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Sujet Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

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Sujet de la discussion Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

Bon, celui-là il me manquait comme thread.

J'ai mis longtemps à le conceptualiser, mais là, je crois que c'est bon.

C'est parti...

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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10881

Je ne sais pas pourquoi,, mais ça m'a rappelé ce vieil article bien réactionnaire sur l'enseignement musical:

Citation de http://www.e-litterature.net/publier2/spip/spip.php?article4 :

 

Education musicale : Régression dans l’évolution

par Sandrine Erdely-Sayo

Faudra-t-il attendre cinquante, cent ans pour retrouver nos bonnes traditions ?

Quelle tristesse de voir la dégradation de l’éducation musicale en France ! La qualité des musiciens à venir ne sera certainement plus la même. Les bonnes méthodes traditionnelles ont tout de même formé d’excellents musiciens. Pourquoi les changer, les déformer, les transformer ?

Notre belle école française a produit des œuvres très sophistiquées, d’un grand raffinement, où l’invention créatrice s’ajoutait à une intelligence cultivée. La clarté de l’écriture révélait un goût esthétique pour atteindre la beauté. L’inspiration frémissait d’un esprit enflammé et les émotions se bousculaient dans un souffle de création. Où allons-nous ? Probablement vers la décadence en cadences [1] imparfaites ou en cadences rompues par un travail corrompu. Il faudra s’estimer heureux de voir encore un musicien reconnaître un ¼ d’une cadence ; les ½ [2] ne se reposeront plus.....elles n’existeront bientôt plus. Quant à la cadence fauréenne, elle est rarement mentionnée dans les conservatoires municipaux et régionaux.

Nous avions en France un système très apprécié au niveau de la formation musicale et de l’écriture. Un système envié par d’autres pays européens et par les Etats-Unis. Les Etats-Unis essaient de l’imiter et de le reprendre, mais pour le moment sans grand succès. Pourquoi la France veut-elle s’en débarrasser ? Pour le plaisir de rénover...et de régresser ?

Les dictées musicales sont remplacées par des dictées à trous ou d’autres pauvres inventions ; la transposition n’existe presque plus ; l’étude du rythme est démesurée par la battue d’une mesure qui serait bien plus appropriée dans une cuisine pour faire monter la mayonnaise ; les chants dans les sept clefs hibernent au fin fond des maisons d’édition. Rien de plus normal puisque les nouveaux professeurs ne sont pas capables de les déchiffrer !

Dans le temps, Monsieur Debussy, Monsieur Lavignac [3] et bien d’autres pourraient en témoigner, nous rentrions dans des classes de composition avec en main et dans les oreilles une formation solide et ferme ; les professeurs avaient une pédagogie structurée, un enseignement de rigueur, des préceptes de discipline. Où est ce bon vieux temps ? Oublié, évaporé dans des soupirs indifférents ? Ces contretemps [4] ne sont même pas sympathiques puisqu’ils font attraper des syncopes [5] régulières et d’autres maux étranges aux musiciens bien éduqués Ils altèrent leurs oreilles pour les laisser dans un com(m)a [6] dissonant. La nouvelle génération rentrera en classe de décomposition avec une déformation de qualité.

Il n’y a qu’une éducation rigoureuse, aux règles strictes et précises qui permettra d’arriver à la liberté d’expression, à l’imaginaire, à l’invention et enfin à la création. Chez Lavignac les tonalités et les modes utilisés correspondaient à des états d’âme. Parle-t-on d’états d’âme maintenant ? Oh non, cela est démodé ! La technologie a pris le dessus pour changer le cœur des hommes en un rythme mécanique.

Le mot « imagination » a disparu des dictionnaires musicaux, mais nous avons le plaisir de le retrouver dans un dictionnaire de musique, d’une édition suisse, dictionnaire rédigé par un des plus grands musicologues : Hugo Riemann [7].

Espérons que le temps aidé d’un angelot musical fera de cette révolution régressive une évolution progressive !

 

On est dans un autre monde, là.

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Que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître  mrgreen

10883

"T'es prof de quoi ?"

Oui, mais c'est à cause un manque de moyens !

 

L'educ'nat' qui apprend à déconstruire. magnifique

 

[ Dernière édition du message le 10/12/2010 à 09:27:09 ]

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Elle écrit bien et puis c'est rigolo  redface2

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Citation de : kumo boy

Citation de Le Monde.fr :

 

"T'es prof de quoi ?"

par ccileParis19,

Enseignant à paris 19ème.

04.12.10

Cette semaine,

 

— Lundi :

 

Un élève refuse de me donner sa fiche de suivi. Il s'est tellement mal tenu qu'il ne veut pas que je la remplisse... Il s'est montré odieux pendant une heure. Il sort de ma classe en courant et en me tutoyant.
Je me rends compte qu'ont disparu de ma salle une séquence entière, 10 ans de travail dans une pochette, des documents importants, d'anciens exposés d'élèves... et une pochette de polycopiés qui étaient placés sous le bureau...


Dans les couloirs, la tension monte. Les élèves se mettent à détaler à toute vitesse par groupe de 8 ou 10. Pas d'autre chose à faire que de se ranger sur le côté pour éviter d'être percutée. Pendant les heures de cours, ils sont 6 ou 7 à faire des allers retours dans le couloir du 1er. Ils crient, se battent, mettent des coups dans les portes, se moquent de ceux qui sont en classe... Ils se sont « échappés » de la perm.

 

— Mardi :

 

J'apprends qu'une collègue s'est fait griffer au cou par une élève. Je suis abasourdie. Un peu effrayée aussi. Mais pas de conseil de discipline prévu, l'élève ne va pas bien ! Et la collègue ?
L'après-midi est tendu au 1er étage. Je fais cours porte ouverte, comme d'habitude. Mais à présent, les élèves qui « zonent » dans le couloir pénètrent dans ma salle, m'interpellent, interpellent mes élèves de 5e : « Ouesch, t'es prof de quoi ? Et les bouffons ! Regardez y travaillent... ». Au bout d'1/2 heure, je décide de fermer ma porte. On me l'ouvrira 9 fois dans la 2e 1/2 heure...
Dans la salle à côté, une élève de 12 ans répond à son professeur d'Histoire « Tu m'saoules, ta gueule ! »... Elle sera renvoyée une journée.


— Mercredi :

 

Je tente de vider les couloirs à 10 h 20. Je fais le deuil de ma pause et de mon café. Plus facile quand on sait que deux heures plus tard, c'est la quille... Je parviens à sortir une bonne vingtaine d'élèves. Et trois minutes plus tard, je les vois entrer à nouveau dans le hall... On leur a dit qu'il pouvait. Il fait trop froid dehors... Je suis énervée, totalement abattue...

— Vendredi :

 

Je me rends compte qu'on m'a aussi volé 2 manuels dans ma salle. Je m'en veux de ne pas avoir vidé mon bureau. J'en veux à ces 3 armoires fermées à clé au fond de la salle 116. Je n'ai pas une seule des clés qui ouvrent ces armoires... Elles me narguent. Pourtant en début d'année, je suis allée deux fois demander une clé à l'intendance. Personne ne sait où elles sont...

Je suis déçue et consciente du message des élèves : toi, t'as pris trop la confiance en laissant tes affaires, ici, on est chez nous... J'ai l'impression que cette semaine, on m'a envoyé un message clair...

Je vois 2 de mes élèves de 6e se faire rouer de coups par des 4es. Un nouveau jeu ? Ça m'inquiète. Mais je continue à tenter de vider le couloir : une bande de nanas écoute de la musique en dansant. Si. Si.

 

Une bande de types tient le radiateur. Ils font semblant de ne pas m'entendre quand je leur demande avec un grand sourire d'aller se ranger dans la cour. Heureusement, parmi eux un des 3es dont je suis prof principal. Je lui demande de sortir et au passage d'emmener ses copains avec lui. Et puis, j'apprends qu'il y a eu un souci dans cette classe de 3e. Des élèves ont été convoqués à la vie scolaire la veille. Mais je l'apprends par une collègue et par les élèves eux-mêmes. Je me sens seule. Sans le rapport de mon collègue dans le casier, je n'aurai pas pu réagir.

 

Drôle d'ambiance, on n'a plus vraiment l'impression d'être dans un collège. La veille, devant l'établissement, un élève a tenté une intimidation sur une prof pour éviter un rapport... Il sera renvoyé une journée.

 

— Vendredi soir


Je craque un peu ce soir. Je fonds en larmes en préparant le biberon de mon fils.

J'ai bientôt 40 ans. 15 ans d'ancienneté. Je suis passée par Clichy sous Bois, la cité Michelet... J'aime mon boulot. À 36 ans, j'ai obtenu la hors classe. Et j'en suis encore là. Je ne suis plus dans un établissement classé ZEP. Après la zone sensible, la zone prévention violence, je pensais qu'un collège non classé, c'était un peu ma récompense à moi...

 

La violence ordinaire de ce bahut semble être acceptée, banalisée ? Les gens font-ils semblant d'aller bien ? À quel moment prend-on en compte la sécurité des élèves ? Et la nôtre ?

Alors ce soir, je décide de ne plus tenter de vider les couloirs seule.
Je décide de ranger mes affaires, enfin ce qu'il en reste, ailleurs.
Je vais tenir jusqu'aux vacances en espérant trouver des solutions pour garder la tête froide et continuer d'être choquée par ce qui est choquant, abattue par ce qui est inacceptable. Je ne veux pas banaliser la violence. Je ne veux pas me montrer moins exigeante avec mes élèves. J'aimerais continuer à garder une vision raisonnable des choses et des êtres. Et ce soir, je suis usée par une semaine banale finalement. Et je me demande si deux jours suffiront à me remettre d'aplomb.

Cécile

 

éh ben c'est pas gagné icon_neutral.gif

Et que fait-on ?

 

 

10886

La solution: une table ronde avec des sociologues, le corps enseignant, etc...

 

[ Dernière édition du message le 10/12/2010 à 10:12:53 ]

10887

Citation :

Et que fait-on ?

- On en vire 10 000 par an. Comme ça il y a plus d'élèves par prof c'est plus rigolo.

- En primaire on arrête de payer des jeunes pour aider dans les écoles, ça promet un sacré bordel à partir de la rentrée prochaine.

- Le ministre de l'éducation est autant au courant de ce qui se passe dans les écoles que l'aut' tache de ministre de l'intérieur connait l'état des routes.

La plus grosse connerie c'est d'avoir interdit les baffes, tiens. mrgreen

Mon épouse institutrice a arrêté de travailler depuis 2 ans, congé sans solde. Elle hésite méchamment à reprendre.

Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats.
Albert Schweitzer

10888

L'info n'est pas la même selon le média, mais là quand même : une brève sur l'affaire Siné (hebdo) :

Vu par Le Monde

Vu par Rue89


"And in the end, the love you take is equal to the love you make"

Mes annonces de matériel guitare

10889

Citation de J.Luc :

Mon épouse institutrice a arrêté de travailler depuis 2 ans, congé sans solde. Elle hésite méchamment à reprendre.

La mienne devrait arrêter. C'est de pire en pire.

Dans une classe qui accueille une gamine trisomique, on a supprimé l'AVS (aide à la vie scolaire). Après on entend des grands discours sur l'intégration des handicapés à l'école.

A mon avis, cette histoire de virer les enseignants, ce n'est pas que pour faire des économies. C'est aussi idéologique. En diminuant les moyens alloués à l'éducation publique, on ne facilite pas l'accès des plus pauvres à certains métiers. Et quelqu'un d'éduqué aura plus de mal à accepter tous les petits boulots de merde qu'ils ont besoin de continuer à refiler à ceux qui n'ont pas réussi à faire des études. En les culpabilisant, en plus: "ben tu vois, connard, si t'avais bien travaillé à l'école, tu n'en serais pas là aujourd'hui."

10890

Pour un remède définitif, sur l'insolence des lycéens, prendre exemple sur Roddy Macdowall, dans Classe 1984 ou il donne un cours à l'aide du flingue de l'inspecteur Harry, après que des charmants ados lui aient massacré sa salle de science et rôti un des animaux qui s'y trouvait.

Efficacité garantie pour obtenir le silence mrgreen

La plongée c'est la vie, le reste n'est qu'un intervalle surface.