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Test du Orchestral Tools Orchestral String Runs - Run, baby run

L’écriture orchestrale virtuelle a fait un grand pas en avant avec les solutions proposées dans le domaine des articulations par les éditeurs, même si plusieurs problématiques sont encore plus ou moins présentes. Orchestral Tools propose, avec Orchestral String Runs, de répondre à celles concernant les runs de cordes.

Depuis l’avè­ne­ment des mega-banques orches­trales signées East West ou VSL, l’écri­ture orches­trale virtuelle a gagné en réalisme de façon surpre­nante. La qualité des prises de son, de l’échan­tillon­nage, utili­sant les meilleurs outils actuel­le­ment à dispo­si­tion, sans comp­ter parfois des lieux d’en­re­gis­tre­ment excep­tion­nels, la sophis­ti­ca­tion de la program­ma­tion, les fonc­tion­na­li­tés offertes par tel ou tel logi­ciel simpli­fient de plus en plus la réali­sa­tion d’or­ches­tra­tions complètes, et d’une véra­cité inéga­lable par des moyens de synthèse conven­tion­nels. Certes, la modé­li­sa­tion et d’autres tech­niques hybrides commencent à sérieu­se­ment poin­ter leur nez, de l’or­chestre complet avec Synful Orches­tra ou par type d’ins­tru­ment avec le WIVI Pro Player.

 

Timbre, hauteur, attaque et en géné­ral l’évo­lu­tion dans le temps, toutes ses carac­té­ris­tiques d’un son peuvent être faci­le­ment acquises grâce à l’échan­tillon­nage. Les éditeurs de banques à base de samples ont riva­lisé d’in­ven­ti­vité pour ensuite propo­ser des réponses aux besoins en legato/porta­mento, répé­ti­tions, trilles et diverses appog­gia­tures qui sont indis­so­ciables de l’exé­cu­tion réelle de ces instru­ments. Si le legato a pu être repro­duit grâce à l’as­so­cia­tion de l’en­re­gis­tre­ment d’in­ter­valles réels et de détec­tion d’in­ter­pré­ta­tion lors de l’en­re­gis­tre­ment dans un DAW ou de jeu en temps réel, si les répé­ti­tions ont pu gagner en véra­cité grâce au round robin, une tech­nique d’ap­pel plus ou moins aléa­toire de diffé­rents échan­tillons d’une même note, les solu­tions concer­nant les trilles et ce qu’on appelle les runs (voir enca­dré) ne sont pas encore tout à fait satis­fai­santes. VSL, par exemple, a commencé par propo­ser plusieurs types de runs, mais à des tempos fixes. Il fallait donc passer par des logi­ciels de compres­sion/expan­sion tempo­relle (Mélo­dyne, Time­Fac­tory, etc.) ou de type ReCycle pour synchro­ni­ser ces phrases au tempo désiré. L’ar­ri­vée du VI Pro a simpli­fié les choses en inté­grant un algo­rithme de stret­ching (Dirac).

 

Machine de test


MacPro Xeon Quad 3,2 GHz

10.6.6

Logic 9.1.3

Kontakt 4.1.3.4125

OSR 1.0

Le prin­ci­pal problème est d’ar­ri­ver à repro­duire à la fois l’at­taque et le legato, les liai­sons parti­cu­lières qui font le réalisme des phrases ainsi jouées, ainsi que leur dyna­mique parti­cu­lière. S’il est rela­ti­ve­ment aisé d’ob­te­nir un résul­tat correct à tempo moyen, cela se complique dès que ce dernier augmente. Et de toute façon, il est quasi­ment indis­pen­sable de travailler avec plusieurs layers, attaques courtes et variables et programmes legato, plus l’ac­cen­tua­tion néces­saire pour un réalisme opti­mal. La plupart des éditeurs proposent des programmes spécia­le­ment conçus pour un jeu direct, les preset ancien­ne­ment préfixés 0– chez VSL ou les Run Simu­la­tor chez East West, mais le temps passé pour obte­nir un résul­tat correct est parfois bien décou­ra­geant.

 

Pour répondre à cette problé­ma­tique, Cine­samples a proposé naguère une solu­tion appliquée aux bois (sans saxo­phone ni cor anglais) avec Holly­wood­winds, mêlant échan­tillons et scripts sophis­tiqués pour Kontakt.

Hendrik Schwar­zer, créa­teur d’Or­ches­tral Tools, nouveau venu dans le domaine de l’édi­tion de banques de sons, s’est attaqué aux cordes avec Orches­tral String Runs, selon la même optique : échan­tillons et scripts, pour Kontakt.

 

Intro­du­cing Orches­tral String Runs

Orchestral Tools Orchestral String Runs

 

Dispo­nible chez l’édi­teur, via télé­char­ge­ment unique­ment, au tarif de 399 $ (à peu près 292 € au moment de la rédac­tion de ce test), la banque pèse 7 Go (12 Go de départ compres­sés via l’al­go­rithme de Native Instru­ments) et est conçue pour Kontakt 4.1 (et sa version gratuite, le Kontakt Player 4.1). La banque s’au­to­rise via le Service Center habi­tuel et installe docs, Instru­ments et échan­tillons à l’en­droit de votre choix. À noter que les échan­tillons (et donc les programmes) sont four­nis en 16 et 24 bits et en 48 kHz dans les deux cas. Les exemples de ce test seront réali­sés avec la version 24 bits.

 

Le manuel (en anglais unique­ment…) détaille d’abord le pourquoi du projet, ainsi que les moyens mis en œuvre, à savoir le Bela­rus Phil­har­mo­nic Orches­tra repris par des micros Schoeps et Neumann (éton­nant, non ?), non pas dans leur très beau hall (visible sur leur site) mais sur une scène spécia­le­ment conçue pour l’en­re­gis­tre­ment de musiques de film.

 

 

Orchestral Tools Orchestral String Runs

La première parti­cu­la­rité de la banque est d’uti­li­ser systé­ma­tique­ment trois sources sonores, faisant appel à trois tech­niques d’en­re­gis­tre­ment stéréo : une prise de son de proxi­mité (Close), une autre via arbre Decca et la dernière via la tech­nique ORTF. Trois rota­tifs permettent d’en ajus­ter le volume, et l’édi­teur a inclus trois boutons de Bypass, pratiques pour faire un compa­ra­tif rapide, sans néces­sai­re­ment tout déré­gler. On peut ainsi ajus­ter le son d’en­semble afin de le faire corres­pondre au mieux à celui des autres banques orches­trales utili­sées, du son dénué de réver­bé­ra­tion de la VSL à celui beau­coup plus réso­nant des orchestres virtuels East West. Comme on traite en géné­ral le résul­tat final avec une réverbe globale, le lissage sonore est ainsi faci­lité.

 

La banque est divi­sée en quatre familles, Celli+­Basses, Violins, Violins+­Vio­las et Whole Ensemble. En plus de runs propre­ment dites qui seront détaillées plus bas, l’édi­teur a fourni pour chaque famille, à l’ex­cep­tion des Violins, un programme Stac­cato et un programme Sustai­ned. Ces derniers programmes utilisent deux layers avec cross­fade, et les échan­tillons sont bouclés.

 

Pari : tenues

 

Orchestral Tools Orchestral String Runs

Commençons par les programmes hors runs. Mais avant, petite remarque concer­nant l’ar­chi­tec­ture de la banque. L’édi­teur a effec­tué un choix éton­nant, en cela qu’il ne propose en instru­ments sépa­rés que les violons, les autres pupitres étant rassem­blés deux par deux : altos avec violons, violon­celles avec contre­basses (notons aussi deux programmes Whole, regrou­pant tous les pupitres). On peut le regret­ter, mais ce choix est tout à fait conscient, le but étant de donner à l’uti­li­sa­teur les traits les plus couram­ment utili­sés, et non pas (encore ?) la tota­lité des possi­bi­li­tés de ce type de langage.

 

 

Run, Strings, Run


Mais, à propos, que sont donc ces runs ? Diffi­cile de trou­ver une équi­va­lence française, voire anglo-saxonne, dans la déno­mi­na­tion de l’écri­ture orches­trale, le terme ne se retrou­vant dans aucun des trai­tés ou diction­naires spécia­li­sés consul­tés (merci à MR qui se recon­naî­tra).

Le terme semble être d’usage dans la termi­no­lo­gie de la musique à l’image, qu’il ait été initié par les compo­si­teurs ou par les éditeurs. D’une façon simple, est appe­lée run toute phrase exécu­tée rapi­de­ment, sur une gamme, un mode, un arpège brisé ou non.

Autre remarque, les programmes utili­sant plusieurs layers ne sont dispo­nibles qu’en version “simple”, c’est-à-dire avec passage d’un layer à l’autre via la vélo­cité, même si le CC11 (expres­sion) est assi­gné au volume. On aurait appré­cié de dispo­ser de programmes avec passage et cross­fades via la molette, ou un quel­conque autre contrô­leur Midi, car même avec le CC11, vous ne pour­rez pas passer d’un layer à l’autre, le volume n’étant appliqué qu’à l’échan­tillon déclen­ché. En clair, un jeu piano déclen­chera les échan­tillons prévus pour la zone de vélo­cité en cours, ce qui permet­tra une montée en volume via le CC11 sur ces échan­tillons unique­ment, mais ne permet­tra pas de passer aux échan­tillons forte de la zone suivante. Heureu­se­ment Kontakt permet de program­mer assez rapi­de­ment de tels programmes, à mon sens plus souples d’uti­li­sa­tion, via les éditeurs de groupe et de mapping.

 

Dernier point, les échan­tillons des notes tenues sont bouclés, sur des périodes suffi­sam­ment longues, et avec des déca­lages suffi­sants pour éviter la sensa­tion pénible du sample bouclé. La plupart des échan­tillons durent au moins 10 secondes, les bouclages variant entre deux et sept secondes (même si j’ai véri­fié des zones sur chaque preset, j’avoue ne pas avoir compulsé la tota­lité des 6,7 Go…).

 

Nonobs­tant ces quelques remarques, il faut recon­naître que ces programmes de base ont déjà le son. Sur le premier exemple présen­tant les Violins+­Vio­las Sustai­ned, on enten­dra succes­si­ve­ment le résul­tat des diffé­rentes prises de son (dans l’ordre Tree, ORTF, Close), puis un mixage des trois.

 

 

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Même chose avec les Celli+­Basses Sustai­ned.

 

 

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À noter que l’at­taque marquée des notes forte permet de jouer rela­ti­ve­ment stac­cato.

 

 

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Mais l’on préfé­rera utili­ser les programmes spécia­le­ment conçus à cet effet. D’abord les Violins+­Vio­las Stac­cato.

 

 

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Puis les Celli+­Basses Stac­cato.

 

 

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On notera quelques arte­facts peu agréables à l’oreille, comme ceux inter­ve­nant sur le round robin (notes alter­nées) du C4 des Violins. D’autres sont aussi présents, moins gênants, et parti­cipent à la vie du son.

 

 

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On revien­dra plus tard sur ces programmes, lorsque l’on véri­fiera comment (et si) ils peuvent aider à fondre les runs au sein d’ar­ran­ge­ments utili­sant d’autres biblio­thèques de cordes/d’or­chestre.

 

Runs, fore­ver, runs

Orchestral Tools Orchestral String Runs

 

 

On en vient au cœur du sujet. Là aussi, deux approches : des programmes Basic Runs, et surtout un programme Runs Buil­der par groupe de cordes. On y revien­dra plus tard, commençons par les Basic, qui sont propo­sées en deux versions, Basic-Runs, et Basic-Runs_Spicc, pour spic­cato ou piqué, avec rebond de l’ar­chet sur la corde, et autres astuces qu’ex­plique très bien Philippe Aïche dans le vidéo suivante :

 

 

 

 

 

 

L’in­ter­face des preset Basic présente les trois rota­tifs corres­pon­dants aux prises de son, ainsi qu’une section Key indiquant la tona­lité en cours, et une autre section Tempo, dotée d’un bouton Auto (synchro­ni­sa­tion auto­ma­tique au tempo de l’hôte suivant le type de phrase) et d’un slider Synced. Ce dernier permet de modi­fier la vitesse de lecture de la phrase enre­gis­trée, en la rédui­sant de moitié ou en la multi­pliant par deux. L’al­go­rithme utilisé est le Time­Ma­chine 2, pas néces­sai­re­ment le plus perfor­mant des algo­rithmes de time-stretch, mais qui devrait suffire si l’on ne tente pas des ralen­tis de trop grande ampli­tude (les accé­lé­rés posent moins de problè­mes…).

 

Orchestral Tools Orchestral String Runs

On dispose ici de montées et descentes de gammes diato­niques, sur une ou deux octaves, d’al­lers-retours sur une ou deux octaves, de ces mêmes gammes en partant de la quinte (utili­sables donc en mixo­ly­dien, sur le cinquième degré), de gammes brisées, et de combi­nai­sons entre les deux pupitres. Le tout proposé en majeur et en mineur, mode auquel on accé­dera via la molette (un pdf est dispo sur le site de l’édi­teur, pour se faire une idée des diffé­rentes phrases, y compris celles que l’on verra dans les Runs Buil­ders). Les figures ryth­miques prin­ci­pales de ces Basic Runs sont le septo­let de doubles croches et la triple croche. Le clavier de Kontakt permet de visua­li­ser la répar­ti­tion des phrases (en bleu), ainsi que l’oc­tave de sélec­tion de la tona­lité (en rose). Voici quelques exemples de runs dans diffé­rentes tona­li­tés, d’abord legato, puis spic­cato, à diffé­rents tempos. Les exemples ne feront entendre que les Violins+­Vio­las, les prin­cipes étant les mêmes pour les Celli+­Basses.

 

 

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On l’en­tend, tant que l’on reste dans des propor­tions “raison­nables”, les faiblesses de Kontakt ne se font pas trop sentir. De toute façon, ce type de phrase étant plutôt destiné à précé­der une reprise, à enri­chir un déve­lop­pe­ment de thème, on essaiera autant que possible de ne pas l’uti­li­ser seul, sans autre instru­ment (on pense aux percus­sions, aux vents, etc.), à partir du moment où l’on modi­fiera de façon signi­fi­ca­tive le tempo.

 

En revanche, dès que l’on souhaite ralen­tir de façon plus marquée les phrases, le son devient vite inuti­li­sable. Et on notera (parfois) quelques “fausses” notes, comme ce sol # dans le premier exemple, trans­for­mant en lydien ce qui est censé être majeur. En revanche, à tempo soutenu, c’est plus diffi­cile à entendre.

 

 

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Orchestral Tools Orchestral String Runs

Heureu­se­ment, pour compen­ser les faiblesses du stretch, l’édi­teur a prévu une solu­tion, le preset Runs Tran­si­tion Patch, qui est un assem­blage d’échan­tillons legato avec round robin, ce qui permet de jouer soi-même des runs assez réalistes. Quatre nouveaux réglages appa­raissent ; d’abord, Auto-Detu­ner, faisant fluc­tuer l’ac­cord global, ce qui peut appor­ter une certaine vie si l’on reste modéré. Ensuite Attack et Curve, réglant l’at­taque et le chute des notes. Puis Repe­ti­tions, puisque chaque note fait appel succes­si­ve­ment à deux échan­tillons diffé­rents, que l’on peut déclen­cher un petit truc de program­ma­tion qui permet d’ajou­ter au réalisme du phrasé, jouer sur l’au­to­ma­tion pour modi­fier le volume suivant le motif ryth­mique ou mélo­dique de la phrase. On enten­dra le trait joué, avec la même auto­ma­tion et les mêmes réglages de volume (la diffé­rence est éton­nante de ce point de vue) avec les Violins+­Vio­las Sustai­ned, puis les Stac­cato, et enfin avec le programme Runs Tran­si­tion.

 

 

 

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Puis ce même trait joué avec le Vienna Instru­ments Pro, avec le preset Strings Violins+­Vio­las legato (avec un tout petit peu de réverbe afin de dépas­ser le son mat d’ori­gine). Et pour finir avec Play Sympho­nic Orches­tra Gold XL, avec un multi utili­sant les presets 18 Violins QLeg et 10 Violas Qleg (la réverbe est celle natu­relle des programmes Stage de l’or­chestre d’East West).

 

 

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On l’en­tend, le preset signé Orches­tral Tools est celui qui sonne le plus réaliste, entre le côté un peu haché de la VSL et celui au contraire trop lié d’East West. L’at­taque semble en effet bien plus natu­relle.

Hélas, ce preset n’est dispo­nible que dans la section Violins+­Vio­las, rien n’étant prévu pour les violons seuls, ni pour les Celli+­Basses, et encore moins pour l’uneou l’autre de ces deux derniers pupitres.

 

Faire bonne figure

 

 

Orchestral Tools Orchestral String Runs

Parti­cu­la­rité du pupitre Violins seul, les programmes Violins Figures et Violins Short Trills offrent d’autres oppor­tu­ni­tés de phrasé, et de liai­son avec d’autres biblio­thèques orches­trales.

 

On bascule via la molette entre trilles par demi-ton et trilles par tons, et deux keys­witches permettent de choi­sir entre trilles courts, et trilles très, très courts, à la limite du mordant ou du grup­petto. On retrouve les habi­tuels trois rota­tifs, et la fonc­tion de synchro.

 

Dans l’exemple suivant, on enten­dra les deux types d’or­ne­ment, à diffé­rents tempos. La remarque sur le stretch est toujours la même en ce qui concerne l’ef­fi­ca­cité de l’al­go­rithme de Kontakt.

 

 

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L’autre programme propose quant à lui six courtes phrases diffé­rentes, basées sur des trio­lets, des doubles croches ou des sexto­lets de double, et dispo­nibles dans toutes les tona­li­tés, couvrant de une octave à plus de deux octaves et demie.

 

 

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On passe de l’une à l’autre sans trop de problèmes, à condi­tion d’avoir un jeu propre et en place, et d’évi­ter de jouer legato si l’on veut appe­ler une figure après une autre (via six keys­witches). Le programme étant poly­pho­nique, si l’on n’est pas sûr de soi, on peut réduire la poly­pho­nie à 1, et quand même arri­ver à déclen­cher les keys­witches, la note réel­le­ment jouée étant prio­ri­taire tant qu’on la main­tient appuyée. Ces figures sont bouclées, certaines d’ailleurs assez maladroi­te­ment comme on peut l’en­tendre dans l’exemple suivant.

 

 

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L’avan­tage de Kontakt, c’est qu’on peut modi­fier les points de bouclage liti­gieux et sauve­gar­der le résul­tat, sans toute­fois pouvoir expor­ter les samples, puisqu’ils sont encap­su­lés et compres­sés via l’al­go­rithme maison.

 

Construire sa course

 

Orchestral Tools Orchestral String Runs

Plat de résis­tance de la banque, le Runs Buil­der est dispo­nible pour les Violins et les Celli+­Basses. L’in­ter­face regroupe les trois rota­tifs et boutons de bypass des prises de son, les deux affi­cheurs Key et Tempo. Les nouveau­tés sont dues au prin­cipe retenu, à savoir le déclen­che­ment de phrases préen­re­gis­trées dans toutes les tona­li­tés, la sélec­tion se faisant via keys­witches, maté­ria­li­sés en vert pour le choix de la tona­lité (l’écran Key affiche alors la tona­lité majeure et sa rela­tive), et en rose pour appe­ler une des dix cellules propo­sées, cellules qu’il faudra “remplir” avec les phrases dispo­nibles suivant les instru­ments. Côté violons on dispose de 10 types de phrases (trio­lets, doubles croches, trilles, diverses figures, etc.), côté Celli+­Basses de quatre types (trio­lets et trilles). On trou­vera comme précé­dem­ment le détail des figures dans le .pdf Arti­cu­la­tions. La molette permet quant à elle d’ac­cen­tuer les phrases, en jouant sur le volume et/ou la briè­veté des sons. Les phrases sont répar­ties non plus de façon chro­ma­tique mais en respec­tant la tona­lité (diato­nique et selon les notes de la gamme choi­sie) ou selon la figure en cours : ainsi les 4th/5th Runs Down sont dispo­nibles sur la tonique (quatre notes pour arri­ver à la quinte) et la quinte (cinq notes pour arri­ver à la tonique).

 

Les affi­cheurs des cellules montrent de façon très claire la figure en cours (avec accent et liai­son si néces­saire), c’est très pratique. Les phrases sont très bien exécu­tées, il n’y a pas de bouclage vu le prin­cipe retenu, et quelques petits bruits ici et là ne font que rendre plus vivants les échan­tillons (atten­tion toute­fois quand il s’agit de répé­ter la même phra­se…). Ne reste plus qu’à char­ger les cellules, ouvrir les instru­ments utili­sant d’autres biblio­thèques et rempla­cer tous les phra­sés que l’on essaie­rait de créer via les programmes legato ou autres des biblio­thèques habi­tuelles par ceux d’OSR. On peut ainsi en quelques minutes créer une maquette, voire un défi­ni­tif dont les runs seront impec­ca­ble­ment rendus.

 

 

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L’édi­teur propose de nombreuses démos audio et vidéo, n’hé­si­tez pas à aller les consul­ter. Pour plei­ne­ment tirer partie des figures et phrases, il faudra prendre en compte tous les modes et combi­nai­sons possibles entre tona­li­tés de façon à ne pas être tribu­taires des limites diato­niques.

 

Bilan

 

OSR est une excel­lente surprise : la problé­ma­tique a été clai­re­ment défi­nie, et le concept de la banque y répond donc parfai­te­ment. Le son dans l’en­semble est excellent, les trois prises de son sont une très bonne idée qui permet de fondre les phrases avec les sono­ri­tés d’autres biblio­thèques. Côté reproches propres à la banque : quelques bouclages à revoir, mais on peut le faire soi-même, ou espé­rer que l’édi­teur appor­tera quelques correc­tions lors d’une mise à jour et le temps de char­ge­ment qui est trop long, alors que les dernières versions de Kontakt sont très perfor­mantes de ce point de vue. La sauve­garde du preset comme Kontakt le recom­mande parfois afin d’ac­cé­lé­rer le temps de char­ge­ment n’y change rien. Mais il semble que ce problème, d’après l’édi­teur et Native Instru­ments, ne se produise qu’avec certaines confi­gu­ra­tions, et ce en raison d’un bug de la version 4.1 de Kontakt, censé­ment corrigé par la version 4.2, dont l’ar­ri­vée est immi­nente. Wait and see…

 

 

Adden­dum : La version 4.2.2 de Kontakt venant de sortir, j’ai véri­fié immé­dia­te­ment les dires de l’édi­teur concer­nant les temps de char­ge­ment. Effec­ti­ve­ment, il n’y a plus aucun problème, et les programmes se chargent à une vitesse assez hallu­ci­nante, il faut bien le dire…

 

Côté reproche induit, mais qui pour­rait tour­ner au procès d’in­ten­tion, tant il dépen­dra de chacun : il ne faut pas voir cette biblio­thèque comme un pallia­tif ou une solu­tion à un manque d’ins­pi­ra­tion. La démarche doit être de la compo­si­tion vers l’ou­til qui permet de répondre à la problé­ma­tique, et non l’in­verse. Il y aurait en effet un risque à retrou­ver partout des courses faisant office de compo­si­tion. Mais l’on ne peut repro­cher à un outil son manque d’ima­gi­na­tion… Et, pour être juste, il faudrait aussi ouvrir un débat plus vaste sur les attentes des produc­teurs, les délais de réali­sa­tion, les budgets, etc. ce qui n’est pas le sujet de ce test.

Un simple “ne boudons pas notre plai­sir” serait, lui, injuste pour tout commen­taire à l’égard de cette biblio­thèque. Je le répète, c’est une excel­lente surprise, répon­dant parfai­te­ment au sujet qu’elle est censée trai­ter. Le son, la variété des phrases et des programmes, jusqu’aux preset Sustai­ned et Stac­cato donne au compo­si­teur un véri­table outil, une véri­table aide, ce qui est tout ce qu’on demande aux produits qui ne cessent de sortir. Ce n’est pas le cas pour tout ce que nous vendent les éditeurs. Mais dans ce cas, il n’y a pas trom­pe­rie, le pari est tenu et de très belle manière. Très forte­ment recom­mandé à tous ceux qui travaillent avec des orchestres virtuels, sérieux gain de temps et réalisme accru garan­tis. À quand le reste de l’or­chestre ?

 

  • Concept
  • Son
  • Runs Builder
  • Nombreuses figures
  • Souplesse et ergonomie
  • Outil de complément idéal
  • Qualité des programmes Sustain et Staccato
  • Préset Runs Transition
  • Round Robin
  • Trois prises de son distinctes
  • Intelligence de la synchro au tempo
  • Petites imperfections aidant au réalisme
  • Gain de temps pour l’exécution
  • Réalisme accru
  • Certains bouclages ratés
  • Bruits parfois gênants
  • Limites du stretch à la Kontakt
  • On aurait aimé la séparation de tous les pupitres
  • Temps de chargement parfois très long
  • Peut conduire à la facilité...

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