Dis moi ce que tu lis.
- 6 519 réponses
- 289 participants
- 224 957 vues
- 182 followers
Nantho Valentine
Point-virgule
L'ivrogne dans la brousse d'Amos Tutuola (1952), traduit par Raymond Queneau (1953).
Un homme, grand alcoolique au vin de palme, perd un jour son malafoutier, mort à la suite de la chute d'un palmier, seul homme à pouvoir le pourvoir en une telle et si bonne quantité. S'ensuit une quête à travers brousse, montagnes et chemins pour retrouver son esprit et le moyen d'avoir à nouveau du vin de palme.
Littérature nigériane, faite de mythologie d'origine yoruba où l'on retrouve amulettes magiques, esprits de la nature et des morts, monstrueux ou bienveillants, et où le héros et sa femme traversent une odyssée faite d'épreuves et de rencontres.
Son écriture a ceci de particulier qu'elle n'est pas une imitation de la littérature occidentale mais est proche de l'oral, et d'une construction du récit et des descriptions sans doute plus propre au continent, douce-amère, tout autant faite de poésie que d'ironie.
Le tout traduit par Queneau, s'il vous plaît.
5 calebasses de vin de palme / 5.
Naturellement je ne pouvais pas mourir puisque nous avions vendu notre mort.
[ Dernière édition du message le 27/08/2019 à 12:16:23 ]
oryjen
Dans de nombreuses traditions africaines anciennes, dont la source est commune à ce qui deviendra le Soufisme, le vin et l'ivresse sont des métaphores courantes du souffle divin et de l'état de réceptivité décalé qu'il induit chez les mortels.
Ce conte semble relié à cette tradition...
J'ai décidé de me lancer dans la lecture de très vieux classiques Poche qui remplissent notre bibliothèque, hérités de nos parents, et que je n'ai jamais lus.
Je viens de terminer Les Morts Ont Tous La Même Peau, de Boris Vian.
C'est très actuel, comme narration. Pas très loin des grands du polar américain d'ailleurs, ni des raconteurs du Sud, distanciés, comme Faulkner, Steinbeck ou Hemingway.
Le récit est court, ramassé, dans un style allusif quoiqu'en apparence assez "poing dans la gueule".
L'intrigue est menée de main de maître.
J'ai trouvé ça excellent.
Mais super-glauque.
Ne lisez pas ça si vous êtes un peu flagada.
J'ai attaqué Les Animaux Dénaturés, de Vercors, dont j'avais lu Le Silence de la Mer, qui n'a rien d'un conte de marins.
Ranavoir!
Mais rien de rien du tout!
On le dirait écrit par quelqu'un d'autre...
Bon je commence juste... Je reviendrai quand je l'aurai fini.
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 28/08/2019 à 09:21:10 ]
Dr Pouet
Anonyme
J'ai attaqué Les Animaux Dénaturés, de Vercors, dont j'avais lu Le Silence de la Mer, qui n'a rien d'un conte de marins.
Ranavoir!
Mais rien de rien du tout!
On le dirait écrit par quelqu'un d'autre...
Bon je commence juste... Je reviendrai quand je l'aurai fini.
C'est marrant, ce livre c'est ma nemesis de lecture. j'ai tenté de lire enfant, évidemment j'ai abandonné. Idem une fois ado, mais pareil en tant qu'étudiant, mais finalement pas mieux une fois adulte.
J'ai jamais réussi à le terminer, et assez bizarrement je ressens comme une attraction sur ce livre.
oryjen
A plus de 40 ans j'ai réussi à entrer dedans. Ca m'a littéralement happé; dans la foulée j'ai TOUT lu de Tolkien, une véritable drogue pendant un an!
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Anonyme
oryjen
Sur fond d'amourette, une expédition archéologique découvre dans un coin paumé de la planète une tribu d'hommes-singes constituant un parfait "chaînon manquant".
On les appelle les "Tropis".
Ils enterrent leurs morts, font du feu, et fabriquent des outils... Au naturel ils émettent des sons codifiés qui constituent un embryon de langage; cependant, pris en mains par les hommes civilisés, ils peuvent apprendre un parler rudimentaire...
Une multinationale du textile, propriétaire des terres où ils vivent (on les avait pris auparavant pour de simples singes), est très intéressée par leurs capacités d'apprentissage, et envisage, en tant qu'animaux qu'elle possède au même titre que le territoire, de les domestiquer pour en faire une main d'oeuvre gratuite.
Un journaliste intégré à l'expédition, convaincu de leur appartenance au genre humain, va provoquer un procès afin qu'il soit légalement statué sur leur nature.
J'ai été ébloui par la qualité et la profondeur de cette réflexion, venue d'un artiste (Bruller a été autant connu comme dessinateur que comme romancier sous son pseudo "Vercors", hérité de la Résistance), qui enfonce par sa précision et sa méthode tous les précédents philosophiques en la matière (en particulier les stupidités de Kant et consorts).
Les situations sont brillamment amenées, afin d'alimenter le questionnement de fond sans dévier, en regardant les choses bien en face.
Le ton est chaleureux, humaniste, nuancé et souvent empreint d'humour.
Le style est condensé, mais en même temps très élégant (l'affaire se passe en Angleterre dans les années 50... le roman est paru en 1952).
Une excellente surprise de la part d'un auteur dont j'avais lu Le Silence de la Mer, ruminations morbides à propos des traumatismes de la seconde guerre mondiale, assez pesantes et convenues (aujourd'hui... Mais sans doute pertinentes à l'époque).
C'est assez court, ça se lit vite et vous emmène très loin!
La figure du juge, plein d'expérience et de bonhommie, confronté à une affaire tirant à de si grandes conséquences, est délicieusement rendue!
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 02/09/2019 à 15:56:02 ]
Anonyme
ça se lit vite
parle pour toi, j'ai commencé le bouquin en 1988 et j'en suis qu'à la 35ème page.
Bon, par contre là tu m'as donné envie de le terminer. Bon, je vais probablement encore lire 30 pages et pis stop.
oryjen
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
oryjen
J'avais lu Les Morts ont tous la même Peau, que j'avais bien aimé, dans un style ramassé.
Là c'est tout autre chose: Une espèce de farce potache assez verbeuse.
Assez chiant pour l'instant, mais il y a des pépites stylistiques tout de même:
"Il se fit un abondant silence à l'entour, et la majeure partie du reste du monde se mit à compter pour du beurre."
(Dans une fête, une fille superbe vient se coller contre cet imbécile de héros)
Assez cool, non?
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 07/09/2019 à 03:15:03 ]
- < Liste des sujets
- Charte