Seconde moitié de feu Tonehammer, l’éditeur 8DIO a repris de nombreux produits et continué à en présenter de nouveaux, comme ce deuxième volet de la bibliothèque Rhythmic Aura. De quoi s’agit-il ?
Depuis la fin de Tonehammer, seuls les produits de SoundIron étaient arrivés jusqu’à Audiofanzine. C’est donc avec joie que l’on accueille ceux de 8DIO, avec la deuxième partie de la bibliothèque Rhythmic Aura. Le premier volume contenait quelque 540 boucles (nommées Auras) à base de sonorités acoustiques, regroupées au sein de programmes, synchronisées au tempo et accordées, que l’on peut déclencher à volonté, en les ralentissant, en les transposant, en y appliquant des effets. Le tout fortement trituré avant d’être programmé dans Kontakt (une version pour le RMX de Spectrasonic est aussi disponible).
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Voilà donc le volume deux, « Synthetic », constitué de boucles utilisant uniquement des sons en provenance de synthétiseurs analogiques et virtuels. Le but est de fournir à l’utilisateur un ensemble de sonorités, rythmes et arpèges pouvant susciter une composition, ou enrichir une existante, sachant que l’éditeur s’est fait une spécialité de produits destinés à l’image.
Introducing 8DIO Rhythmic Aura Vol2
L’éditeur ne vend ses produits que via téléchargement, on n’y échappe pas pour Rhythmic Aura Vol2. L’opération est facilitée par le gestionnaire de téléchargement de Continuata (déjà mentionné dans plusieurs articles), qui gère les fichiers multiples et peut les installer à l’emplacement déterminé. Dans le cas présent, on ne télécharge qu’un seul fichier d’un peu plus de 900 Mo, correspondant à 1,4 Go une fois installé. Une petite particularité : il faut installer les images de l’interface à l’aide d’un installeur séparé, sous peine de se retrouver avec une GUI quasiment inutilisable.
La banque est conçue pour Kontakt (et RMX) et nécessite la version complète de Kontakt (à partir de 4.1 ou 4.2, on ne sait pas trop, les deux informations se trouvant sur le site de l’éditeur). On dispose de 452 boucles (format Wav stéréo, en 24 bits/44,1 kHz), regroupées en 15 programmes.
Interfaces et principes
La bibliothèque n’utilise que deux fenêtres, Main et Effects. Le fonctionnement de la bibliothèque est simple : 30 boucles slicées sont chargées avec chaque programme (touches bleues sur le clavier virtuel de Kontakt). Leur root note (tonalité de base, ici) est Ré, et on peut les transposer jusqu’à neuf demi-tons au-dessus et une octave en-dessous via KeySwitches (qui sont figurés en rose sur le clavier). On les modifiera en temps réel via la molette de volume qui agira sur le filtre, celle de pitch bend qui changera la résolution (nombre de bits), et par douze KeySwitches (en jaune) qui appelleront chacun un des effets implémentés.
La première fenêtre montre un afficheur circulaire qui réagira suivant le type de sons, commandes ou interventions effectués. Quatre sections avec Bypass regroupent un EQ trois bandes (Mid semi-paramétrique), un Gate complet agissant sur le Pan ou le Volume, un filtre Low Pass résonant 36 dB/oct. et une section Adjust, permettant de modifier le tempo maître (celui de Kontakt ou de l’hôte) en le doublant, le ralentissant de moitié ou l’accélérant pour rendre les divisions ternaires. On y accède aussi via quatre KS au-dessus de ceux des effets, dommage que le rotatif de l’interface ne se place pas sur la marque correspondante, car on ne sait pas toujours où on en est. On y modifie aussi la plage dynamique, l’enveloppe (une simple A/R) et la tonalité (avec affichage de celle en cours). En bas à gauche, un écran FX affichera l’effet en cours d’utilisation.
Ces effets sont accessibles via l’autre fenêtre, dans un menu déroulant ; on y trouvera les réglages de chacun d’entre eux dès sélection. Une sous-fenêtre Bypass Window permet via un switch de choisir si l’effet est déclenché ou coupé par le KeySwitch correspondant. Les utilisateurs des produits Tonehammer ou 8DIO seront contents de retrouver les très originales IR maison dans la réverbe à convolution implémentée.
Du son
L’utilisation est totalement libre, même si l’éditeur a donné quelques pistes via le nom des programmes : Low et Bass s’occuperont des fondamentales, Mid de ce qui correspondrait à l’harmonie et High à des éléments plus mélodiques, même si le terme n’est pas tout à fait approprié. Les familles sont Aura, Synth, Ambience et Glitch (un programme Bonus).
Grâce à la synchro et à la transposition, on peut très bien empiler les Auras de différents programmes, assigner les volume, canal Midi, Pan librement, lancer des effets à volonté, triturer, déformer, tous les sons.
Voici quelques exemples, en additionnant progressivement des Auras de différentes familles. Aucun effet autre que ceux embarqués n’est utilisé.
Téléchargez le fichier sonore : 01-AllAuras
Bilan
Le concept est assez intéressant, donnant l’impression d’avoir autant d’arpégiateurs indépendants que l’on ouvre de Kontakt, et même à l’intérieur d’un programme, puisque les phrases sont différentes d’une note à l’autre. Attention, on n’a pas ici de grandes envolées sur plusieurs octaves suivant un accord, il s’agit plus de variations rythmiques sur une note que de véritables arpèges.
L’ergonomie est idéale, le travail à partir de KeySwitches étant particulièrement adapté au contexte. Le déclenchement d’effets peut parfois occasionner des clicks, et la réverbe à convolution sera un poil difficile à utiliser, étant donné la petite latence qu’elle génère. Je vous conseille d’aller écouter les démos chez l’éditeur, qui font entendre Rhythmic Aura Vol2 en situation, dans des compos complètes.
L’utilisation de cette bibliothèque sera très spécifique, principalement pour le travail à l’image, permettant de poser des ostinatos (dont raffolent les réals et producteurs) très simplement, et de façon suffisamment variée, grâce au grand nombre de boucles et aux possibilités d’intervention en temps réel via les effets, la transposition et les suivis de tempo. Sans compter la possibilité de créer des accords en empilant les programmes sur différents canaux Midi. Une bonne programmation de batterie ou de percussion par dessus, quelques nappes et un instrument soliste et le tour est joué. Pas indispensable, mais utile si l’on recherche un outil de production rapide de séquences mouvantes, en connaissant les limites stylistiques inhérentes.