Globe Trotter land
- 2 582 réponses
- 90 participants
- 102 297 vues
- 61 followers
-Liam-
J'ai pas l'impression qu'un tel topic existe ici...Or au fil des différentes discussions sur AF, je me rends compte que pas mal de gens ont voyagé, ont vécu (même pas longtemps) dans d'autres contrées...que ce soit des voyages de classe, des voyages en famille, des trip solitaires, votre témoignage est le bienvenu!
Evidemment, le but n'est pas ici de se la péter à dire "moi j'ai vu ci, j'ai fait ça" (voyager est une chance et tout le monde en a pas forcément l'occase), mais plutôt essayer de faire partager ce qu'on a ressenti à l'étranger, humainement, socialement, géographiquement, (et musicalement aussi tiens).
Bien sûr, les envies de voyages, les destinations rêvées, etc.. sont également bienvenues!
Ca botte du monde?
Un verre à moitié vide est aussi à moitié plein. Un type à moitié intelligent est généralement complètement con
https://soundcloud.com/newcarradio
Anonyme
Tu vois, quand tu te lances pas dans des tirades à la con, tu fais un truc vachement humain, tout plein de vie. Merci.
samy dread
Non je ne mettrai pas de pull
samy dread
Non je ne mettrai pas de pull
oryjen
Tu vois, quand tu te lances pas dans des tirades à la con, tu fais un truc vachement humain, tout plein de vie.
Bah, il y a là aussi des "tirades à la con", il me semble... Mais comme il y a une dame et des images...Heing?...
J'ai gambergé toute la journée sur ton affaire, là... Ton dernier commentaire, Tex.
Ca me navre un tantinet.
Je voudrais affirmer qqch: Le regard qui produit les "tirades à la con" est exactement le même qui permet la rencontre, le partage, le contact avec les gens croisés ici et là.
Le même.
Le vois-tu?
Si tu ne le vois pas (je peux pourtant le démontrer, mais tu risques encore la "tirade à la con"), une question:
Dans la différence que tu fais entre un "bon texte" et un "mauvais" (avec tirades à la con), quelle est la place de l'émotion?
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 22/08/2017 à 20:51:23 ]
oryjen
Sur le bord d’une route au milieu des marais, près d’une vieille bagnole mal garée, un homme pêche au carrelet dans un canal.
Ce n’est pas vraiment son métier, mais il en tire quelques sous… Il n’y a pas de travail, nous explique-t-il en souriant dans un mauvais anglais râpeux (« no werrrrk »).
Les albanais d’un certain âge, quand ils parlent anglais, roulent les r… C’est très étrange, car l’Albanais est la seule autre langue que je connaisse qui utilise au naturel le son du r anglais (ils ont aussi un r roulé, selon les cas). On dirait que ces vieux ont appris à parler l’anglais sous la houlette de professeurs russes, au temps des miradors…
Les jeunes Albanais, qui apprennent l’anglais à l’école, le prononcent très correctement.
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 26/08/2017 à 09:47:49 ]
j-master
et où soudain la vitesse est limitée à 40 au croisement d’une petite route de campagne, de petits marchands à la sauvette grillent et vendent des épis de maïs.
ah ben ça, il suffit d'aller à Gare du Nord (Paris, France) pour en trouver
"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus
Anonyme
oryjen
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
oryjen
Au beau milieu des ossements cadavériques noirs et désolés du léviathan industriel communiste, surgissent les squelettes de bâtiments tout neufs. Il y a là pêle-mêle maisons particulières, locaux professionnels, industriels, futurs hôtels (servant provisoirement et en attendant mieux de greniers à foin), stations-service en quantité invraisemblables, marchands de pneus (« gomistery ») et laveurs de voitures (« Lavazh ») comme s’il en pleuvait…
Il semblerait que comme la brutalité du bétonnage communiste aux toitures goudronnées s’était développée sur les décombres (encore fraîches) du monde ancien sans s’en préoccuper, sans même les voir apparemment, les bâtiments modernes poussent au hasard par-dessus les bétons décrépits de la période précédente sans qu’on éprouve le besoin, comme nous le ferions, de faire d’abord place nette… Tout se mélange, les villes sont à moitié mortes, à moitié vives, mais on dirait que les gens ne voient que ce qui vit, habitués qu’ils sont depuis des décennies (certains même parmi les jeunes y sont nés, y ont grandi) à vivre au milieu des ruines du passé, qu’ils se concentrent sur l’actif, laissant aux vaincus les zones mortes, où ils se terrent, vivant de récupération d’ordures.
Tout est fait sur le même modèle, partout dans les Balkans : Une ossature quadrillée en béton ferraillé, des dalles sur trois ou quatre niveaux, et une toiture à deux pentes, en dalles de béton aussi, qui sera ensuite couverte de tuiles…
Après, les murs seront montés en brique entre les piliers de béton, puis extérieurement revêtus de pierres de parement, ou de crépis.
Généralement on finit le rez-de-chaussée, soit pour l’activité professionnelle, soit pour l’habitation. Les étages supérieurs restent à l’état d’ébauche, visiblement souvent durant plusieurs années, en attendant sans doute que les économies permettent de finir un étage au-dessus. Même quand c’est fini, on laisse dépasser un ou deux mètres de fer à béton vers le ciel, des fois que la fortune sourie et qu’on puisse ajouter un autre étage…
Beaucoup de projets ne sont jamais allés plus loin que l’ossature de béton. Avant même d’avoir atteint leur jeunesse, ils ont vieilli dans cet état, et sont marqués SHITET (à vendre). La Croatie, qui a maintenant achevé sa mise en conformité occidentale, montrait le même visage dix ans auparavant. Maintenant tout est beau, tout est propre, et comme chez nous les maisons neuves sont la caricature climatisée des vraies maisons d’antan (qui n’avaient pas besoin de climatisation).
Sur son chemin de croix pour postuler à l’intégration à la merdique standardisation européenne (on a compris, c’est bon, on les a bien vus faire : en vérité il n’y a aucune autre finalité réelle que la standardisation économique et financière, afin que l’empire soit homogène, ce qui implique certains ajustements de droit et de culture en forme de « dommages collatéraux » comme ils aiment à dire…), l’Albanie a dû ces dernières années mettre le holà à l’urbanisation « sauvage » (c’est-à-dire gratuite) et aux constructions illégales, filles naturelles de la corruption endémique. La petite station balnéaire de Ksamil, à l’extrême sud du pays, se vante d’avoir fait détruire en peu d’années plus de deux-cents constructions illégales ! Parsemés au milieu de beaux hôtels neufs et proprets, on voit des champs de ruines neuves envahis par les ronces.
Moyennant quoi, on voit fleurir ici et là des panneaux indiquant que tel ou tel projet officiel a bénéficié de l’aide financière (et de la bénédiction) de l’Union Européenne, qui avance ses pions…
Les maisons d’aujourd’hui, quel que soit leur visage et leur taille, à part quelques étonnantes audaces architecturales, ont un type commun : C’est un bâtiment haut, de plan souvent carré, à deux ou trois étages, rez-de-chaussée comme sur pilotis percé de hautes ouvertures égales (où seront installés des vitrines ou des rideaux de fer) et semblant dévolu au travail. Habitation privée ou locative dans les étages, qui généralement avancent en saillie par rapport à l’emprise en terrasses, balcons, quasi-tourelles en demi-cercle parfois pourvues de leur demi-toiture. Bords de toitures complexes et fantaisistes (jusqu’au créneau moyenâgeux), pleins d’échancrures, d’avancées, de sautes de niveau… On pense évidemment à la « Kulla » traditionnelle du prince décrite par Kadaré, la maison haute qu’il appelle parfois « tour », qui n'est pas sans rappeler la classique tour vénitienne... On connaît ça aussi depuis longtemps : Permettez au clampin de se la jouer grand seigneur, même s’il se lève à cinq heures pour aller à l’usine, il viendra gentiment vous manger dans la main…
Tour vénitienne, près de Ksamil, à l'extrème sud de l'Albanie.
Kulla princière (transformée en restaurant).
Quelques maisons particulières qui se rappellent le modèle de la Kulla...
Porto Palermo. De haut en bas et de droite à gauche: des habitations récentes en béton, un bâtiment militaire communiste désaffecté, une ridicule stèle communiste en béton peint en blanc, une ex-base de sous-marins soviétiques qui abrite aujourd'hui la totalité de l'aviation militaire albanaise (inutilisée).
Un exemple de l'audacieuse créativité architecturale albanaise actuelle... Non non ce n'est pas un paquebot échoué. C'est un immeuble en béton.
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 30/08/2017 à 08:45:43 ]
-Liam-
Sympa l'idée de récit poussé, l'immersion est garantie
Par contre pas glop l'anti-UE à tout bout de champ: faudrait poser la question aux Croates, savoir s'ils retourneraient volontiers 10-15 ans en arrière....à la jeunesse surtout; l'UE n'a pas que des défauts et pour ces pays là c'est quand même souvent une opportunité vitale (cf. aussi la Slovénie qui est depuis bcp plus longtemps européenne et qui bizarrement s'en sort vachement bien par rapport au reste des Balkans - Croatie exceptée)
Un verre à moitié vide est aussi à moitié plein. Un type à moitié intelligent est généralement complètement con
https://soundcloud.com/newcarradio
- < Liste des sujets
- Charte