapproche de quelque chose d’in­té­res­sant, mais on a l’im­pres­sion qu’en bais­sant les mediums, on a aussi perdu ce qui se passe juste en dessous, il y a quelque chose de fréquen­tiel qui se joue là et on a l’im­pres­sion qu’on ne pourra pas réel­le­ment le résoudre. Ça tombe bien, il nous reste une arme à abattre en la présence de l’op­tion d’ac­qui­si­tion de réfé­rence. Pour ce morceau, et unique­ment parce que c’est un test, on va propo­ser au site de se réfé­rer à notre propre master de réfé­rence, pour voir (enfin écou­ter) à quel point il peut s’en rappro­cher, voire même s’il nous annonce une erreur. Tout se passe fina­le­ment sans accroc, et le master généré s’ap­proche de la cible, malgré quelques petits ajus­te­ments que nous n’ar­ri­vons pas vrai­ment à peau­fi­ner dans les para­mètres avan­cés. On n’ar­rive pas à obte­nir la même ouver­ture stéréo et on se rapproche étran­ge­ment des carac­té­ris­tiques de notre version par défaut. On retente l’ex­pé­rience, mais avec un autre morceau du même EP et du même artiste, dont le master est sensi­ble­ment simi­laire. On arrive à quelque chose de plus équi­li­bré avec un grave un peu moins compact et une balance un peu plus équi­li­brée, mais on reste loin de nos réfé­rences tant en termes de largeur que de détails dans la profon­deur. On aurait certai­ne­ment dû pous­ser un peu plus les réglages de base et jouer sur l’in­ten­sité de l’éga­li­sa­tion, qui pour­rait être assi­mi­lée à un bouton mix sur un plugin d’éga­li­sa­tion. 

Tous les fichiers en 48 kHz et 24 Bits sont dans le fichier archive suivant.

 

formatConclu­sion

On aura rare­ment autant eu la main sur notre master qu’ici, à moins de le faire nous-mêmes. La diver­sité des para­mètres ajus­tables, la possi­bi­lité d’uti­li­ser un fichier Réfé­rence, sont autant de points posi­tifs à mettre au crédit de eMas­te­red. On aurait aimé que certains de ces para­mètres soient mesu­rés, par exemple en dB, que d’autres soient mieux expliqués, tout de même. Il nous paraît évident que le travail est de bonne facture, et que malgré quelques égare­ments dans les expli­ca­tions, on peut obte­nir des résul­tats très convain­cants, en y passant un certain temps si le mode par défaut n’est pas tota­le­ment satis­fai­sant. Atten­tion pour autant à ne pas vouloir par prin­cipe rentrer dans tous les para­mètres réglable. Le « mieux » est parfois l’en­nemi du « bien ».

 

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Notre avis : 8/10

  • la richesse des options
  • les masters illimités pour les abonnés
  • la référence
  • pas de master à l'unité
  • certains réglages pas assez clairs
Pays de fabrication : États-Unis

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