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Test écrit

Test des ADAM A7 - Au bonheur d'ADAM

9/10

Réputé pour l’excellence de ses modèles haut de gamme, Adam entend bien démocratiser son savoir-faire avec les enceintes A7, des moniteurs 2 voies crédités d’une puissance de 2 x 50 Watts. Pari réussi ?

Réputé pour l’ex­cel­lence de ses modèles haut de gamme, Adam entend bien démo­cra­ti­ser son savoir-faire avec les enceintes A7, des moni­teurs 2 voies crédi­tés d’une puis­sance de 2 × 50 Watts. Pari réussi ?

 

profil

Beau­coup vous le diront : s’il est un domaine de la chaine audio à ne pas négli­ger dans un studio, c’est bien les enceintes. Vous pouvez dispo­ser de la carte son la plus perfor­mante, des meilleurs micros et d’ex­cel­lents préam­plis, vous n’irez pas bien loin dans la qualité sans une paire d’écoutes digne de ce nom. Pourquoi ? Parce que c’est avant tout avec ses oreilles qu’on fait de la musique et, de la même manière qu’un graphiste ne pour­rait travailler sur une télé 36 cm noir & blanc, un musi­cien ne saurait se passer d’une paire d’en­ceintes fiables, à même de lui révé­ler tel ou tel défaut dans un mixage.

 

Or, s’il est indé­niable qu’il faut soigner le choix de ses moni­teurs, il est aussi évident que de bonnes enceintes coûtent rela­ti­ve­ment cher… Quand une marque répu­tée pour la qualité de ses produits pros décide de faire des choses plus abor­dables, on est donc forcé­ment inté­ressé. C’est le cas d’Adam qui, après avoir été salué par la presse pour la qualité de ses séries S et P, tente avec la série A de propo­ser des choses aux budgets plus modestes, comme les Adam A7, des moni­teurs bi-ampli­fiés de 2 × 50 Watts, vendus à un prix public unitaire de 417 € hors taxe.

 

Au débal­lage, les A7 ne dérou­te­ront pas les habi­tués de la marque, car elles reprennent, dans des propor­tions plus modestes bien sûr, la fini­tion de leurs grandes sœurs de la série S. On recon­naît immé­dia­te­ment le twee­ter ART, fer de lance tech­no­lo­gique du construc­teur (un twee­ter à ruban dont nous avions déjà parlé à l’oc­ca­sion des tests des S2A), lequel surplombe un boomer compo­site de 6,5" en Roha­cell / Fibre de carbone, soit le mini­mum syndi­cal dès lors qu’on entend resti­tuer un mini­mum de graves sans recou­rir à un cais­son. Alliant sobriété et élégance, le boîtier semble, tant par son assem­blage que la qualité des maté­riaux qu’il emploie, fait pour durer. En façade, on dispose d’un contrôle du gain d’en­trée, d’une LED bleue témoi­gnant de la mise sous tension et d’un inter­rup­teur. La chose est bien­ve­nue si l’on songe que, par écono­mie, beau­coup de construc­teurs déportent le bouton marche/arrêt à l’ar­rière des enceintes, ce qui n’est guère pratique.

A l’ar­rière

connectique

Juste­ment, venons-en à l’ar­rière des enceintes ou sont placés les deux connec­teurs d’en­trée : un au format RCA, et donc asymé­trique, et l’autre XLR symé­trique qui sera la préfé­rence de ceux dési­rant une qualité maxi­male. Cette dernière connec­tique est celle utili­sée par la majo­rité des appa­reils pro/semi-pro et permet d’uti­li­ser des longueurs de câble plus impor­tantes qu’en asymé­trique sans pertes de signal.

 

La deuxième partie du panneau arrière regroupe les trois contrôles permet­tant d’ajus­ter la réponse en fréquence du moni­teur, chaque salle ayant sa parti­cu­la­rité acous­tique, il est néces­saire d’adap­ter ces réglages en fonc­tion. Le premier permet d’ajus­ter le niveau du twee­ter de +/- 4dB et les deux autres sont des filtres de type shelves pouvant atté­nuer ou ampli­fier de 6dB les fréquences supé­rieures à 6 kHz et infé­rieures à 150 Hz. Atté­nuer les basses fréquences peut servir à ceux qui dési­rent mixer dans un espace réduit. Je m’ex­plique : si les enceintes sont placées près d’un mur ou pire, dans un coin de la pièce, alors les basses fréquences (qui sont omni­di­rec­tion­nelles) auront tendance à se réflé­chir contre le mur et reve­nir vers l’au­di­teur. On aura donc des basses proémi­nentes qu’il sera néces­saire d’at­té­nuer afin d’ob­te­nir une réponse fréquen­tielle la plus linéaire possible.

Ecoute

ADAM A7

 Passons main­te­nant à l’étape prin­ci­pale : l’écoute ! Premières impres­sions : très bonnes. Les hautes fréquences sont vrai­ment magni­fiques, et pour avoir pu écou­ter une bonne partie de la gamme ADAM, je peux vous dire qu’elle tient de ses grandes sœurs. C’est doux et précis à la fois, aucune fatigue ne se fait ressen­tir et on en rede­mande. J’ai pu pour ma part redé­cou­vrir certains disques que je connais­sais bien, des over­dubs qui ressur­gissent, des détails qui se révèlent, c’est vrai­ment une sensa­tion très agréable. Passée l’émo­tion des débuts, la raison refait douce­ment surface. Certes, ces enceintes sont très bonnes, mais elles souffrent de quelques lacunes dans le bas du spectre dues à la taille des haut-parleurs et de la boîte. C’est là où majo­ri­tai­re­ment les autres modèles de la gamme se diffé­ren­cient. Mais ADAM reste un très bon fabri­cant d’en­ceintes, pas un magi­cien. Pas de miracles, mais rien d’alar­mant, c’est tout à fait normal pour ce type de moni­teur… Si le besoin se fait sentir, il sera toujours temps d’ajou­ter un subwoo­fer à votre confi­gu­ra­tion.

 

 

 

Black Orpheus


Black Orpheus de Keziah Jones (2003)

On commence avec cet album de Keziah Jones qui est une réfé­rence pour moi. Les basses fréquences sont ici très compactes, elles ne masquent pas les fréquences plus hautes, mais ça manque quand même d’ex­trêmes graves et de défi­ni­tion par endroits, la basse peut descendre très bas sur ce disque. En revanche, l’at­taque du kick est franche et sans bavure. Grâce aux aiguës des enceintes, les guitares acous­tiques sont très agréables, douces et précises à la fois. L’image stéréo est excel­lente et on discerne bien toutes les voix des chœurs.

 

Sven Steps to Heaven

 

 

Seven steps to heaven de Miles Davis (1963)

Les enceintes font du très bon travail sur ce disque, le timbre de la trom­pette de Miles Davis est doux à souhait, chaque instru­ment est à sa place, l’es­pace et la réver­bé­ra­tion sont bien resti­tués. La contre­basse se détache bien et ne manque pas de préci­sion. L’image stéréo est parfaite et tous les détails de jeu son retrans­crit : que du bonheur !

 

Spearboxxx

 

Spea­ker­boxxx/The Love Below de OutKast (2003)

On change complè­te­ment de registre ici et on passe au double album du duo OutKast qui a eu un grand succès lors de sa sortie. Les Kicks sont impres­sion­nants notam­ment sur la chan­son « The Way You Move », mais la basse manque un peu de corps. On sent les limites physiques du système et il semble diffi­cile avec des haut-parleurs de cette taille de descendre aussi bas tout en gardant une bonne préci­sion. Les médiums et les aiguës sont toujours un régal, les voix ressortent juste comme il faut.

 

Black Album

 

Black Album de Metal­lica  (1991)

Que les métal­lur­gistes se rassurent, les ADAM A7 passent haut la main le test du Black Album. J’ai même décou­vert de nouvelles pistes de guitares et certaines subti­li­tés (si, si, je vous assure !) me sont appa­rues comme par enchan­te­ment. Aucun problème à signa­ler sur l’équi­libre du spectre, ‘Sad But True’ est aussi légère qu’un semi-remorque cali­for­nien remplit de roadies et de pack de bières. On appré­cie vrai­ment le travail qui a été fait sur ce disque et les enceintes permettent même de révé­ler certains secrets de mixages si on est bien atten­tif…

 

Off the Wall

 

Off the Wall de Michael Jack­son (1979)

C’est au tour de Mickey de passer à la mouli­nette. La première chan­son du disque, « Don’t stop ‘till you get enough » est un vrai régal pour les oreilles : les percus­sions, les guitares et les cuivres sont très détaillés et tout est très bien retrans­crit. Sur ce disque, point d’ex­trêmes graves qui vous retournent l’es­to­mac, tout reste précis et à sa place. Quelle belle image stéréo ! Les enceintes sont vrai­ment à l’aise, ADAM : 1 point.

 

Up for you & I

 

Up for you & I de Minor Majo­rity (2004)

La basse du premier morceau de ce disque acous­tique est profonde et arrive à pous­ser les A7 dans leurs derniers retran­che­ments : un léger flou s’ins­talle dans les fréquences graves. Rien de drama­tique cepen­dant et c’est même un peu normal vu la taille des boites face à moi. Les guitares acous­tiques et les violons caressent déli­ca­te­ment mes oreilles (merci les rubans !) et la voix profonde de Pål Angelskår est parfai­te­ment resti­tuée.

 

Symphonie pastorale

 

La 6e sympho­nie pasto­rale de Beetho­ven, Clau­dio Abbado et l’or­chestre phil­har­mo­nique de Vienne

Pour finir, j’ai écouté la 6e sympho­nie pasto­rale de Beetho­ven par l’or­chestre phil­har­mo­nique de Vienne. Dans ce registre, les ADAM s’en sortent très bien et aucune lacune n’est à noter au niveau fréquen­tiel, le tout est très équi­li­bré. Les détails de certains passages et la puis­sance de certains autres démontrent que les enceintes ont une grande dyna­mique, on entend enfin ce qu’elles ont dans le ventre ! L’es­pace est parfai­te­ment retrans­crit et les A7 permettent de nous immer­ger tota­le­ment dans la musique.

Conclu­sion

Diode

Cette paire d’en­ceintes est vrai­ment une très bonne surprise, ADAM a su se rendre acces­sible tout en conser­vant les quali­tés qui ont fait sa renom­mée. A commen­cer par un twee­ter à tomber par terre, une fabri­ca­tion irré­pro­chable, une connec­tique suffi­sante et des réglages effi­caces. Au niveau du son, l’écoute est agréable, n’est pas aussi fati­gante qu’avec des NS-10 de Yamaha ou même des BM6 de Dynau­dio. Mais atten­tion, elles ne sont pas pour autant flat­teuses et leur préci­sion ne lais­sera passer aucun défaut de vos mix. Le léger flou rési­dant dans les basses fréquences est malheu­reu­se­ment le prix à payer quand on n’a pas la bourse ou la place pour acqué­rir des moni­teurs plus impo­sants. L’his­toire se répé­tera avec chaque marque d’en­ceinte.

 

Au niveau du rapport qualité / prix, ADAM se posi­tionne très bien vis-à-vis de la concur­rence et prend la place de réfé­rence. Avec ses A7, le construc­teur alle­mand place la barre très haute, reste à voir la réac­tion des autres marques…

 

Notre avis : 9/10

  • Le tweeter
  • La qualité de fabrication
  • Le prix
  • Faiblesse dans les graves
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