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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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5576
Citation :
En fait c'est exactement ce qui t'a déçu que j'ai adoré ! Ces pages entières de descriptions superficielles je les ai trouvées hypnotiques et finalement indispensables :


Nan, c'est pas ça qui m'a déçu. Dans ma critique sur SensCritique, je précise même qu'au début, ça me faisait jubiler (les 100 premières pages quoi).
Ce qui m'a déçu, c'est que ya RIEN D'AUTRE.
C'est un choix manifestement assumé par l'auteur. Mais au bout d'un moment, j'ai dit stop. Si le livre avait fait 150 pages, j'aurais peut-être aimé davantage.

Citation :
j'ai lu Le Sagouin de Mauriac dernièrement.

Pas lu. D'ailleurs mes grands auteurs préférés sont rarement français.
5577
Citation :
Dans ma critique sur SensCritique, je précise même qu'au début

Fraiche histoire, bro ! /hater:-D
Je déconne, j'ai pas lu, alors je me basais seulement sur ton post, je vais lire.

- Vous êtes contre tout ce qui a été fait depuis la dernière guerre...
- Vous vous trompez de date. Je suis contre tout ce qui a été fait depuis Adam

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Ouais mais Salammbô, bien qu'un rien trop gothique, c'est tout de même du très très bon Flaubert!
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Paris dans l'entre-deux-guerres. Dans le parc Montsouris on voit souvent un vieux marchand d'oiseau. Il a pris l'habitude de converser de temps en temps avec Isabelle, une jeune étudiante. Un jour, un petit garçon fait irruption dans le duo. Mais il y a aussi l'épicière du coin, Mme Lepeticorps, paysanne acariâtre montée à Paris dans jeunesse après des noces catastrophiques. Désormais d'un certain âge elle va voir sa vie changer du tout au tout.


Ce livre a deux défauts:
1/ Sous l'occupation, Brasillach est passé Rédacteur en Chef de Je suis Partout même si il n'y a aucune trace d'antisémitisme, dans ce roman, ni dans Les Sept Couleurs si je me souviens bien.
2/ Sa couverture est affreuse.

J'ai pris celui-ci car j'avais gardé un bon souvenir de Les Sept Couleurs. Eh ben je n'ai pas été déçu car c'est rudement bien écrit une fois encore. C'est plein de finesse, de sensibilité et quelques touches de poésie. Il y a de très belles envolées.
Les descriptions du Paris de l'époque sont vraiment réussies et on se projette sans peine dans l'ambiance. Réussis également le personnage principal et tous les personnages secondaires. Il est malheureux qu'un tel talent ait eu de si vils idées car selon moi il mérite vraiment d'être lu et non pas totalement oublié. Si vous le trouvez, n'hésitez pas.
5580
Bon, vous allez dire que je varie pas beaucoup, mais je n'avais jamais lu les trois petits bouquins qui sont des "spin-off" de Harry Potter. Je vous rassure je lis plein d'autres choses, c'est juste que je prends pas toujours le temps de faire un retour ici :bravo:

En tous cas c'est encore une fois très bien écrit, drôle et imaginatif. C'est un bel exercice de style pour JK Rowling, qui passe du bestiaire, à l'histoire d'un sport imaginaire en passant par le livre de contes pour enfants.

Bref, pour les enfants comme pour les adultes, ça se lit vite, et on passe un bon moment :bravo:
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Japon dans les années 1880.
Okada, jeune étudiant en médecine plutôt brillant, a pour habitude de faire chaque jour une petite promenade. Or à l'occasion de l'une d'elle il aperçoit par la fenêtre d'une petite maison une jeune fille ravissante. Qui est-elle? Pourquoi ne l'a-t-il jamais vu avant?


Si la mise en place est un peu laborieuse à force de vouloir planter un décor trop précis, l'histoire est plutôt agréable à lire. Le personnage de la jeune fille est le plus détaillé, mais les autres, bien que moins fouillés, n'en sont pas moins intéressant. La fin m'a semblé un peu abrupte et j'aurais aimé en savoir plus sur le devenir de certains protagonistes.
Si ça n'est pas le livre de l'année, je l'ai toutefois lu avec curiosité et grand plaisir.
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[ Dernière édition du message le 11/05/2017 à 18:36:37 ]

5583
Ha ha, j'ai eu aussi ma période Japon ya quelques décennies...
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This is not a method, this is a provocation !

Mais,mais, il dit des choses quand même. Selon l'humeur, selon l'état...
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Fini la série des The Expanse de S.A. Corey - 6 bouquins assez copieux, depuis le mois de décembre, ça l'a fait.
Très bien foutu (et j'attends la suite, vu que c'était pas la fin).
Tellement j'ai aimé que j'ai même lu les 5/6 nouvelles qui ont pu paraitre ça et là en relation avec le contexte de la série.

Je conseillerai donc.

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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Toujours sur ma lecture au long cours de l'intégrale de Lumières Dans La Nuit depuis 1974.
Je suis sur le n°319, de 1993.
L'analyse s'affine, aucune solution n'est en vue, l'incohérence apparente de la posture officielle dans la plupart des états n'est pas l'élément le moins étrange du dossier.
L'affaire devient abyssale, et je crois que les Martiens peuvent définitivement aller se faire foutre.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Citation :
L'analyse s'affine, aucune solution n'est en vue, l'incohérence apparente de la posture officielle dans la plupart des états n'est pas l'élément le moins étrange du dossier.
L'affaire devient abyssale, et je crois que les Martiens peuvent définitivement aller se faire foutre.


N'hésite pas à donner des détails sur ces points dans le sujet dédié.
5588
N'y compte pas, j'ai définitivement renoncé: A peine je m'y pointe, la bande des 4 rapplique et pourrit le forum.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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arrête ! c'est sûr qu'il y a parfois chambrage mais on adore tous les histoires d'ovnis.
Donc, +1 avec kumo : livre-nous ta synthèse d'étape de la somme que tu t'envoies. Toujours intéressant.
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Trente-huit nouvelles écrites entre 1938 et 1944 dont les thématiques sont les affres de l'amour et la mort qui n'est jamais bien loin. En effet au mieux l'un des amants fini par disparaître au loin sans donner de nouvelles, au pire ça fini quelques fois par le viol de la récalcitrante ou le suicide de l'un d'eux, quand ce n'est par un mari ou un rival qui élimine un des amants du couple adultère, comme dans cette histoire où le mari trompé pend sa belle et infidèle épouse au pas de la porte afin que tout le monde puisse voir son visage déformé par la mort.

Mais avant d'en arriver là il y a des rencontres, de belles rencontres, de belles histoires d'hommes et de femmes de tous âges et de toutes conditions, des beaux gestes tendres et affectueux, des attentions, des mots, des secrets et des chuchotements dans des chambres sombre ouvertes sur des nuits d'été ou des cuisines refroidies par l'hiver où l'on peut se retrouver un peu seuls enfin avant le réveil de la maisonnée.

Le romantisme le plus sensible côtoie donc le sordide et le tragique, le tout sur fond d'une culture russe omniprésente par les noms et le climat mais aussi une certaine mentalité, les habitudes alimentaires, les vêtements, les paysages, l'Histoire en arrière-plan.

La qualité est inégale mais les variations du thème de la rencontre d'un homme et d'une femme sont globalement très réussies et au début de chaque nouvelle on se demande comment ça va finir. Quelques fois c'est cousu de fil blanc et quelques fois c'est totalement inattendu.
Principalement sous forme de récits, le style ne m'a pas sauté aux yeux mais c'est probablement bien traduit. J'ai particulièrement aimé les descriptions des scènes se déroulant par nuits d'été et apprécié les nombreuses notes en bas de page qui viennent préciser le propos, une référence culturelle ou historique.

Si vous aimez les belles histoires qui finissent mal (sans pour autant finir dans le gore avec tripes à l'air et autres sadisme) mais qui font qu'elles sont si particulièrement touchantes, foncez.

[ Dernière édition du message le 25/05/2017 à 12:50:05 ]

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Budapest. Il n'est pas facile de définir à quelle époque l'action se déroule, mais ça doit être dans les années 60/70. Une romancière et son mari s'installent dans leur nouveau quartier. N'ayant pas nécessairement le temps de s'occuper des choses du quotidien ils se mettent à la recherche d'une femme du ménage, concierge, bonne à tout faire. On leur conseille Emerence Szeredas. Bien que déjà âgée elle est pleine d'énergie, mais elle a également un caractère bien trempé. Elle habite un petit appartement au rez-de-chaussée juste en face. Personne n'est autorisé à y entrer. Qui est Emerence? Qu'y a-t-il derrière cette porte?



Le personnage d'Emerence est fascinant et particulièrement bien construit. Son caractère est un mélange de Traumax, Empism, Duch et Bernadette mais sans aucun humour par contre.

Issue de la petite bourgeoisie rurale elle a une réflexion pragmatique de bon sens paysan, mais est également dotée d'une intelligence et une lucidité désarmante, le tout conjugué à une certaine expérience de la vie. Face à cela, la romancière et son mari, tout blindés de culture qu'ils soient, finissent plutôt décontenancés. Elle les renvoie dans leurs derniers retranchements par mille manières inattendues, par sa vision très personnelle des choses, acquise au fil du temps.

En fait c'est surtout la relation entre Emerence et la romancière qui est mise en lumière ici et le moins qu'on puisse dire c'est que cette dernière en voit de toutes les couleurs. L'ascenseur émotionnel est à plein régime. D'un regard, d'une silence, d'un mot ou de mille, Emerence peut la clouer sur place et la laisser en larme, mais elle peut aussi faire preuve d'une attention et d'une douceur qu'elle n'aura accordé à personne d'autre auparavant.

En lisant ce livre vous serez surpris par l'histoire d'Emerence (il y a des passages vraiment impressionnants, terrifiants et inattendus) et vous saurez mieux qui elle est et ce qu'il se cache derrière sa porte. Rien que pour ça le livre tient ses promesses et vaut le coup d'être lu. Toutefois, quelque chose ne m'a pas totalement convaincu au point de trouver le livre vraiment génial, mais je ne sais pas exactement quoi.








[ Dernière édition du message le 01/06/2017 à 09:27:40 ]

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J'ai terminé "Manger est un acte citoyen" d'Alain Ducasse.

Un plaidoyer pour une alimentation plus saine et locale, ainsi que pour une gastronomie formeuse de changements sociétaux.

Loin d'être inintéressant en soi si on a jamais lu de bouquins sur le sujet du manger local penser global, sinon c'est un peu déjà vu. D'autant plus que le dernier chapitre de son livre résume ce qu'il s'est acharné à nous décrire en détail tout au long de son livre avec force exemples.

Donc au pire on peut lire que ce dernier chapitre, en forme de déclaration d'une gastronomie citoyenne en 5 articles.
5593
La papesse Jeanne de Donna Cross.

Bouquin pioché par ma douce dans un Emmaus. Ben ça valait carrément le coup. L'histoire (légende) d'une jeune fille douée au IX ème siècle qui se fait passer pour un garçon pour accéder à l'éducation à une époque ou l'église en a le monopole, devient moine, puis prêtre, puis pape pendant quelques mois.

Très bon.

Pour l'anecdote, l'existence réelle de cette papesse est controversée. Wikipedia la classe directement comme légende, relevant des incohérences et anachronismes dans sa soi-disant histoire. Donna Cross, à la fin du bouquin, tout en n'affirmant rien, donne des arguments en faveur de son existence et note de nombreux cas de falsifications historiques par l'Eglise pour coller à sa doctrine. Si la dite papesse a effectivement existé, on peut imaginer que l'Eglise ait tout fait à certaines époques pour en effacer les traces. Ce qui devait être d'autant plus facile que le IX ème siècle, après la disparition du Saint Empire Romain (Charlemagne), est une période avec fort peu de documents écrits. Dans une tradition essentiellement orale renforcée par une volonté de destruction des traces, rien d'étonnant que de nombreuses versions de son histoire aient vu le jour, donnant des incohérences.

OSEF, quoi qu'il en soit : le bouquin ne se prétend pas livre d'histoire, mais roman, et il est bon.
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J'ai oui-dire que suite à ce scandale, pour tester la masculinité de tout nouveau prétendant au saint trône, on le faisait assoir sur une chaise percée et que l'on regardait dessous pour voir si les attributs du genre désiré étaient bien présents, attirés à travers le trou par la gravité.:-D

 

 

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On touche, monsieur. On touche. :-D

(ce qui doit permettre de gruger, je pense)

Lu aussi : Réussir le développement d'un projet musical professionnel. Critique directement dans le lien.
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Il est plutôt difficile de résumer ce livre puisqu'il s'agit d'un mélange de réalité, rêves et hallucinations du personnage prénommé Mircea que l'on retrouve enfant, adolescent et adulte. Il y a donc de récits/passages qui semblent bien réalistes qui se voient soudain colorés par ses hallucinations ou servant de plongeoirs pour le monde des rêves.

C'est très imagé et l'auteur réussi le tour de force de nous imprimer des images étonnantes, des flashs/visions de rêves éveillés pour le lecteur. L'univers est assez organique, sensuel et érotique c'est bourré de termes relatifs à l'anatomie du cerveau. Il y a beaucoup de translucide, du filandreux, du gluant, du gélatineux. Il y a aussi des insectes récurrents (papillon, araignée) ou des méduses. La couleur jaune revient souvent.
On se trouve dans un mix de Jérôme Bosch, Goya et H.R.Giger illustrant une prose riche dans laquelle il ne faut pas toujours chercher un "sens", mais se laisser porter. Certains délires métaphysiques peuvent rappeler Philip K.Dick mais c'est toutefois moins "bordélique" et plus poétique/onirique.
C'est à la fois très dense et très léger, mais il est certain que ça n'est pas le genre de livre qu'on lit juste comme ça. C'est une lecture exigeante qui nécessite de l'attention tout au long des 400 pages aux paragraphes compactes contenant peu de dialogues. On aime ou pas, mais si on aime on est embarqué.

Il faut saluer Alain Paruit pour un traduction rendant parfaitement les sensations, les ambiances, les images et les termes très précis. J'avais déjà beaucoup aimé Le Rêve du même auteur et c'est ce qui m'a poussé à lire Orbitor. Par contre, bien que certaines scènes ou histoires lorgnent du côté du fantastique, ça n'est pas vraiment de la SF et je ne sais pas pourquoi c'est classé dans cette collection de Folio. Quoi qu'il en soit, si vous souhaitez lire quelque chose de déroutant n'hésitez pas, ça n'est pas souvent qu'on peut faire de tels trips les yeux grands ouverts.

Un court extrait. Pour contextualiser brièvement, dans une des histoires des ancêtres de Mircea ces derniers habitaient dans un village. Tous les habitants achetèrent un jour du pavot à des tziganes. Ils finirent drogués et accros, se perdant dans d'interminables partouzes géantes et incestueuses, négligeant alors leurs morts. Ces derniers, blessés par ce manque de respect et d'attention sortirent alors de terre et se mirent à dévorer les habitants hagards. Sauvés par un pope, les villageois ressuscitèrent alors et leurs corps reprirent leur apparence normale. Voici la description d'une régénération:

Citation :
Il apparut qu'un enfant, le plus joufflu de tous, celui qui avait les yeux les plus grands et les plus bleus, abritait dans sa tête, en guise de tendre cervelle, une énorme araignée aux pattes ramassées sous l'abdomen. La vision ne dura qu'un instant, car ensuite une buée laiteuse rendit de nouveau opaques les os et la peau.


Mince ! On a juste envie de dessiner ça au fusain ou d'imaginer comment H.R.Giger aurait mit ça en image.

[ Dernière édition du message le 08/06/2017 à 21:27:33 ]

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J'aurais dit Odilon Redon...:bave:

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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J'y avais pensé aussi :bravo:
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Citation de Livingroom :
J'ai terminé "Manger est un acte citoyen" d'Alain Ducasse.

Un plaidoyer pour une alimentation plus saine et locale, ainsi que pour une gastronomie formeuse de changements sociétaux.


Venant d'un monsieur qui a quitté il y a 2 ans le n°2 mondial de la restauration collective pour le n°3... Sodexo pour Elior... Mouais, ça me fait penser aux grands élans écolos de Hulot à l'époque où il était sponsorisé par Total. Y'a un truc qui m'échappe. :oops2:
5600
Citation :
Y'a un truc qui m'échappe.


Un truc en centaines de milliers d'euros peut-être ? :fache2: