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Test de la guitare Harley Benton TE-69 Hot Rod - Ouïe ouïe

9/10

Après la très acclamée TE-62CC déjà testée dans nos colonnes, Harley Benton s’attaque à un gros morceau, la Telecaster Thinline. Voyons si, comme avec la TE-62CC, la marque a réussi son pari : proposer un instrument qualitatif à un tarif très modéré.

Test de la guitare Harley Benton TE-69 Hot Rod : Ouïe ouïe

Flower Power

Nous devons la Tele­cas­ter Thin­line au luthier alle­mand Roger Ross­meisl qui l’a inven­tée en 1968. La guitare fera sa première appa­ri­tion au cata­logue Fender un an plus tard, en 1969. C’est sur ce modèle précis que s’est basé Harley Benton pour la concep­tion et la fabri­ca­tion de cette nouvelle TE-69 Hot Rod. La guitare possède un corps en frêne avec une ouïe en forme de « F » formant une caisse de réso­nance. Le manche est vissé à la caisse, et il est en érable cana­dien torré­fié. La touche est confec­tion­née dans la même essence et possède un rayon de 12 pouces. Elle accueille 21 frettes pour un diapa­son tradi­tion­nel de 25.5 pouces. 

TE69HR-12

L’ac­cas­tillage est chromé et rassemble des méca­niques vintage de style Kluson, un sillet en Graphite de 42 mm de large et un cheva­let vintage avec trois pontets en acier. Ce dernier est iden­tique à celui qu’on trouve sur la TE-62CC et auto­rise deux méthodes de montage des cordes : à travers le corps de l’ins­tru­ment, grâce à des férules instal­lées au dos, ou direc­te­ment en Top Loaded comme disent nos amis anglo-saxons, les cordes passant direc­te­ment par les trous situés à la base du cheva­let. Deux guides-cordes sont présents sur la tête pour les cordes de Ré, Sol, Si et Mi. L’élec­tro­nique est assez origi­nale sur ce modèle, et consti­tue vrai­ment la partie « Hot Rod » de la guitare. On trouve un micro Roswell THE AlNiCo 5 -Vintage en posi­tion manche et un Roswell TEK AlNiCo 5 -Stacked Humbu­cker en posi­tion cheva­let. Ces micros sont contrô­lés par un volume géné­ral, une tona­lité géné­rale avec push-pull pour split­ter le micro cheva­let et un sélec­teur à trois posi­tions de type « Blade ». TE69HR-13

Le corps de la guitare est recou­vert d’un vernis brillant parti­cu­liè­re­ment bien appliqué alors que le manche et la touche disposent d’une fini­tion sati­née augmen­tant le confort de jeu. Quelques diffé­rences avec le modèle origi­nal sont présentes, mais ne visent qu’à amélio­rer l’er­go­no­mie de l’ins­tru­ment. Le micro manche dispose par exemple de vis de réglages acces­sibles sur la table de la guitare, permet­tant de varier sa hauteur. Les Tele­cas­ter de chez Fender disposent égale­ment de ces vis, mais il faut reti­rer le pick­guard pour y accé­der ce qui est assez labo­rieux pour un réglage rapide à la volée. De la même manière, la vis de réglage du truss-rod est ici acces­sible direc­te­ment en haut du manche, sans avoir besoin de dévis­ser quoi que ce soit. Sur une Tele­cas­ter Thin­line origi­nale, le démon­tage du manche est obli­ga­toire pour accé­der à ce réglage inter­di­sant toute petite modi­fi­ca­tion rapide du réglage. On peut donc saluer l’ef­fort de la marque alle­mande qui a ici moder­nisé légè­re­ment l’ins­tru­ment tout en en conser­vant le look et l’es­sence.

Une Thin­line sous stéroïdes ?

Visuel­le­ment, la Harley Benton TE-69 est très réus­sie. Le gaba­rit de la Tele­cas­ter est respec­tée, la forme et le place­ment de l’ouïe sont très corrects, le pick­guard possède la forme adéquate égale­ment ; seul le bout du sélec­teur de micro n’est pas iden­tique, Harley Benton ayant choisi un modèle de Stra­to­cas­ter, plus stable et facile à mani­pu­ler. Le colo­ris du vernis est très sympa, une sorte de cara­mel foncé qui va très bien à la guitare et fait ressor­tir les jolis motifs du frêne. L’in­té­rieur de la cavité a été peint en noire, ce qui ajoute une petite touche moderne. TE69HR-11

Comme à mon habi­tude, je commence par jouer l’ins­tru­ment à vide, après en avoir baissé légè­re­ment l’ac­tion. Comme la TE-62CC, cette TE-69 Hot Rod m’est arri­vée avec une action bien trop haute, alors que le manche était très droit. Quelques petits tours de clef Allen sur les pontets plus tard, et l’ins­tru­ment est beau­coup plus confor­table. À vide, la guitare déve­loppe un volume tout à fait appré­ciable grâce à la cavité creu­sée sur la partie supé­rieure du corps. Le sustain est très convain­cant lui aussi, même à vide. Enfin, les vibra­tions se propagent régu­liè­re­ment dans tout l’ins­tru­ment, ce qui est le gage d’une luthe­rie soignée. Après avoir véri­fié que chaque élément était à sa place et que les micros étaient réglés à la bonne hauteur, je branche la TE-69 Hot Rod dans mon maté­riel habi­tuel et commence le test en élec­trique.

En son clair, la TE-69 s’est montrée très effi­cace. Si le micro manche manque un peu de person­na­lité, le micro cheva­let au contraire crie « Tele­cas­ter ! » à chaque note et accord joués. La posi­tion inter­mé­diaire est un régal, le carac­tère très affirmé du micro cheva­let se marie très bien avec celui un peu plus tris­tou­net du micro manche. Le micro cheva­let est en réalité un micro double-bobi­nage, la seconde bobine est quali­fiée ici de bobine « fantôme » et ne vise qu’à élimi­ner le poten­tiel bruit de fond généré par un micro simple-bobi­nage. Malgré une concep­tion de double bobi­nage, ce micro m’a beau­coup étonné tant sa person­na­lité est proche d’un micro de Tele­cas­ter stan­dard. Une rapide mani­pu­la­tion du poten­tio­mètre de tona­lité permet de split­ter ce micro et donc de désac­ti­ver la bobine « fantôme ». Sur ce réglage, ce micro affirme encore plus sa person­na­lité et retrans­crit un vrai son de Tele­cas­ter, avec tout le Twang qui l’ac­com­pagne ; c’est très chouette. 

Clean – All Pickups
00:0003:04

 

Je passe en son crunch en acti­vant ma fidèle Jack­son Audio/Silver­tone Twin Twelve afin de tester la réac­ti­vité et la dyna­mique des micros. Sur ce réglage, on entend bien que la guitare est très rapide, comme toute bonne Tele­cas­ter. Les attaques sont franches, immé­diates et avec un punch très musi­cal. Le micro manche s’en est mieux sorti qu’en son clair. Il génère une sono­rité très douce et feutrée, qu’on pourra assom­brir davan­tage à l’aide du réglage de tona­lité. Le poten­tio­mètre de volume n’est pas le plus effi­cace du marché, il possède une course assez rapide qui fait qu’on se retrouve « à fond » même quand le réglage est sur 3. En son crunch, les micros ont conservé toute leur préci­sion et la TE-69 a généré un sustain assez énorme pour un instru­ment de cette gamme, à manche vissé de surcroit. 

Crunch – All Pickups
00:0004:18
  • Crunch – All Pickups04:18
  • Crunch – bridge PU puis bridge PU Split00:38

 

 

Le gros son !

Je termine ce test en acti­vant ma MXR 5150 Over­drive pour passer en grosse satu­ra­tion. Sans grande surprise, le micro cheva­let encaisse bien ce taux de gain. Il compresse beau­coup, mais permet quand même d’ob­te­nir un son dense et épais sur une Tele­cas­ter, sans en chan­ger le look, ce qui est tout de même sympa. Même avec un très gros son, j’ai préféré le son de ce micro une fois splitté. La person­na­lité de la Tele­cas­ter est beau­coup plus percep­tible, le son est beau­coup plus ouvert, moins compressé et retrouve ce côté aérien typique de la Thin­line. À ma grande surprise, le micro manche s’est très bien comporté, malgré un souffle assez présent. En grosse satu­ra­tion, il sonne très liquide et crémeux. Bien évidem­ment, ces micros ne sont pas les meilleurs du marché et s’ils encaissent correc­te­ment les grosses satu­ra­tions, ils perdent quand même pas mal de défi­ni­tion dans l’opé­ra­tion. Il faudra donc rester vigi­lant quant au niveau de gain au risque de se retrou­ver avec un son boueux. Sur une fuzz de type Fuzz Face, les micros ne s’en sont pas si mal sortis, mais ils perdent quand même pas mal en défi­ni­tion plus le taux de satu­ra­tion est élevé.

Lead – All Pickups
00:0003:04
  • Lead – All Pickups03:04
  • Fuzz – All Pickups02:14

 

En bref

Repre­nant le concept de la Fender Thin­line en le moder­ni­sant un peu, la Harley Benton TE-69 Hot Rod incarne un instru­ment inté­res­sant. Son corps en frêne et sa luthe­rie globa­le­ment impec­cable lui permettent de déve­lop­per beau­coup de sustain. Le concept de la guitare est très sympa, et on sent bien le côté moderne appliqué sur un instru­ment aux carac­té­ris­tiques vintage. Le micro cheva­let « stacked » est une très bonne idée et permet de varier un peu le rendu sonore, tantôt Twangy à fond avec le micro splitté, tantôt très compressé sans split­ter le micro. La TE-69 s’est montrée très poly­va­lente, à l’aise en son clair et en son crunch. C’est un instru­ment confor­table, bien construit et avec des quali­tés musi­cales indé­niables. Si la Thin­line vous fait très envie, mais que votre budget est serré, jetez-vous sur cette TE-69 Hot Rod ! Propo­sée au tarif de 218 €, elle possède un rapport qualité/prix exem­plaire.

  • TE69HR-2
  • TE69HR-3
  • TE69HR-7
  • TE69HR-8
  • TE69HR-10
  • TE69HR-6
  • TE69HR-5
  • TE69HR-4
  • TE69HR
  • TE69HR-13
  • TE69HR-9

 

Notre avis : 9/10

  • Lutherie impeccable
  • Corps en frêne très joli
  • Chevalet qui offre deux méthodes de montage des cordes
  • Micro chevalet « stacked »
  • Rapport qualité/prix
  • Confort de jeu
  • Look hyper réussi
  • Micro manche un peu faiblard
  • Guitare un peu lourde
Pays de fabrication : Chine

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