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Intermittence du Spectacle

Sujet Sujet qui fâche : le travail au noir !

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Sujet de la discussion Sujet qui fâche : le travail au noir !
Loworm :

Citation : ta guerre à coup d'arme de destruction massive, pour sauvegarder ta situation initiée il y a longtemps dans des circonstances totalement différentes de la situation actuelle



Comprends que je ne mène pas ma guerre pour sauver ma situation.
A dessein tu inverses les rôles.
Ma guerre va au delà de mon cas personnel.
Je ne parle que de respecter une règle du jeu commune, pas la mienne.

Le déficit de contrôle a conduit à des dérives dans tous les milieux: Celui des bars à bière (hôtellerie cafetiers restauration) mais aussi dans les autres secteurs dits "prioritaires" (confection, bâtiment etc....)

Faire respecter la règle du jeu du Code du Travail dans le bâtiment, la confection, la télé et, pour ce qui nous concerne, les bars à bière, permettra à ceux qui s'y conforment de vivre dans le cadre d'une saine concurrence basée sur la qualité.
Sinon c'est la mafia.
Faut il accepter l'exploitation de l'homme par l'homme où des chinois clandestins sont réduits à l'esclavage par d'autres chinois?
Et dans le bâtiment? La mafia là aussi emporte des marchés publics en soustraitant à des société qui recourent à la main d'oeuvre clandestine.
Ne faut il pas mener une guerre de destruction massive pour sauver l'emploi décent et en finir avec la concurrence déloyale qui cancerise notre société.
Je pense que tout cela t'échappe.
L'important c'est qu'on reconnaisse TA musique et tous les moyens sont bons puisque "la situation actuelle" est ton crédo, TA Loi !
Même d'aller jouer en Bretagne où la relation organisateur/musicien te semble visiblement plus enviable!
Je serais curieux de connaitre ta stratégie pour pénétrer la place!
La qualité de ta production devra être convaincante!
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261
Je crois qu'il ne faut pas se tromper de cible ;)

Perso, je trouve que les groupes comme celui de lohworm ne sont pas les plus représentatifs de la plaie qu'est le travail au noir. Je trouve que ce n'est pas le groupe de musique *très* spécialisée, qui va faire quoi ? 10, 15 concerts par an (c'est un exemple, hein, lohworm ,je sais pas combien de dates vous faites) à 100 € la date peuvent être responsable du gouffre entre travail au noir et travail déclaré.

Pas plus que... pour reprendre l'exemple du bâtiment, le pote qui va faire un peu de bricolage (refaire des peintures, poser du papier peint) chez un autre pote devrait avoir obligatoirement une rémunération (style CESU).

En effet, tous les groupes qui font de la création ont, à leurs débuts, fait des dates de merde dans des bouges. Personne ne le nie.

Le problème, c'est quand des groupes se prétendent pro, et font des dates qu'ils vendent comme pro, c'est à dire d'un certain budget, mais vraiment amoindri parce qu'il n'y a pas de déclaration ni de salaires derrière. Comme le disait Will, il y a un moment où dans l'évolution de son groupe, il faut savoir se poser des questions.

Pour continuer sur l'exemple du bricolage chez le pote... à partir du moment où le pote fait payer la peinture ou la colle à papier peint, ok. Ok même pour qu'il se fasse payer un resto pour service rendu. A partir du moment où le pote va demander du fric "pour faire le taff", c'est là que je pense, la limite est franchie, et ce, quand bien même le bricoleur va arguer qu'il doit rentabiliser l'achat de ses pinceaux et autres cutters.
Ca reste une activité de loisir, alors dans ce cas, tant mieux si le bricoleur se fait rembourser ses frais, mais, ça, c'est du vrai bonus. Les gens qui ont des activités de loisirs comme le sport PAIENT pour pratiquer ce loisir (inscription au club, achat de tenues de sport, entretien du matériel, etc) et ça ne leur rapporte rien.

Au niveau de la musique, les mecs qui jouent au noir sous prétexte qu'il faut payer la guitare, la sono et les éclairages, eh ben je suis désolée, ça ne prend pas avec moi, parce que je pars du principe que, vu que c'est un loisir/passion, de toute façon, ce matos, ils l'auraient acheté !
Probablement, s'ils ne jouaient véritablement que pour le plaisir, ils auraient acheté du matos moins performant. Mais là, on se retrouve borderline, précisément parce qu'ils vont se pointer avec le même matos que le vrai pro, sauf que pour eux, black aidant, ils rentabiliseront plus rapidement. Et c'est là que c'est pas normal.

J'aime beaucoup l'exemple de lohworm sur les arts graphiques :


Citation : Moi aussi, je peux sortir des analogies inadaptées mais qui peuvent fixer un peu les idées :
c'est comme un peintre qui peint des fresques (de qualité) sur commande, il peint (avec professionalisme) ce qu'on lui dit de peindre et vend sa prestation de manière tarifée et convenue à l'avance, et un peintre qui peint ce qu'il sort de lui-même, qui expose ses toiles dans des galeries (peut-être même qu'il paye pour exposer ses toiles !) en espérant en vendre une, un jour, sans être sûr que ça va arriver parce que peut-être cela ne touchera personne...
Les peintres "sur commande" se regroupent-ils pour exiger la fermeture des galeries d'art au motif que les galeries ne payent pas les peintres qui y exposent, et que les peintres qui y exposent cassent leur marché à exposer gratuitement ?



Effectivement, l'analogie ne colle pas pile-poil, mais moi, elle m'inspire beaucoup ! :P
Prenons le peintre qui fait ses créations propres, qu'on peut comparer au groupe qui joue ses compos.
Puis le peintre qui va faire des repro. D'une certaine manière, il crée également, puisqu'il met "sa patte" sur la fresque. On peut comparer à un groupe de reprises (à noter que certains organisateurs aiment faire venir QUE certains groupes, par les choix des morceaux, la dimension humaine des musiciens, etc).
Là où la comparaison ne colle pas, c'est au niveau des galeries d'art. Elles n'exposent QUE des créations. Donc les artistes qui font des repros n'ont pas (ou quasiment pas) accès à ce mode de diffusion. Tout est très sectorisé, simplement parce que... contrairement au mec du bar qui s'improvise programmateur, être responsable d'une galerie d'art exige un minimum de connaissances.
Les peintres créateurs sur commande n'ont par ailleurs aucune crainte à avoir de ceux exposant dans les galeries : ils sont mieux lotis, puisqu'ils créent... sur commande, c'est à dire que leur oeuvre n'est même pas crée qu'elle est déjà achetée ;)

En tout cas, l'artiste plastique qui va exposer ou bosser sur commande, quel que soit le type d'oeuvre (création pure ou repro) verra à un moment où à un autre son oeuvre se vendre. Pour continuer l'analogie, on va rester sur la galerie d'art (comparée au bar). Dès lors que la toile se vend, oui, la galerie va prendre un pourcentage (entretien des lieux, frais de vernissage, etc) et même peut-être demander à l'artiste de participer aux frais en amont. il faut quand même préciser que la galerie ne vend pas de bière aux gens qui viennent regarder les toiles...
Et, quand la toile est vendue, la galerie répertorie, déclare, bref, au final, l'artiste PAIE ses charges : l'argent du tableau ne lui revient pas cash.
Eh ben dans le bar, si, voilà !

Pour continuer dans l'analogie (quand je disais que ça m'inspirait !!), transposons les arts graphiques à la musique dans les bars. Le fait que le bar expose des oeuvres sur ses murs va, pour peu qu'il fasse de la pub, amener du monde, donc conférer une plus-value COMMERCIALE à son lieu ; comprenez... si un jour un des créateurs devient célèbre !
Et ça, c'est indéniable, cette histoire de plus-value. Pour aider à comprendre, imaginez le bar avec des peintures, des sculptures, à vendre. Tout de suite, ça donne un côté branché, voire bobo selon le type d'oeuvres exposées.
A côté de ça, imaginez le bar qui fait sa déco avec des miroirs estampillés <marque de Whisky> et autres affiches <marque de bière> Hé ben ça sera le bar le plus banal, classique.
Pour la musique, c'est pareil. Le bar qui organise des concerts acquiert une plus-value commerciale, bien plus que celui qui laisse la radio tourner ou met un juke-box dans un coin.

Imaginez le bar à concert où vous vous pointez avec juste un CD (la démo !) et vous la mettez dans la platine. Vous allez vous faire jeter parce que le mec, il tient à sa plus-value, et ce, qu'il soit passionné ou non de musique.

Alors les groupes qui "débutent" (je dis ça sans jugement de valeur), ok qu'il jouent pour pas grand chose, mais à bien y regarder : allez jouer dans la rue, vous vous ferez plus de thune, et la plus-value, elle ne sera que pour vous !!
Pire : les bars qui font jouer "au chapeau" : mais rendez-vous compte que vous faites la manche, là ! et le fric que vos potes sont obligés de dépenser en bière chez le bistrotier, ils pourraient vous le donner direct.
Le mec du bar, il ne fait pas la manche, lui, il ne les offre pas, les demi. Il y a un gouffre entre les deux attitudes : on est chez les Thénardier, là :??:
Et, pire du pire, le coup des entrées payantes... il n'y a pas de billetterie, rien. En cas de contrôle, qu'est-ce qui se passe ? le mec du bar va tout de suite dire que c'est le groupe qui organise, pas lui (puisque le groupe va récupérer la recette) et au final, qui va être emmerdé par le fisc, la SACEM et tout le toutim ? c'est pas lui, c'est le groupe.

Alors, d'une manière comme d'une autre, c'est tout bénef pour qui ?
262

Citation : nous sommes en présence de deux approches différentes de la prestation avec deux finalités également différentes : gagner sa vie avec des prestations d'animation monnayées dignement pour l'un, gagner de la notoriété et enrichir un CV en vue d'un hypothétique lendemain qui chante ensuite, pour l'autre...


Tout à fait. Mais elles ne sont pas forcément antinomiques.

Citation : j'ai poursuivi en faisant du bal et des reprises ( à tort ou à raison....à l'époque c'était le circuit cf Cabrel et d'autres).



Je te livre au passage ma propre expérience de groupe de reprises réarrangées deux guitares deux voix (plutôt cabaret délire, puisque pas de musique à danser). Quand j'avais monté ce truc, j'étais loin de la scène, et même de la musique depuis longtemps : mes activités professionnelles n'avaient rien à voir et comme j'avais déménagé, je n'avais aucun tissus relationnel dans le milieu. Mon idée a été, avec un spectacle pas trop long à monter (quelques mois de travail intensif tout de même) et facile à "vendre" :
- de reprendre rapidement pied sur scène
- d'engranger assez rapidement des dates pour en vivre et pouvoir donc ne me consacrer qu'à la musique
- de me faire un carnet d'adresse de lieux de concerts
- de me faire connaître personnellement de ces lieux

Tous ces objectifs se sont remplis. Ce qui m'a permis de revenir jouer dans la plupart des lieux où j'étais auparavant passé avec des projets aussi différents qu'un mélange percus africaines et machines ou sets 100% électros.

Comme le disait La Poule, le "baloche" a longtemps été un passage "naturel" des musiciens professionnels. Certains n'en sont jamais sortis, mais beaucoup de pros sont passés par là (ou le piano bar) et y ont appris le métier. Aujourd'hui, ces pratiques musicales, beaucoup de "créateurs" les regardent avec mépris et condescendance (ce qui mériterait une autre discussion).
Ils sont donc coincés entre une sorte de snobisme genre "je ne me prostitue pas à faire ce genre de trucs, je suis un Créateur, môa" et l'amertume de ne pas réussir à vivre de leur création.
Et ils vivent ça comme le signe d'un système vérolé ou comme une injustice.

D'abord, il y a toujours eu énormément de gens bons avec de bonnes critiques qui n'ont jamais réussi à en vivre. Combien de zicos, y compris ayant eu les honneurs de grands festivals, de grandes salles ou de médias importants sont restés profs ou électriciens à la RATP ? Ou le sont vite redevenus après un succès plus ou moins éphémère ?

Je comprends qu'on n'ait pas envie de faire du baluche (mais il n'y a pas que ça). Dans mon duo, je ne faisais que la musique que j'aimais et j'aurais arrêté la zique plutôt que d'aller jouer alexandrie alexandra sous un scan automatique. Mais dans tous les métiers, il y a des choses fun et d'autres moins. Si on n'est pas prêt à faire ces choses moins fun, il faut arrêter le métier, quel qu'il soit.

On dirait donc que certains vivent ça comme une injustice. Comme s'il suffisait de faire de la "bonne zique" et de suer sur scène pour être reconnu et surtout en vivre !
Pourtant, chez beaucoup de ceux que j'ai l'occasion de côtoyer d'un peu près, je vois un manque de professionnalisme, notamment sur scène. Un manque de professionnalisme aussi dans la façon de travailler hors de la stricte question musicale qui est pourtant loin d'être négligeable. Déjà, le métier est dur pour les pros aguerris, alors pour les débutants...
J'aimerais savoir combien de temps ces groupes qui se veulent professionnels consacrent par semaine à leur activité. Combien d'heures de répétitions, combien de jours consacrés à la recherches de dates, à la communication du groupe, etc. Pour beaucoup, on est très, très loin d'un quart de temps alors que pour avoir une petite chance de réussir, ça devrait être un gros gros plein temps. Kurt Cobain disait qu'un groupe qui veut réussir doit répéter au moins trois fois par semaine. Certains voudraient être pros et ne répètent pas plus de deux fois par mois. Et pas une journée : quelques heures.

Mais il n'y a pas qu'en musique que les bons ont parfois du mal à vivre. J'ai connu des médecins de campagne qui ramaient pendant des années avec à peine le smic et devaient se taper des bornes de dingue pour aller faire des gardes de nuit dans des hôpitaux pour boucler les fins de mois. J'ai connus des artisans du bâtiment qui ont dû s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à avoir une affaire à peu près stable. Qui ont parfois mis la clef sous la porte plusieurs fois et qui sont repassés par la case employé. Un pote, de toute évidence excellent dans son boulot et avec un solide carnet d'adresses, a monté son cabinet de géomètre il y a deux ans. Il décide d'arrêter et de retourner taffer dans une boîte parce qu'il continue à gagner moins pour plus de taff que lorsqu'il était salarié.

Est-ce injuste ? Pourquoi ce qui serait plus ou moins dans l'ordre des choses pour d'autres professions serait "injuste" pour les musiciens ?
Et même si c'est injuste, cela justifie-t-il de commettre en retour une injustice consistant à mettre en péril ceux qui ont réussi à passer le cap de vivre de la musique ?

Hors sujet :

Citation : Sinon Will, nous serons le 06/12 à Rennes, au barock, je ne sais pas si c'est ton coin, je ne sais pas si tu seras libre, mais tu es le bienvenu, tu pourras juger sur pièce...


C'est pas vraiment mon coin. Moi je suis du coté de Lorient. Mais si c'est possible, je viendrai volontiers faire un saut.
Va poster (si tu ne l'as pas déjà fait) dans "les concerts bretons des membres d'AF" (forum Bretagne). On pourra peut-être s'organiser une virée avec les AFiens rennais. :aime:



Hors sujet : Autre chose : ne croyez pas à mes propos que la Bretagne soit totalement l'eldorado des musiciens. Ici aussi il y a des organisateurs foireux qui annulent une date à la dernière minute sous un prétexte bidon parce qu'ils décident de passer un groupe qui a cassé les prix. Ici aussi il y a des guignols qui sont incapables de juger d'après une démo si un groupe est bon ou nase, qui refusent de remplir quelques malheureuses pages de déclaration Guso, des municipalités qui payent péniblement au bout de 6 mois et 12 relances des cachets dû contractuellement le soir du concert, des lieux où le "repas complet chaud" (lui aussi contractuel) se limite à un sandwich type SNCF. Mais de ce que je vois des pratiques d'autres régions et notamment de la région parisienne, on est plutôt pas mal lotis.
D'ailleurs, c'est arrivé souvent que des parisiens de passage nous disent "vous êtes bons, on peut vous aider à avoir des dates à Paris". On n'en a jamais voulu. Par les copains parisiens, on les connaît les lieux "super sympa" qu'ils nous suggéraient. Faire 1000 bornes pour être traités comme de la m... et n'être pas mieux payés (voir plus mal) que chez nous, pour quoi faire ?

263
Pas vu le post de Phoenix avant de poster. Je plussoie largement.

Hors sujet : Juste une précision sur l'analogie avec le peintre. Elle me semble foireuse, non pas parce qu'elle ne représente pas un bon parallèle, mais parce qu'à ma connaissance, elle se base sur une situation imaginaire et à ma connaissance non réelle.

L'artiste peintre qui va faire un travail de commande réalise une création artistique. Si on demande à un artiste peintre de réaliser un truc pré-établi, il ne le fera pas. C'est plutôt à un peintre décorateur qu'on s'adressera.

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Phoenix dit:

Citation : Je crois qu'il ne faut pas se tromper de cible


Le tout c'est que les fonctionnaires chargés du contrôle ( Fisc Urssaf Colti et autres) effectivement ne se trompent pas de cible. Qui est le donneur d'ordre et qui subit? Qui gagne quoi au final? Qui subira le redressement?
Quand la condition du salariat est définie à:
l’article L762-1 qui établit notre relation organisateur / artiste et qui établit :
« Tout contrat par lequel une personne physique ou morale s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un artiste du spectacle en vue de sa production, est présumé être un contrat de travail dès lors que cet artiste n’exerce pas l’activité, objet de ce contrat, dans des conditions impliquant son inscription au registre du commerce. Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération, ainsi que la qualification donnée au contrat par les parties. Elle n’est pas non plus détruite par la preuve que l’artiste conserve la liberté d’expression de son art, qu’il est propriétaire de tout ou partie du matériel utilisé ou qu’il emploie lui-même une ou plusieurs personnes pour le seconder, dès lors qu’il participe personnellement au spectacle. »

Surtout ce que je veux dire c'est en cas de redressement la base de calcul minimale c'est bel et bien celle du SMIC et non de l'accord plus ou moins foireux convennu entre les co-contractants et qui est souvent inferieur au SMIC.
Le Redressement, au dela du Net attribué au salarié c'est la part de charges minimale dues à la société (par principe pour l'URSSAF) même si, au final, son action bénéficiera au salarié.
L'URSSAF est tolerante quelque part quand elle ne rend responsable que l'employeur d'exploiter un salarié quand le contrat revient à violer le SMIC. C'est dire l'importance de conserver cette notion de salariat.
C'est dire si les contrôleurs veulent que les gens soient payés correctement même malgré eux.
Si, dans les bars à bière, les gens sont payés par cachet (forfait de 12heures) en dessous de 8,71€ Brut de l'heure, même si c'est convenu par contrat, l'autorité qui contrôle considèrera que le donneur d'ordre abuse le salarié.
Mais quand je lis l'argumentaire de Loworm (mais de tellement d'autres helas) je me dis qu'on devrait dédouaner l'employeur de sa seule responsabilité et qu'au contraire l'URSSAF, au lieu de proteger les gens malgré eux, devrait co-responsabiliser l'artiste qui consent de tels contrats.

Heureusement, et c'est tant mieux pour les artistes, ce n'est pas le cas. Les "armes de destruction massives" ne sont pas dirigées contre eux mais en leur faveur et ... hélas ..malgré eux.

Décidément nous ne sommes pas sur la même planète !

Le problème c'est qu'à défaut de meilleur systeme, le salaire est devenu la variable d'ajustement.
Et certains la "situation actuelle" de la musique dans les bars à bière même ce fameux SMIC serait encore trop bien payé pour eux!

Misère ! :(((
265

Citation : Le tout c'est que les fonctionnaires chargés du contrôle ( Fisc Urssaf Colti et autres) effectivement ne se trompent pas de cible. Qui est le donneur d'ordre et qui subit? Qui gagne quoi au final? Qui subira le redressement?



c'est exactement le problème que j'ai soulevé il y a 10 jours (post #211) et qui fait que je reste ici à faire mon poil à gratter avec mes analogies foireuses de peintre endimanché :clin: :

Citation : C'est honorable et compréhensible de vouloir faire le ménage mais êtes-vous bien sûrs que ceux que vous allez solliciter pour donner le coup de balai (DGCCRF, URSSAF, syndicats, inspection du travail, etc...) sauront faire la différence entre les indélicats qui par leur travail au black cassent les prix et volent votre travail de professionnel de l'animation, et les groupes amateurs/semi-pro en devenir qui ne cherchent qu'à tourner dans plusieurs lieux avec leur propres compos, et n'ayant pas encore de public, ne peuvent prétendre à des cachets conséquents ?

Parce que si on vous suit comme vous êtes partis, demain, les seuls à se produire légalement seront les artistes reconnus, avec un public acquis donc des entrées assurées, et les professionnels de l'animation.
C'en sera fini de la scène amateur et de la découverte de nouveaux talents : en effet, quel patron de bar ou autre ira payer + de 400 euros, + les charges, pour un groupe que personne ne connait avec ses 45 minutes de compos persos que personne ne connait, et qui fera peut-être fuir ses habitués en prime, alors qu'il peut avoir un mec tout seul qui viendra chanter avec sa workstation (*), ou mieux un orchestre de bal, avec un répertoire de 3 heures de reprises et de standards que tout le monde connait et qui feront plaisir à tout le monde ?

êtes-vous sûr que votre démarche, telle que vous l'envisagez, ne causera aucun dommage collatéral ??



(*)aucun mépris pour les gars avec workstation, c'est juste que c'est idéal pour un patron de bar : un seul cachet légal au lieu de tout un orchestre à payer...

Entendons nous bien :

- je ne conteste pas la réalité du problème
- je ne conteste pas qu'il s'aggrave tant pour les pros, que pour les groupes comme le mien
- je ne conteste pas qu'il faille y trouver des solutions
- j'expose simplement ma réalité personnelle (qui est celle de beaucoup de groupes) afin d'illustrer l'inquiétude vis à vis des conséquences que pourrait avoir un tout-répressif comme celui proné par les pros :

à vouloir "sauver" les uns ne risque-t-on pas de "tuer" les autres...
Les bars qui font appel aux pros continueront de le faire, peut-être moins souvent, mais ceux qui faisaient passer des groupes, comme le disait Adrugan puisque c'est une activité accessoire pour eux, ils ne le feront plus du tout...Ou alors ils feront passer des pros (et donc au final peut-être que cela compensera les bars qui y font appel moins souvent), mais de toutes façons, exit les groupes en devenir...Qui retourneront aux seules MJC aux subventions déclinantes et prises d'assaut par une pléthore de groupes affamés de dates (lesquelles MJC ne paient pas forcément non plus au tarif légal grâce au contrat de cession qui permet de reporter la responsabilité de l'illégalité de l'acte sur le groupe monté en asso, cf ci-après)...

Pour tuer la scène amateur, semi-pro, en devenir, donnez lui le nom que vous voulez, il suffit d'aller vérifier le fonctionnement des groupes montés en assos : comme le cachet est en général largement insuffisant pour payer les musiciens au tarif légal et en s'acquittant des charges, ce qu'il se passe c'est que l'asso garde les sous pour les menus frais du groupe (affiches, flyers, baguettes, cordes, essence), officiellement pour la poursuite de la rélsaition des objectifs statutaires...Et donc ce n'est même plus du travail au black, c'est du travail non rémunéré, c'est vraiment pas mieux du point vue légal...

Alors l'inspecteur de l'URSSAF qui débarque à l'improviste dans un bar un soir de concert et se mette en tête de controler tout le monde, je crains fort qu'il n'arrose tout au napalm et que derrière il n'y ait pas beaucoup de survivants... :noidea:

Et j'ai raison d'avoir de telle crainte quand je lis :

Citation : Mais quand je lis l'argumentaire de Loworm (mais de tellement d'autres helas) je me dis qu'on devrait dédouaner l'employeur de sa seule responsabilité et qu'au contraire l'URSSAF, au lieu de proteger les gens malgré eux, devrait co-responsabiliser l'artiste qui consent de tels contrats.

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Loworm dit:

Citation : Alors l'inspecteur de l'URSSAF qui débarque à l'improviste dans un bar un soir de concert et se mette en tête de controler tout le monde, je crains fort qu'il n'arrose tout au napalm et que derrière il n'y ait pas beaucoup de survivants...


Non! Lui il constate l'infraction et transmet au juge qui apprécie et définit les responsabilités.
Pour l'instant, et c'est heureux, c'est l'employeur qui endosse la totalité de cette responsabilité grâce à la notion de salariat qu'implique le lien de subordination d'un donneur d'ordre ( celui qui organise) envers un employé qui donc obeit à ce donneur d'ordre.

Le danger dans ce qui se pratique de plus en plus c'est qu'on croit avoir tout compris en transférant (par contrat de cession et de co-réalisation) cette responsabilité sur les artistes constitués en asso et donc employés d'eux même.
A partir de ce moment la responsabilité se dilue et le juge, s'il en vient à trancher, a tout lieu de le considérer ainsi puisque c'est la volonté des parties (contrat).
Le job du contrôleur et du juge est de préserver la loi qui préserve les plus faibles de l'exploitation qu'ils subissent.
On peut s'arranger comme on veut au final en France un salarié ne doit pas gagner moins que le SMIC.
Que ça plaise ou non c'est comme ça et il faut se battre pour le conserver.

"Le Napalm" ou "l'arme de destruction massive", tu te trompes, ce n'est ni la loi et son code du travail ni le contrôleur ni le juge qui s'emploient à faire respecter tout ça (pour le bien des gens et même malgré eux) c'est bien au contraire tous ceux qui tentent de s'y soustraire au fond d'un bouiboui et qui exploitent à leur seul profit.
Ces ateliers de confection qui rassemblent des pauvres gens ces chantiers qui font venir des travailleurs clandestins, les compagnies de television qui ruinaient en toute quiétude nos systemes de protection et enfin pour ce qui nous concerne nos gentils tauliers fort sympathiques qui, assurent leur gagne pain en exploitant leurs employés.
Sans contrôle c'est la jungle et l'arme de destruction massive c'est la jungle. Pas le contraire!
On n'a pas fini de ne pas être d'accord et surtout je te remercie de cet échange même si nous ne sommes pas d'accord ! :aime:
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Citation : C'en sera fini de la scène amateur et de la découverte de nouveaux talents : en effet, quel patron de bar ou autre ira payer + de 400 euros, + les charges, pour un groupe que


On repose la question : pourquoi faut-il que les amateurs soient payés ?
Dans aucune autre activité on n'imagine même pas que les gens qui font ça par loisir (c'est la définition des amateurs) se fassent payer. Et les gens trouvent normal de payer pour exercer leur loisir, que ce soit leur matériel de bricolage, leurs toiles et aquarelles ou leur tenue de sport.

Citation : Pour tuer la scène amateur, semi-pro, en devenir, donnez lui le nom que vous voulez, il suffit d'aller vérifier le fonctionnement des groupes montés en assos : comme le cachet est en général largement insuffisant pour payer les musiciens au tarif légal et en s'acquittant des charges, ce qu'il se passe c'est que l'asso garde les sous pour les menus frais du groupe (affiches, flyers, baguettes, cordes, essence), officiellement pour la poursuite de la rélsaition des objectifs statutaires...Et donc ce n'est même plus du travail au black, c'est du travail non rémunéré, c'est vraiment pas mieux du point vue légal


Ben non. C'est le propre de toute activité de loisir. Combien de musiciens exercent dans des chorales, des fanfares, des big bands, des bagads, des bandas etc. sans jamais toucher un rond ?
Ils sont en association, laquelle se fait éventuellement défrayer ce qui lui permet d'assurer le fonctionnement du groupe, comme tu le disais. Là, je ne vois absolument rien de choquant.

Le choix est simple : ou tu est amateur et tu n'es pas rémunéré, ou tu es pro et tu te fais rémunérer comme tout professionnel en respectant la loi. Rien n'empêche après d'évoluer de l'un à l'autre, ou pour des amateurs en voie de professionnalisation, de jongler entre les deux selon les circonstances.
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D'ailleurs les groupes constitués en asso où il est ecrit dans le but déposé au journal officiel est de "produire des concerts" ont l'obligation, pour avoir le droit de le faire, de se soumettre à une autorisation: la licence d'entrepreneur, dont la principale contrainte est de respecter les obligations sociales liées à l'emploi des artistes engagés lors de ces productions.
Donc les contrats qui en sont issus doivent respecter ces règles sous peine d'être en infraction susceptibles d'être dénoncés par votre serviteur ( mais jusque là c'est sans conséquence) mais surtout par nos contrôleurs et sanctionnés à hauteur du préjudice envers la société (amendes) et les intéressés (arriérés de charges, et de salaires net sur la base, à minima, du SMIC).

Car nous sommes bel et bien dans le domaine marchand qui, par nature, doit bénéficier à ceux qui en vivent: les professionnels.
Et là on ne rigole plus: C'est de survie dont il s'agit.
Chacun fait ses choix dans la vie. Si tu veux faire de la musique, chanter en chorale, jouer de l'underground Ouzbek ou du HardRock je m'en tamponne c'est ta vie. Fais toi connaitre sur MySpace ou Youtube, l'espace ne manque pas et c'est gratuit! Génial non?
Mais le mélange des genres de la sphère culturelle (à vocation non lucrative) et la sphère professionnelle qui a vocation a assurer une vie décente ne doivent pas se mélanger sous peine de détruire au napalm justement la profession en question.
Des études (mais je ne les ai pas sous les yeux) ont établi que dans n'importe quelle profession, un taux de travail illégal dépassant les 10% affecte gravement la profession en question.
Dans le spectacle le constat de travail dissimulé fait apparaitre 67% de travail illégal.
Je persiste: "Vive les contrôles et ce n'est pas trop tôt qu'ils daignent se bouger le cul !"
Hugh ! :fache:
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Will, si c'est comme tu le dis, à savoir : ou l'un ou l'autre, sans rien entre les deux, ça va forcément se finir comme ça : ce sera tout en amateur, donc avec toujours 0 euros, y compris 0 défraiement, vu que personne n'acceptera de payer un amateur aux ambitions de pro au prix d'un pro confirmé...

Je ne comprends pas ce raisonnement comme quoi il se suffirait de se prétendre pro, sans preuve de notoriété (et c'est seulement ça ce qui compte quand il s'agit d'un groupe avec ses compos, un pro joue sur deux tableaux : sa réputation et la qualité de la prestation fournie, et le second point peut suffire même en l'absence du premier) pour être considéré comme tel...
Et donc à part faire les deux rades à 10 km de chez soi, aucun groupe amateur ne deviendra pro faute de pouvoir se déplacer plus loin que chez lui à ne jamais être défrayé...

Cela fait longtemps que beaucoup réclament une sorte de statut légal de semi-pro, un pro en devenir, en gros, qui a des ambitions supérieures à celle d'un amateur, mais n'est pas encore en position d'imposer ses conditions de pro...

Déjà actuellement, en 1 mois et demi, en partant du 95, nous avons fait Laon, Lille, Reims, une salle du 95, à venir dans les 4 prochaines semaines : Malakoff, Paris, Rennes et Lille à nouveau...Tout ça au mieux avec un défraiement forfaitaire (le max obtenu à ce jour : 50 euros, youpi), voire zero (là ça doit vous totalement plaire, nous sommes en plein dans le statut amateur, avec 4 zicos + 2 accompagnants qui se déplacent dans 2 voitures, avec au minimum un plein sinon 2, et le pompon : des lieux où même le dernier café avant de prendre la route à 1h du mat, il nous a fallu le payer)...

Sauf qu'à ce rythme, il va être difficile de croitre en notoriété en parcourant toute la France...CAR ce que vous semblez ignorer c'est que les scènes locales tiennent maintenant le discours suivant : "nous avons trop de groupe qui se contentent de faire la tournée des salles de leur propre département, alors maintenant nous prenons les groupes qui ont fait leur preuves en allant jouer un max en province"

Les lieux de diffusion, y compris les institutionnels, exigent des groupes amateurs, pour accepter de les diffuser (je devrais dire pour accpeter de considérer leur candidature à une programmation), qu'ils aient à tout point de vue une démarche de pros, mais refusent pour autant de les rémunérer comme tel, et les pros refusent quelque passerelle que ce soit entre les amateurs et les pros...Super ! On va bien avancer comme ça...Ne pourront devenir pro que les fils à papa qui pourront s'offrir la logistique d'un groupe pro, à leur frais sans rémunération en retour...

Alors, tu vas me dire que le propre d'un amateur c'est justement de faire de la musique et que cela lui coute, de préférence, un max à chaque fois, systématiquement, et que le pro lui par contre, cela lui rapporte de l'argent systématiquement, et le plus sera le mieux...
Effectivement, vu comme ça, forcément, sans passerelle entre les deux, il ne nous reste plus qu'à fermer notre gueule et à rester définitivement dans notre cave pour éviter la banqueroute...

Plus vous avancez des arguments pour me montrer que j'ai tort, plus vous confirmez que vous êtes prêts à verrouiller toute possibilité à la scène amateur de se professionnaliser...
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Redeterrage de topic.....je viens d'abandonner mon statut d'intermittent du spectacle pour celui de micro entrepreneur...

qu'est ce que cela vous inspire?
David