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Derniers films vus

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Sujet de la discussion Derniers films vus
Pour ma part ce w-e, c'est 'les invasions barbares' (d. arcand) et 'goodbye lenin!' (w. becker)

Le permier est tout simplement exceptionnel : une richesse de dialogues exceptionnelle et une construction à l'americaine. marque de fabrique canadienne?

Le second aurait pu etre tres bon s'il etait sorti avant Amélie...
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Jure
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A force d'en parler vous vais devoir le voir...et j'aime pas des masses tarentino...
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+1 avec tout ce qui a été dit de méchant sur Tarantino. C'est toujours embêtant de prétendre méditer sur un vice en l'utilisant soi-même jusqu'à la nausée.
On finit peut-être par avoir du plaisir à vomir.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Tarantino, l'art du faux (Inglourious basterds, 2009).

Par « auto-référentiel », épithète pompeux, je veux dire que chez Tarantino, le cinéma fait référence à lui-même ; c’est sa griffe ; habituellement, le cinéma s’inspire d'une réalité ou en représente une, même une chimère ; les images font signe vers autre chose qu’elles-mêmes; chez Quentin Tarantino, ce qui nourrit le film, c’est l’histoire du cinéma ; ainsi en va-t-il de l’hommage qu’il rend à la Shaw brothers dans « Kill Bill » ; ou bien, lorsqu’il célèbre les films de road movies des 70’s dans « Boulevard de la mort » ; le support n'est pas réel, mais "filmique". Tel Chronos qui dévore sa progéniture, Tarantino est un cinéphile qui se nourrit du cinéma, et qui fait du « à la manière de … ». Il suffit de regarder les premières séquences de « Inglourious basterds », et l’on se croit chez Sergio Leone. Gros plans, avec sueur, angle en contre plongée latérale, rythme lent, alternance des points de vue, et aussi, présence forte du thème de la vengeance, thème central et chez Leone, et chez Tarantino.

Mais « Inglourious basterd » n’est pas un simple hommage au maître du western spaghetti ; je pense que Tarantino a voulu aborder la problématique du cinéma sous l’occupation, ce cinéma qui était contrôlé par les services de censure allemands (à la tête desquels figure Goebbles, patron de la propagande Nazi) ; en témoigne la présence forte des 2 affiches des films d’Henri Georges Clouzot, et dont « le corbeau » parvient à évoquer analogiquement l’occupation sans la citer directement (qui valu à Clouzot des problèmes à la libération).

Autre argument qui vient nourrir l'idée selon laquelle le film de Tarantino parle avant tout de cinéma : ce n’est pas un hasard si l’action finale se déroule elle-même dans un cinéma, et si l’incendie est activé par des bobines de films. Le cinéma sert autant à inspirer le réalisateur, qu’à bruler le temple dans lequel il est normalement diffusé. La boucle est bouclée : le cinéma provient de lui-même et s’immole en lui-même et par lui-même. « Inglourious basterds » est une œuvre close sur le 7ème art. Aussi, il ne s’agit pas d’un film historique (d’ailleurs, l’histoire ne respecte pas l’Histoire) ; Quentin Tarantino poursuit ici son entreprise de « déréalisation », qui consiste à présenter de la surface pure qui ne fait référence qu’à elle-même, et à ce dont elle s’inspire, à savoir, la mémoire bouillonnante du Cinéma). Ici, le tour de force consiste à évoquer les signes d’une période historique déterminée, pour mieux la détourner, truquer complètement l'histoire, s’en abstraire, la "déréaliser", et substituer à ce qui a été la puissance du faux. Voilà une lecture possible du film qui ne prétend pas être exhaustive; c'est en tout cas à partir de cette piste que j'arrive à relier ce film aux autres films du maître

“Pourquoi y a t il quelque chose et non pas plutôt rien?”

[ Dernière édition du message le 04/09/2009 à 13:24:35 ]

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Quelle magistrale branlette
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Ce n'est pas une branlette mais un point de vue critique, qui va au delà du "j'aime / j'aime pas", expression qui se situe au stade de la moule qui colle au rocher. Je trouve cela important d'argumenter (et peu importe le sens dans lequel on argumente), pas toi ?

“Pourquoi y a t il quelque chose et non pas plutôt rien?”

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le "j'aime/j'aime pas" a l'avantage de ne pas intellectualiser un truc qui n'a pas besoin de l'être. On va voir un truc, on aime ou pas point. Après ne pas aimer parce que "c'est faux", ou parce que l'intention de l'auteur quand on y réfléchit bien (surtout à la 48e minute dans le décor de fonds, y a un truc horrible, mais faut bien regarder) ne correspond pas à notre avis.

'fin bref, au final on sait pas si t'as aimé ou pas.

In the midnight hour, she cried more, more, more, with a rebell yell she cried more more more...

Vos meilleures BO

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+12.5, comme le pinard.

Pis au final, quand même, un film on l'aime ou on l'aime pas.

Et bon, les critiques studio mag, où parfois ils vont faire un pavé sur StarWars, parcqu'ils n'ont pas perçu de critique d'une société réactionnaire et d'où le prolétariat semble oublié, c'est chiant en fait.
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Youtou > Je penchais plus pour une forte influence télérama.

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Belle analyse, je dirais plutot
Malheureusement, c'est un point de vue peu partagé chez les critiques du 7éme ââârt.

Si on étends à d'autres disciplines artistiques, on peut apparenter son travail à du sampling.

Un autre truc génial est de faire comme dans certains mangas : se réapproprier des personnages historiques réels  pour en faire des personnages fictifs, completement maléables par le récit.

 

l'appréciation qu'on peut avoir de la déco de Noel de ma voisine dépend de la conscience qu'on a de l'état de la société.
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Lou >> Belle analyse  Je trouve pas. Et je pense que ça pose des questions que Tarantino en bon geek de films d'actions made in korea se pose même pas. Cela dit ce genre de réflexions sur le cinéma peut être intéressante, ici ça fait vraiment posé comme un cheveu sur la soupe.

Quant à Tarantino, il base tout son cinoche sur les références, un peu comme un zicos qui aime faire transparaitre ses influences à certains endroits.

In the midnight hour, she cried more, more, more, with a rebell yell she cried more more more...

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[ Dernière édition du message le 04/09/2009 à 14:51:37 ]

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"On va voir un truc, on aime ou pas point". Je pense que c'est une manière un peu lapidaire d'expédier le problème; en effet, on peut se demander qu'est ce qui nous a plu, ou qu'est ce qui nous a déplu dans ce qu'on a vu. On peut aussi ne pas se poser de question, bien sûr, et je n'oblige personne à le faire. Mais essayer de mettre des mots sur ses affects, non pas pour les dénaturer, mais pour mieux communiquer ce que l'on a ressenti, même de façon malhabile est je trouve plus intéressant qu'un simple "j'aime pas",  rejet muet, qui ne prononce rien de plus qu'un avortement de la pensée.

“Pourquoi y a t il quelque chose et non pas plutôt rien?”

[ Dernière édition du message le 04/09/2009 à 14:54:46 ]

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Citation :
Je pense que Tarantino a voulu aborder la problématique du cinéma sous l’occupation, ce cinéma qui était contrôlé par les services de censure allemands (à la tête desquels figure Goebbles, patron de la propagande Nazi) ; en témoigne la présence forte des 2 affiches des films d’Henri Georges Clouzot, et dont « le corbeau » parvient à évoquer analogiquement l’occupation sans la citer directement (qui valu à Clouzot des problèmes à la libération).
Je n'appelle pas ça mettre des mots sur un affect, j'appelle ça étaler sa culture.
22740
je pense aussi qu'à trop intellectualiser ses goûts on perd une partie conséquente du plaisir à voir un film (ou pas). C'est valable pour écouter un disque, lire un bouquin, etc.

Bien sur que c'est bien de se poser des questions et vouloir comprendre, et je ne pense pas avoir avorté de la pensée parce que je préfère poser un regard candide sur un truc. Ton analyse me gêne, parce qu'on a plus l'impression que tu t'écoutes parler que vraiment analyser le plaisir que tu as pris à voir ce film.

On pourrait longtemps gloser sur l'influence du cinéma de Kurosawa et de Morricone sur l'oeuvre de Tarantino, mais on ne saura toujours pas pourquoi et surtout si tu l'as aimé.

In the midnight hour, she cried more, more, more, with a rebell yell she cried more more more...

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[ Dernière édition du message le 04/09/2009 à 15:01:13 ]

22741

Citation :

ça pose des questions que Tarantino en bon geek de films d'actions made in korea se pose même pas.
Je ne serais pas aussi expeditif. Faut un peu connaitre sa maniere de travailler, c'est le roi du collage et de la réécriture. Je suis persuadé que son cinéma est beaucoup plus complexe et travaillé qu'il n'en a l'air.



Citation de leibniz:
Mais essayer de mettre des mots sur ses affects, non pas pour les dénaturer, mais pour mieux communiquer ce que l'on a ressenti, même de façon malhabile est je trouve plus intéressant qu'un simple "j'aime pas",  rejet muet, qui ne prononce rien de plus qu'un avortement de la pensée.
Faut pas tendre le baton, non plus...

 

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C'est vrai que la réflexion peut atténuer le plaisir; mais aussi, on peut trouver du plaisir dans la réflexion (exemple : le joueur d'échecs).
Xavier, c'est vrai que je cite des références, mais c'est bien parce que le film de Tarantino s'y prète (surtout par rapport à Clouzot qu'il cite très clairement).

“Pourquoi y a t il quelque chose et non pas plutôt rien?”

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Nouvel apport de la V4, l'option "critique ciné du Monde"

Enfin bref, +1 Belmoufles et will. C'est sans doute très intéressant pour certains, mais ce n'est pas exactement l'esprit du topic, sinon je n'y aurais jamais mis les pieds.
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will, pour répondre à ta question, ce que j'aime chez Tarantino, c'est sa futilité (déjà présente dans "Pulp fiction"), et que j'ai retrouvée ici. D'accord, ça fait encore intello, mais tant pis, c'est ma façon de parler et d'apprécier son cinéma : c'est ce que je dis plus haut lorsque je parle de "surface pure", les êtres sont sans opacité, Tarantino tourne le dos au souci de la consistance; il fait du gratuit, du léger, ce qui lui permet les audaces les plus folles. C'est précisément cela qui me plaît dans son cinéma (cf par exemple : la conversation de nana à la station service dans "Boulevard de la mort").

“Pourquoi y a t il quelque chose et non pas plutôt rien?”

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Allez arrete les frais ici,
on se retrouve sur les forums des cahiers du cinéma, si tu veux.

 

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Ah bon ? On a pas le droit de penser ici ?
Désolé de vous avoir dérangé les gars ...

“Pourquoi y a t il quelque chose et non pas plutôt rien?”

[ Dernière édition du message le 04/09/2009 à 15:28:20 ]

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leibniz, l'amour que tu portes à ton décorticage est tout à ton honneur  Cela dit ça reste profondément hermétique et quand même hors contexte par rapport à ce thread ou chacun dit des trucs du genre :

"ouais j'ai vu prends moi salope hier soir, c'était génial, à un moment y a une scène à 3 sur le même lit et pouf le lit pète. ROFL". Bon j'exagère, mais surtout on intellectualise pas. Sinon on écrirait tous des critiques au Figaro et on se ferait chier.

Tu vois, pour dire que tu aimes le côté bourru des personnages de Tarantino, tu fais 5 lignes...

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Si, si, penses, vas y! Te gene surtout pas.

Tu vas parler tout seul et tout le monde va te claquer, ca va etre super.

 

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C'est pas ce que je recherche; je vous donnais simplement ma lecture du film (qui est une lecture parmi d'autres, et qui ne prétend pas détenir la vérité). Je pense qu'on peut accueillir mon intervention dans ce sens, et que cela ne nuit pas à la bonne poursuite de votre conversation

“Pourquoi y a t il quelque chose et non pas plutôt rien?”

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Assez d' accord avec la première analyse de Leibniz; au delà de la première réaction brute il n' est pas interdit de chercher à gratter un peu, et il ouvre des perspectives censées.