Le Pub de l'Amérique Latine
- 1 136 réponses
- 45 participants
- 50 752 vues
- 30 followers

Anonyme

Si comme moi vous adorez ce continent, êtes fascinés par ses cultures, sa géographie. Son football, sa musique, sa littérature, sa politique actuelle ou passée. Que vous la connaissiez ou non, que vous l'aimiez ou la détestiez.
N'hésitez pas à poster, même si c'est pour en dire pis que pendre...
Venez nous faire partager vos expériences de voyage, du Rio Grande au Cap Horn, en passant par le Sertao brésilien ou les cordillères.
Des sierras mexicaines au canal de Panama. Le sujet est aussi vaste que ce continent, et peut être aussi passionnant.
Si ça vous chante d'y aller, il se trouvera bien un Afien pour vous filer quelques tuyaux...
Bienvenue.

Anonyme

Michael Townley, un terroriste que la justice américaine protège contre vents et marées
RÉCIT
Ancien de la CIA, cet Américain a été condamné pour un assassinat commandité par Pinochet en 1976. Mais pas pour de nombreux autres attentats, grâce à son statut de témoin protégé.
Avec opiniâtreté, la justice américaine continue de protéger un ex-agent de la CIA condamné pour terrorisme : Michael Townley, responsable avoué de plusieurs assassinats pour le compte de la dictature chilienne, dans les années 70. Malgré près de quarante ans de batailles juridiques, Townley n’a été condamné que pour un seul de ces crimes : l’attentat à la bombe qui coûta la vie, en 1976 à Washington, à Orlando Letelier, ancien ambassadeur du Chili démocratique, et à sa secrétaire. Remis à la justice américaine en 1978, il a écopé de dix ans de réclusion, et n’en a purgé que la moitié : sa collaboration avec les juges lui a permis de bénéficier depuis cette date du «statut fédéral de témoin protégé», qui lui garantit à vie une quasi-immunité.
UN PLAN POUR ÉLIMINER OLOF PALME
Pourtant, plusieurs pays ont condamné par contumace cet agent de la Dina, la redoutable police politique de Pinochet. L’Argentine, pour l’assassinat, à Buenos Aires en 1974, du général Carlos Prats, chef d’état-major avant le putsch, et de sa femme ; l’Espagne, pour l’enlèvement puis l’assassinat de Carmelo Soria, fonctionnaire international, à Santiago en 1976 ; l’Italie pour complicité avec le terroriste néofasciste Stefano Delle Chiaie.
Dans son agenda, on trouve aussi le malfrat français Albert Spaggiari, ancien de l’OAS mêlé au casse du siècle, à Nice, en 1976. Townley aurait en outre avoué lors d’interrogatoires un plan pour éliminer, toujours pour le compte de Pinochet, le Premier ministre suédois Olof Palme. Et donné des informations sur des recherches bactériologiques menées par la Dina qui auraient abouti, en 1982, à la mort par empoisonnement d’Eduardo Frei Montalva, le président démocrate chrétien qui a précédé Allende. A cette époque, Townley est déjà emprisonné dans son pays d’origine. Devant la fureur des Etats-Unis après l’attentat de Washington, Pinochet met fin à la campagne d’assassinats d’opposants en exil, dissout la Dina (qu’il rebaptise CNI) et accepte d’extrader Townley.
FÉROCEMENT ANTICOMMUNISTE
Né en 1942 dans l’Iowa, Michael Townley a 14 ans quand sa famille s’installe à Santiago : le père travaille pour Ford et finira par diriger la branche chilienne du constructeur automobile. Après son mariage avec la Chilienne Mariana Callejas, activiste d’extrême droite, Townley commence à travailler pour la CIA, comme l’a fait son père avant lui. Son engagement férocement anticommuniste l’amène à quitter le Chili de l’Unité populaire pour s’installer en Floride, où il se lie d’amitié avec les secteurs anticastristes les plus extrémistes. Il revient au Chili immédiatement après le putsch qui renverse Salvador Allende, et se met au service de la police secrète. Dans la somptueuse demeure que lui attribuent les militaires, il torture et tue l’Espagnol Carmelo Soria, comme le révèlera plus tard sa femme. Elle-même sera jugée et condamnée au Chili pour sa participation à l’attentat de Buenos Aires contre le général Prats.
En 2005, la justice espagnole condamne Townley pour l’enlèvement de Carmelo Soria et fixe une lourde indemnité à verser à la famille de la victime. Un tribunal américain valide la décision et un premier versement est effectué. Sans lendemain, ce qui motive un nouveau recours espagnol. Chargé de l’affaire à Washington, le juge John Bates a rendu le 19 mars une décision où il conclut à l’impossibilité de poursuivre Townley pour non-paiement : l’obliger à payer contreviendrait à son statut de témoin protégé. Qui garantit en effet une nouvelle identité, une protection policière et le secret absolu sur son domicile et ses comptes bancaires. Le texte de 13 pages du juge Bates, dont le quotidien espagnol El País rendait compte vendredi, est consultable (en anglais) ici.
Spécifique au droit américain, le statut fédéral de témoin protégé est accordé au compte-gouttes : on ne comptait que 8 500 bénéficiaires entre 1971, date de sa création, et 2013.
François-Xavier GOMEZ

Anonyme

Sinon, je cherche un article affligeant sur Peron et son soutien aux nazis, fascistes et franquistes.
Un resume du lien suivant qui est je crois très complet.
https://www.rebelion.org/noticia.php?id=44475
historien Prof d histoire latino américaine et espagnol á l université de tel aviv.
http://www.tau.ac.il/eial/I_1/rein.htm
http://www.argentina-rree.com/13/13-012.htm
du point de vu militaire. si si: leurs relations vu par des historiens militaires.
https://rha.revues.org/6999
[ Dernière édition du message le 05/04/2015 à 09:40:01 ]

Anonyme

@Vicky, concernant la politique argentine, historiquement c'est la lutte entre fédéralistes et centralisateurs, ce qui fonde l'Argentine post-coloniale. A coups de caudillos, certains un peu moins cons et sanguinaires que d'autres. Résumé très succinct, j'en conviens. Par la suite, comme au Chili, des régimes pas très démocratiques au sens où on l'entend de nos jours, du genre autoritaires, populistes, très proches des cathos intégristes, anti-communistes primaires et souvent admirateurs des fascismes européens.
Les anars, trotskystes, et autres gauchistes sont envoyés dans les bagnes de Terre de Feu.
Quant au régime des Peron, j'en suis pas un admirateur, loin de là... Admirateur de Benito, Franco et Hitler, c'est trop pour moi...
Et les Argentins m'ont toujours gonflé avec leur connerie des Malouines, du premier gus venu jusqu'à la tête de l'état.
Ca me donnera l'occasion de reparler d'un défunt pote photographe argentin, Jorge Sclar. Les Malouines, Chavez, Peron, Castro, Le Che et tous les Zorro de pacotille et sanguinaires et fantasques dont l'Amérique Latine est si friande...
Une lecture:
Monsieur le Président de Miguel Angel Asturias, pas facile à lire, c'est jamais linéaire mais excellent sur le style présidentiel à la latino.

Vickibaum

Malgré toutes ces péripéties, les pays d'AL finissent par retomber sur leurs pied pour repartir à nouveau dans leur excès.
Si on veut attendre quelque chose de raisonnable et rationnelle de là bas ... on peut s'assoir confortablement et pour un moment.
On peut parler de Cuba aussi et du régime actuel, il y a du bon (indépendance par rapport au States, société qui est restée très humaine) et du moins bon (police militaire qui écoute au porte, déliquescence des infrastructure publiques ..)
Est qu'on peut avoir une chose et son contraire ?
Ceci dit, toi comme moi on est attaché à ce continent parce qu'il a une chose certaine : un charme humain d'une puissance incroyable.
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

Anonyme

Pullulent dans toutes les grandes villes des hotels de passe, pas seulement pour la prostipute classique mais aussi pour les couples qui ne pouvant divorcer sont obligés d'avoir comme seule alternative l'hotel de passe. Belle hypocrisie.
Mais reconnaissons au Chili une des littératures les plus importantes d' AL, et ce depuis très longtemps. Toujours très vivante.
Anecdote:
Je trouve à Punta Arenas une chouette petite pension de famille au bord du détroit de Magellan. J'y vais, j'y viens au gré de mes pérégrinations en Patagonie. Un jour les tauliers me disent que c'est complet mais si je veux ils peuvent me louer la piaule de leur fils ainé en vacances à Santiago. Ok, déco "Slipknot" et autres groupes de jeunes, ça change de la photo de la famille avec JP II sur le buffet de la salle à manger. Vers 22 heures, on sonne à la porte, ils ouvrent à un jeune couple chilien:
"Z'auriez une chambre ?"
Non, c'est complet... Ca c'était vrai...
Mais la réaction de la taulière, 35 piges au plus...
Scandalisée, tu te rends compte, Fernando, je suis sûr qu'ils sont même pas mariés.
C'est ça aussi le Chili, une société étriquée où la jeunesse semble très à l'étroit, engoncée dans des schémas d'un autre siècle...
J'crois qu'un jour elle va avoir envie que ça pète.

Vickibaum

Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

Anonyme



Vickibaum

Et là il n'y a rien à retrancher.
A commencer par ceux qui composent ou ont composé pour la guitare.
Chap 1 : Barrios
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

Vickibaum

Et Berta Rojas est une interprète merveilleuse.
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !
[ Dernière édition du message le 05/04/2015 à 15:54:11 ]

Anonyme

Berta Rojas, que je ne connaissais pas il y a encore 1 heure. Comment dire... sobre et virtuose à la fois. Je viens de passer 13 minutes en excellente compagnie.


Vickibaum

Le Choros N°1 interprété par le guitariste chilien Turibio Santos ( Un peu rapide à mon goût) mais on lui pardonnera; c'est un guitariste fantastique. Joué au Brésil.
L'influence de la guitare espagnole est bien sur très présente mais les musicien d'AL ont su lui donné une personnalité unique.
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

Anonyme


Vickibaum

Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !
[ Dernière édition du message le 06/04/2015 à 22:16:42 ]

Anonyme


Pôvre Fidel, en train de perdre son plus bel argument... Pour moi ça sonne la fin des 2 frangins.
J'y reviens plus tard.

Vickibaum

Faut vite y aller, j'ai l'impression que le Cuba d'aujourd'hui vit ses dernières heures.
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !
[ Dernière édition du message le 14/04/2015 à 18:58:22 ]

Vickibaum


Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

Anonyme


Leur principal argument pour leur politique, ça et des anti-castristes délirants, il en reste, toujours opposés à la détente entre les 2 camps.
Je vais pas pleurer les 2 frangins mais le camp d'en face ne vaut pas souvent mieux. Peut être une transition interne pour éviter le bordel ou un cubain à la Havel, qui sache faire en douceur, y'en a ?

Anonyme



Anonyme

ça va se faire pas en douceur comme en Russie ; et la Russie est un poil plus loin des USA...

Vickibaum

En tout cas, il y a un tournant historique majeur. Je pose un cierge pour ça se passe bien. Le pire n'est jamais certain .
Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

Anonyme


Vickibaum

Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

Anonyme

On fonce dans le mur, mais y'aura des emplois.

Le Nicaragua, petit pays d’Amérique centrale, pourrait enfin voir aboutir son rêve cinq fois centenaire : un canal interocéanique … mais à quel prix ? Bien qu’un tel dessein ait été envisagé de nombreuses fois au Nicaragua, jamais ce projet n’avait été aussi engagé.
Alors que le canal de Panama devrait terminer ses travaux d’agrandissement fin 2015, le gouvernement nicaraguayen a accordé une concession à une entreprise hongkongaise, la HK Nicaragua Canal Development Investment Co. Ltd. (HKND), dirigée par Wang Jing, un milliardaire chinois spécialisé dans les télécommunications, en vue de creuser un nouveau passage, plus large, dans l’isthme centroaméricain. Un projet, démesuré pour le Nicaragua, d’une valeur de 50 milliards de dollars, soit environ cinq fois le PIB nicaraguayen.
Jusqu’ici, la presse internationale a relayé l’information en mettant en avant les conséquences environnementales et sociales néfastes qu’engendre ce projet. Mais elle a oublié l’essentiel du problème. Le projet de canal au Nicaragua est avant tout l’objet d’un accaparement de terres et d’eau. Les terres des plus fertiles du Nicaragua et le lac Cocibolca, deuxième plus grand lac d’eau douce d’Amérique latine sont concernés.
Pourtant, le Nicaragua subissant la pire sécheresse depuis plus de 30 ans, le lac Cocibolca constitue plus que jamais une ressource vitale à la fois nationale et régionale pour aujourd’hui et demain.
Le 7 juin 2013, l’Assemblée nationale du Nicaragua entérine après deux jours de réflexion interne, sans débat public ni amendement, les textes juridiques définissant les termes de la concession. Cette législation comporte clairement des dispositions anticonstitutionnelles et abusives qui favorisent démesurément l’investisseur. En effet, elle lui donne tous les pouvoirs sur les territoires concédés : la route du canal (soit 10 km sur 280 km, coupant le pays en deux d’Est en Ouest et traversant près de 300 communautés), et surtout la possibilité de réclamer tout territoire nécessaire à la construction d’un projet lié – ou non ! – au canal interocéanique. Ayant débuté le jour même de l’approbation de la loi, la concession initiale s’achèvera 50 ans après la fin de la construction du canal interocéanique. Mais si ce canal n’est jamais opérationnel, alors le compte à rebours de 50 ans (renouvelable une fois) ne commencera jamais… Et la concession sera de fait juridiquement illimitée.
« Dehors les Chinois ! »
Le commerce maritime international n’étant pas propice à l’ouverture d’un nouveau canal en Amérique centrale, seule l’implication de l’Etat chinois pourrait permettre au projet de canal interocéanique de voir le jour, lui offrant le contrôle d’un espace stratégique dans l’isthme centroaméricain. Mais ce projet pourrait aussi être un leurre pour obtenir la concession et s’accaparer le territoire nicaraguayen à d’autres fins. En effet, le Nicaragua possède des ressources en eau, agricoles et touristiques qui constituent un potentiel économique non négligeable.
Aujourd’hui le flou demeure au Nicaragua : le projet présenté est titanesque, non rentable sur du court ou moyen terme : quel est le réel intérêt de le réaliser ? Le sera-t-il vraiment ? L’incertitude est cultivée. En tout cas sur place, canal ou pas, des équipes d’ingénieurs chinois ont été vues à différents endroits, entre autres sur la route du canal, prenant des mesures, faisant des forages, listant les infrastructures. On peut lire « dehors les Chinois », écrit en chinois sur les murs des maisons depuis que des employés de l’entreprise HKND se sont introduits chez des Nicaraguayens sans autorisation. Depuis bientôt un an, des Nicaraguayens s’organisent dans tout le pays – on compte aujourd’hui plus de cinquante manifestations - pour contester la construction de ce canal interocéanique. Si celui-ci est devenu le symbole de cette mobilisation, ceux qui y participent ont compris que le réel danger se situe dans le domaine juridique. Les banderoles affichent toujours « Non au canal », mais depuis quelques mois, le slogan devient « Non à la loi 840 ». Les Nicaraguayens réclament l’abrogation des textes juridiques à l’origine de la concession accordée à l’entreprise HKND car quelle que soit l’exploitation future de cette concession, la mise à mal de la souveraineté et les menaces d’expropriation perdurent.
« Le monde doit savoir ce qu’il se passe au Nicaragua » a déclaré Ernesto Cardenal, le célèbre poète nicaraguayen lors du Festival de Poésie à Granada début 2015. C’est bien ce que recherchent aujourd’hui les opposants au canal du Nicaragua, bien qu’ils représentent une petite partie de la population. La promesse d’un développement économique grâce au canal, dupe, tel un cheval de Troie, la majorité des Nicaraguayens. Face à l’oppression émanant du gouvernement sandiniste en place et à l’absence de dialogue avec les populations vivant sur la route du canal, les manifestants cherchent à faire parler d’eux. En quête de soutiens extérieurs, les Nicaraguayens n’ont été jusqu’ici que peu entendus. Le manque de visibilité autour de ce projet peut expliquer le silence des acteurs internationaux. Mais il est temps que la communauté internationale se mobilise avec les Nicaraguayens qui ont compris les impacts sur leur souveraineté, leur économie et leur approvisionnement alimentaire qu’implique cette concession. Jusqu’où peut-on aller dans l’accaparement massif de terres sans être inquiété ?
Anaïs Terrien est étudiante en master 1 de géographie à l’université de Paris I
Pour info, le poète cité dans l'article, Ernesto Cardenal, est également curé, ancien prètre de l'archipel de Solentiname sur le lac Cocibolca. Et Sandiniste historique, ancien ministre de Daniel Ortega, avant que celui ci devienne complètement allumé. Alliance avec la droite la plus réac, avec la frange la plus intégriste de l'église, mais aussi Castro et Maduro. L'est oecuménique le Daniel.

Je connais bien cette région, le projet est vraiment effrayant. Humainement ET écologiquement. L'aspect économique est de la poudre aux yeux. Mais Pékin doit être aux anges.
Pouet, ton frangin pourra dire qu'il a connu le Cocibolca avant sa destruction.
Je vais envoyer l'article à des potes qu'ont fait un bout de chemin avec moi là bas... j'ose pas imaginer leurs gueules.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Nicaragua
[ Dernière édition du message le 29/08/2015 à 16:37:44 ]

Anonyme

Années 1490, découvertes des Amériques et du passage par le sud de l'Afrique pour rejoindre l'Asie depuis l'Europe.
Traité de Tordesillas divisant le monde entre Espagnols et Potrugais, sous l'égide du Vatican.
Années 1510-1520, découvertes de Panama; Balboa est le premier européen à voir le Pacifique depuis les Amériques; et de l' Amérique Centrale, Aztèques, Mayas, conquêtes etc etc
Tour du monde de Magellan et Elcano, découverte du détroit qui portera le nom de Magellan, à l'extrème sud du continent.
Années 1530-1540, conquête de l'empire Inca et exploration de la partie sud du continent, de l'actuel Paraguay à l'Argentine.
Années 1560, annexion et colonisation des Philippines par l'Espagne.
A ce moment pour ramener les richesses de l'Empire Inca, 2 solutions s'offrent aux espagnols: la traversée du continent à travers le Pérou, la Bolivie et l'Argentine avant un embarquement pour l'Espagne à partir du Rio de la Plata ou la navigation par le nord, de Lima à Panama puis la traversée de l'Isthme, à travers jungles et forêts, embarquement dans l'actuel Darien (frontière Colombie-Panama) vers l'Espagne, sous le regard goguenard et avide des pirates Français, Hollandais et Anglais...
Pour ramener les richesses des Philippines et afin d'éviter des zones sous influence portugaise ou arabe les Espagnols organisent 2 fois par an une expédition traversant le Pacifique jusqu'au Mexique, rupture de charge, et embarquement à nouveau vers le Golfe du Mexique pour l'Espagne, minimum 6 mois...
La solution d'une traversée directe par le sud, détroit de Magellan puis Cap Horn n'est pas envisagée, trop risquée, les fameux 50èmes hurlants.
Ah... si seulement on pouvait creuser un canal...
Sont envisagés alors le percement de canaux:
L'isthme de Tehuantepec, au sud du Mexique. Irréalisable, des centaines de kilomètres à travers des chaines de montagne culminant à plus de 3000 mètres.
Le percement d'un canal au Nicaragua, sa situation géographique centrale, le lac Cocibolca, pas de montagnes à cet endroit là.
Les technologies de l'époque n'ont bien sûr pas permis le creusement du canal.
Dans les années 1850-1860, après la découverte d'or en Californie, migrations massives d'américains vers la côte ouest, soit par le Cap Horn, soit par la traversée du continent nord-américain... soit en bateau à travers le Rio San Juan, puis le lac Cocibolca, et en train jusqu'à San Juan del Sur. Un aventurier yankee, William Walker, tente une conquête du Nicaragua et de ses voisins costa-riciens et honduriens (grâce à l'incurie et la complicité de quelques potentats locaux). Il soumet le projet d'un canal à quelques industriels yankees comme Van Der Bilt.
Dans les années 1880, suite au succès de Suez, De Lesseps relance l'idée de canal inter-océanique.
L'implantation au Nicaragua est possible, dénivelé minime, voies d'eau existantes en grande partie, même si de gros aménagements doivent être faits.
Panama sera retenu, distance entre les 2 océans la plus faible, malgré la présence d'un relief plus imposant.
Echec de De Lesseps.
Reprise par les américains au début du 20ème siècle.
Pourquoi le Panama plutôt que le Nicaragua ?
Au milieu du Lac Cocibolca se trouvent 2 volcans en activité, la Madera et la Concepcion (et je peux vous dire qu'ils sont toujours en activité...), le Nicaragua est situé sur une zone à très forte activité sismique. C'est en partie ce qui emporte la décision en faveur de Panama. La création éventuelle d'écluses demandait des ressources en eau qui auraient été vite épuisées ou non garanties du fait d'une saison sèche de 6 mois côté Pacifique.
Afin de compenser les dénivelés, les Yankees créent des écluses tout le long du canal, un lac de rétention d'eau, Gatun, le tout alimenté par les nombreux cours d'eau et la pluviométrie beaucoup forte à Panama qu'au Nicaragua. La saison sèche au Panama, c'est juste quand il ne pleut pas trop et que le taux d'hygrométrie n'est que de 95%. Pas de pluie, pas de canal... La pluie y est surnommée "la fiancée du canal".
Les Américains poussent les Panaméens à quitter la Colombie, à créer leur propre état, très bien protégé par l'Oncle Sam.
Aujourd'hui encore les Panaméens ne sont pas vraiment considérés comme d'"authentiques" centro-américains.
Ortega, ça le fait chier de pas avoir le canal chez lui, ça lui fait mal à l'égo.
Il aimerait bien laisser à la postérité locale son nom et le vieux rêve des Cortes, Balboa et autres Pedrarias Davila.
Juste une question de mégalomanie, rien à voir avec un quelconque intérêt économique.
Voili.


Vickibaum

Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.
Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !
- < Liste des sujets
- Charte