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Le Pub de l'Amérique Latine

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Sujet de la discussion Le Pub de l'Amérique Latine
Salut.
Si comme moi vous adorez ce continent, êtes fascinés par ses cultures, sa géographie. Son football, sa musique, sa littérature, sa politique actuelle ou passée. Que vous la connaissiez ou non, que vous l'aimiez ou la détestiez.
N'hésitez pas à poster, même si c'est pour en dire pis que pendre...
Venez nous faire partager vos expériences de voyage, du Rio Grande au Cap Horn, en passant par le Sertao brésilien ou les cordillères.
Des sierras mexicaines au canal de Panama. Le sujet est aussi vaste que ce continent, et peut être aussi passionnant.
Si ça vous chante d'y aller, il se trouvera bien un Afien pour vous filer quelques tuyaux...

Bienvenue.
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Donc Pisagua. Ce qui est aujourd'hui un village chilien paumé au bout d'un cul de sac fut une ville d'importance à l'époque où l'Atacama était péruvien. C'était le principal débouché maritime pour le salpêtre. Conquête par le Chili, la ville continue de croître, une gare... nous n'avons pas compris par où passaient les rails tant est raide la pente qui mène au plateau. Un grand hôtel, un hôpital, un théâtre, tout en pin d'Orégon. Par ici c'est pin ou tôle ondulée, selon la fortune. Pas de quais, les bateaux restent ancrés dans la baie et déchargent sur le débarcadère ou par l'intermédiaire de bateaux plus petits... voilà pourquoi Mejillones, Antofagasta, Iquique et d'autres ports supplanteront Pisagua... qui va sombrer dans la léthargie, et l'oubli de tous ou presque.
L'armée de terre, les Carabineros, la Marine n'oublient pas Pisagua, ils y ont toujours une base... de loisirs à moitié désaffectée. Occupée aux périodes de vacances par les plus méritants ou les plus tocards, je sais pas. Tout au long du 20ème siècle on y emmène les prisonniers "politiques" à Pisagua, c'est loin de tout. L'intello de gauche marche pas dans le désert, le syndicaliste sait pas nager et le marxiste rame très mal.
En 73 Pinochien et ses sbires enferment les opposants de la région à Pisagua, les tuent, tentent de faire disparaître les corps en les dynamitant, d'autres sans activité politique subissent le même sort. Un juge du coin, après le départ des militaires en 90, enquête aidé par des familles. Une fosse commune est "découverte". Un mémorial se trouve aujourd'hui à côté de ladite fosse attenante au cimetière. "Peu" de victimes, 29 noms... mais les familles et les rescapés ont décidé depuis toujours de ne pas oublier, que chaque nom soit connu, répertorié.

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Les noms, jour de la disparition, circonstances pour certains. Ils n'en oublieront pas un. Même ceux massacrés après avoir été arrêtés par erreur, "relâchés" au bord de la route en plein désert pour mieux être disparus...
A côté du Mémorial, des bancs de pierre, on vient se recueillir, parler, doucement... Des familles chiliennes sont là, lisent les noms, évoquent une connaissance quelque part à Pozo Almonte, Iquique... Un signe de croix, recueillement. En chaque endroit du Chili, là où ne serait-ce qu'une seule personne a été vue la dernière fois il y a une plaque, un mémorial.
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Pas super joyeux :8O: et ça donne comme même envie d'y aller :-D

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

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Le cimetière. Il est étrange. Les tombes entourées de barrières issues de têtes de lit en fer forgé à moitié rouillé, de barrières en bois. Décoratif et anti-clébard. Ou de simples croix, pas de sépulture. 150 ans de tombes. A flanc de la dune de caillasse et de sable, la petite falaise sur l'océan. Ici on se momifie. Pa sd'humidité, pas de vers. Il est étrange ce cimetière... j'en avais déjà vu des comme ça, en passant le long des Oficinas en ruine dans le Desierto del Salitre... Pampa Union, Chacabuco, Maria Elena et plein d'autres dont j'ignore le nom, au loin on les devine, un peu partout. Hernan Rivera Letelier décrit les enterrements de putes, joueurs, alcoolos, mineurs silicosés, enfants. Ici aussi des tombes d'enfants, morts récemment. L'hôpital d'Iquique est pas proche, la santé chilienne est pas chic avec les pauvres. Je pense au cimetière de Sad Hill, toi tu creuses. Les latinos ont des relations à la mort étonnantes. Fête des morts au Mexique, les cerfs-volants du Guatemala. Ici on a fait des tombes avec des bancs, des chaises, de l'ombre, on vient causer avec le mort, bouffer, boire. On célèbre le club de foot du défunt, une écharpe, une casquette, une plaque. Une fois l'an les incas sortaient les momies des Empereurs Incas, les promenaient en ville, à Cusco. Je pense aussi à ça. A Pisagua, des tombes monumentales, comme des murs, ici les péruviens, ici les boliviens, là les argentins.

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Cristofer Manuel avait 9 jours... il en aurait 28.
Carlos avait 4 ans, aimait le vélo, je ne sais pas quel âge il aurait...
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Marcos... prof de plongée à Pisagua. Ecolo, il en a du boulot. Déjà il a réussi à faire comprendre aux pécheurs du coin qu'il n'était pas nécessaire de balancer le matos usagé par dessus bord. Ça se recycle... enfin il faut espérer. Sinon ça finira côté désert enfoui dans le sable et la caillasse. Ça les botte bien les gens du coin la plongée, même si c'est plus souvent au masque-tuba qu'avec les bouteilles. Les mômes y vont avec l'école primaire, les ados économisent quelques sous pour des balades sous marines au pied des falaises, les pécheurs sont heureux de découvrir ce qu'il y a dessous. Quelques touristes aussi. On discute longuement avec Marcos, il raconte son Chili, sans trop d'illusion. Pisagua vit chichement de la pèche et d'un peu de tourisme local. Ça vivote doucement. Marcos nous dit qu'il se sent autant chilien que péruvien, le patelin a été l'un et l'autre. Certains voudraient remettre en état le grand hôtel de Pisagua, faire aussi une route depuis Iquique, par la côte. Ne plus passer par le désert là haut et faire un tour de 200 bornes. On parle de désenclavement, la route coûterait des centaines de millions.
Pour un patelin paumé, faut y croire... La route massacrerait la côte, sa faune. Et amènerait, selon Marcos, des dizaines d'Iquiquenos friqués tous les week-ends. Rachat des maisons en bois en ruine, elles font si typiques, on vire les pauvres, on nettoie... Il en veut pas de la route, Marcos, il se fout d'avoir quelques apprentis plongeurs en plus.

Pour quitter Pisagua quand on a pas de bagnole y'a le bus le matin pour Pozo Almonte ou Iquique, retour le soir, 4 à 6 heures aller-retour. Les mômes vont en pensionnat à Iquique après le primaire, y'a un petit dispensaire miteux pour la bobologie, 2 carabineros à plein temps, un temple évangéliste, une église, un bidonville avec antennes paraboliques dans le haut... Un vieux théâtre ruiné, bois et tôle ondulé, juste en bord de mer, il se ramasse des paquets de mer pendant les tempêtes. Une tour-horloge dont le village se plait à dire qu'elle a été construite par Eiffel... enfin un de ses lointains "élèves".

Ce soir c'est la fête au village, le pasteur fait des siennes... Evangéliste, il braille, éructe, gueule, Jésus par là, dieu partout, le démon qui guette, Belzébuth est en nous, Satan l'habite, en transe qu'il est le pasteur... on est venu de toute la région. Enfin les 2 ou 3 hameaux qu'on a deviné en venant de la Panaméricaine. On raconte ça à Marcos... Il se marre, "ça doit être des boliviens". Pas son truc la religion...

On a discuté des heures... Je lui demande s'il y a beaucoup de touristes et d'où... Il se marre. "Oui, comme à Puerto Williams"... des français quoi. Pour la plongée. Pratique, son centre de plongée est installé à l'hôtel.
Toujours, j'ai déboulé dans un coin paumé en Amérique Latine, mais vraiment paumé et "sans intérêt", on m'a toujours demandé si j'étais français... Chaque fois j'ai demandé pourquoi et chaque fois on m'a répondu "y'a que les français pour foutre les pieds ici". J'ai raconté ça à Marcos à propos de Puerto Williams il y a 20 ans, d'autres patelins un peu partout et pas qu'au Chili, d'où sa réponse pour Pisagua. La politique et l'histoire, y'a que les français que ça intéresse... nous dira la taulière de la Pica qui nous a fait visiter l'ancienne prison. On l'a pris comme un compliment.
Mais le français quand il est con il est champion... souvenir du couple pas content de mon conseil d'aller faire un tour à Altagracia, au Nicaragua. Promenades à pinces au bord du lac, balades à canasson sur le volcan, papoter avec les peones du coin... "Mais putain, y'a rien à foutre ici... y'a même pas une boite, même pas un troquet ou un Pub ouvert après 20h"

Sinon, à Pisagua y'a des clébards en liberté qui chient partout, des carcasses de caisses abandonnées, un môle, un p'tit port avec sa p'tite grue, des épiceries, quelques restos popus et un plus "chicos", une promenade en bord de mer fermée pour travaux, des maisons en bois très jolies à l'abandon ou habitées, des charognards sur les pylônes et les antennes de téléphones, des citernes en ruine, d'autres moins, une maternelle, une école primaire, des maisons en parpaing, quelques petites décharges disséminées dans des recoins discrets... Le Pacifique, on y voit des dauphins, des phoques, des otaries, des manchots, des lions de mer, des pélicans, plein d'autres piafs et en certaines saisons les baleines font le trajet entre l'Antarctique et Puerto Lopez en Equateur. On voit aussi des porte conteneurs, des pétroliers, des cargos, en toutes saisons.

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S'pas une attraction touristique, Pisagua. Ça aura jamais ses 3 étoiles routardesques, y'aura jamais un Bibendum décerné aux taulières championnes de l'empanada. Tant mieux.
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Captivant. Merci.

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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le cimetière :(((
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Petit aparté avant d'en finir avec notre visite à Pisagua. La Moujikette est en train de lire "j'avoue que j'ai vécu" de Neruda, il en est question de Pisagua, son camp de concentration du temps de Videla à la fin des 40's. Je vais relire un bouquin fort intéressant sur l'histoire de l'Atacama du salpêtre... Pisagua cité en 4ème de couverture. Quelques pages lues au pif, il est question d'Hernan Rivera Letelier, l'écrivain du Desierto del Salitre. Je viens d'en enquiller 5 des Letelier depuis notre retour... Une fois finis mes racontages de nos vacances je vous ferai une p'tite liste...
Ampuero, Rivera Letelier, Coloane, Diaz Eterovic, Manns, Littin, Mistral, Neruda... et d'autres. Vieille tradition littéraire au Chili.
Quelqu'un a déjà lu Jodorowski, ses romans ? Des conseils ?

Prochain épisode, Pisagua, sa prison, son grand hôtel, désaffectés... Entre 73 et 90 c'est là qu'on torturait et assassinait avant de foutre à la fosse commune. Quels cons ces militaires, enterrer des opposants à côté du cimetière quand y'avait des centaines de kilomètres carrés de désert et d'océan pour faire disparaître les corps... Boulot d'amateurs. :oops2:

Question, à la fin des années 70 ou début des années 80, l'écrivain et journaliste Jean Lacouture présentait sur FR3 un cycle de films étrangers. J'ai souvenir d'un film chinois sur l'ouverture de la Chine dés la fin des 70's, scène en boite de nuit, et surtout quelques souvenir vagues d'un film chilien se passant vers 1880 pendant la guerre du Pacifique... Je revois les images d'un soldat errant dans l'Atacama, crevant de soif... Si ça dit kekchose à quelqu'un, merci. :bravo:

Je pense avoir trouvé. Salpêtre sanglant.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Salp%C3%AAtre_sanglant

[ Dernière édition du message le 29/08/2019 à 22:28:38 ]

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J'arrête d'applaudir à chacun de tes posts sur tes voyages, mais cet épisode Pisagua est particulièrement émouvant :bave:

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

[ Dernière édition du message le 30/08/2019 à 06:06:29 ]

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Finissons-en avec Pisagua.
Visite du théâtre, pour le visiter faut demander les clés à la bibliothécaire qui en occupe une dépendance. Bibliothèque très bien fournie. La dame nous ouvre, nous laisse les clés, à nous de fermer et de lui rapporter les clés après la visite. On entend la mer à travers les murs. Théâtre très classique, balcon, cintres et tout le toutim, tôle ondulée et Pin d'Orégon, faux décor style classique en façade pour masquer la banalité de l'ensemble. Charmant. On y donne toujours des spectacles.

200 mètres, à gauche, un p'tit resto popu. C'est là qu'on demande les clés de l'hôtel et de la prison à l'abandon à la taulière.
-J'arrive, encore 2 empanadas pour la 2 et le Coca de la 3 et je suis à vous.

Elle aboule avec les clés, nous ouvre. Pisagua a une histoire tragique, pour ceux qui étaient ouvriers, syndicalistes, socialistes, bref pour les opposants à l'ordre du sabre et du goupillon... Une grosse porte en fer, on rentre, la tenancière nous accompagne... Presque c'est sympa à l'intérieur, une cour intérieure, du bois partout. La prison. A l'origine pour les marins en goguette, les malfrats du port, la faune maritime habituelle. Avec la fin de la grosse activité portuaire c'est devenu l'endroit idéal pour les opposants du coin. Rien de bien impressionnant. C'est quand la taulière raconte que ça devient causant. Elle est arrivée à Pisagua au début des années 80, môme... Elle se rappelle que la prison foutait la trouille aux gens du quartier, on en parlait pas ou à mots couverts, on savait pas exactement ce qui s'y passait mais on s'en doutait. On quitte la prison pour l'hôtel, une visiteuse chilienne arrive.
A l'origine l'hôtel et la prison étaient séparés par une rue minuscule, fermée aux 2 bouts quand la caserne a remplacé l'hôtel. Il n'y avait plus assez de voyageurs mais toujours plus d'opposants récalcitrants. L'hôtel était chicos, les militaires s'y sont installés, salle de billard, bistrot, tout confort. Une chambre froide, pièce aveugle, bien insonorisée. Fermée à clé. La taulière me fait ouvrir, nous propose d'entrer. Elle se refuse à y entrer. C'est là que militaires, policiers politiques et carabineros torturaient. Ceux qui ont fini à la fosse commune clandestine de Pisagua sont passés par là. La visiteuse chilienne fait le signe de croix. La taulière se tait. L'hôtel sert de débarras à ceux qui en ont les clés. On sort.
Que deviendront l'hôtel et la prison ? Personne n'en sait rien... trop cher à rénover pour un investissement. L'état filera pas un rond et le village n'en a pas. Exactement à l'image de Pisagua.

Le soir on va bouffer chez la dame aux clés. Elle est gentille comme tout, on se marre bien, l'atmosphère est plus légère.

La prison.

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L'hôtel.

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Voilà, c'était Pisagua... nous ne somme restés que du jeudi soir au samedi matin, halte prévue pour éviter un trajet de 800 kilomètres entre Putre et San Pedro. Court, intense mais reposant quand même. Plein de rencontres. Je dis à la Moujikette "on décolle à 8h, y'a 450 bornes à faire". Elle me répond "ça fera décollage à 10h, le temps que tu papotes". On a causé, jusqu'à 9h... Camilla qui nous avait accueilli à l'hôtel n'en est absolument pas la taulière... Elle dépannait sa copine Tamara qu'est la gérante et propriétaire. Mais comme Marcos, le chef de l'école de plongée qu'est le copain de Camilla, a ses locaux dans l'hôtel...
Nous quittons à regret Pisagua, il est sûr que nous reviendrons. Nous promener, faire des balades le long de la côte, des tours en bateau, de la plongée... y'a même un Clipper à 20 mètres de fond pas loin du port.

https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=pisagua+sumergido

Direction San Pedro de Atacama... alors là c'est l'artillerie lourde du tourisme chilien. Tout plein d'attractions touristiques. J'avais connu avec 3 routards et 2 Babas Cools, aujourd'hui je crains le pire... 8 à 10 heures de route , nous sommes au coeur du Desierto del Salitre. J'ai juste envisagé une halte à Maria Elena. Je m'y étais arrêté vite fait en bus, c'est sympa.
C'est parti mon kiki...
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Histoire de finir sur une note plus gaite, chez Tamara, c'est ça:

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Y'a le chat pis aussi un vieux chien qui viennent se faire dorloter quand on est avec un bouquin sur la balancelle... :bave:


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Un truc qui me taraude : que sont devenus les anciens bourreaux ? Ils se sont installés à Pisagua et vivent à côté de la population dans une harmonie totale ? ils sont retournés dans leur région d'origine en taisant leur participation aux exactions ?
La pinoche avait fait bien gaffe qu'on ne puisse pas dire du mal de son passage au pouvoir et qu'il ne soit pas inquiété, mais qu'en est il de ses séides ?
As tu parlé avec certains d'entre eux ?

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

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Dana.
Déjà, il faut se rappeler qu'Allende et l'UP n'ont pas été élus avec 90% des voix... Dés le départ la droite, en 1970, avait décidé de foutre le bordel. Opération parfaitement réussie grâce à l'aide logistique et financière de la CIA et Kissinger. Le jour de l'élection d'Allende Kissinger programmait déjà son renversement. Archives US.
Le Chili est un pays très conservateur, église omniprésente, presse puissante mais quasi-exclusivement de droite, de la populacière genre la Tercera ou El Mercurio, plus style Figaro, proche des milieux économiques ultra-libéraux. Grève des camionneurs, payés par la CIA, qui bloque le pays, embargo sur les pièces détachées pour les mines, concerts de casseroles des ménagères bourgeoises. Des progrès sociaux dans un pays coupé en deux.
En 1973 quand a lieu le coup d'état je pense qu'une bonne partie de la population, pas loin de la moitié, est soulagée de l'arrivée au pouvoir de Pinochien, dehors les Marxistes, clamsé ce président qui avait accueilli en grandes pompes Fidel Castro, fini le bordel et retour à l'ordre.
Frei qui fut candidat perdant contre Allende en 1970 approuve le coup d'état, pense devenir ministre ou occuper des fonctions tout à fait normalement... avant que Pinochet lui signifie que le parlement et tout ça c'est fini... Frei finira buté par un médecin militaire, empoisonnement discret dans une clinique en 1980. Le même médecin qui avait pris en charge Neruda 7 ans plus tôt.
Bref, en 73 c'est franchement le bordel au Chili.
Tout ça pour dire qu'une bonne partie de la population ne voit pas d'un mauvais oeil l'arrivée de Pinochien.
Y'a quelques arrestations, quelques disparitions, le couvre feu... ouais mais l'ordre est revenu, tant pis pour les quelques chevelus et/ou marxistes passés par pertes et profits... C'est comme la bagnole, hein, c'est parce qu'il y a quelques morts qu'on est contre.

Deuxième point, l'armée chilienne est populaire, il n'y a guère que quelques gauchistes pour être anti-militaristes, elle est efficace, bien organisée, bien équipée. Elle est limite indépendante du pouvoir civil. Les quelques généraux et officiers supérieurs restés fidèles à la légitimité du suffrage, à la constitution et à Allende l'ont payé très cher.

Pisagua. Les militaires, membres de la DINA (police politique) et autres ne sont pas du village. Que faire pour les gens du coin qui n'approuveraient pas. Pas grand chose... Le pauvre pécheur avec son filet contre des flics surarmés. Alors on se tait. Après 1990 sûr que tous ces flicaillons sont partis, l'armée n'allait pas prendre le risque que la population de Pisagua reconnaisse leur rôle et les dénonce. Il en est de même dans tout le Chili. Les hauts chefs étaient protégés par l'immunité et une constitution créée par les militaires. Beaucoup d'anciens chefs militaires et d'officiers supérieurs ont trouvé des postes dans des grosses boites. La grande époque de l'ultra-libéralisme triomphant, approbation d'El Mercurio, alias El Merculo.
Au retour des Socialistes et de la Démocratie Chrétienne en 90, la trouille demeure. L'armée a prévenu... Vous ne ferez pas ce que vous voulez, interdiction de parler du passé. Nous sommes toujours là. Un coup d'état est si vite arrivé. Pinochien quitte le pouvoir après un référendum qu'il a perdu mais où il obtient quand même 45% des voix.
Donc on ne parle pas des tortures, des disparitions, des exilés. Seules les victimes directes et leurs familles continuent le combat pour ne pas sombrer dans l'oubli. Les anciens de l'UP aujourd'hui agés de 70 ans environ sont désespérés de ça... Ce qui compte dans le Chili d'aujourd'hui c'est le crédit. Il y a aussi les Mapuche pour n'avoir jamais cessé la lutte mais eux ça compte pas il se fritaient déjà avec les Incas.

Donc, quelques bourreaux derrière les barreaux grâce aux familles des disparus, une statue d'Allende devant la Moneda, quelques symboles par ci par là... Les bourreaux ont changé de coin, ils sont tranquilles. A part le crétin qui dirigeait le 38 Calle Londres se l'était offert le 38, expulsé, exproprié.

Exemple, là ça concerne l'histoire du Chili. Le général Silva Renard qui a organisé la tuerie d'Iquique en 1907 et ses 3000 morts (femmes, hommes, enfants) en 10 minutes quand même, à qui on doit d'autres massacres dans d'autres Salitreras et à Valparaiso a un régiment à son nom. Voilà, cette ordure avec ses milliers de morts de civils assassinés est fêté tous les ans par un régiment quelconque... Ça choque pas grand monde. Mais combien de chiliens connaissent cette histoire ?

En 2003, je prends un soir un taxi colectivo à Punta Arenas. Le chauffeur me dit, apprenant que j'étais français, qu'il a de la famille en France... Je lui réponds, depuis le coup d'état et Pinochet...
Furieux il me répond qu'il était soldat à l'époque, fier d'avoir participé au coup d'état, que Pinochien était quelqu'un de bien etc etc... Je descends à la pension, on en reste là.
Lendemain soir même heure, je chope le colectivo... même chauffeur, même destination. Je paye, il me dit "on va pas loin avec 200 pesos, une misère"... Je lui ai répondu que c'était bien fait pour sa gueule, merci général Pinochet, vive le libéralisme.
Ce fut mon unique rencontre avec un pinochienniste.
Ça m'a suffit...

En forme d'edit:
La villa Grimaldi à Santiago, le plus important et célèbre centre de détention de la DINA, a été rasée en 89 ou 90 par les militaires, pas laisser de trace. Une simple stèle se dresse à sa place avec les noms des victimes passées par là. Les militaires espéraient à sa place un immeuble quelconque... Caramba, encore raté.

[ Dernière édition du message le 01/09/2019 à 13:42:21 ]

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C'est vrai que la gauche chilienne est arrivée au pouvoir par les urnes mais avec une opposition costaud en face, et ce brave Kissinger a fait ce qu'il fallait pour rendre impopulaire un gouvernement qui avait déjà cette forte opposition.

merci pour cet éclairage ;)

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

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:bravo:
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Un peu de légèreté...
Nous quittons Pisagua...
Humberstone, Santa Laura, les salitreras à l'abandon, classées au patrimoine de l'humanité. Nous reviendrons... Pozo Almonte. Une ville de 13000 habitants en plein désert. Ville basse, sans intérêt, vraiment. Halte entre Calama et Iquique ou Arica. Halte obligatoire, le plein. Les seules stations services entre Calama et Arica, 600 bornes. Il fait chaud, très...35 degrés. Café à la station service. Pozo signifie puits. Je l'ai appris par Marcos. Je n'oublie jamais un mot appris par là.
La Moujikette m'a demandé comment se disait un cintre... j'en sais rien, jamais eu à demander parce que j'en ai jamais eu l'utilité. Je lui ai proposé une pince, une retoucherie, un colimaçon, mais non elle voulait un cintre.
Bref, en quittant Pozo Almonte nous traversons sur des kilomètres une "forêt" d'épineux très éparses, Tamarugal.
Y'a de l'eau dessous, Pozo, en fait des nappes phréatiques. Et on continue, des heures. Route droite, collines, camions, grandes courbes, géoglyphes, la Cordillère à gauche. Ici commence la longue litanie des panneaux "ex-oficina salitrera". Le coeur du désert salpêtrier. Au loin des terrils, quelques villes ou villages abandonnés. Il y a des décennies ici était la richesse du Chili, l'exploitation du nitrate. Nous sommes au coeur de l'oeuvre d'Hernan Rivera Letelier.
Un embranchement, à droite Antofagasta. Et Maria Elena au loin... A gauche Calama et Chuquicamata. Merde, j'étais persuadé que Maria Elena était avant le croisement. Pas grave, nous reviendrons une autre fois ou année. Direction Calama. Une ligne droite, à peine un léger virage... 30 ou 40 kilomètres. Au loin ça grimpe sec, toujours en ligne droite, à l'horizon le soleil se reflète dans les pare brises des voitures. Des poteaux électriques, des centrales solaires, des usines, l'activité industrielle au milieu du désert. On a grimpé. Des virages... une ville récente à l'abandon, des terrils, Chuquicamata, plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde. Fierté du Chili. Pour l'anecdote l'armée chilienne prélève sa dîme sur les bénefs de la mine propriété de l'état chilien.
Calama, le plein. Rien de plus à dire sur Calama... Direction San Pedro de Atacama. 100 bornes. Au loin, très loin on devine le Licancabur, le volcan de 5000 mètres qui domine San Pedro, à la frontière avec la Bolivie. Ici est la partie la plus large du Chili, 250 kilomètres. Y'a du monde sur la route, elle s'est agrandie en 20 ans, élargie, trafic plus dense. On grimpe un peu, c'est plus plat, ça déchiquette comme paysage... et d'un seul coup ça plonge, c'est tout en virages.
San Pedro est au fond d'une dépression, ancien lac, entre le plateau de l'Atacama et les volcans de la Cordillère. Ça se mate plutôt pas mal...
San Pedro, 500 habitants il y a 20 ans, 5000 aujourd'hui. Le village s'est beaucoup agrandi, je m'y paume, quand j'ai raconté ça à des ceusses qui n'y étaient pas allés depuis 20 ans... Se perdre à San Pedro.
Le San Pedro moderne, ça donne ça, y'a plein de poteaux, des fils partout mais c'est pas désagréable.

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Prochain épisode San Pedro et ses animations, attractions, touristes...
J'avais prévenu que ça allait être léger maintenant. :-D

Edit, clic droit pour cette série de photos.

[ Dernière édition du message le 01/09/2019 à 17:46:21 ]

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Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit tour par le cimetière. A l'écart de la ville il y a 20 ans, il en est maintenant à la lisière... Le cimetière marin de Bonifacio jouit d'une superbe vue sur la mer, celui là d'une chouette vue sur la Cordillère.

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La 4. Au dessus du pare soleil est écrit "no votar basura". La famille voulait sûrement écrire "no botar basura", ne pas jeter d'ordures... elle a écrit ne pas voter d'ordures... En espagnol le B et le V se prononcent souvent de la même façon. Ça nous a bien fait marrer...
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San Pedro.
Au pied de la Cordillère, en bas du plateau de l'Atacama, elle est arrosée par les fontes des glaciers et neiges hivernales. La dépression de San Pedro s'étend sur une centaine de kilomètres, un ancien lac asséché. Tout au Sud de la dépression des cols passent en Argentine, vers Salta et Jujuy, Socompa et sa ligne de chemin de fer entre Salta et Antofagasta. A l'Est le passage vers Uyuni puis Potosi en Bolivie. Plus au Nord, le passage vers Ollagüe puis Uyuni en train, Oruro et La Paz. Depuis des millénaires des routes commerciales, San Pedro a toujours été un point de passage et de rencontre entre les différentes cultures et civilisations de la Puna, du désert et de la côte. Infos glanées au remarquable petit musée archéologique de San Pedro, Museo Arqueologico Gustavo Padre Le Paige.
1540. Pedro de Valdivia, fondateur du Chili espagnol, passe par là et fonde l'actuel village. La première maison de San Pedro, en adobe ou pisé en français, est toujours là. Valdivia et sa troupe venaient du Pérou envoyés au Chili par Pizarro après l'échec de l'expédition de De Almagro. De Valdivia était parti de la côte caraïbe du Panama quelques années plus tôt, il est allé jusqu'au Rio Mapocho où il a fondé Santiago de Chile... Visez le trajet sur une carte, à pince ou à dos de canasson... Forêt tropicale dense, cols et montagnes à plus de 4000 mètres, déserts à perte de vue. Les Conquistadores étaient des soiffards, des soudards, des brutes mais ils étaient pas feignasses. Tout ça pour de l'élévation sociale et de l'or...

J'en reviens à San Pedro. Assez éloigné des mines et des lignes de chemin de fer avec la Bolivie et l'Argentine le village et les lointains hameaux et autres villages de la dépression vivotent tranquillement de l'agriculture. Aux alentours, des curiosités géologiques, un Salar, des geysers, quelques petites ruines précolombiennes. Le tourisme se développe, doucement. Ça commence par un tourisme de routards, fauchés et sacs à dos en route pour la Bolivie... 500 habitants, quelques hôtels, restaurants, agences de voyage pour la Bolivie et le Salar de Uyuni.
L'info fuite, y'a dans l'Atacama au pied de la Cordillère un patelin avec du spectacle, paysages façon Cinémascope grandiose... des vallées encaissées, lunaires, martiennes. Et des lumières, alors là... un coucher de soleil sur des volcans de 5000 à 6500 mètres, enneigés. Le soir c'est l'explosion des couleurs, l'écran géant de 100 bornes de large. Ça pète de tous les côtés, c'est la féérie absolue en VistaVision. Le touriste, il est à la la limite de l'évanouissement émotionnel, le palpitant qui s'emballe, il sait plus où mater...
Regarde là, le volcan, il est tout vert... oh, et la neige est mauve. Vise le nuage qui s'enroule autour du cratère, il est tout orange, on dirait qu'il crache de la fumée orange le volcan... Mate, celui d'à côté, il est bleu... Oh, zyeute un peu le vol de flamands roses tout rouge devant la Cordillère dorée... Et là, hein, les crevasses qui descendent du volcan, lequel, celui là, elles changent de forme avec l'ombre qui se propage... La nature grandiose en Cinémascope et VistaVision... presque on se dit manque plus que l'éruption volcanique et là on clamse, l'épectase. Le volcan a craché au coucher de soleil, boum, on calanche.
Oui, ça s'est vite su dans les internets que les routards fauchés ils se tapaient du spectacle comme ça... à faire passer un coucher de soleil sur Bora Bora pour une aurore foireuse sur le lac de Créteil. On a permis à Ginette Cassoulet, Hans Kartoffel, Fernando Constipacion, Enrico Tortelini, Yamamoto Kadératé, John McChicken et autres de se payer le biffeton d'avion à pas cher, all inclusive, petit dej' et interprète...
Aujourd'hui il y a des dizaines d'hotêls à San Pedro, Calle Caracoles est devenue une artère commerçante, y'a même un bar branché avec du Metal à fond et de la binouze made in partout. 357 agences de voyage proposent des tours pour toutes les animations géologiques du coin... On peut aussi le faire en vélo. Vallée de la Lune, de la Mort, Salar de Atacama, Geysers del Tatio, observation des étoiles, cours de chamanisme, relaxation Inca, sandboard dans les dunes, massage des pieds Aymara, Pukara de Quitor (ruines)... et ce soir entre 17h et 18h30, mesdames et messieurs, le grand spectacle, le seul, l'unique, en exclusivité à San Pedro et ses environs... le coucher de soleil. Au moins le centre de San Pedro a gardé son charme, pas d'enseignes à la con, des rues en terre, des bâtiments en adobe... et des milliers de touristes. Autour de l'antique village, vers la Cordillère, le village avance, inexorablement... mais ça va, la décence de ne pas construire en hauteur, tout de plain pied. Voilà, notre hôtel est en lisière du patelin, là où 20 ans avant c'était le désert. Je me suis paumé, obligé. Arrêt dans une tienda pour demander notre chemin, la taulière me répond... je ne sais pas, je ne suis pas du coin.
La Moujikette je l'ai tellement tannée avec le Salar de Uyuni qu'elle veut absolument voir celui d'Atacama. C'est parti mon kiki... C'est devenu payant. L'argent récolté permet l'entretien du site et les oeuvres sociales des populations indigènes du patelin à côté. Y'a juste qu'il fait 20 kilomètres carrés de sel pas beau et pas si plat que ça quand celui d'Uyuni en fait 12000 tout plat, à pouvoir y faire atterrir sans risque un 747 lancé à fond...
Y'avait des animaux, des couleurs, de l'eau, du sel, des volcans, des nuages, du soleil. C'est très regardable quand on vient de Nanterre.

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L'absence de poteau nuit à la qualité des photos.
Un critique d'art
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Le même endroit.

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Un flamand rose ne remplacera jamais un poteau.
Un critique d'art
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Citation :
L'absence de poteau nuit à la qualité des photos.
Un critique d'art

Citation :
Un flamand rose ne remplacera jamais un poteau.
Un critique d'art

Pourtant les flamands ont fait leur possible. :oops2:
L artiste a fait explosé les poteaux, rigides et si saisissant de son oeuvre, en leurs redonnants de la vie en rose. :bave:
La référence aux oeuvres sombres des peintres Hollandais est bien retranscrite en NB.... Mais l artiste préfère utiliser, avec parcimonie, la couleur et le cadre magnifique pour surprendre... Grandiose... Un critique de critique dard . :oops2:
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5000 habitants et 1000 à 2000 touristes en permanence contre 500+50 il y a 20 ans... en plein désert avec pour seules ressources en eau la fonte des neiges qui disparaissent avec le réchauffement climatique. Une chance les piscines ne sont pas autorisées sauf les naturelles à droite à gauche dans la dépression de San Pedro. Ecologiquement c'est pas terrible. Mais ce n'est rien comparé à ce que pompent les mines alentours, dans un rayon de 100 bornes. L'état chilien laisse tomber les paysans installés là depuis des centaines d'années au profit des mines de cuivre et autres, gourmandes en eau et qui polluent tout. Une pollution qui ne se voit pas. On en parle pas. Seuls quelques graffitis contre la création de nouveaux sites miniers. Pour les amateurs d'astronomie, au dessus de San Pedro, preché à 5000 mètres se trouve l'ALMA. Plus grand radio-téléscope en service.

La vallée de la mort... aussi appelée vallée de Mars, c'est nouveau. Une des attractions du coin. On y fait aussi du sandboard. Attention, clichés genre carte postale. Un aveugle réussirait des photos dans ce coin là...
Ces jours là c'était tempête de sable, c'est joli même si on en bouffe plein. Y'a sûrement d'autres photos faites au même endroit qui trainent sur ce thread, argentiques faites il y a 19 et 20 ans. 2019, l'appareil n'est pas tropicalisé, j'ai limité les photos. Les 3 dernières je me suis pas cassé le cerveau, photos faites à 100 mètres de l'hôtel.


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Photos non retouchées.
Du matin au soir le village est vide, voiture, vélo, tours organisés, tout le monde est en promenade jusqu'au moment fatidique, le coucher de soleil.

Ils n'ont pas l'électricité au Chili ?
Une touriste

[ Dernière édition du message le 02/09/2019 à 14:11:20 ]

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en 6 le Licancabur ? Ce putain de volcan de quasi 6000m d'altitude ?

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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Desert Flood.

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Ils n'ont pas le téléphone non plus...
Un touriste
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Je préfère en couleurs perso

J'avais bien aimé San Pedro : c'est touristique mais il n'y a pas de dégradation immobilière flagrante. Nous on était dans un petit hotel un peu en dehors de la ville, c'était calme.

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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Reverend, la 4 et la 5 en N&B...
J'en ai encore 250 du Licancabur mais je crains un peu le flood. Prochaine fois j'en fais carrément un time-lapse de 8 heures.
#le sergent