Le pub du vin

Les sulfites sont un faux problème : il est impossible de les notifier sur un plan qualitatif (pas sûr d'etre clair en revanche...).

En gros, déjà faut savoir que le vin va produire naturellement des sulfites (dioxyde de souffre), c'est un phénomène biologique naturel inévitable.

Et faut voir aussi que les sulfites auto-produits ne suffiraient absolument pas pour garantir la viabilité du vin : le vin n'est pas un produit naturel du jus de raisin, c'est le vinaigre qui est l'évolution naturelle du jus de raisin. Et sans sulfites, obligatoirement le vin, même mis en bouteille, va s'oxyder et tourner en vinaigre.

Selon les vins ça prendre plusieurs mois voire années, ou au contraire quelques heures : avec un vin très tannique (ex : Pauillac ou Hermitage rouge), l'oxydation sera très lente, avec un vin quasi sans tanins (blancs d'Alsace même coûtant 100€/bouteille) ça peut tourner en vinaigre en quelques heures à peine.

A ça, on rajoute le fait que le SO2 va agir très différemment sur le vin selon l'étape de conception du pinard à laquelle il sera rajouté : pour ce que j'en sais, le plus tard il sera ajouté, le plus il sera efficace, mais la contrepartie est qu'il risque alors de filer de sévères migraines et de donner une jolie odeur d'oeuf pourri.

La législation française n'impose d'ailleurs plus de donner le taux de souffre, qui en tant que chiffre ne veut rien dire du tout et ne renseigne en rien sur la façon dont il va agir sur le vin.

De manière générale, plus on va monter en gamme et moins va y avoir du SO2, pour une raison assez simple : des vendanges faites à la main (cas de 90% des bons vins de toute la France) vont garantir des grains intacts ou qui tendent à l'être, et qui ensuite donneront plein de tanins protecteurs.

A l'inverse, des vendanges faites à la machine sont la garantie totale de péter en 10 les grains de raisin, ce qui produira peu de tanins, et obligera ensuite à rajouter du SO2 comme s'il en pleuvait.

J'en parlais dans un autre topic, mais ce weekend y a donc un salon des vignerons indépendants de Bourgogne se trouvant à Nancy, avec donc la possibilité de déguster les vins à volonté et de les acheter dans la foulée (ou pas) directement au producteur.

C'est un salon qui a lieu dans les grandes villes du 1/4 nord est de la France, de Strasbourg à Paris (porte de Versailles j'imagine).

C'est vraiment un truc auquel je vous conseille d'assister, c'est une expérience qui forge le palais : rarement on a l'occasion de déguster autant de vins blancs et rouges aussi différents et excellents.

Hier j'ai acheté plusieurs caisses de Saint Véran Domaine des Poncetys, qui depuis 2 ans est passé au label AB (en sachant qu'à la base, les vignerons du label "indépendants" -ça se reconnait à cet écusson sur les bouteilles- remplissent déjà une bonne partie du cahier des charges du label AB.

Alors, là, en revanche, le label AB (attention : ce label ne saurait constituer un gage de qualité, de l'aveu même du vigneron à qui j'ai acheté le pinard) interdit par ex l'utilisation de sulfites, dont justement on parlait plus haut dans ce thread.

Pour éviter que son vin tourne en vinaigre, le vigneron a donc porté une attention très particulière aux vendanges, faites à totale maturité, et à la limite de la présence de la pourriture "noble" (qui n'est pas de la pourriture grise, mais un champi présent pour les meilleurs Sauternes type chateau d'Yquem et qui concentre les arômes du raisin).

Ca donne donc un vin qui illumine littéralement la bouche, gras, avec d'incroyables arômes de fruits, en blanc comme en rouge. C'est vraiment stupéfiant, beau boulot de respect du produit par le vigneron en tout cas, et manifestement la clientèle suit, puisque hier, 1er jour du salon, il était déjà en rupture de stock...

Et en plus les prix sont très contenus, puisque commençant à 7€ en blanc comme en rouge, pour ne pas excéder 12€.

Citation :

Sachant qu'en plus pas mal de bons viticulteurs sont en bio (hors sulfites) sans en faire un foin depuis pas mal de décennies.

Ha mais c'est ce que je disais plus haut, et en général plus on monte en gamme, plsu on trouve de vins sans ajouts, faits à partir d'agriculture raisonnée, etc.

Par ex, si on va dans les 1ers crus du médoc, c'est plus bio que le label AB, le soin apporté aux raisins est assez notable, et y a pas le moindre pesticide ni rien.

Je redis ce que le vigneron m'a lui même dit, j'invente rien : que son vin AB n'était en rien meilleur qu'un autre vin non labellisé, et qu'il fallait le boire fissa.

Il n'en reste pas moins que pour la 1ere fois j'ai bu un excellent vin AB (les autres que j'ai bus étaient de la pisse), et qui correspondait pile poil à ce que je recherche, cad un vin à boire très jeune, merci à son exceptionnelle qualité de récolte. (sinon on en revient à vin AB = pisse)

Edit : par contre j'ai oubli de préciser que l'absence de sulfites rajoutés ne concerne que leurs rouges, les blancs en ont eu de rajoutés, sinon ils n'auraient même pas survécu à la mise en barrique, quant au transport du 71 vers le 54 n'en parlons pas.

Certains vins bios blancs et rosés que j'ai goutés et qui n'en contenaient pas -d'après l'étiquette- étaient du vinaigre.

Javé testé un Chusclan 2012. Pfiou ça passe tout seul, et c'est fou comme malgrès sa jeunesse il est déjà bien goutu. Avec un gros Roquefort ça fait zizir

Tiens, pendant les fêtes, j'ai bu toute une ribambelle de bonnes boutanches :

- un Hermitage rouge 1999, de chez Delas : prodigieux. Par contre je l'ai bu en 2 fois : j'ai fait la grosse erreur de noob d'ouvrir la bouteille seulement 30 mn avant, et d'attaquer direct le pinard. Finalement, sur les conseils de ma copine j'ai ouvert un bon vieux Hautes Côtes de Beaune pour s'aviner le palais avec un vin doux et fruité.

Quand on a torché l'Hermitage, on était à point, comme lui. Des arômes de fruits rouges confiturés exceptionnels et pour la 1ere fois j'ai repensé à la Parkerisation des vins haut de gamme du Bordelais (les grands producteurs de Bordeaux essayent, d'après certains, de faire ressembler leur pinard aux vins d'Hermitage qui est le vin préféré de l'illustre Robert Parker), je comprends maintenant qu'en Bordelais ils s'inspirent de ça : ce vin ressemblait à un condensé d'absolument tous les grands vins que j'ai jamais bus, depuis les Pauillac jusqu'aux Bourgogne en passant par du Minervois à couper au couteau.

Edith ; j'avais cette bouteille avec ses 2 frangines en blanc pour 29€ frais de port compris, sur ebay, de la part d'un type qui vendait ça comme vin de la vallée du rhône....le prix normal est de 70 à 120€ la bouteille selon les années.

- Finca Lalande (Argentine) 2010 : très bon, arômes rappelant un Chateauneuf du pape bien né et coutant une blinde (celui ci était dans les 6€ au super-U).

- Pernand Vergelesses 1er cru 2008 (dans les 15€ directement au producteur) : probablement un des meilleurs bourgogne que j'ai sifflés, incroyable équilibre, finale de 10km, on sent même pas l'alcool. Seul souci : on aurait envie de boire une caisse entière à chaque fois.

C'est pas craignos ça d'acheter du pifou via ebay ?

Je te cache pas que j'avais acheté ça y a plusieurs années, genre vers 2003/2004, mais qu'en 2014 j'y acheterais plus rien même pas un porte clé ou pin's parlant. (absolument tout y est contrefaçon, le pinard comme le reste)

Et j'aurais pas acheté non plus de l'hermitage Delas à son prix normal (ceci dit je l'aurais jamais acheté tout court, 100€ bouteille faut pas délirer), là j'y ai été sans trop réfléchir.

Tu me rassures. Autant acheter des livres et des bd sur amazon je trouve le geste noble, mais merde faut bien faire vivre nos amis les cavistes

En tout cas ce St Julien tient mieux les années que les voitures éponymes.

D'ailleurs c'est un 2010 que t'as bu ? 4 ans d'âge dans les crus classés 1855 c'est selon les années très juste ou carrément pas assez, ces vins étant souvent à couper au couteau.

J'ai d'excellents souvenirs de vins de 2003 bus tout juste 2 ans après, et de bien mauvais d'un chateau d'Issan et justement d'un Talbot 2011 bus cette année.

Citation :

Un peu spécial : vif, acidulé, fruité, non filtré...

 C'est typique des bons vins de Bourgogne, quand même un peu à part dans la production française.

Et le problème de ces vins là, c'est qu'ils coutent souvent une blinde, là ton Nuits St Georges t'as dû mettre une petite somme. 

Et si on peut pas gouter avant, les Bourgogne c'est un champ de mines : si les bons vins sont souvent chers, le problème est que tous les vins de cette région sont chers mais tous ne sont pas bons...

Et leur production en petites quantités n'arrange rien niveau prix : en Bourgogne, il est courant qu'un vigneron ait une parcelle équivalente à 2 terrains de foot, là où par ex dans le Bordelais, les grands chateaux ont des superficies se comptant parfois en centaines d'hectares.

Citation :

Je trouve hyper instructifs de pouvoir goûter plein de vins différents, pour quelqu'un comme moi qui n'y connaît pas grand chose finalement. À l'inverse, les vendeurs s'y connaissent tous super bien, sont très sympas, et toujours prêts à donner des infos/explications. Bref, excellente adresse !

 Toulouse c'est un peu loin pour mois pour aller acheter mon pinard, mais je prends toujours mes Bourgogne directement aux viticulteurs par le biais d'un salon des vignerons indépendants. On peut gouter avant achat, et même gouter sans acheter et s'en foutre une bonne.

Je crois que c'est sans aucun doute à ce salon que j'ai appris à déguster le pinard, y en a tellement de gammes différentes et de différents tout court que c'en est n délice.

Si vous en avez l'occasion, c'est un must-go pour les amateurs.

Plus d'infos : http://www.vigneron-independant.com/auxsalons/