Le pub du photographe
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Dr Pouet

Après le pub du graphiste, je crois que nous avions besoin de ce thread !
Pour des questions sur le choix d'un appareil, merci de poster de préférence dans ce sujet : Quelqu'un s'y connaît en photo (APN un peu classe ?)
... où figurent déjà pas mal de réponses.
A signaler aussi le magnifique thread de VFred vos photos de vacances
[edité par bb aka Will Zégal avec l'accord de l'auteur ;) ]
Message de modération :
Re-edit : il est interdit de poster des photos en grand format. Ça ne sert à rien parce que le forum les redimensionne et ça alourdit considérablement le chargement des pages pour ceux qui ont un faible débit ou consultent en mobile.
Ne poster que des photos en résolution écran de moins de 400 Ko (ce qui est déjà beaucoup dans 99% des cas). Les photos dépassant ce poids pourront être modérées sans préavis.
Si vous voulez montrer des photos dans une résolution supérieure, rien n'empêche de rajouter un lien vers la photo en haute def.

Will Zégal

Quelques précisions : je n'ai pas dit qu'on ne pouvait pas faire de la photo avec un smartphone. Ce que j'ai dit est que quand je veux faire de la photo, je prends plutôt un appareil photo.
Ensuite, faire des photos ne veut pas dire shooter n'importe comment, ignorer exposition, cadrage, etc.
Et en ce qui me concerne, faire de la photo ne se résume pas du tout à soigner ces aspects.
Pour préciser la nuance, si je fais un truc avec mon groupe, si je suis à une réunion de famille, à une fête entre amis, je vais faire des photos. Ce qui n'empêche pas de les soigner.
Syvlie Hughes, ancienne rédac chef de Réponses Photos, disait que la photo souvenir n'est pas une excuse pour les mauvaises photo : si ça doit rester un souvenir, autant que la photo soit bonne.
Mais l'objectif premier n'est pas de créer un objet artistique, mais de saisir des moments. Le résultat peut-être artistique ou pas selon les circonstances, les opportunités, la chance et l'expérience de photographe augmente les chances de produire une photo artistique. Mais ce n'est pas l'objectif premier et je vais prendre une photo qui n'a pas forcément un grand intérêt artistique, mais constitue un bonne information à diffuser ou un beau souvenir, photo que je ne prendrais pas forcément quand je fais de la photo.
Les deux peuvent d'ailleurs être contradictoires, parce qu'il est très difficile de faire une photo qui soit à la fois informatique, documentaire ET un bel objet artistique.
A contrario, quand je fais de la photo, je ne prends pas une photo si les conditions d'une bonne photo ne sont pas réunies pour qu'elle soit vraiment bonne. Je me fous de documenter le moment : le but est uniquement le résultat, qu'en sorte une ou des photos qui valent la peine d'être montrées en tant que photo, même aux gens que le sujet n'intéresse ou ne concerne pas.
C'est aussi une toute autre démarche dans la façon de le vivre. Quand je fais des photos, je suis avec les gens que je photographie. Je peux parler avec eux, rire, etc. Je suis attentif à ce qui se passe, se dit, etc. Je peux être tranquillement installé dans un canapé ou assis à une table.
Quand je vais de la photo, je deviens extérieur aux gens que je photographie. Je ne peux pas à la fois discuter ou raconter des blagues ou écouter attentivement quelqu'un et me concentrer sur les réglages de mon appareil et tout ce qui est nécessaire à faire une bonne photo, notamment de bouger, de se déplacer, d'essayer des cadrages, de changer d'angle pour supprimer un arrière plan peu heureux, de rester figé sur le visage d'une personne pour saisir la bonne expression, etc.
C'est comme quand je shoote un concert : faut pas me demander ensuite un avis sur la musique : j'en sais rien.
Pareil quand je voyage. Si je vais faire de la photo, je peux passer une heure sur un sujet. Mais je visite, je vais parfois en profiter pour faire des photos et, évidemment, je vais chercher à les faire les meilleures possibles, mais je ne resterai pas une heure ou deux sur une façade d'église si je suis venu visiter tout un quartier ou une ville.
Donc tout ça, c'est pas une question d'appareil. C'est une question d'approche, de pratique, de but et d'état d'esprit. En gros, quand on fait des photos, l'important c'est le sujet. Quand on fait de la photo, l'important c'est la photo.
[ Dernière édition du message le 01/12/2021 à 13:44:20 ]

le reverend

Francis Lalanne est à la science ce que Francis Lalanne est à la musique

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)

chapolin

Syvlie Hughes, ancienne rédac chef de Réponses Photos, disait que la photo souvenir n'est pas une excuse pour les mauvaises photo : si ça doit rester un souvenir, autant que la photo soit bonne.
En ce qui me concerne je ne suis pas tout à fait d'accord mais je me suis mal exprimé auparavant. Je ne suis pas contre avoir de beaux souvenirs bien au contraire, mais ce n'est pas ce qui est primordial dans ce que je voulais dire. En effet ce qui compte avant tout pour moi ici c'est la mémoire. J'ouvre un répertoire et je plonge dans le temps avec des vieilles images. Et là le plus important n'est pas obligatoirement l'image et sa beauté ou sa réussite, mais plutôt ce qu'elle évoque; les souvenirs qu'elle fait ressurgir. C'est très personnel donc et pour çà je pense qu'on peut considérer le smartphone comme un super bloc note. En ce sens je trouve çà génial.
Après je pense que tous ces échanges de photos sur les réseaux c'est pour l'instant de plus en plus une forme de pollution. Je ne suis pas contre dans l'absolu mais personnellement je n'active pas internet sur mon smartphone pour çà. Je pense que c'est un flux superflu et qui éloigne les gens de choses plus réfléchies et paisibles. Quand je vois un concert avec tout ces smartphones qui se balancent en l'air ... il y a quelque chose de tellement vain ... les gens profitent de la vie mais en même temps cette vie meurt à petit feu dans une formidable extinction de masse pour cause industrielle ... Je me dis qu'en même temps c'est une liberté d'expression mais je me dis aussi que, sans chercher à être une star, plutôt que de vouloir capter l'attention des autres avec des photos et selfies prisent à tout bout de champ sans discernement, ne serait-il pas plus sympa d'échanger avec des dessins, de la pratique musicale, des textes, des photos un peu plus réfléchies avec de vrai appareils ?
Cette conférence montre bien que ce qu'on fait de nos portables est délétère:

Will Zégal

Je retombe parfois sur de vieille photos qui sont des souvenirs vraiment chers à mon coeur, mais qui sont dégueulasses. Notamment celles faites avec mon premier compact numérique qui était très mauvais et aussi par mon manque de maîtrise photographique.
Ben c'est dommage. Les mêmes avec une qualité technique, ça serait déjà beaucoup, beaucoup plus sympa à regarder. Et là, merci la progression technique des smartphones dont même les moins bons donnent des photos tout à fait acceptables.
Les mêmes avec une meilleure qualité de prise de vue, ça serait encore mieux.
Quand aux effets délétères du smartphone et des réseaux, c'est toujours la question compliquée de l'outil et de l'usage. Je trouve personnellement que c'est un super outil de partage, mais je ne l'utilise pas assez dans ce sens. Ainsi, nous publions assez peu avec mon groupe parce que quand on se retrouve, on pense beaucoup plus à bosser qu'à faire des photos ou vidéos pour nos fans.
Que certains vivent leur vie par écran interposé*, que smartphone et réseaux aient des effets délétères ne change rien au fait que les smartphones permettent aussi de faire de la photo, celle où on cherche plus un résultat artistique qu'à documenter un sujet. C'est pas l'outil idéal à mes yeux, mais il est suffisant pour quelqu'un de talentueux et a plein d'avantage à commencer par sa disponibilité quasi permanente.
* c'est une des choses qui m'a fait lever le pied sur la photo : à un moment, je n'avais l'impression de ne plus vivre qu'à travers l’œilleton. Au lieu de savourer la beauté d'un lieu, de respirer ses odeurs, de m’imprégner de ses bruits, je cherchais quelles photos j'allais pouvoir faire. Et c'était avec un reflex, pas un smartphone.
J'ai donc cessé de me balader en permanence avec mon appareil. Et comme je n'ai par ailleurs pas trop le temps de me faire des sorties photo...

Nick Zefish

Les smartphone permettent l'échange de photos, de messages, de sons. Ils contribuent à la communication entre individus. Ils ont un rôle favorable dans la vraie vie parce qu'ils permettent de se rencontrer. On est samedi, il est 18h, où vas-tu sortir ce soir ? Tu as besoin de ton smartphone pour contacter tes amis, pour trouver l'adresse du bar, pour dire que tu arriveras avec 30 min de retard. Une envie de sortie rando ? Hop, un groupe Whatsapp pour s'organiser. On te téléphone : "Es-tu dispo le 12 pour un plan à Boulogne ?" / "Attends je regarde mon agenda et je te dis...[passage par Google Calendar]... Oui c'est bon". Je ne compte plus le nombre de fois où mon smartphone me sert à m'organiser en vue de rencontrer des gens et faire des choses ensembles. C'est autant vrai pour le boulot que pour les loisirs. On peut très bien rester hors de cela, mais cela réduit les interactions sociales.
On pourrait dire aussi: quand les gens vivent les concerts par smartphones interposés, ils préparent du contenu pour échanger avec d'autres personnes. Le centre de leur attention n'est plus le concert, mais le matériau qu'ils en tirent pour interagir ensuite. Les interactions sociales continuent d'exister, mais elles se font après. Pour des artistes habitués à être le centre du monde, être relégué à un prétexte de sujet de discussion, c'est dur à avaler. Il n'y a rien de crétinisant là dedans, juste des égos déçus.
C'est un débat qu'on avait déjà il y a 20 ans à propos d'internet. Une forme d'échange majeure était alors le forum, comme AF. Est-ce qu'AF nous éloignes les uns des autres ? Est-ce qu'AF nous a rendu crétins digitaux ?
C'est un débat qu'on avait déjà il y a 40 ans à propos de la télé.
C'est un débat qu'on a dû avoir avec le téléphone, mais c'était bien avant ma naissance.
Et probablement encore avant à propos d'autre chose.
Bref, ça n'est que la dernière mouture d'une attitude vieille comme le monde: on vieillit, autour de nous des gens plus jeunes sont parfaitement à l'aise avec les technologies actuelles, bien plus que nous. On se dit que c'était mieux avant, quand on était parfaitement à l'aise avec les technologies d'alors. Mais à cette époque, nos parents trouvaient que les technos nous rendaient débiles et que c'était mieux quand eux ils étaient jeunes...
[ Dernière édition du message le 02/12/2021 à 09:35:02 ]

le reverend

Je prends quelques photos avec mon reflex de cet endroit, il y avait une superbe lumière.
Une chinoise toute de rose vêtue

Oui, elle s'est filmée visitant la pagode. Juste ça.
Avec les potes on était hallucinés



Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)

Will Zégal

Citation :On est samedi, il est 18h, où vas-tu sortir ce soir ? Tu as besoin de ton smartphone pour contacter tes amis, pour trouver l'adresse du bar, pour dire que tu arriveras avec 30 min de retard. Une envie de sortie rando ? Hop, un groupe Whatsapp pour s'organiser. On te téléphone : "Es-tu dispo le 12 pour un plan à Boulogne ?" / "Attends je regarde mon agenda et je te dis...[passage par google calendar]... Oui c'est bon". Je ne compte plus le nombre de fois où mon smartphone me sert à m'organiser en vue de rencontrer des gens et faire des choses ensembles. C'est autant vrai pour le boulot que pour les loisirs. On peut très bien rester hors de cela, mais cela réduit les interactions sociales.
Quelle tristesse le monde d'avant les smartphones où les gens n'avaient pas de vie sociale.
Citation :On pourrait dire aussi: quand les gens vivent les concerts par smartphones interposés, ils préparent du contenu pour échanger avec d'autres personnes. Le centre de leur attention n'est plus le concert, mais le matériau qu'ils en tirent pour interagir ensuite.
Super : aller à un concert et n'en rien saisir, ou ne faire que l'effleurer. Ne pas s'immerger dans la musique parce qu'on pense à autre chose. Rien à voir avec des questions d'égo d'artistes.
Moi quand je vais à un concert, ou je fais des photos, ou j'écoute le concert.
ça me fait exactement penser à ce dis Damasio à propos de son abandon du smartphone : je ne regarde plus le ciel, mais des photos du ciel.
L'exemple d'AF est moyen, comme pourrait l'être n'importe quel exemple. Ce n'est pas un truc en particulier, une fonction particulière qui pose question, mais l'ensemble des usages induits.
AF ne nous a pas rendu des crétins digitaux. Il est une énorme ressource de savoir, un lieu d'échange, il a suscité des rencontres, permis la création de groupes, etc.
Sauf qu'à contrario, certains disent qu'ils passent plus de temps sur AF qu'à faire de la musique.
Combien de fois arrive t-il qu'on parle à quelqu'un qui nous nous écoute pas (ou pas vraiment) parce qu'il est plongé dans son smartphone, dans ses "interactions sociales" qui forment une barrière avec d'autres interactions sociales.
C'est pas une fatalité, mais dans la mesure où la plupart des outils, notamment de réseaux sociaux, sont faits pour attirer et retenir au maximum les gens, ça demande un sacré contrôle pour ne pas tomber dans le piège.
Citation :C'est un débat qu'on avait déjà il y a 40 ans à propos de la télé.
Pas vraiment. J'ai pas souvenir que ça ait fait débat.
Par contre, ma mère m'a souvent raconté (je suis trop jeune pour m'en souvenir) la fois où le FLB aurait fait sauter l'antenne télé qui aspergeait un bonne partie de la Bretagne. Les gens, privés de télé, sont alors allés chez les uns et les autres, ont recommencé les veillées, etc.
D'après elle, tout le monde était enchanté et disait "il faudra continuer quand la télé sera revenue". ça n'a pas tenu bien longtemps après le retour de celle-ci.
Et non, c'est pas une question de génération : pas mal de jeunes sont parfaitement conscients des effets problématiques de ces nouvelles technologies et s'en préservent au maximum. Dans les hackers clubs, dans les mouvements "dégooglisons internet", dans les mouvements de logiciels libres, etc, les boomers sont loin, très loin d'être majoritaires.
Bon, c'est pas le sujet ici et je n'aurais même pas dû répondre. J'arrête donc.

patrick_g75

Ciel de plomb, c'est jamais trop bon pour les photos de paysage.
Et ça manque un poil de sujet.
Oh, c'était juste parfait pour faire un certain paysage sous un certain ciel (de plomb).

Et en voilà, un beau sujet de dissertation : Quel est le sujet de la photographie ?
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/

Lola Tance

En tout cas les longs pavés de textes que c’est dure à lire…


Paul Ramone

Citation de Nick :On pourrait dire aussi: quand les gens vivent les concerts par smartphones interposés, ils préparent du contenu pour échanger avec d'autres personnes. Le centre de leur attention n'est plus le concert, mais le matériau qu'ils en tirent pour interagir ensuite. Les interactions sociales continuent d'exister, mais elles se font après. Pour des artistes habitués à être le centre du monde, être relégué à un prétexte de sujet de discussion, c'est dur à avaler. Il n'y a rien de crétinisant là dedans, juste des égos déçus.
Ca pour le coup je ne suis pas du tout d'accord. Et je parle du point de vue d'un gars dans le public (pas compris le couplet sur l'ego des artistes, être pris en photo à outrance par des inconnus ça déçoit l'égo ?). Passer son temps à filmer un concert c'est s'en extraire. D'ailleurs souvent les gens qui filment regardent le concert à travers l'écran, ils créent un filtre entre eux et le moment présent et ils passent à côté de quelque chose. Evidemment je ne parle pas de ceux qui prennent 3-4 photos pendant un set mais plutôt de ceux qui ne restent pas 5mn sans shooter ou filmer.
Si j'y vais de mon couplet psychologico-philosophique (pardon d'avance), je dirais que parmi les problèmes que soulèvent les réseaux sociaux liés à l'utilisation du smartphone c'est de favoriser l'ego-trip (on en connaît tous des gens dont on connaît la vie normale mais sur leur FB et autre on a l'impression que leur vie est exceptionnelle) et l'angoisse de l'oubli. On a peur de ne plus se souvenir, on a peur que la vie nous échappe, alors on prend des photos et vidéos a gogo en espérant conjurer quelque chose d'inéluctable. Le plus triste dans tous ça c'est que non seulement on ne sait plus profiter du moment présent mais qu'en plus la trace qu'on en garde ne retranscrira jamais pleinement l'expérience, en résulte une forme de double peine.
J'ajouterai que quelqu'un qui me parle d'un concert avec passion suscite en moi beaucoup plus d'intérêt qu'une vidéo dudit concert prise avec un smartphone. Et ça aussi c'est de l'interaction sociale.

chapolin

Mais personnellement, si je regarde bien, je n'avais pas moins d'interaction sociales il y a 35 ans, quand j'avais 16 ans, qu'aujourd'hui avec mon smartphone. Par contre il y avait des différences: si je voulais entrer en contact avec des copains et copines à distance, c'était le téléphone familiale avec tout ce que çà comporte d'interaction avec les proches: il y avait potentiellement une interaction avec les parents, sœurs et frères de mes amis puisque sur un coup de fil n'importe qui pouvait répondre pour vous passer la personne désirée, il y avait d'autres échanges ... C'était des interactions qui n'existe plus aujourd'hui et ce n'est qu'un exemple. Il y avait aussi l'interaction de la lettre écrite. Alors au lieu qu'elle se fasse instantanément çà prenait une semaine mais je pense que le temps gagné aujourd'hui avait une consistance utile dans le phénomène de maturation des échanges plus lents, une certaine valeur ... Bien sûr on ne va pas revenir en arrière mais je pense que cette accélération folle des échanges, à la seconde n'a pas la même valeur et n'est pas forcément meilleure. Ça se discute quoi.
La réalité c'est que les crétins digitaux sont bel et bien là.
Le phénomène est massif,parfaitement documenté et mesuré bien qu'il faille encore se renseigner pour accéder à ces infos (...), et cela va jusqu'à impacter le PIB des pays. Sur une période de 20 ans. Vous vous rendez-compte ?
Un pays autoritaire comme la Chine qui dans une certaine mesure à intérêt à abrutir son peuple pour mieux le contrôler (...) est obligé de prendre des mesures autoritaires drastiques, en contrôlant les téléphones par reconnaissance faciale pour limiter les temps d'utilisation, pour "désabrutir" les gens.
Comme dit le monsieur dans la vidéo plus haut, on est obligé de ré-écrire la bibliothèque verte car elle est devenue trop complexe aujourd'hui.
Si dans les mains de tout le monde à la place d'un smartphone il y avait un appareil photo, les choses seraient bien différentes. Je serais assez pour rendre l'utilisation de l'appareil photo obligatoire pendant au moins 3 ans avant de pouvoir posséder un smartphone, à partir de ... disons ...9 ans (?) et si pas d'appareil photo alors ce serrait et/ou/+ violon sinon et/ou/+ cornemuse (lol, c'est mon côté autoritaire

En fait je trouve, Will, admirable le récit de ta passion pour la photo dans l’œil de ton reflex. Bon il a fallu que tu luttes pour y mettre un frein mais d'un autre côté je vois çà plutôt comme une expérience de vie momentanée, une période tout à fait enrichissante bien au contraire. Par analogie, la personne qui va sur l'Everest à un moment de sa vie devra s'y consacrer pleinement ... et c'est bien. Après on passe à autre chose mais très enrichi, avec plein de nouvelles perspectives.

Will Zégal

Citation :Je pense en outre que Will ou toi Nick n'êtes pas concernés par mes réserves car vous êtes des utilisateurs "idéals" du numérique, et j'en fais partie aussi je pense, de manière relative bien sûr car on trouve toujours mieux.
Pas du tout en ce qui me concerne. Je peux passer des heures à jouer à un jeu sans grand intérêt, aller sur AF ou sur FB au lieu de lire un bouquin ou retarder mon coucher parce que je suis tombé sur telle ou telle vidéo qui me passionne.
Conscient de l'intérêt des TIC et geek depuis toujours, je ne souhaite pas m'en débarrasser tout en étant de plus en plus convaincu que je vivrais sans doute mieux sans. Les (con)tenir dans un usage raisonnable est une lutte quotidienne.

Anonyme

Les smartphone permettent l'échange de photos, de messages, de sons. Ils contribuent à la communication entre individus. Ils ont un rôle favorable dans la vraie vie parce qu'ils permettent de se rencontrer. On est samedi, il est 18h, où vas-tu sortir ce soir ? Tu as besoin de ton smartphone pour contacter tes amis, pour trouver l'adresse du bar, pour dire que tu arriveras avec 30 min de retard. Une envie de sortie rando ? Hop, un groupe Whatsapp pour s'organiser. On te téléphone : "Es-tu dispo le 12 pour un plan à Boulogne ?" / "Attends je regarde mon agenda et je te dis...[passage par Google Calendar]... Oui c'est bon". Je ne compte plus le nombre de fois où mon smartphone me sert à m'organiser en vue de rencontrer des gens et faire des choses ensembles. C'est autant vrai pour le boulot que pour les loisirs. On peut très bien rester hors de cela, mais cela réduit les interactions sociales.
Ben vindieu !
Vous en êtes là ? Vraiment ?

Nick Zefish

Citation de Will :Quelle tristesse le monde d'avant les smartphones où les gens n'avaient pas de vie sociale.
Et,
Citation de chapolin :je n'avais pas moins d'interaction sociales il y a 35 ans, quand j'avais 16 ans, qu'aujourd'hui avec mon smartphone.
Les gens n'ont pas attendu le smartphone pour avoir des interactions sociales. Ils se débrouillaient autrement. Ils pourraient théoriquement toujours se débrouiller autrement. Mais ils n'en ont pas besoin, puisqu'ils ont un smartphone. Tout le monde s'organise en fonction de ce qui est disponible et répandu. Ceux qui ne font pas comme ça se retrouvent sur la touche. Tu peux choisir, à titre individuel, de t'en passer. Mais tu ne peux pas forcer les autres à s'organiser en fonction de ton choix.
La majorité des êtres humains ont vécu sur Terre sans électricité, ou sans voiture ni transports en commun. Mais maintenant que c'est disponible, la société s'organise pour l'utiliser. Si tu veux faire sans dans une société qui en dispose, tu es largement handicapé.
Ca va très loin. Miguel Benasayag en parlait dans "Cerveau augmenté, homme diminué": les capacités visuo-spatiales diminuent quand on utilise un GPS plutôt qu'une carte routière. Mais ça n'est pas mal en soi, pas plus que la disparition des dents de sagesse vu qu'on a arrêté de bouffer de la viande crue, pas plus que la disparition de la fourrure (ça date). Je me rappelle d'une conférence dudit Miguel dans un festival de la CNT (syndicat anar, des gens biens), qui explique tout ça en prennent soin d'éviter de tomber dans la caricature. A la fin de la conférence, séance de question-réponse: avalanche de parents sûrs d'eux qui affirment ô combien ils sont effrayés par la déchéance de leurs bambins à cause des écrans. Ils n'ont rien compris à la conférence.
Cela n'empêche pas que la question "de quoi pourrait-on se passer ?" reste pertinente. C'est d'ailleurs l'une des bases de certains films post-apocalyptiques. Dans le monde réel, c'est aussi la question posée par l'avion ou la voiture individuelle, mais probablement pas l'électricité.
Citation de Paul :Passer son temps à filmer un concert c'est s'en extraire. D'ailleurs souvent les gens qui filment regardent le concert à travers l'écran, ils créent un filtre entre eux et le moment présent et ils passent à côté de quelque chose.
Tu commets, à mon sens, une double erreur:
- tu supposes que ceux qui filment ne profitent pas du concert
- tu supposes que ceux qui ne filment pas profitent du concert.
Pour schématiser à mort, il y a deux grandes attitudes à un concert (smartphone ou pas). L'attitude "festival Heineken" consiste à se retrouver entres potes à un méga-concert en plein air. Le kiff c'est de boire des bières entre potes, entourés de plein de gens joyeux. Le concert n'est qu'un prétexte pour se retrouver. Filmer le concert permet d'intégrer des potes qui ne sont pas là, ou qui sont à l'autre scène du festival. A l'opposé, l'attitude "écoute bourgeoise" consiste à fermer sa gueule et à écouter religieusement le concert. Tu as le droit d'interagir, mais conformément à un attendu tacite. C'est quelque chose de beaucoup plus individuel, même si tu y vas en groupe. Comme au cinéma en fait.
Il y a plein d'intermédiaires entre ces deux pôles, qui se reproduisent à plein d'échelles différentes. On les retrouve tantôt décrits de façon positive, tantôt de façon négative, suivant l'humeur. Mais l'attention très, très relative portée au concert, ça ne date pas du smartphone. Je maintien que penser que le public vient nécessairement pour écouter le concert, c'est un ego-trip d'artiste. La smartphone n'y a rien changé, il a juste révélé la supercherie, et c'est ça qui blesse.
[ Dernière édition du message le 02/12/2021 à 13:42:55 ]

Anonyme

Citation de Nick :
Ca va très loin. Miguel Benasayag en parlait dans "Cerveau augmenté, homme diminué": les capacités visuo-spatiales diminuent quand on utilise un GPS plutôt qu'une carte routière. Mais ça n'est pas mal en soi, pas plus que la disparition des dents de sagesse vu qu'on a arrêté de bouffer de la viande crue, pas plus que la disparition de la fourrure (ça date).
Confusion cause/conséquence (pour les dents et la fourrure) : ce n'est pas parce qu'on ne mange plus de viande crue que les dents de sagesse disparaissent. Ce genre d'exemple montre que la théorie de l'évolution est mal comprise.
[ Dernière édition du message le 02/12/2021 à 13:48:22 ]

Nick Zefish


Anonyme

[ Dernière édition du message le 02/12/2021 à 13:54:26 ]

Nick Zefish

Citation de chapolin :Le phénomène est massif,parfaitement documenté et mesuré
On lit des études qui prouvent que, et après on lit des études qui prouvent qu'en fait non. J'ai le souvenir d'un reportage démontrant que le QI baisse. Ce fait étant acquis, chacun y voit pour cause l'un des grands sujets du moment: les écrans, la qualité de l'éducation qui chute, la malbouffe, les perturbateurs endocriniens... choisit ton thème préféré. Le reportage a "omis" de prendre en compte que le QI monte dans certains pays, comme... les USA.
Pour l'histoire des interactions sociales favorisées par le smartphone, je ne sors pas ça de ma hotte. C'est issus d'un MOOC d'introduction à la psychologie, proposé par l'université de Toulouse. Le principal objectif du MOOC, c'est de faire comprendre aux futurs étudiants tentés par cette filière que la psycho, c'est pas écouter un mec raconter sa vie sur un divan. C'est pas un question de "bon sens". La "vraie" psycho, c'est une science sociale, où tu mets tes hypothèses à l'épreuve de l'expérience.
[ Dernière édition du message le 02/12/2021 à 14:10:29 ]

Will Zégal

Citation :Tu peux choisir, à titre individuel, de t'en passer. Mais tu ne peux pas forcer les autres à s'organiser en fonction de ton choix.
Si. Si les autres tiennent à toi.
J'en fais très régulièrement l'expérience et je l'ai fait de façon massive lors de l'occupation d'un théâtre. Il y avait des gens qui n'avaient pas de smartphone, d'autres dont les téléphone était trop archaïque ou trop chargé pour qu'ils puissent installer Signal qu'on avait défini comme moyen de communication interne et avec le mouvement national, d'autres qui refusaient visiblement par principe, ayant déjà moult outils de communication.
Il y avait deux solutions : les laisser de côté ou se donner les moyens de communiquer quand même avec eux.
On a choisi la seconde solution. C'était relou, mais finalement bénéfique sur de nombreux aspects.
Je retrouve ça régulièrement. Mais même sans technophobes, c'est un problème et je dirais même qu'il a été amplifié par la profusion des moyens à disposition : on fait un groupe Whatsapp pour organiser l'anniversaire de Machin ? Ah ben non, il y en a qui n'ont pas Whatsapp. Facebook alors ? Non plus pour les mêmes raison. Ok, ça sera par mail. Ah oui mais Bidule, Truc et Chouette ne lisent pas régulièrement leurs mails, soit qu'ils s'en servent peu, soit qu'ils en ont beaucoup trop.
Et même quand tout le monde est d'accord, ça ne marche pas toujours. Dans mon groupe et avec notre ingé son, on a décidé de passer de Messenger à Slack pour les échanges, ce dernier permettant de catégoriser, etc. Donc pas exemple de ne pas saouler notre ingé son avec nos échanges qui ne le concernaient pas, mais aussi de développer d'autres discussions sur des sujets qu'on n'a pas le temps de traiter en répé, comme les tenues de scène, la scénographie...
ça a tenu quelques semaines. Les nouveaux sujets n'ont pas été nourris, les autres discussions sont revenues sur Messenger. Pas de mauvaise volonté, mais nous ne sommes que deux à utiliser Slack par ailleurs, donc à avoir le réflexe de l'outil. Les autres gardent leur réflexe Messenger. Et on ne parle pas de boomer, là. Les autres musiciens de mon groupe ont 27 et 32 ans.
Et encore, on parle là de cercles militants, de cercles d'amis et de travail qui ont donc une certaine homogénéité puisque les gens ont plutôt tendance à finir par adopter les outils de leur milieu ou de leur entourage. Quand tu vas dans l'associatif, c'est encore pire.
Même phénomène exactement dans la radio où je suis bénévole. On a tenté de passer sur Slack. Finalement, tout le monde continue à utiliser le groupe interne Facebook, très malcommode, mais les gens fréquentent FB alors que Slack, il faut faire la démarche de s'y connecter. Inversement, les gens choisissent quand ils vont sur FB alors que Slack te notifie continuellement. Même s'il y a moyen de gérer ça autrement, ça demande à connaître, à faire la démarche, à paramétrer des trucs et des machins et c'est encore la machine qui décide pour toi.
Il faut donc multiplier les canaux de communication pour n'oublier personne ou ne laisser personne de côté ou à utiliser des outils très mal adaptés mais qui sont le plus petit dénominateur commun.
Finalement, tout ça qui est sensé nous simplifier la vie nous la complique souvent. Sauf qu'on nous serine tellement que c'est plus simple, plus rapide, plus immédiat qu'on ne le voit même plus.
Petite anecdote : on parlait de ce sujet il y a quelques années avec une copine assez rétive aux nouvelles technologies (pas forcément dans le principe, mais dans ses usages à elle). Je lui disais que quand même, le GPS, c'était vachement pratique pour repérer rapidement une adresse dans une ville qu'on ne connaît pas. Elle m'a répondu : "Ah ouais ? Moi je demande aux gens. Avec ton GPS, à qui tu parles ?"
Nos outils de "socialisation" nous isolent aussi. Combien de fois vois-je des gens me dire qu'ils sont aller passer le week-end dans tel ou tel bled et sont incapable de me le localiser : ils ont mis le GPS et l'ont suivi, c'est tout.

Will Zégal

Citation :Tu commets, à mon sens, une double erreur:
- tu supposes que ceux qui filment ne profitent pas du concert
- tu supposes que ceux qui ne filment pas profitent du concert.
La deuxième assertion est un jésuitisme. C'est pas parce qu'il y a d'autres raisons de ne pas profiter d'un concert que ça invalide le fait que filmer (ou photographier) l'empêche aussi.
Si quelqu'un ne croit pas à ça, je le plains. C'est qu'à mon avis il n'a jamais vécu ces moments où plus rien n'existe que la musique, où on oublie tout jusqu'à sa propre existence pour n'être plus que musique. Je doute fortement qu'on atteigne de tels états un appareil (quel qu'il soit) à la main en train de chercher à bien cadrer.
Bon, j'arrête vraiment ce coup-ci. On est complètement HS et si tu es convaincu que les TIC ne sont que grâce et félicité, qu'elles rendent nos vies fondamentalement meilleures, qu'elles ne posent pas de questions, voire de sérieux problèmes, on n'est pas prêts de tomber d'accord.

Lola Tance



chapolin

Nick, on lit à travers ton témoignage, l'argumentaire de la génétique. C'est un argument fort des tenants du phénomène dont on parle. Et il est complètement faux. Je suis peiné de te le dire, mais on est là dans le même genre de déviance argumentaire que par exemple les arguments raciaux qui ont eu cours avant la seconde guerre mondiale. On ne mute pas en 20 ans, sauf à faire des cancers ou des variants du coronavirus, et pour les dents de sagesse dont tu parles, il faut des millions d'années et au passage je m’abstiendrais de dire à mon voisin qui vient de se faire opérer d'une dent de sagesse que je suis supérieur à lui, en tant que mutant parce que je n'en ai pas et que tempi pour lui le monde fera sans lui ...
Des milliers d'études sérieuses réfutent le bien-fondé de cet argumentaire (à propos des dégâts causés par le numérique sur le cerveau et son développement) et absolument aucune ne vient actuellement corroborer cette "pensée", au niveau scientifique et qui ferait consensus.
Je te conseille de visionner en entier la vidéo que j'ai postée plus haut car le monsieur y expose l'état de la science actuel sur le sujet; tu peux y aller en toute confiance.
Will, idem pour moi, je dois lutter pour m'arracher régulièrement d'internet, de mon ordinateur et j'adore aussi passer du temps à jouer si le jeu est cool.
Allez je suis ok aussi pour revenir à la photo.
[ Dernière édition du message le 02/12/2021 à 16:19:05 ]

Reiep


Le niveau de détails gardés est assez impressionant, par exemple dans toute la zone d'ombre en bas à droite.
[ Dernière édition du message le 07/12/2021 à 11:44:54 ]

Lola Tance


le reverend

Montée en ISO jusqu'à 100 000 ISO (normalement, donc à 51 000 ça doit passer crème), ça permet de voir venir pour le bruit.
Ne reste plus que le léger problème des 5999 € à sortir, mais bon, on va pas se laisser dépasser par des considérations bassement matérielles, hein ?!
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
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