Le Pub des trolls harmonieux
- 237 réponses
- 17 participants
- 9 577 vues
- 19 followers

rdc182


Mirak63: "Sur le blues, la réalité audible avec l'aspect central du I tout du long, c'est bien I7 IV7 V7 c'est en fait pour ça que c'est écrit comme ça et pas comme I7 I7 I7.»
Tout à fait, le Blues est généralement réduit à I7 IV7 V7 dans son analyse. L’harmonie Jazz permet quelques peu dans explorer les concepts, mais demeure très limitée. Autrement dit, I7 I7 I7 c’est comme si j’écrirais (I7 (V7-IV7-I7)) (I7 (IV7-IV7-I7)) (I7 (V7-IV7-I7)) et ce n’est que la fameuse cadence V-IV-I du blues populaire. Lorsque j’improvise le blues je ne suis aucunement lié à ce genre de concept, car je le joue d’oreille et passe dans un impro comme un malade complètement libre de l’explorer comme bon me semble.
Mirak63: «Les antiramistes partent du principe que sur par exemple un Am D7 G7 C, puisqu'on entend pas réellement Sol en tant que tonique, donc on entend pas réellement une tonalité de Sol, donc on va pas chercher à savoir à quel tonalité D7 pourrait se rattacher, puisqu'a priori on entend pas cette tonalité.»
Comme la grille de départ n’est pas libre (en apparence) dans son harmonie on est maintenant lié au concept de modulation lié à la mesure du temps. Autrement dit, ici le turn around C - Am peu causer problème par rapport au concept tonale. Par contre, si on me dit que c’est du Blues, je vais simplement voir les blues notes cachées dans Am et C. Mais on peut l’aborder par une autre style libre à la base. Par exemple, je vois un djangologiste dans la salle. On pourrait parler de Jazz manouche. Une autre forme d’improvisation libre à la base et très intéressante.
Mirak63: «Après on sait qu'en jazz rien empêche de se dire en jouant "tient je vais sortir du cadre et faire comme si j'étais en tonalité de Sol", et vraiment forcer les choses en Sol majeur sur ce passage. Mais je pense pas que ça soit une obligation, d'où l'intérêt de la simplification.»
Tout à fait, tu es simplement limité par le point dont tu en fais l’analyse. L’harmonie jazz est un puissant outil de travail et permet de fixer à peu près n’importe quoi en musique. Mais ce n’est pas l’harmonie réelle de la musique. Tout comme l’harmonie classique d’ailleurs. Autrement dit, pour libérer une grille il faut l’associer à un autre critère qui peut relever de plusieurs facteurs relevant des limites de l’imagination.
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "Analyse blue haze" qui a été fusionnée dans ce sujet le 12/02/11 ]

phil77

Citation :
si c'est dans un contexte où C est centre, c'est défini.
tu peux préciser le fond de ta pensée ? c'est donc lydien si C est centre, non ?
[ Dernière édition du message le 16/02/2011 à 23:58:33 ]

azzy123

Si C est le centre tonal, on est en C et le GM7 est le VM7.
Si on a juste C GM7 C GM7 etc, on peut l'entendre en C ou en G. (meme si c'est assez compliqué de l'entendre en C)
"Don't mind your make-up, you'd better make your mind up." - FZ

phil77

Citation :
(meme si c'est assez compliqué de l'entendre en C)
Effectivement, ça m'a semblé évident tout à l'heure, (j'imaginais le contexte) mais finalement le sol est plus fort.
Le mode lydien est moins ancré dans la culture occidentale, ça peut jouer aussi.

azzy123

Citation :
Le mode lydien est moins ancré dans la culture occidentale, ça peut jouer aussi.
C'est pas vraiment ça, c'est plutot que CM7 est diatonique en G majeur, alors que GM7 n'est pas diatonique en C majeur.
"Don't mind your make-up, you'd better make your mind up." - FZ

mirak63

Citation de : azzy123
Citation :
à la réflexion, la première fois je sentais le truc en lydien, en rejouant la même grille dix minutes plus tard j'avais l'impression d'une cadence plagale en sol, alors que je jouais la même rythmique...
Effectivement je me demande comment expliquer ça... Les limites de la science ? La magie de la musique ?
C'est normal, en jouant juste ces deux accords et sans contexte, on peut entendre les deux, si c'est dans un contexte où C est centre, c'est défini.
je disais bien un Gmaj7 en Do majeur donc dans un contexte définis

phil77

Citation :
C'est pas vraiment ça, c'est plutot que CM7 est diatonique en G majeur, alors que GM7 n'est pas diatonique en C majeur.
ça n'empêche qu'on est moins habitué au son du lydien qu'en Europe Centrale, par exemple, où c'est présent dès la petite enfance au travers du folklore populaire. Ce que je voulais dire c'est qu'on est habitué à entendre de la musique tonale en majeur, en l'absence d'un contexte suffisamment explicite on va entendre plus facilement le sol comme centre alors qu'il n'y a pas de raison autre que culturelle si on se contente de passer d'un accord à l'autre.
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 00:31:21 ]

azzy123

Ouaip, mais quand le revenant disait qu'il l'avait entendu des deux façons, je pense qu'il jouait juste les deux accord l'un après l'autre, c'est pour ça que j'ai spécifié.
"Don't mind your make-up, you'd better make your mind up." - FZ

phil77

Exact azzy. Avec un petit groove quand même.

mirak63


rdc182

Citation de le revenant :
Ta grille azzy c'est I-VI-II-V, et on passe de dorien à eolien... moi j'aime assez en tout cas, c'est bluesy en même temps...
C’est très correct de voir ainsi la grille I-VI-II-V etc, c’est très bluesy et jazzy en même temps. De plus la grille respecte bien les bases du Blues dans un mode avancé. Moi-même je préconise de voir le Blues degré par degré et c’est pour cela que j’en suis venu à la conclusion que l’harmonie Blues de base c’est simplement : I7 b/# II7 b/# III7 b/# IV7 b/# V7 b/# VI7 b/# VII7 b/# . À cela on peut ajouter les enrichissements comme la 9# 11# 13b, etc.
Citation de azzy123 :
J'vais essayer de participer à ce que j'ai trouvé le plus intéressant (inutile de dire que je n'ai pas laissé mes yeux se faire violer sauvagement par la prose de rdc182).
C’est préférable et judicieux, si tu ne veux pas être foudroyé en statue de sel dès le premier regard.
Citation de azzy123 :
Honnêtement, des analyses et des livres d'harmonie j'en ai vu un paquet, j'ai jamais vu personne taper des "I" de partout. Un "I" il n'y en a qu'un par centre tonal, point.
Et pourtant, tous les livres d’harmonie ramènent toujours tout à la cadence parfaite V-I. Toi-même tu dis bien que : «I III et VI en majeur c'est tonique». Donc, il ne reste que II IV V VII à ramener à la tonique. Mais ce n’est pas le but dans un premier temps et je vais commencer par reprendre la grille de départ en C.
C - Eb | Ab - B | E - G | C - Gb |
F | Fm - Bb | C - Dm | Em - Eb |
Abm - Db | Dm - G | C - Eb | Ab - Db |
Oui, c’est bien simplement :
I | I | I | I7 |
IV | IV | I | I
V | IV | I | V7
C’est donc un excellent départ pour aborder un blues avec un coté jazzy. Maintenant, reste à bien comprendre la grille dans son sens de simple grille de blues standard. Par la suite au moyen de l’ accord I7#9 (C7#9) et de ses enrichissements on pourra envisager de faire culbuter également les IV et V en I7 partout, partout, partout.... et azzy123 va faire :
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 04:52:53 ]

mirak63

Citation de : le revenant
Citation :
on a beaucoup à gagner à toujours être capable d'entendre Eb comme la tierce mineure de C
Sans doute, mais c'est parce qu'il n'y a pas de modulation, non ? parce qu'en fait ce Eb7 est une dominante secondaire qui introduit un accord qui est issu de la gamme de do mineur, autrement ça n'aurait pas trop d'utilité si on changeait de tonique, si j'ai bien suivi le raisonnement.
De mon point de vue, c'est l'oreille qui décide indépendamment du concept, parce que pour ce qui est de penser par rapport à un mode en Eb, je ne trouve pas que ce soit particulièrement gênant, si on est bien conscient du mouvement V-I (ou V/bVI-bVI si azzy préfère
)
http://erato.uvt.nl/files/imglnks/usimg/5/5a/IMSLP01300-BWV1009.pdf
Par exemple sur BWV1009 c'est des modulations passagères ou des dominants secondaires ?
Par exemple le morceau est en do majeur, et au premier fa#, on peut continuer à entendre fa# comme la quarte augmentée de do, donc un chromatisme de do majeur.
On peut aussi se concentrer sur entendre fa# comme sensible de sol et envisager alors une modulation. (passagère ou emprunt, bref)
J'ai un bouquin de lecture à vue qui conseille pour ces cas de figure l'un ou l'autre suivant comment on le sent.
J'ai déjà vu sur le net le terme de tonicisation pour les dominants secondaires. Mes mots à moi pour l'interpréter c'est qu'on créé plus ou moins l'illusion que sol devient une tonique, mais sans être vraiment une tonique car on explore pas réellement la tonalité qui pourrait émaner de cette tonique, c'est un peu comme booster une note de la tonalité mais sans réellement changer de tonalité. D'un point
Peut être que c'est ce que signifie modulation passagère ou emprunt, c'est tellement peu clair à ce niveau
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 12:11:00 ]

phil77

Sympa ton lien mirak, merci !
Sur le 1009, comme ça vite fait (je n'ai pas d'instru avec moi), je vois (par exemple) un changement de tonalité de F vers C introduit par un G7 à la mesure 8 (avec le triton fa-si qui se résoud à la mesure suivante (le do de la résolution est clairement sous-entendu, la trompette étant monodique, autrement il l'aurait sans doute écrit), ensuite c'est E ou plutôt Em en fin de mesure vers Am (modal, mais il aurait pu écrire des sol#) à la mesure suivante, etc... là c'est plus ambigu de parler de modulation puisque Am est VI en C, il manque le sol# à la fin de la mesure 9 pour confirmer mais comme il reste bécarre ensuite on peut penser à une brève incursion dans le mineur relatif naturel...
Comme c'est monodique, certaines notes sont suggérées, parfois confirmées ou infirmées par la suite, il faut être assez minutieux dans l'analyse. A mon avis, l'écriture d'une deuxième voix en contrepoint ferait apparaître quelques différences d'interprétation dans l'analyse selon la personne.
Je pense qu'on est comme c'est si souvent le cas chez Bach dans une exploration passagère des tonalités ou des accords diatoniques de la tonalité (fugue), on n'oublie pas la tonalité de référence pour autant puisque son retour apporte toujours un sentiment de conclusion ou de repos transitoire.
En ce qui me concerne, je dirais qu'il y a dominante secondaire quand un accord de dominante est lui même amené par sa propre dominante comme par ex. F-D7-G7-C-B7-E7-Am.
Je n'ai pas eu le temps de regarder plus loin le score pour voir quand c'est le cas. Je suppose que ça doit se présenter à un moment ou à un autre.
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 13:12:11 ]

mirak63

le 1009 est en do majeur !
suite 3 prélude c'est plus pour vioncelle à la base
tu regardes laquelle ?
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 13:13:21 ]

phil77

Oui excuse moi je n'ai pas scrollé le PDF jusqu'en haut de la page, du coup je n'ai pas vu l'indication trompette en Sib ! c'est celui-ci :
http://216.129.110.22/files/imglnks/usimg/0/0b/IMSLP35934-PMLP04291-Bach_arr_Lichtmann_Suite3_Tr_BWV1009.pdf
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 13:18:41 ]

mirak63

ok prend celle en do pour violoncelle ça sera plus simple

phil77

Hors sujet :
Attends mirak, je suis un peu occupé avec mes enfants pour le moment (d'où mon étourderie !
), je vais revenir plus tard. mais je te promets que je vais jeter un oeil !
merci à+
j'en profite pour rectifier ce que je disais plus haut:
En ce qui me concerne, je dirais qu'il y a aussi dominante secondaire quand un accord de dominante est lui même amené par sa propre dominante comme par ex. F-D7-G7-C-B7-E7-Am.
J'ai ajouté "aussi" parce que ce n'est évidemment pas le seul cas de dominante secondaire.
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 14:00:03 ]

boub's

Citation :
Par exemple sur BWV1009 c'est des modulations passagères ou des dominants secondaires ?
c'est équivalent. les emprunts aussi.

phil77

Si je ne m'abuse, une dominante passagère et une dominante secondaire c'est la même chose.

mirak63

https://en.wikipedia.org/wiki/Tonicization
la page wikipedia est pas mal
Citation de wikipedia :
In music, tonicization is the treatment of a pitch other than the overall tonic as a temporary tonic in a composition. Tonicization is achieved through the use of the scale and harmonies of the tonicized key. The most common method of tonicization uses leading tones, dominant-tonic chord progressions, or a combination thereof. Tonicization is an example of tonal chromaticism. Tonicization is not very different from modulation, because (according to Schenker[citation needed]),"there's no such thing as a modulation in music", because a modulation is nothing more than a long tonicization, in which the influence of the previous key is still evident.
Pas certain de comprendre exactement ce que veut dire Schenker

phil77

Il dit qu'une modulation n'est autre qu'une longue tonicisation, à l'exception que dans la tonicisation la tonalité de départ reste influente. En d'autres termes: sur C-E7-Am-F, on ne passe pas réellement en Am, donc F à ce stade reste la sous dominante de C, à moins que la grille ne se développe en la mineur ensuite et de façon suffisamment durable.
Enfin si j'ai bien compris.
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 15:13:06 ]

mirak63

il dit que dans une modulation la tonalité précédente est encore influente
enfin l'article dit que c'est qu'il dit
Ce que je comprends qu'il veut dire c'est qu'une modulation c'est la phase pendant laquelle en jouant des notes de l'autre tonalité, on sent encore l'influence de la tonalité précédente.
En gros c'est pas
Citation de moi :
"tonalité A"
-->
"tonalité B"
mais
Citation de encore moi :
"tonalité A"
-->
"modulation vers tonalité B avec tonalité A qui exerce une influence" ( = tonicisation )
-->
"tonalité B"
Nan ?
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 16:25:28 ]

phil77

Citation :
a modulation is nothing more than a long tonicization, in which the influence of the previous key is still evident.
Sa phrase veut dire "une modulation n'est autre qu'une longue (dans le sens de la durée) tonicisation, dans laquelle l'influence de la tonalité précédente reste évidente."
La question qu'il faut se poser si on veut comprendre cette phrase est de savoir si "in wich" se rapporte à la notion de tonicisation ou à l'expression "long tonicisation, qui elle définit la modulation...
Le dirais que c'est par rapport à la notion de tonicisation, pour différencier une modulation passagère introduisant des accords de la tonalité par leur dominante (V/II-II, V/III-III etc.), d'une modulation réelle dans laquelle la référence à la tonalité précédente n'a pas lieu d'être. En tout cas, je ne vois pas l'intérêt de garder comme référence le fait qu'on jouait en sol il y a deux minutes alors qu'on est installé "durablement" en si bémol...
edit: quoi qu'en relisant la phrase, le mot "still" me laisse croire que tu dois avoir raison... Entre modulation et tonicisation il y a un doute qui subsiste tant que les accords restent communs aux deux tonalités.
Dans mon exemple C-E7-Am-F, si on continue par exemple C-E7-Am-F-Dm-Bm7/b5-E7-Am, la phase de modulation démarrerait au premier E7, le dernier Am marque la fin de la phase modulante...
[ Dernière édition du message le 17/02/2011 à 17:04:30 ]

azzy123

Wow ce bordel , bon j'expliquerais bien encore tout une fois de plus, mais bon apparemment je parle dans le vide, quelles que soient la clarté et l'évidence de mes propos, donc a+
"Don't mind your make-up, you'd better make your mind up." - FZ

phil77

On était en train de commenter un article de wikipedia, hein, c'est pas la peine de réexpliquer ton point de vue, en ce qui me concerne c'est clair...

azzy123

C'est pas de ça que je parlais.
"Don't mind your make-up, you'd better make your mind up." - FZ
- < Liste des sujets
- Charte