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Les gri-gris en Hi-Fi

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Sujet de la discussion Les gri-gris en Hi-Fi
Il s'agit ici de tenter de faire le tri entre les trucs qui peuvent avoir leur importance, et ceux qui sont de l'arnaque / de l'auto-suggestion / de la mode...

Et tout cela suite à quelques discussions entamées dans le pub d'AF.
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OK j'ai eu bon même sur des écoutes pourries (un 2.1 fait pour avoir du son à pas cher).
je crois qu'on est tous d'accord sur le fait qu'un bon savoir faire compensera en partie un "mauvais" matériel.
le souci c'est que quand on "commence" avec 11000€ de budget, il faut que tout le reste suive derrière. écouter celle belle interprétation sur un système multimédia, ça ne rend pas hommage à l'artiste.
et encore, je crois qu'ici nous sommes une majorité de vieux, biberonnés à la qualité du son. difficile de vendre ça à nos enfants qui sont formatés en mp3.
23332
Citation :
je crois qu'on est tous d'accord sur le fait qu'un bon savoir faire compensera en partie un "mauvais" matériel.


Et bien pas moi .
Un savoir faire n'a jamais compensé un mauvais matériel . Si un matos est naze et qu'il sonne naze, le résultat ne sera pas bon grâce au "savoir faire ". Pour parler à ta façon rentre-dedans revendiquée : tu dis de la mayrde .
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Je pense sincèrement qu'il s'agit moins de "compenser" la prétendue mauvaise qualité du matos par la maîtrise et pratique d'un art (je ne crois pas que ce soit possible), que de recentrer le focus de l'expérience sur le contenu plutôt que le contenant : les tableau de Juan Francisco Casas au stylo bic, des artistes photo qui ne jurent que par le pola ou le jetable, les sculpteurs en bonne vieille terre cuite, les animateurs en pâte à modeler ou en tissu de récup, les jeux vidéos en pixel art, les bruiteurs spé maraichage...

Il a plein de façons différentes d'apprécier une œuvre, qui peuvent se superposer, et je pense que la course à la "pureté /maitrise technique" tiens quand même pas mal à une certaine culture lobbyiste industrielle et consumériste (pas que, mais quand même) un peu au même titre que la course à la performance et à la puissance informatique pour les jeux vidéos...
à gauche on critique, pas assez selon moi, le discours capitaliste éducatif qui exige une "qualité professionnelle" finale d'un travail au delà du sens du travail lui-même, voire au détriment du métier, de la procédure, du geste ou du chemin menant à la réalisation, seul le rendu final "professionnel" compte...

Je pense qu'on peut décorréler la qualité technique de la qualité artistique : Perso j'ai découvert le film l'Exorciste sur une mini télé (une 20cm ?) noir et blanc avec une fourchette en guise d'antenne, en plus d'une image réduite et monochrome, la réception était dégueulasse et le son pourri, mais j'étais quand même happé et immergé. Certes caca in = caca out, le boulot propre de Friedkin a surement participé à ce que je vive le film malgré ça, mais je veux dire par la que malgré une expérience "jugeable dégradée" (à la prod, volontairement ou non, ou au moment de la visualisation), il est possible de passer outre et de vivre un moment finalement très proche de l'intention de l'auteur.
D'ailleurs je pense que la flopée d'audiophiles (pas forcément zozotériques) ne jurant que par le vinyle comme "qualité top du top" en est une forme : certes ils sont dans une illusion, mais il n'empêche qu'ils apprécient au delà de tout un son pourtant dégradé.
Et on a des exemples sur AF de personnes bossant sur des monitoring pas ouf, mais dont ils ont l'habitude et ont adapté leur oreille : ils entendent le travail artistique au delà d'un matos pas parfait.

[ Dernière édition du message le 09/01/2025 à 10:20:13 ]

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Absolument, la qualité technique n'est jamais qu'un plus qui sert la qualité artistique qui elle est l'essentiel.
Sans qualité artistique un produit ayant une qualité technique n'est qu'un exercice pouvant tout au plus avoir son utilité dans un laboratoire, par contre sans qualité technique une œuvre dotée de qualité artistiques est intrinsèquement intéressante et peut être appréciée tel quel.

Je ne sacrifierais ainsi aucun temps d'écoute que je consacre à https://archive.org/details/78rpm pour écouter des produits commerciaux hyper-produit récents qui au mieux me laissent de marbre, au pire m'irritent les pavillons.
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Pour revenir à la vidéo de Studio Delta Sigma, pour moi, ce qui est marquant c'est surtout le fait que si j'étais venu un jour voir la vidéo effectuée avec la chaine "cheap", et que le lendemain, l'audio avait été remplacé par celui de la chaine "high end", je ne m'en serai pas rendu compte et j'aurai apprécié le morceau de la même façon.

Autrement dit, dans ce cas précis, la différence de qualité sonore est négligeable pour l'auditeur final.

Après, là où c'est compliqué, c'est que les plus grosses différences sonores existent surtout sur les micros, et que, de ce point de vue, Dominique n'a pas choisi du matériel très haut de gamme pour sa comparaison dans la chaine "high-end".

Les écarts en termes de convertisseurs et de preamp sont quant à eux de l'ordre du négligeable et du choix de couleur (très) subtil depuis de nombreuses années déjà.

Il existe par exemple une différence clairement audible entre des Oktavas mk12 (que je possède et apprécie) et une paire de DPA ou Shoeps, à l'avantage de ces derniers en termes de définition et de sensation de profondeur. Idem, si la plupart des micros voix large membrane à transistor sonnent bien, et qu'on peut aujourd'hui sans soucis obtenir un rendu pro avec un micro à 200-300 euros, certains micros ont un mojo incroyable comme les Lauten Eden qui m'ont déjà mis des grosses claques en blindtest face à des micros pourtant très bons type U87.

De la même façon, quand on capte par exemple, une batterie, le cumul de la couleur des micros, la façon dont ils gèrent la repisse des autres instruments, va avoir un impact très important sur le rendu final même si, là aussi, on peut avoir un rendu tout à fait professionnel avec du matos à pas cher type shure PG.

Bref, la bonne nouvelle c'est qu'on se rapproche de plus en plus du point où seule les choses que les artistes ont à dire et leurs compétences font vraiment la différence au niveau de la prise de son. Sauf qu'avoir un propos, un super son avec sa voix ou son instrument, une belle acoustique pour enregistrer et les compétences pour tirer le meilleur de tout cela à la prise de son et au mix n'est pas du tout à la portée du premier venu.