Si le grand public connait la Suisse pour ses banquiers et ses horlogers, les amateurs de belles enceintes savent que c'est aussi le fief de PSI, un constructeur qui signe avec le moniteur A21-2 l'une de ses plus belles réussites.
Toute la série A de PSI représente ce que cette marque d’expérience peut concrétiser en matière de moniteur de proximité. Elle se décline en trois modèles deux voies, un modèle trois voies et un caisson de basses, destiné aux installations nécessitant une réponse étendue dans le grave.
Si les deux premiers modèles, respectivement A14–2 et A17–2, peuvent tout à fait convenir à de l’écoute de proximité ou servir de moniteur pour station de montage vidéo, le troisième modèle, A21–2, est un peu plus que ça.
En effet, vu le volume sonore que ces enceintes sont capables de générer, elles trouvent naturellement leur place comme écoutes de semi-proximité dans des grandes cabines ou même d’écoutes principales dans des studio de taille plus modeste (régie de montage, de post-production, de diffusion, etc.)
Plaisir des yeux
Dès le déballage des enceintes, il se dégage des PSI A21–2 une impression de sérieux qui laisse augurer du meilleur. L’emballage est soigné et efficace et la présentation extérieure des enceintes, même si certains ne trouveront pas la couleur choisie par la marque à leur goût, est très bien finie. L’enceinte est de forme parallélépipédique, montée en bass-reflex avec évent laminaire sur la face avant. Les angles sont arrondis et aucune aspérité ne vient entacher la régularité de la peinture vernie. Du beau boulot en somme…
Avec chaque enceinte sont livré documentation et câble secteur d’alimentation. Les transducteurs sont constitués d’un bommer affleurant la face avant dont la membrane mesure 17 cm, et d’un tweeter de 25mm couplés à 2kHZ.
L’amplificateur du boomer développe 150 Watts alors que 50 Watts sont consacrés au registre aigü. Signalons au passage que les A21 sont chacune capables de fournir un niveau acoustique de 108 dB SPL en continu, de quoi voir large pour aborder sereinement une séance de travail. Enfin, les amplis sont bien sûr protégés contre la surcharge en cas d’utilisation trop « lourde ».
Le test s’est déroulé en trois phases : exploitation en régie de post-production pub, en écoute passive de type « salon », et en home-studio. 3 contextes qui ont leurs exigences respectives : de quoi juger de la versatilité des A21–2. L’intérêt second est de pouvoir juger de la qualité de l’écoute selon la réponse et les caractéristiques acoustiques des trois salles.
…et des oreilles !
Quitte à tuer le suspense de ce banc d’essai, il faut reconnaître que les enceintes se sont particulièrement bien intégrées dans les trois environnements et ont pu fournir une réponse équilibrée ainsi qu’un niveau correct dans les basses.
Ce qui impressionne avant tout, c’est l’incroyable capacité en puissance (donc en volume sonore) de ces moniteurs malgré leur taille modeste (250 * 400 * 300 mm). Ils possèdent une superbe projection des médiums, qui facilite le travail sur les voix, tout en gardant « au repos » les oreilles de l’auditeur.
Le registre grave est impressionnant de clarté. Rien ne dépasse ni ne « bave ». Sans doute le léger retrait des bas médiums, à l’écoute, donne cet effet de maîtrise du bas.
Le haut est détaillé mais il n’est pas coloré de façon métallique comme on l’entend sur certaines marques qui ont tendance à pousser le haut pour donner, artificiellement, une image de précision « analytique ».
C’est surtout sur ce détail que nous avons été impressionnés. La profondeur, domaine extrêmement important et sensible lors de la phase de mixage, se pare d’une profondeur rare pour ce genre d’enceinte.
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La tolérance de la position d’écoute est assez importante, ce qui permet d’avoir une zone de déplacement possible autour du « sweet spot » sans perdre de cet espace virtuel de la stéréo.
Les phases d’écoute et de travail ont pu montrer à quel point la finesse de reproduction permet un contrôle très précis sur la façon de doser les effets et ambiances, ainsi que l’aisance à reproduire, dans une bande passante très large, la quasi-totalité du spectre.
Un seul « accident » dans les bas médiums est venu légèrement entacher cette impression d’équilibre général. Cependant, lorque l’on connaît la difficulté de placement des moniteurs d’écoute dans des petites cabines, on ne peut entièrement se fier à la réponse de l’enceinte seule.
La particularité de ces enceintes réside dans l’emploi de deux circuits électroniques dont les principes combinés sont à l’origine de la remarquable qualité de ces moniteurs. Premièrement, le CPR (Compensated Phase Response) qui permet, par une judicieuse adaptation des phases de chaque voie, d’obtenir une réponse transitoire optimale, et ainsi, une image stéréo très précise et stable. Deuxièmement, le système AOI (Adaptive Output Impedance) qui contrôle en permanence le facteur d’amortissement du haut-parleur de grave en mesurant la position de sa bobine mobile.
Deux technologies propriétaires qui sont à l’origine de la qualité de restitution des A21–2… et qui motivent en partie leur prix.
Conclusion
Carton plein pour ces enceintes qui, quel que soit le contexte, proposent toujours une écoute de grande qualité : en régie de post-prod comme en home studio, il est dur de les prendre en défaut. Dotées d’une finition irréprochable, les A21–2 n’ont en fait qu’un seul vrai défaut : elles ne sont pas à portée de toutes les bourses, et le prix de 3380 € HT la paire risque de refroidir plus d’un home studiste.
La chose n’a pourtant rien d’exhorbitante au vu de la qualité proposée et quand on sait que le système d’écoute compte parmi les éléments les plus importants d’un studio (si ce n’est LE plus important), on se dit que cela vaut peut-être la peine de se brouiller avec son banquier…
Nous tenons à remercier Jean-Pierre Barbottin de RS-422 pour le prêt du matériel ainsi que Fmarine, notre consultant préféré pour ses précieuses impressions.