Sujet Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

HS par rapport au sujet, mais navre quand même, Youtou me fait penser à une anecdote de rando dans les Alpes. On arrive sur un col assez haut, magnifique vue sur deux versants. On fait une pause contemplation-saucisson. Tout à coup, on entend la respiration saccadée du coureur de fond. Surgit un type tout en fluo qui, arrivé au col, regarde sa montre et nous fait part de son temps pour arriver là. On le regarde poliment. Là, sans même profiter de la vue, il repart dans l'autre sens "faut que j'aille chercher ma femme, elle se traîne". Quand il revient avec sa femme, il repart aussi sec, toujours sans un regard sur le panorama, laissant sa meuf souffler. Du coup, on cause un peu avec elle :
- Ah oui, mon mari c'est un sportif, j'en ai un peu marre là. En plus, ça fait une semaine qu'on ne bouffe que du lyophilisé. Et vous, vous faites comment pour la bouffe ? demande-t-elle ingénument.
- Nous ? Ben, on a du super pain, des bons sifflards, de la charcut', des légumes, des pâtes, du riz. Hier, on s'est fait des truites, lui répond-on, grand sourire aux lèvres.
Au mot truite, je l'ai vue se décomposer. Je parie que les treks avec son homme, plus jamais.

Joeko : y a deux ans, on s'était fait la Grande Sassière dans la Vanoise. 3747m
avec le dérèglement climatique, la fonte des glaciers et la mort des ours polaires, cette course est devenue rando.
Même sur l'ascension finale de l'aiguille (pente de 35°), on n'est même plus forcément obligé de chausser crampons et piolet si on y a va vers août...

Mais ça reste donc quand même du bel effort, en montée constante, un petit palier d'altitude à éventuellement gérer etc...

Donc, on monte tranquilou, mais à un bon rythme..on met dans les 3h30/ 4h, je crois...avec des pauses bouffe, photo, déconne etc..

Arrivés au sommet, on a quand même cette belle sensation "alpinesque" du "waouw mais c'était costaud putain à la fin"..le schiste était encore un peu gelé sur le haut, le piolet avait été utile..

Se pointe un p'tit jeune, en baskets, un micro sac...qui claironne fort, en appuyant ostensiblement sur son chrono 47 minutes 35 secondes...
(ndlr : en vrai, je ne me souviens plus de la durée annoncée...mais c'était dans cet ordre..)
On se regarde, avec un éclat "alerte mytho" dans nos pupilles.

Le gars redescend aussi sec, en courant.

Du coup, on a vérifié après, les chronos de trucs équivalents, pour les pros de l'ultra-trail etc...
Ben, c'est bien ça...les gars, ils t'explosent les durées par 4 ou 5 ..

Sur le sommet, avec les 4h de montée, l'altitude, l'effort final, ça m'avait paru vraiment de l'ordre de l'impossible

Mais bref, vu son indifférence au panorama, l'alien aurait pu aussi bien faire son chrono en guinée-bissau ou en Arménie.