Le géant américain revient avec une nouvelle série fabriquée au Japon et baptisée « JV MODIFIED ». Fender promet un bond dans le passé pour ses deux modèles phares avec cependant quelques améliorations techniques permettant de donner une dimension un peu plus actuelle à ses guitares.

C’était mieux avant ?
Avec cette nouvelle série, Fender remet au goût du jour les modèles « Japanese Vintage » datant des années 1980, elles-mêmes basées sur les modèles américains des années 1950 et 1960. Il y a de quoi s’y perdre pour peu que l’on ne soit pas un puriste passionné par le catalogue de la marque américaine.
La guitare, proposée au tarif d’environ 1400 euros, est arrivée parfaitement bien réglée et avec une action extraordinairement basse et sans frise. Cette Stratocaster japonaise est livrée dans une housse rembourrée et peu encombrante. Pour le prix, certains auraient probablement apprécié un étui en dur, à juste titre.
Ça claque !
Fender ne fournit aucune information technique au sujet des micros qui équipent cette guitare au-delà du caractère « vintage » qu’ils promettent d’offrir, comme des dizaines de leurs micros. Voyons donc plutôt ensemble comment ils s’en sortent sur le canal clair d’un, très bon, amplificateur à lampes :

- 1 – Canal clair – position 500:33
- 2 – Canal clair – position 400:18
- 3 – Canal clair – position 300:21
- 4 – Canal clair – position 2 et positions 2 + 500:44
- 5 – Canal clair – position 1 et positions 1 + 500:38
Tout d’abord, le manche de cette guitare s’est révélé être très confortable que ce soit pour le jeu en accords ou en solo. Il n’est pas particulièrement épais, mais son profil permet de jouer sur des accords barrés sur une longue période sans ressentir de tensions dans la main. Ensuite, sa touche en érable offre une attaque bien claquante, peu importe la position choisie sur le sélecteur. Le micro manche apporte malgré tout suffisamment d’épaisseur et de chaleur au son pour le rendre efficace, par exemple, sur un accompagnement en accords. D’ailleurs le push-pull offert par le second potentiomètre de tonalité, qui vient rajouter le micro manche, offre une palette sonore supplémentaire que j’ai trouvée musicale. Cette option est d’autant plus pertinente que les deux premières positions sont en règle générale très difficiles à manier sur le canal clair d’un ampli, tellement le son peut être agressif. J’apporte néanmoins une réserve vis-à-vis de la manipulation du push-pull, la forme des potentiomètres n’étant pas la plus adaptée.

- 6 – Canal crunch – position 200:32
- 7 – Canal crunch – position 300:28
- 8 – Canal crunch – position 100:58
- 9 – Canal crunch – position 500:21
- 10 – Canal crunch – position 100:38
- 11 – Canal saturé – position 100:57
Une machine à divebomber ?

Conclusion
La célèbre marque américaine propose une énième Stratocaster, certes inspirée d’une ancienne série de guitares, elle-même inspirée d’une encore plus ancienne série de guitares, mais qui ne manque pas d’intérêt sur certains points. La fabrication japonaise est excellente, l’électronique est silencieuse et la guitare se révèle particulièrement polyvalente en encaissant sans broncher différents niveaux de saturation grâce à des micros précis, dynamiques et équilibrés. On pourra bien entendu reprocher le choix d’un système de vibrato un peu dépassé malgré des mécaniques modernes.