Que ce soit au sein de son groupe, The Roots, ou dans le House Band de l’émission Late Night with Jimmy Fallon, Kirk Douglas a un jeu très particulier. Le guitariste possède une belle collection de guitares dans laquelle trône sa Gibson SG Custom de 1969, guitare dont la marque s’était déjà inspirée pour un précédent modèle signature.

L’instrument est conçu comme une SG traditionnelle : corps en acajou et manche collé en acajou. Le profil du manche est le SlimTaper qui offre un galbe très confortable avec une touche en palissandre sertie de 22 frettes médiums Jumbo pour un diapason de 24,75 pouces. On retrouve la tête incrustée du diamant en nacre, véritable marque de fabrique des modèles Custom. Sur notre version Inverness Green, l’accastillage est nickelé et comprend :
- Des mécaniques Grover KeyStone
- Un chevalet ABR-1 Tune-o-Matic Nashville en aluminium
- Un cordier Lyre Tail Vibrola signature « Captain »
- Un sillet Graph Tech
- Une large plaque de protection blanche à trois plis
Au fur et à mesure qu’il jouait son modèle original de 1969, Kirk Douglas cherchait un moyen d’utiliser intelligemment le micro central afin de rendre la guitare plus polyvalente. Un potard de volume dédié à ce micro avait alors été ajouté et prenait place directement sur le sélecteur de micros. Ce dernier agissait alors comme un Toggle switch mais endossait également le rôle de potard de volume du micro central. L’idée n’était pas mauvaise mais l’ergonomie globale de cette solution n’était pas très bien pensée. Sur cette version 2021, le guitariste et la marque de Nashville ont trouvé des solutions plutôt astucieuses qui font de cette SG une véritable guitare à tout faire. Chaque micro possède désormais son potentiomètre de volume auquel vient s’ajouter un potentiomètre de tonalité générale. On a donc trois volumes et une tonalité en lieu et place des traditionnels deux volumes et deux tonalités. Le sélecteur à trois positions fonctionne comme sur une SG standard, à savoir :
- Position Rythm : micro manche seul
- Position intermédiaire : micro manche + micro chevalet
- Position Treble : micro chevalet seul
20 000 lieues sous la SG
À vide, la guitare est très résonnante et vibre de partout. C’est le signe d’une lutherie soignée et à bien y regarder, toutes les finitions sont impeccables. De la part d’une guitare sortant de l’usine de Nashville, on n’en attendait pas moins. Les mécaniques Grover tiennent bien l’accord et le Vibrola pourra être utilisé en étant vigilant à bien lubrifier le sillet auparavant afin que les cordes regagnent leur position « zéro ». Pas d’effets façon Floyd Rose cependant, le système de vibrato étant (très) rudimentaire. Cependant, il apporte une sonorité particulière à la guitare, à la manière du Sideways Vibrola dont était équipée la Gibson SG Standard que nous avions testée l’an dernier. En son clair, la guitare déploie une voix assez particulière. En la manipulant comme une SG Standard, on reconnaît le timbre de la guitare et on obtient ce son assez direct et avec une légère bosse dans les médiums. Mais en commençant à jouer avec les push/pull, la guitare nous emmène ailleurs. Le micro manche, BurstBucker 1, possède une résistance de sortie très faible et développe donc une sonorité très particulière une fois qu’il est splitté. On n’obtient pas non plus des sons de Fender Stratocaster, même en splittant les trois micros, mais on sort véritablement des sonorités habituelles Gibson, et c’est sympa. Le micro du milieu apporte beaucoup au son et permet de le colorer de manière très musicale. En son clair, la position du milieu avec le micro central activé également génère des sonorités très originales et qui correspondront bien à du funk. Les possibilités étant presque infinies, il faut prendre le temps de jouer avec tous les contrôles pour trouver les sons qui nous conviennent le mieux. En tout cas, ces nombreuses options de sélection de micros font de la SG Kirk Douglas Signature une alliée redoutable en studio.
Sound like Kirk
Le choix des micros est excellent. Il permet à la guitare de conserver une certaine unité dans le son sur toutes les positions de micros tout en étant extrêmement polyvalente. Le BurstBucker est construit pour reproduire les sonorités typiques des micros des années 50, les fameux P.A.F qu’on trouvait sur les légendaires Les Paul ’58, ’59 et ’60 et même sur les premiers modèles de SG sortis en ’61 (quand la guitare s’appelait encore Les Paul). On obtient donc sans surprise des sons vintage avec un grain très chaleureux. De plus, ils ne réagissent pas du tout de la même manière quand on les split dans la mesure où ils possèdent des résistances de sortie différentes, ce qui ajoute un charme supplémentaire à l’instrument. Le micro chevalet est assez tranchant et perce le mix en attaquant bien l’étage d’entrée de l’ampli. Le micro manche au contraire est très doux et très velouté si bien que, sur un son crunch, on obtient un son presque clair en le spitant. C’est très chouette et donne l’impression que la guitare vit. Le micro central est un entre-deux et se marie très bien avec les deux autres micros.
On passe sur le canal High Treble du Marshall SV20h et on attaque les saturations plus franches. La guitare est globalement toujours très à l’aise et génère ce son typique de la SG, immédiatement reconnaissable par son côté très droit et très direct. Le son devient un peu boueux en micro manche mais ne manque pas de charme pour autant alors que le micro chevalet est toujours très à l’aise et apporte une bonne dose de rock’n’roll à la guitare.

- Gibson Kirk Douglas – Clean SG Standard + 3rd PU01:51
- Gibson Kirk Douglas – Clean SG Standard SPLIT01:42
- Gibson Kirk Douglas – Clean SG Standard01:17
- Gibson Kirk Douglas – Crunch SG Standard01:05
- Gibson Kirk Douglas – Crunch SG Standard +3rd PU01:31
- Gibson Kirk Douglas – Crunch SG Standard SPLIT02:00
- Gibson Kirk Douglas – Lead SG Standard03:04
- Gibson Kirk Douglas – Lead SG Standard 3rd PU02:10
- Gibson Kirk Douglas – Lead SG Standard SPLIT01:48
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