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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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Non mais en littérature "classique", disons, y a très peu de trucs à jeter, quand on prend le temps de s'y pencher vraiment... Je me relis des tragédies classiques que j'avais étudié au collège ou au lycée (minimum 6 ans, donc), Racine et Corneille, notamment, c'est très beau et le souvenir chiant que j'en avais se dissipe un peu plus à chaque vers.
Céline, oui, très très bon. Je n'ai lu que le Voyage. Ce style oral avec des tournures savantes et un lexique très varié est à tomber.
Sinon, pour les amateurs de poésie (Rasko, notamment), je suis en train de relire Alcools d'Apollinaire, c'est magnifique. Un poème parmi ceux que j'ai déjà lu :

Les septs épées

La première est toute d'argent
Et son nom tremblant c'est Pâline
Sa lame un ciel d'hiver neigeant
Son destin sanglant gibeline
Vulcain mourut en la forgeant

La seconde nommée Noubosse
Est un bel arc-en-ciel joyeux
Les dieux s'en servent à leurs noces
Elle a tué trente Bé-Rieux
Et fut douée par Carabosse

La troisième bleu féminin
N'en est pas moins un chibriape
Appelé Lul de Faltenin
Et que porte sur une nappe
L'Hermès Ernest devenu nain

La quatrième Malourène
Est un fleuve vert et doré
C'est le soir quand les riveraines
Y baignent leurs corps adorés
Et des chants de rameurs s'y trainent

La cinquième Sainte-Fabeau
C'est la plus belle des quenouilles
C'est un cyprès sur un tombeau
Où les quatre vents s'agenouillent
Et chaque nuit c'est un flambeau

La Sixième métal de gloire
C'est l'ami aux si douces mains
Dont chaque matin nous sépare
Adieu voilà votre chemin
Les coqs s'épuisaient en fanfares

Et la septième s'exténue
Une femme une rose morte
Merci que le dernier venu
Sur mon amour ferme la porte
Je ne vous ai jamais connue
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
2732
C'est quand même une belle langue que nous avons :aime2:
2733
Tu m'étonnes...
Y avait une couille dans la mise en page, j'ai édité. :bravo:
Edit : un autre, du même :

Les colchiques

Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violatres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne

Les enfants de l'école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières

Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne



Alcools, le recueil, est dispo en intégralité sur Gallica (cliquer sur "annuler" lors de la proposition de téléchargement, puis en haut, en rouge, "télécharger" ).
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Ahhh, Apo... le meilleur après Céline.
J' avais fait une brève apo logie du "Voyage..." ici même, ça a longtemps été pour moi le Livre Qui Contient Tous Les Livres cher à Borges.

Merci aka en tout cas pour le rappel sur Alcools.
2735

Citation : Non mais en littérature "classique", disons, y a très peu de trucs à jeter, quand on prend le temps de s'y pencher vraiment... Je me relis des tragédies classiques que j'avais étudié au collège ou au lycée (minimum 6 ans, donc), Racine et Corneille, notamment, c'est très beau et le souvenir chiant que j'en avais se dissipe un peu plus à chaque vers.


Ben c'est ce que je me disais, mais je pense qu'il y a quand même des exceptions. J'ai fait l'essai avec un truc de Colette (Sido ?) : ça reste ultra-chiant. Même le style est laborieux, et pas du tout suggestif comme je l'espérais. Par rapport à du Sepulveda ( :aime: :aime: ), ça dégage zéro sensation.

Autre tentative : "Le roman de la momie" de Théophile Gautier : nullissime aussi, le rythme est d'une lenteur à pleurer. Il y a bien quelques descriptions qui sont belles (les jardins...), mais globalement ça se traîne comme un vieux chouine-gomme. Il y a quelques bonnes idées (le jeune dandy anglais jusqu'au bout des ongles) mais il faudrait virer au moins la moitié des pages. Ca donne vraiment cette horrible impression d'être payé à la ligne. A pleurer.

C'est effectivement loin d'être vrai pour tout. Certains trucs très vieux passent étonnamment bien (Le Moine...) "Les Mystères de Paris" (Eugène Sue) aussi c'est très dynamique. Knock, Cyrano, Voltaire (Candide)... pareil : ça semble complètement frais.

Je pense que Tolkien va très vite rejoindre le banc des auteurs soit-disant classiques mythiques, mais horriblement pète-couilles (genre Jules Vernes !) avec leurs descriptions interminables... Ce qui est bien dans Jules Vernes c'est l'idée "steam-punk" qu'on s'en fait. Ca fait penser à ces "résumés d'oeuvres imaginaires" que Borges a fait : autant décrire directement l'idée que l'on se fait d'un truc sympa ! :bravo:

Je crois que Fictions est vraiment mon livre préféré. :oops2:
Mais faut vraiment que je lise le Voyage un de ces quatres.
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L'homme aux cercles bleus
Ce post était tres certainement une mauvaise blague
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Citation : Je crois que Fictions est vraiment mon livre préféré.


+1, au moins pour "Pierre Ménard, auteur du Quichotte".
L'Aleph est ex-aequo avec Fictions, pour moi.
Pour le reste, plus tard...
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
2738

Citation : C'est quand même une belle langue que nous avons



c'est ce que me dits souvent ma copine :bravo:



ok :oops: :fleche:
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"Syngué sabour"
de l'afghan Atiq Rahimi.
Paru chez POL

"Syngué sabour" (La pierre de patience)
(du perse syngue " pierre ", et sabour " patiente " ). Pierre de patience. Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères... On lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres... Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate... Et ce jour-là on est délivré.


Cru, froid, sombre, profond...c'est comme quelques-uns des nouveaux films iraniens ou afghans: sans complaisance ni sentimentalisme benêt.
2740
Là je viens de commencer Le Club Dumas ou l'ombre de Richelieu de Arturo Perez Reverte, c'est de ce bouquin qu'est tiré le film La Neuvième Porte de Roman Polanski. Si le livre est au moins aussi bien que le film :aime: