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Intermittence du Spectacle

Sujet Sujet qui fâche : le travail au noir !

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Sujet de la discussion Sujet qui fâche : le travail au noir !

Citation : Même des groupes connus se rabattent sur les rades, plus ou moins gros, mais des rades quand même...Misanthrope à la Chimère de Lille, en exemple récent...



J'habite à moins de 100 mètres de ce bar et j'y ai joué déjà deux fois :o:

Ce bar a une programmation assez fournie. Sur Lille, c'est ZE bar metal de référence mais qui ne paie pas les groupes( peut-être les gros) mais fonctionne au PAF avec une capacité de 50 personnes dans la salle.
Donc faites le calcul, pour qu'un groupe de 5 personnes en tire au mois 80 euros par tête, le tarif d'entrée doit être de 8 euros.
Qui paie pour un concert 8 euros dans un bar? Pas moi!

les entrées dépassent jamais les 5 euros.

J'adore ce bar pourtant mais je n'y jouerais pas dans l'état actuel des choses. Je sais que le patron est de bonne foi, il est super sympa mais lui aussi doit répondre à une logique économique.
Son bar n'est plein que le week-end.
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Citation : Et c'est pour ça qu'un concert dans un rade, ça se fait avec trois groupes (voire plus)...Parce qu'on parle bien d'un concert, d'un plateau complet, thématique et tout et tout, de 3 fois 40 minutes, et pas d'un groupe lambda qui vient faire le juke box humain...



D'abord, ce serait bien de ne pas trop mépriser les "juke box humains" :
1- beaucoup de zicos gagnent leur vie comme ça, ce qui leur permet de poursuivre à côté de vrais projets de créations sans devoir aller pointer à l'usine ou au bureau. Je connais y compris des brutasses (notamment jazzmen) qui font aussi dans l'orchestre de bal/variété (mais pas dans les rades : plutôt des gros trucs avec gros light show, danseuses et tout le bataclan). Méprisable ? Je ne sais pas. C'est comme un artisan décorateur qui a du goût et qui va accepter un chantier kitsh parce que ça fait partie du taff.

2- beaucoup de bars programment ce genre de trucs fédérateurs parce que ça leur permet de rentabiliser le concert, ce qui leur permet de prendre plus de risques sur d'autres groupes.
Au passage, personne n'a parlé de bars "pleins aux as". Arrête de déformer les propos pour les amener à des extrêmes. Par contre, faut arrêter de croire les pauvres bars qui peuvent pas rentabiliser un salaire convenable et déclaré pour les zicos sinon "sur la tête de ma mère je bouffe ma chemise".

Pour le plateau "trois groupes obligés", désolé, mais je ne vois toujours pas. Ça me semble totalement indéfendable.

Maintenant, c'est vrai que si ce sont des groupes qui proposent 45 mn de concert... Ça fait partie des réalités du métier : quand tu joues dans un bar, t'es pas là pour une heure. Il faut être capable d'assurer toute la soirée.

Adrugan > on vit pas sur la même planète ! Peut-être aussi que j'ai la chance d'être dans une région qui ne soit pas sinistrée comme ce que vous évoquez.

Citation : A la question "vous ramenez du monde", il faut bien répondre non.


Tout à fait. C'est la réponse que j'ai fait les quelques fois (pas souvent) qu'on m'a posé la question : "non : c'est à vous d'en ramener". Nous, on a une certaine renommée, mais aucune garantie que les gens se déplaceront pour autant. C'est à l'organisateur de faire le travail et notamment la pub pour faire venir du monde.

Au passage, je m'étonne des témoignage disant qu'en jouant dans les bars, certains groupes se tapent tout l'affichage, le tractage et tout. Dans ces conditions, avec des tels organisateurs, je plussoie au propos "Les débits de boisson ne constituent pas un terrain sérieux pour assoir une activité professionnelle durable." Sauf que je virerai carrément le "durable".

Un organisateur qui paye mal, au noir et qui en plus ne fait pas la pub, c'est pas un organisateur. C'est un branleur. Ce même genre de branleur qui choisira le groupe à passer d'abord sur ce qu'il lui coûte (ou pas) plutôt que sur la qualité. Je vais pas travailler avec des gens comme ça.

Faut pas s'étonner après ça que ces lieux vivotent ou se cassent la gueule. Par chez moi, sans que ce soit le Nirvana, les bars qui font des concerts travaillent de façon professionnelles. Ils sont carrés côté déclarations, mais savent également bien choisir les groupes en fonction de leur établissement (ce qui assure le plein même si le groupe n'est pas connu), assurer la pub pour que les gens viennent et tout.
Non, il ne gagnent pas forcément du fric sur un concert. Mais ils en perdent rarement et ça assure une réputation au bar ce qui en fait une opération rentable sur la durée.

Citation : Je sais que le patron est de bonne foi, il est super sympa mais lui aussi doit répondre à une logique économique.
Son bar n'est plein que le week-end.


Mes fesses pour la bonne foi. "Super sympa" ? Oui. Etre sympa n'a jamais prouvé l'honnêteté ou la bonne foi : le margoulin qui t'embrouille est toujours super sympa. Sinon ça marche pas.
Chez moi aussi les bars ne sont pleins que le week-end. Ce qui ne les empêche pas de faire des concerts avec des conditions correctes. Pas formidables, mais correctes.

Au final, il y une chose que j'ai du mal à comprendre dans la logique des défenseurs du travail au noir.

Ou ce sont des libéraux de droite qui estiment que les systèmes de charges sociales sont une plaie et que tout doit venir du marché auquel cas je ne comprends pas les récriminations sur le fait que le marché ne les accepte pas ou ne leur permet pas de vivre.

Ou ce sont des gens plutôt de gauche à la fibre sociale qui estiment qu'il faut subventionner notamment la culture et qu'il est bon d'avoir des systèmes de protection sociale auquel cas je ne comprends pas qu'on justifie un système qui nuit à la pérennité de cette protection sociale et qu'on refuse d'y contribuer.

Désolé d'être un peu violent, mais la seule logique que je vois à la défense du travail au noir, c'est "ma gueule d'abord, le reste je m'en fous".

Personnellement, malgré tous les problèmes que ça pose (et que je ne nie pas), je ne suis pas d'accord pour justifier le noir. Pour moi, il faut lutter contre ses causes. Notamment à travers une prise de conscience des organisateurs, mais s'il le faut, d'une répression.
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Citation : D'abord, ce serait bien de ne pas trop mépriser les "juke box humains"



Déjà, je ne méprise personne, même si l'expression est volontairement provocante pour faire réagir sur le fait, qui est visiblement pas mal passé à la trappe finalement, que nous sommes en présence de deux approches différentes de la prestation avec deux finalités également différentes : gagner sa vie avec des prestations d'animation monnayées dignement pour l'un, gagner de la notoriété et enrichir un CV en vue d'un hypothétique lendemain qui chante ensuite, pour l'autre...

Hors sujet : Par contre, veux-tu que je te ressorte tout le mépris et la condescendance gentillement distillés dans toutes les pages qui précèdent sur les groupes en devenir qui jouent leurs compos dans les bars (donc forcément des losers) pour faire connaitre et vendre leur production et leur nom (et non pas leur prestation à la différence des zicos pros animateurs de lieux) ?



Par ailleurs, la suite de ton argumentaire indique très bien qu'au final, nous parlons certes des mêmes lieux, les bars, mais pas du même métier, entre un animateur professionnel (le politiquement correct pour juke-box humain) qui va assurer 3 ou 4 sets d'une heure de reprises fédératrices, et un groupe en devenir qui propose ses compos à des gens qui ne les connaissent pas a priori et qu'il faut convaincre de regarder autre chose que leur sous-bock (si ils ne fuient pas c'est déjà ça de gagné ;-) )...
ceci est un trait d'humour, pas une marque de mépris pour les spectateurs je le dis avant qu'on me tombe encore dessus


Citation : Pour le plateau "trois groupes obligés", désolé, mais je ne vois toujours pas. Ça me semble totalement indéfendable.



c'est parce que tu n'as pas encore admis le fait que les bars remplacent désormais les salles (MJC et autres) qui soit n'assument plus leur rôle (abandon du travail de découverte au profit de grosse tetes d'affiche) soit ne peuvent faire face, avec leurs moyens qui vont en se réduisant, à l'énorme demande qui va croissante...

Dans le 95, il y 13 lieux identifiés...Et dans le 95, du monde il y en a, c'est dense par ici...http://combo95.org/reseaumembres.htm...Ils ne programment pas des événements toutes les semaines...Certains ont clairement des ambitions autre que la découverte...Et il faut ventiler ça sur tous les styles disponibles...Et ça pour plusieurs centaines de groupes actifs recensés sur le seul 95...Et il faut aussi accueillir les groupes des autres départements...
Alors pour faire face à cette pénurie de dates dans des lieux comme ceux-ci, les groupes se rabattent sur les bars (qui vont en se raréfiant en RP, au passage...) et y organisent eux-memes, ou avec des assos de passionnés, des concerts, pas des mises en ambiance musicale (dit sans mépris, hein...), avec une première partie locale qui va assurer le flyage et la promo locale et ramener ses potes, une seconde première partie avec un peu de notoriété, et une tete d'affiche soit un peu plus connue, soit celle qui a dégotté (comprendre organisé) le plan avec le bar et qui a invité les deux autres...
Il y a même des affiches encore plus grosses, façons mini-festival...de 4 à 5 groupes...Et être à plusieurs groupes permet aussi de limiter les frais (nbre de véhicule nécessaire, essence, peages) en partageant le matos : un tel amène la batterie, l'autre les baffles guitares; l'autre l'ampli basse...
Après plusieurs formules : soit le bar défraie par exemple de 50 à 150 euros par groupe, soit les groupes se partagent les entrées, sachant qu'à 5 ou 10 euros grand max l'entrée et avec la contenance moyenne d'un bar, ça ne fera pas de toutes façons pas lourd...
De toutes façons, je me demande si tout ça c'est pas quelque part un héritage de l'esprit punk : DIY, tout à l'arrache, et en dehors du système parce que le système n'est pas en mesure d'apporter une réponse satisfaisante...

Je le redis, mais faites le : allez donc mesurer l'étendue de la chose en allant sur les forums d'annonce de dates de VS-WEBZINE.COM par exemple...Lisez les flyers virtuels postés dans les threads, recensez les lieux, les tarifs, les progs...C'est édifiant...

Mêmes des groupes étrangers réputés se trouvent à faire des dates voire des tournées dans ce genre d'endroit, je l'invente pas, et je ne trouve pas ça bien, c'est un constat : il n'y a plus assez de lieux, plus assez d'argent dans les salles et les institutionnels pour faire face à la demande...
Du coup, ceux-ci font des choix, et il font le choix de faire plaisir aux élus qui subventionnent leurs activités (tout en révant d'ailleurs de ne plus avoir à le faire) en essayant de jouer la carte de la rentabilité...Donc exit les prises de risque et bienvenue les tetes d'affiches à l'envergure nationale...

Citation : Maintenant, c'est vrai que si ce sont des groupes qui proposent 45 mn de concert... Ça fait partie des réalités du métier : quand tu joues dans un bar, t'es pas là pour une heure. Il faut être capable d'assurer toute la soirée.



Ce n'est justement pas le même métier !
A part Dream Theater qui fait des sets de deux fois deux heures, quand tu vas voir un concert au Zénith, tu vas pas voir Radiohead, Slipknot ou qui tu veux te faire 3 sets d'une heure chacun de reprises entrecoupés d'entracte, si ? Tu viens voir le groupe interpréter ses compos, dans un set d'un heure à deux heures max...Hé ben là, c'est pareil, en modèle réduit ;-)

Déjà, avec 45 minutes de compos inconnues des spectateurs, on frôle leur seuil de tolérance et de concentration soutenue en continu (et j'ai d'ailleurs le même, 45 min quand je découvre, c'est bien, plus cela peut être trop)...D'ailleurs, les reprises en rappel ont toujours un franc succès...


Citation : C'est à l'organisateur de faire le travail et notamment la pub pour faire venir du monde.



Mais là aussi, c'est pareil, c'était comme ça avant ! Maintenant de plus en plus, les organisateurs partagent avec les groupes le soin de flyer et mieux (non pire) encore, de s'occuper de réaliser des préventes ! Et le groupe sera...rémunéré, heu non...défrayé heu non plus...le groupe aura un petit quelque chose proportionnelle aux préventes réalisées !
Et ça c'est le fait de petites assos qui de toutes façons galèrent pour boucler leur budget de location de la salle, de la sono, d'impression/photocopiage des flyers etc...pour organiser des concerts à 5 euros l'entrée où tu auras 20 personnes...
Mais en faisant ça comme ça, ils conservent une petite marge de manoeuvre qui leur permet d'organiser souvent des dates, pas juste deux par an...Et parfois de faire venir un plus gros poisson, j'imagine selon ses conditions cette fois-ci, et tant mieux pour les groupes qui pourront en faire la première partie ce jour là, ils auront une bien meilleure exposition, et une belle date sur le CV : une première partie valorisante est un plus pour se vendre plus cher après...
A un tout autre niveau, faire la première partie de Metallica à Arras, ça s'achète cher à ce qu'on m'a dit (et ça m'étonne pas du tout), ce n'est pas offert...

Citation : Par chez moi, sans que ce soit le Nirvana, les bars qui font des concerts travaillent de façon professionnelles. Ils sont carrés côté déclarations,



je ne te demande pas ton adresse, ni la liste des lieux, mais tout en sachant, sauf erreur de ma part, que c'est Bretagne, c'est quel coin de la Bretagne que j'aille tenter ma chance auprès d'eux ?
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100% d'accord Will Segal!
Personnellement je ne bouge pas trop de mon coin (le sud). Mon rayon d'action c'est réduit à mon département voire les départements limitrophes. Et donc je n'irai certainement jamais jouer en Bretagne.
Tout ça pour dire qu'il semble, à te lire, qu'en Bretagne les conditions y seraient plus conformes à la règle. Je m'en réjouis pour les groupes qui s'y produisent. Et que, justement, la qualité et la fréquentation par le public des lieux de concerts soient d'autant plus satisfaisantes que les choses s'y font à priori dans la légalité.
Pour moi c'est une info encourageante qui vaut son pesant d'or quand même!
Moi j'y vois une relation de cause à effet et c'est la preuve que c'est possible quand même!
Pourvu que ce cancer ne vous gagne pas vous aussi!

J'aimerais bien savoir comment ça se passe ailleurs.
Apparemment pour la Région Parisienne ça n'a pas l'air d'être le pied!

D'ailleurs je parlerai de mon expérience à moi qui présente au moins cette caractéristique de pouvoir raconter 38 années sur les planches( si ça peut servir):
A 54 ans me voilà donc musicien depuis 38 ans.
Après deux ou trois ans de groupes à hurler dans les "boums" de l'époque j'ai poursuivi en faisant du bal et des reprises ( à tort ou à raison....à l'époque c'était le circuit cf Cabrel et d'autres ).
Pendant les 20 années qui ont suivi j'ai partagé la scène avec des grandes formations. Par le nombre de musiciens ( il n'y avait de machines à l'époque) et par la qualité (une à deux répétitions par semaine).
Bref! Je me suis toujours vraiment régalé à faire ce que je faisais.
Et puis les problèmes ont commencé:
Je dirai vers les années 1988, les magouilles se sont fait jour.
Pour avoir de grosses Assedic les gars ont commencé à ne vouloir déclarer que le minimum de dates en favorisant la hauteur des cachets. ça a été le tout début du merdier. Je ne rentrerai pas dans le détail des prossessus (déjà que je suis long!).
Les cerveaux qui ont conçu ces calculs n'ont rien compris à la nature humaine car ils n'ont même pas pensé à concevoir les contrôles qui devaient accompagner ces mesures.
Cette grave erreur de conception, a été "le pousse au crime de trop. Celà a aspiré vers les métiers du spectacle ceux qui ne s'y seraient pas précipités sans cela. Les prétendants à l'intermittence a augmenté chaque année sans équivalent dans les autres secteurs professionnels. Certains qui ont cru à cet eldorado ont même quitté leur métier pour grossir les rangs.
Résultat > une distortion immédiate de l'offre et la demande et une dévaluation constante des tarifs et des conditions de travail.
Vers 1995 L'OREC LR (Observatoire Regional de l'Emploi Culturel en Languedoc Roussillon) mis en place par les syndicats professionnels rendait compte de l'évolution déjà alarmante et alertait comme il pouvait contre les conséquences prévisibles. On a inventé le GUSO système pilote en Pyrennées qui sera appliqué très rapidement à la France entière.
La simplification qu'offrait le GUSO a été un véritable progrès pour la régulation de ce marché de l'emploi en simplifiant au maximum les formalités de l'employeur.
Mais le mal avait déjà bien trop progréssé et lorsque, une paires d'années plus tard, l'UNEDIC a rendu sa copie les premières mesures de rétortions ne se sont pas fait attendre.
En 2003 les réaction des professionnels à bout des mesures de rétortions du gouvernement Chirac n'ont pas suffi. La cible est restée la même: l'intermittent dont fallait réduire le nombre par tous les moyens.
Ce n'est qu'en 2005 qu'en ciblant des secteurs définis comme "prioritaires" (le spectacle, le bâtiment, l'hotellerie....et autres ) que les services chargés du contrôles du travail illégal forment enfin des contrôleurs.
Ils se décident à bosser et se réjouissent du travail bien fait par le bilan (dont j'ai mis le lien quelques messages plus haut).
C'est vraiment pas trop tôt!
Mais tout ça est quand même vraiment minable.
Car le mal est bel et bien fait.
Les syndicats voient leurs effectifs fondre et il sera vraiment trop tard pour pleurer si on ne réagit pas vite!
De fait les gens ont trop pris l'habitude de penser égoïstement:
C'est "Moi" "Moi" "Moi"! "Moi d'abord! " Ma réussite! "Je réussirais quite à casser les prix!" Quite à marcher sur la tête de mes semblables, quite à à envahir la Bretagne. (Ouuuuuuuh! ....ça va pas passer ça!):oo:
"Je suis génial MOI mais on ne ME reconnait pas! Alors j'explique que le Black c'est normal que ça a toujours été, qu'on ne peut lutter ni contre le black ni contre les chintoks et patati et patata! Le jeune groupe qui veut être reconnu dit cela.
Le retraité qui a toujours cotisé (faut dire qu'il n'avait pas le choix!) et qui voit pas pourquoi maintenant il cotiserait (vu qu'en passant par son asso à la con il voit bien qu'il a le choix) et vu puisqu'il touche sa retraite (et c'est tant mieux). Lui aussi il dit cela! MOI MOI MOI !
Et au diable le droit des autres!

C'est pour ces raisons que ce qui se joue au moment de la négociation d'un contrat va bien au delà des seuls intérêts particuliers (du groupe, du retraité et du taulier) et que leurs arguments participent à la casse du Code du Travail qu'on ne pleurera jamais assez quand il aura disparu.
La règle c'est la règle. point!
Le Code du Travail devrait être érigé respecté comme les Menhirs de Bretagne. Mais maintenant tant qu'il est encore vivant! Et ne pas attendre que ce soit un chef d'oeuvre en péril qu'il faille restaurer comme on l'a fait du Château de Versaille.
Le travail, cette perle de l'organisation humaine s'organise autour d'une règle du jeu qui mérite le respect.
Ce n'est pas la règle qui doit s'adapter au marché dérégulé. C'est la règle qui doit reprendre la main et partout!
Mais le plus grâve c'est que l'État lui même, par sa défaillance, incite la jungle (qui déteste le vide) à prospérer.

Vive la Bretagne donc !
Qu'elle se réjouisse d'avoir su conserver la qualité de ses musiciens. Qui sait, peut être grâce au maintient d'une relative honnêteté dans les rapports organisateurs / artistes. Pourvu que ça dure!
Bretons, vous qui avez resisté à César dites bien à Idefix d'aboyer à ces hordes bridées qui menacent.
Préparez la potion en quantité! Car le monde change...et pas en bien!
Aleeeeeeerte ! :oo: :oo: :oo: :oo:

Bon! Il faut que je consulte moi !
En attendant je vais me faire une crèpe !:clin:
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J'ai vraiment l'impression d'avoir pissé dans un violon... :noidea:


Hors sujet : Sinon Will, nous serons le 06/12 à Rennes, au barock, je ne sais pas si c'est ton coin, je ne sais pas si tu seras libre, mais tu es le bienvenu, tu pourras juger sur pièce...

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On peut s'entendre sur un point. Il est important que ceux qui jouent dans les bars sachent que l'activité de leur employeur d'un soir peut être possiblement qualifiée pénalement de travail dissimulé.

Personne ne peut se satisfaire d'une situation lorsque dans une région, 80 % des concerts en bar se font au black, le reste sur présentation de facture et magouillage ou non derrière.

Je pense en revanche que le rappel à la loi et des contrôles accrus n'aboutiront pas à une situation plus heureuse pour les groupes/artistes qui fréquentent les bars par envie, accident, résignation ou nécessité, qu'ils soient en apprentissage, en développement, survie, ou pro.


Déjà car la réglementation ne peut pas s'appliquer sous réserve d'inventaire.

Les tenanciers de troquet ne sont pas armés pour faire le métier d'organisateur de spectacle parce que les lieux qu'ils tiennent ne sont pas par essence adaptés pour répondre à la réglo du spectacle vivant. Par ailleurs chez ces mecs la, la culture du "je vais pas me faire chier" est souvent ancrée jusqu'à la moelle.
Pas grand chose de légal à en tirer, les grenouilles magouilleuses ne se transforment pas en princesse administratives par le baiser de la loi.

S'ils sont appelés à se responsabiliser par un moyen répressif, cette activité accessoire cessera.
Mais vaut ptêt mieux que le nombre d'endroits diminue et s'assainisse au profit de peu d'endroits carrés, c'est l'argument développé par Will je crois.

Immanquablement, les plus armés des tenanciers, ceux qui ont pris conscience de leur responsabilité, en général des cafés concerts de plus grande envergure faisant vitrine avec la musique, utiliseront des moyens juridiques vaseux pour se dégager de leurs obligations et se calquer sur le fonctionnement des salles privées en faisant de la loc.
Le reste du temps, ces mêmes gars produiront des artistes de renommée nationale qu'ils iront chercher pour pas cher et ceci concourt au nivellement collectif par le bas.

Pour étayer sur la loc, nous avons fait une orga dans un café-concert la pratiquant (région Rhône Alpes), le patron de l'établissement a poussé la logique jusqu'à nous acheter 9 places pour lui et ses potes afin d'assister au concert, ceci par correction pour nous mais certainement par cohérence afin de ne pas être emmerdé en cas de litige sur sa (non) qualité d'organisateur.



On peut lutter efficacement et apporter une pierre à l'édifice en discutant avec les élus locaux qui financent des structures de diffusion.
Ces lieux ont la capacité administrative et financière d'accueillir les groupes locaux correctement. Dans notre région, j'ai l'impression que les conditions sont réunies pour que ça commence à changer favorablement.
La baisse des recettes fiscales qui entraine une révision à la baisse des budgets culture peut paradoxalement avoir une incidence positive sur la scène locale.

Les élus commencent à prendre acte que les programmateurs locaux se branlent un peu en payant des contrats de cession, des restos, des hôtels pour des pointures qui font 71,2 entrées dans des jauges 200.
En discutant avec des élus pas plus tard qu'hier soir, les gens se retrouvent sur l'idée quelque peu démago je l'accorde qu'il vaut ptet mieux payer 5 groupes d'émanation locale 750 euros chaque, contrat à l'appui plutot que d'éponger le bouillon d'une pointure venant du diable vauvert au prix catalogue avec son rider outrancier.
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Adrugan, tu dis:

Citation : les grenouilles magouilleuses ne se transforment pas en princesse administratives par le baiser de la loi.

Ni eux ni personne ici bas hélas, c'est la nature humaine.

Citation : Je pense en revanche que le rappel à la loi et des contrôles accrus n'aboutiront pas à une situation plus heureuse .....


Et bien, moi je pense le contraire. Sans controle les sociétés de télévision ont perverti l'intermittence.(mais il n'y a pas qu'elles). Il ne faut pas transiger avec le Code du Travail. Pas nous! C'est notre survie à nous qui se joue! Eux les petits malins au gros requins ils s'adapteront. Pour l'instant les victimes c'est nous. C'est pas eux!
Ne vous inquiétez pas leur bierre ils la vendront! Ne soyez pas dupes!

En argumentant sur la fragilité des petits lieux et/ou des petits groupes, la crise économique, la mondialisation ou ceci ou cela. C'est par petite concession à la règle, par petit bout, ligne par ligne, paragraphe par paragraphe, de refonte en réécriture du Code du travail sous couvert adaptation au monde prétendument moderne que nous allons nous perdre.
Méfions nous, c'est très sérieux.

Pour moi, le Code du Travail c'est comme les Droits de l'Homme. C'est une victoire du vivre ensemble contre la barbarie du chacun pour soi.
Il a une valeur universelle.

Pour revenir à nos moutons: Ce que je demande c'est que le minimum prévu par ce Code, le SMIC, soit versé aux musiciens comme à n'importe quel travailleur parce que dans l'espace marchand un musicien est un travailleur. C'est la règle. point. Il ne faut pas transiger ni pour le musicien ni pour le technicien ni pour personne.
Le SMIC est un minimum, c'est la Loi, c'est écrit et ça vaut pour tout le monde pour les vendeurs de bierre et pour les petits groupes.
Il ne faut pas transiger. Et ça mérite qu'on envoie la troupe !
C'est notre bien commun. Surtout à l'heure de la mondialisation.
Non mais ! :furieux:
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Citation : Eux les petits malins au gros requins ils s'adapteront


oui, tout à fait :

Citation : S'ils sont appelés à se responsabiliser par un moyen répressif, cette activité accessoire cessera.


et donc

Citation : Pour l'instant les victimes c'est nous. C'est pas eux!


ne sera résolu en rien...Le ménage sera fait, oui, par le vide...

Citation : A 54 ans me voilà donc musicien depuis 38 ans. (...)De fait les gens ont trop pris l'habitude de penser égoïstement



ta guerre à coup d'arme de destruction massive, pour sauvegarder ta situation initiée il y a longtemps dans des circonstances totalement différentes de la situation actuelle (rien que la crise du disque, déjà, ça change la donne en amenant beaucoup d'artiste à se rabattre sur le live à tout prix) risque fort de laisser un champ de bataille désert pour ceux qui viendront après...Après moi le déluge...C'est ça ton projet ?

personne ne conteste le problème, ce sont les moyens pour le résoudre qui posent débat...

Sans compter que tu ne pourras jamais convaincre qui que ce soit de payer la même chose un musicien pro (en duo, trio ou orchestre) qui vient animer une soirée (donc les gens viennent pour l'animation, pas nécessairement pour lui, il reste interchangeable avec un autre zicos fournissant la même qualité de presta) et un groupe de zicos qui vient avec ses compos, et à qui on a demandé de venir pour cela expressément, et probablement pas de public propre (surtout lorsque le groupe se produit loin de sa région d'origine)...

Moi aussi, je peux sortir des analogies inadaptées mais qui peuvent fixer un peu les idées :
c'est comme un peintre qui peint des fresques (de qualité) sur commande, il peint (avec professionalisme) ce qu'on lui dit de peindre et vend sa prestation de manière tarifée et convenue à l'avance, et un peintre qui peint ce qu'il sort de lui-même, qui expose ses toiles dans des galeries (peut-être même qu'il paye pour exposer ses toiles !) en espérant en vendre une, un jour, sans être sûr que ça va arriver parce que peut-être cela ne touchera personne...
Les peintres "sur commande" se regroupent-ils pour exiger la fermeture des galeries d'art au motif que les galeries ne payent pas les peintres qui y exposent, et que les peintres qui y exposent cassent leur marché à exposer gratuitement ?

(je me suis excusé d'avance pour le fait que l'analogie n'est pas pile poil en phase avec ce qui se passe avec la musique...mais c'est pour illustrer l'idée de fond)
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Citation : Et bien, moi je pense le contraire. Sans controle les sociétés de télévision ont perverti l'intermittence.(mais il n'y a pas qu'elles).


100 % d'accord, en rajoutant que même s'il n'y pas que les sociétés de prod à magouiller, elles sont les plus fautives , et cela pour 2 raisons principales: 1/ elles ont largement de quoi payer leurs employés légalement. et 2/ Le nombre de pseudos-intermittents travaillant pour ces sociétés de prod est impressionnant.

Le coeur de la pervertion du système est bien là.
Parce que même si ça magouille ça ou là dans les bars, cela reste du pipi de chat comparé à ces sociétés de prod TV.
Www.showconcept.fr
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Redeterrage de topic.....je viens d'abandonner mon statut d'intermittent du spectacle pour celui de micro entrepreneur...

qu'est ce que cela vous inspire?
David