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Test écrit

Test des moniteurs P-33A d'ADAM - Ribbon Inside

9/10

Séduisant toujours plus d'utilisateurs grâce à la qualité de ses produits, ADAM propose avec le moniteur P-33A la crème de sa gamme économique. Un beau bébé sur lequel il convenait de jeter une oreille… et même les deux !

Grâce à une poli­tique commer­ciale dyna­mique et une présence de plus en plus remarquée sur les stands des salons consa­crés au son et à la musique, la société ADAM Profes­sio­nal Audio s’est fait une place dans le monde du moni­to­ring de studio. Nous avons eu la chance de tester le plus gros modèle de la gamme écono­mique, la P-33A, sorte de petite sœur de l’ex­cel­lente AS-3.

Comme l’in­dique son nom, la P-33A est une enceinte 3 voies active de semi-proxi­mité. De taille compacte, elle dispose d’un blin­dage magné­tique qui permet de l’uti­li­ser à proxi­mité d’écrans catho­diques.

La P-33A, figure de proue de la gamme

Deux parti­cu­la­ri­tés majeures la carac­té­risent. En premier lieu, elle dispose d’un couplage parti­cu­lier des deux boomers, l’un n’in­ter­ve­nant que jusqu’à 150 Hz tandis que l’autre travaille jusqu’à 1,8 kHz. C’est à partir de cette fréquence qu’in­ter­vient le twee­ter à ruban A.R.T., une tech­no­lo­gie proprié­taire de la marque et qui la distingue de la concur­rence (voir enca­dré).

Trois ampli­fi­ca­teurs sont embarqués. Déli­vrant chacun une puis­sance maxi­mum de 150 W RMS, ils permettent d’at­teindre un niveau de 112 dB : de quoi mixer correc­te­ment à un niveau plus proche de 95 dB tout en gardant un peu de réserve.

Servant de dissi­pa­teur ther­mique, le panneau arrière en métal se voit doté d’un connec­teur XLR ainsi que des réglages de niveau et d’éga­li­sa­tion de l’en­ceinte. Sans fiori­ture, le tout respire le sérieux et le solide.

Passée la descrip­tion physique de l’objet, inté­res­sons-nous main­te­nant à l’es­sen­tiel, en ouvrant grand nos oreilles et en enfour­nant quelques galettes de réfé­rences dans le lecteur CD.



La technologie A.R.T, une exclusivité ADAM

La tech­no­lo­gie A.R.T.

Trans­duc­teur sonores spécia­li­sés dans la resti­tu­tion des fréquences aiguës, les twee­ters que l’on rencontre le plus fréquem­ment ont un compor­te­ment qui peut se compa­rer à un piston : les mouve­ments de la membrane entraînent un dépla­ce­ment d’air dont la vitesse est proche de celle de sa surface.

Afin d’op­ti­mi­ser le couplage acous­tique entre le trans­duc­teur et l’air, la tech­no­lo­gie A.R.T. utilise un ruban replié en forme d’ac­cor­déon, dont les mouve­ments vont chas­ser l’air contenu dans les replis. L’air est ainsi expulsé et aspiré à une vitesse quatre fois supé­rieure.

La membrane étant constam­ment main­te­nue dans le champ magné­tique de l’ai­mant au Néodyme, ces twee­ters ont aussi la parti­cu­la­rité de possé­der une dyna­mique et un niveau maxi­mal de pres­sion acous­tique très élevé.

 

Plein les oreilles !

Ces tests d’écoute ont été réali­sés dans une pièce d’une tren­taine de mètres carrés, permet­tant aux fréquences graves de s’ex­pri­mer plei­ne­ment.

Tuck and Patti – Dream
On ouvre le bal avec cet enre­gis­tre­ment effec­tué direc­te­ment sur un DAT grâce à un couple de micros (chose rare) : un disque idéal pour tester la capa­cité des P-33A à resti­tuer un espace sonore. Et l’on n’est pas déçu : le résul­tat est fasci­nant de relief au point qu’on ferme­rait volon­tiers les yeux pour plon­ger dans cet holo­gramme sonore. La chose est d’au­tant plus remarquable que les enceintes ont été bran­chées de façon rapide, sans soin parti­cu­lier apporté au place­ment. Voilà qui donne une idée de leur capa­cité à re-créer cette image fantôme de la stéréo­pho­nie.

Peter Gabriel – So
On pour­suit avec un grand clas­sique des années 80, marqué par les tech­niques de maste­ring de l’époque, dont les effets se font sentir sur les fins de morceaux. C’est un avan­tage de ces enceintes : elles ne pardonnent pas grand chose sur la qualité du signal. La basse de Tony Levin sort de manière tout à fait claire et puis­sante, les percus­sions sont joli­ment détaillées (le temps de montée extrê­me­ment court de la partie ampli aiguës / twee­ter y est pour beau­coup).

John Williams – The Star Wars Trilogy
On ne saurait faire un test d’une paire d’en­ceintes sans les confron­ter au rendu d’un orchestre sympho­nique. Et pour le coup, l’écoute vaut vrai­ment le détour. Ce qui frappe en premier lieu, c’est la faci­lité avec laquelle les divers pupitres se distinguent les uns des autres, leur posi­tion précise dans l’es­pace. Vient ensuite une sensa­tion d’équi­libre tonal : de la fonda­men­tale des grosses caisses au souffle des bois, on perçoit toute la palette des instru­ments de l’or­chestre.

Shakta – Sili­con Trip
A n’en pas douter, ce disque de Trance explore les moindres recoins de la courbe de réponse ! Rien à redire sur la resti­tu­tion si ce n’est que l’on peut redé­cou­vrir certains sons utili­sés avec une netteté accrue. Là encore, les twee­ters propres à la marque jouent sans aucun doute un grand rôle.

Depeche Mode – Exci­ter
Toujours dans un style élec­tro, nous avons ici des voix et quelques (rares) guitares, qui font de cette produc­tion minu­tieuse un test inté­res­sant pour des enceintes de moni­to­ring. Si la préci­sion de la resti­tu­tion rend grâce aux nombreux détails de la produc­tion et permet d’en­vi­sa­ger l’uti­li­sa­tion des P-33A pour du Sound Design, on notera tout de même quelques flot­te­ments dans le bas du spectre. Rien de bien méchant toute­fois.

Red Hot Chili Peppers – Blood Sugar Sex Magic
Sans doute est-ce l’ef­fet le plus saisis­sant des twee­ters qui est mis en valeur ici : on « sent » les prises de son et les P-33A offre une percep­tion très nette de « l’air ». Si la formu­la­tion peut paraître étrange, ceux qui ont déjà mixé des instru­ments ampli­fiés compren­dront aisé­ment la méta­phore.

Extreme – Three side To Every Story
Cet album est pour votre servi­teur, une réfé­rence, non pas artis­tique mais sonore, maintes fois utilisé lors de réglages de systèmes de sono­ri­sa­tion. Il était donc logique qu’il fasse partie de cette liste. Une des parti­cu­la­ri­tés de cet enre­gis­tre­ment est la sensa­tion de dyna­mique, repro­duite à merveille sur les P-33A, le grave très ferme et maîtrisé faisant assez bien ressor­tir la basse, pour­tant sous-mixée sur certains titres.

Conclu­sion

A l’ar­ri­vée des courses, il est vrai­ment dur de ne pas être séduit par ces P-33A. Ayant des années durant adulé une grande marque concur­rente (G*****c, pour ne pas la nommer), j’ai été réel­le­ment bluffé par la qualité géné­rale, le rendu des aigus ainsi que la souplesse de posi­tion­ne­ment de ces moni­teurs.

Un tweeter qui fait des merveilles sur la P-33A d'ADAM

La perfec­tion n’étant pas de ce monde, j’ai tout de même noté, ça et là, quelques passages flous dans le bas. Mais il s’agit là d’un bien maigre reproche en vis-à-vis de la qualité de resti­tu­tion des aigus qui, tout en étant très fins et détaillés, parviennent à rester très doux et à ne pas donner dans le chirur­gi­cal agres­sif, comme chez nombre de concur­rents. D’ailleurs, pour tout dire, rendre les P-33A à l’im­por­ta­teur fut aussi diffi­cile que de leur trou­ver un vrai défaut!

Certes, à un peu moins de 1200 € l’unité, ces petites merveilles repré­sentent un inves­tis­se­ment non négli­geable mais elles ne sont pas non plus hors de portée. Si l’on consi­dère qu’elles tiennent sans problème la compa­rai­son avec des produits beau­coup plus chers, j’irais même jusqu’à dire que leur rapport/qualité prix est excellent. Bref : un vrai coup de cœur.

Notre avis : 9/10

  • La forme et les proportions de l'enceinte
  • L'équilibre général
  • Le haut du spectre
  • La tolérance de placement
  • Un bas de spectre un peu flou parfois
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