La GES-100 est une guitare électrique de type SC. Elle est disponible dans les enseignes du groupe Cultura qui propose depuis quelque temps une gamme complète d’instruments de Musique. Voyons ensemble si celui-ci tient ses promesses et surtout comment il se place vis-à-vis de ses concurrents directs.
Le grand frisson ?
Disponible à la vente dans les magasins Cultura, la GES-100 est une guitare électrique qui puise son inspiration dans la légendaire Fender Stratocaster. Le fabricant n’a pas pris trop de risques avec ce design intemporel qui reste à la page soixante-dix ans après sa conception. Pour ce test, les équipes de Cultura m’ont fait parvenir la GES-100 dans sa finition noir mat. La guitare m’a été livrée dans un carton simple dans lequel elle était plutôt bien protégée, avec son mode d’emploi et sa tige de vibrato. Elle dispose d’un corps en peuplier et d’un manche vissé en érable. La finition noir mat ne permet pas de compter le nombre de pièces qui constituent le corps. L’érable choisi pour le manche est assez joli et affiche de beaux motifs verticaux. Il est sculpté selon un profil en « C » et s’est montré assez confortable, j’y reviendrai. La touche rapportée est aussi en érable, elle est sertie de vingt-deux frettes pour un diapason standard de 25,5 pouces et de repères incarnés par des points noirs. La largeur au sillet est de 42 mm, du standard aussi. La guitare est équipée de mécaniques à bain d’huile chromées et d’un vibrato de style Vintage à six points d’ancrage. Ces deux éléments d’accastillage se sont montrés particulièrement capricieux pendant toute la durée du test.
Pour la conception de la GES-100, Shiver a choisi une configuration HSS. La guitare est donc équipée d’un micro double-bobinage installé en position chevalet et de deux micros simples qui occupent les positions manche et centrale. Ils sont contrôlés par un volume général, une tonalité générale et un sélecteur à cinq positions qui renvoient une impression de fragilité. Les micros simples sont construits autour d’aimants céramiques alors que le micro Humbucker dispose d’aimants Alnico (Aluminium, Nickel, Cobalt). Cette configuration assure à l’instrument une certaine polyvalence. Les micros, les potentiomètres et le sélecteur sont montés sur une plaque de protection noire à trois plis. La GES-100 est livrée équipée de cordes Shiver de tirant .09-.42 assez médiocres. Enfin, la tête de la guitare est équipée de deux œillets de rétention et un logo « Shiver » y est apposé. Je sors la bestiole de son carton, l’accorde et la joue rapidement à vide afin d’apprécier la qualité générale de la lutherie. Le corps de la guitare vibre correctement, on peut sentir les vibrations se propager sur toute sa surface, ce qui est moins le cas avec le manche. Le talon de ce dernier est d’ailleurs sculpté pour garantir un meilleur accès aux aigus, comme sur les Fender Ultra, par exemple. Si le fabricant insiste sur les bords des frettes « soigneusement polis », le sommet de ces frettes n’est lui, pas traité du tout. Le moindre bend est assez compliqué, la corde étant freinée par le côté rugueux du dessus des frettes, ce qui produit un son très désagréable. Après avoir accordé la GES-100, je la branche à mon matériel habituel pour commencer le test.
Et le son ?
Dès les premiers accords joués, j’ai été très étonné par le confort du manche de la GES-100. Son profil et sa finition satinée assurent une bonne prise en main et des déplacements aisés. On est malheureusement vite rattrapé par le frettage presque catastrophique, mais le manche est une bonne surprise. La guitare n’est pas très lourde, elle est donc assez maniable. Si les positions intermédiaires offertes par le sélecteur à cinq positions (les positions 2 et 4, donc) sont assez sympa, les micros seuls ne m’ont pas enthousiasmé plus que ça. Le micro manche est très plat et sans vie, on a du mal à reconnaître un micro manche de type Strat. Même combat pour le micro central qui manque également de personnalité. Le humbucker installé en position chevalet marque selon moi un contraste trop important avec les autres micros en termes de niveau de sortie. Cela pourra cependant constituer un avantage pour un guitariste débutant qui y verra un gage de grande polyvalence. En son clair, la GES-100 s’est montrée assez fade. Tout fonctionne correctement, mais l’instrument semble éteint, comme en veille. Passer sur un son crunch l’a réveillé un peu et j’ai trouvé que c’était le registre dans lequel il était le plus à l’aise. Les micros, malgré une absence totale de personnalité, développent quand même un bon équilibre en fréquences. La position qui mélange le micro chevalet et le micro central est même assez agréable avec ce son qui rappelle fortement celui d’une Strat.
- Clean All Pickups02:11
- Crunch All Pickups03:04
Les mécaniques et le vibrato se sont montrés très capricieux pendant toute la durée du test. Le moindre petit coup de vibrato désaccorde la guitare, les cordes ne regagnant pas du tout leur position « zéro ». Les mécaniques à bain d’huile sont, elles aussi, un peu faiblardes et ne tiennent l’accord que de manière très relative. On aurait préféré un chevalet fixe, bien plus fiable et simple à régler et à utiliser, surtout pour un guitariste débutant. Je termine le test en essayant la GES-100 sur un gros son Metal. Le micro Humbucker n’a pas été particulièrement à l’aise et a généré un son très peu défini. Même remarque pour les micros simples qui perdent complètement en détail et en précision.