Quand la série d’enceintes HSxM a été annoncée en 2005, Yamaha a clairement affiché la volonté de ressusciter leur fameuse NS10, véritable icône trônant dans la plupart des studios du monde entier ; le haut-parleur blanc ne laisse planer aucun doute là-dessus.
La série HSxM a depuis connu un franc succès et c’est sans trop de surprise que le constructeur nippon annonça il y a environ un an une mise à jour avec la nouvelle série HSx. Nous profitons de la sortie d’une version blanche pour faire un test en bonne et due forme…
Nous avions pu découvrir et écouter sommairement les HS dans les locaux de Yamaha lors de la sortie il y a un peu plus d’un an, nous ne nous attarderons donc pas sur la partie descriptive, le modèle qui nous a été fourni étant rigoureusement identique techniquement, seule la finition change. Les enceintes blanches n’ont d’ailleurs pas manqué d’attirer les regards des gens passant dans notre bureau : il faut dire qu’elles sont assez classes ! La construction est irréprochable et le fait d’avoir gardé le tour du haut-parleur noir est une bonne idée. Le panneau arrière, avec la connectique, les réglages et le radiateur reste noir, ce qui n’est pas forcément un problème, car une fois les enceintes posées sur votre bureau ou sur des pieds, cette partie ne sera plus visible. On regrettera juste l’absence d’entrée au format RCA et le réglage des moyennes fréquences qui a disparu.
Pour les tester, nous les avons mises face aux Eris E8 de PreSonus, qui restent jusqu’à présent nos favorites dans cette gamme de prix (500 € la paire pour des 8 pouces). Nous écoutons des fichiers non compressés via notre interface Metric Halo ULN-8 nous permettant de passer rapidement d’une paire d’enceintes à une autre.
Écoute
Johnny Cash – Hurt
Les deux paires d’enceintes sont vraiment très bonnes pour le prix et les médiums et aigus restent à peu de choses près équivalents. On entend un léger surplus entre 1 et 2 kHz sur les enceintes PreSonus tandis que les Yamaha privilégient les fréquences situées entre 500 et 800 Hz. L’équilibre des médiums fait que les Yamaha donnent un peu plus de présence à la voix de Cash et à la guitare acoustique tandis que les Eris donnent l’impression d’être un peu plus creusées.
Michael Jackson – Liberian Girl
Sur l’intro, c’est très difficile de départager les deux enceintes. Dès que la voix débarque, les Yamaha gardent toujours ce petit surplus de présence pas désagréable. Le bas est en revanche plus développé sur les enceintes de PreSonus, ce qui peut-être considéré comme un avantage sur certains styles de musique. Côté dynamique, c’est kif-kif. Sur les HS8, le kick se résume plus à la batte et l’attaque que la résonance. Les PreSonus donnent le sentiment d’être plus larges que les Yamaha, alors que ces dernières donnent la part belle aux hauts médiums. Cette partie du spectre est très utile lors du mixage et certains aiment le fait qu’elle soit légèrement accentuée (le succès des NS10 est dû en partie à ça). Quoi qu’il en soit, les deux enceintes, même si elles restent un peu différentes, sont très bonnes.
The Raconteurs – Consoler of the lonely
Les Yamaha ne rendent pas forcément justice à la résonance de la grosse caisse qui reste mieux développée sur les Eris. La basse reste aussi plus ténue sur les HS, ce qui a l’avantage de ne pas venir masquer les guitares qui sont très lisibles. On aime la précision des enceintes de Yamaha, et l’étendue et l’équilibre des PreSonus.
Gorillaz – Feel Good Inc.
Le kick et la basse sont très secs sur les enceintes Yamaha, elles n’en font pas trop, un peu moins que les Eris, mais restent très propres, ce qui peut-être vu comme un plus par certains. Difficile en tout cas de donner un véritable vainqueur sur ce titre, l’équilibre des médiums est différent, mais rien d’affolant.
Also sprach Zarathustra
Sur l’introduction, on entend l’extension du bas du spectre sur les PreSonus. On note toujours un peu plus de présence sur les cuivres et les attaques des timbales sont un peu plus marquées sur les HS8 tandis que l’image stéréo est similaire. Pour le reste, les deux paires s’en sortent merveilleusement bien, et quand on voit leur prix, on se dit que les home-studistes d’aujourd’hui ont bien de la chance.
Pour résumer cette écoute, on peut dire que les Eris et les HS sont un peu différentes dans le bas du spectre et l’équilibre des médiums, mais elles restent toutes les deux de très bonnes enceintes, qui permettent de mixer l’esprit tranquille. Certains aimeront la présence des Yamaha qui peut se révéler très pratique en mixage, tandis que d’autres préfèreront le bas un peu plus développé des Eris et leur médium un peu plus droit.
Yamaha HS8 en rouge et PreSonus Eris E8 en vert
|
Conclusion
Les nouvelles HS8 (à 275 € l’unité environ) resteront des références du marché, au même titre que les Eris E8 de PreSonus que nous apprécions tout autant. Le look blanc des Yamaha est un sacré plus, mais les PreSonus gardent l’avantage au niveau du nombre d’entrées et réglages disponibles. Côté son, les enceintes sont assez proches, et les différences que nous avons entendues restent une affaire de goût. Nous vous conseillons donc d’aller les écouter si possible avant achat. Pas de pression : il n’y aura pas de mauvais choix.