opinion Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?
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le reverend

Bon, celui-là il me manquait comme thread.
J'ai mis longtemps à le conceptualiser, mais là, je crois que c'est bon.
C'est parti...
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)

kosmix



Dommage que Point Virgule déserte la discussion car elle est très intéressante. Je comprends d'ailleurs son point de vue et son amour de la langue, plateforme essentielle et indispensable aux échanges quant à la théorisation, conceptualisation, abstraction, métaphysique etc. Je dirais que la langue permet d'accéder à certaines "sphères supérieures" de la pensée (ou du moins dans la tentative de les partager avec autrui) là où la communication non verbale est immédiate, sans interfaçage. Car le son vocalisé n'est qu'une interface finalement et elle est largement soumise aux erreurs de formulation et d'interprétation, quand la communication primitive est certes archaïque mais plus spontanée (ce qui ne la met pas à l'abri des malentendus non plus ceci-dit).
La parole, puis l'écrit, sont des perfectionnements de la communication. Ils ne l'ont pas inventé.
Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

iktomi

Un article qui résume le lien.
J'en avais fais un pdf traduit, mais ça passe pas sur AF je crois, alors j'le colle ici :
Alors que j’écoutais avec le reste du monde se déployer l’horreur de ce qui est arrivé à l’école primaire Sandy Hook, j’ai été frappée par l’absence persistante de commentaires et d’analyses sur le fait que les tueurs de masse sont presque tous des hommes et des blancs en colère. Que faudra-t-il pour que nous amorcions enfin un dialogue généralisé, ouvert et public à propos du genre et de la violence dans notre pays? À propos de la masculinité et de l’identité?
Ces sujets font partie des «questions difficiles» que nous avons tendance à ignorer. Au lieu de cela, à la radio et à la télévision, j’ai entendu des commentateurs expliquer encore et encore à quel point un tel scénario était rare, comment Newtown n’avait pas de «problème de criminalité», quel était le profil psychologique des tueurs de masse, et comment les policiers étaient encore à la recherche d’un motif. En somme, les gens se demandaient encore :
«Pourquoi cette tragédie-là ?» Ce n’est pas la bonne question. Les meurtriers de masse sont un symptôme extrême d’un problème courant, quotidien. Oui, le risque d’être terrorisé-e par un meurtrier de masse isolé est mince, c’est vrai. Mais des personnes ordinaires vivent dans la peur et la terreur à domicile. Il n’y a malheureusement rien d’exceptionnel à ce que des hommes armés tuent des gens tous les jours dans notre pays. Dans le cas des meurtres de
masse, le symptôme extrême de cette catastrophe, la question devient : «Pourquoi est-ce qu’un nouveau jeune homme blanc en colère a agi de cette
façon et tué ces personnes ?»
Cette tragédie est arrivée et continuera à se produire parce que trop d’armes sont facilement disponibles dans une culture optimisée pour leur utilisation tragique, le plus souvent par des garçons instables, élevés à se définir comme des hommes par le biais de la violence, et à qui on enseigne dès leur naissance à être en contrôle. Des hommes à qui la culture confère des droits acquis et des attentes de pouvoir et de privilèges. Des attentes qui,
faute d’être satisfaites, et lorsqu'elles sont vécues en même temps qu’une maladie, une perte, une dépression ou plus, explosent quotidiennement en des tragédies innombrables. Déstigmatiser la maladie mentale et réglementer la possession d’armes à feu sera d’une certaine aide, bien sûr, mais cela restera insuffisant sans l’inclusion de cette dimension du problème. Dans le cas d’Adam Lanza, oui, il avait un problème de santé mentale et il y a eu
accès à des armes. Mais, à l'inverse d'autres ayant cette maladie et cet accès, il a vécu le contexte culturel d'une manière qui l'a fait passer à l’acte violent.
Les pistolets de la mère de Lanza, tous dûment autorisés, faisaient partie des 270 millions d’armes à feu qu'on trouve aux États-Unis aujourd’hui. Lanza s’était vu refuser une arme à feu dans un magasin local d’armes plus tôt dans la semaine parce qu’il refusait d’attendre les deux semaines réglementaires. Notre pays si exceptionnel se classe au premier rang mondial en termes de nombre d’armes à feu par habitant, avec un ratio de 88 armes/100
personnes, loin avant le deuxième sur la liste, la Serbie, dont le ratio est 58,2/100. Il existe des pays armés de façon similaire, mais pas aussi violents. Comme Ezra Klein l’a fait remarquer dans leWashington Post vendredi, «La Suisse et Israël ont des taux d’homicides relativement faibles, en dépit de taux de possession d’arme à feu à domicile comparables à ceux des États-Unis". Sur les 25 pires meurtres de masse des 50 dernières années, 15
ont eu lieu aux Etats-Unis. C’est mentir que d’affirmer que ces événements sont rares.
Vendredi dernier, après avoir tué sa mère (ce qui est, après tout, de la violence familiale), le tireur est entré dansce lieu sûr qu’est une école, et il a abattu 20 garçons et filles et six femmes. Pas besoin d’un doctorat en psychologie pour s’interroger sur la signification des gestes d’un homme qui tue sa mère, puis entre dans une école, où les femmes dominent les fonctions de contrôle et de care, et tue des petits enfants avant qu’ils et elles ne grandissent. C’est un acte incommensurable. Je ne veux pas manquer de respect ou de sympathie en rappelant qu’au cours des prochaines 24 heures, au moins trois femmes aux États-Unis vont mourir aux mains d’hommes violents. Selon le Children’s Defense Fund, au cours des mêmes 24 heures, huit enfants mourront chez nous des suites de blessures par balle. Le journaliste Bill Weird du réseau ABC News commente : «Dans les 23 pays les plus riches au monde, 80 pour cent de tous les décès par armes à feu se produisent aux ÉtatsUnis et 87 pour cent de tous les enfants tués par armes à feu sont des enfants américains.» Ce taux est 42,7 fois plus élevé que celui de tous les autres pays réunis.
Lanza était un homme parmi d’autres. Même si davantage d’hommes meurent par balle que les femmes, les décès par armes à feu sont en très grande majorité des crimes perpétrés par des hommes, que les victimes soient de sexe masculin ou féminin. Et je sais que, même si cette année marque le 23e anniversaire du massacre de l’École polytechnique de Montréal et le sixième anniversaire de celui perpétré contre les fillettes d’une école de la communauté Amish, la plupart des tueurs de masse n'ont pas le projet de tuer en fonction du sexe. Mais, comme pour les homicides simples, la possession d’armes à feu et les meurtres qu’ils commettent ont un caractère sexué. Un sondage Gallup mené en 2011 a révélé que 46 pour cent des hommes américains possédaient une ou des armes à feu (en regard de 23 pour cent des femmes). Et, comme nous l’avons appris le mois dernier quand Kassandra Perkins a été abattue par Jovan Belcher, 91 pour cent des meurtres familiaux sont commis par des hommes et 88 pour cent de ces meurtres impliquent des armes à feu.
En moins de 10 jours, le nombre de femmes et d’enfants ainsi tués dépassera le nombre de personnes – les enfants, les femmes et Lanza lui-même – sacrifiés vendredi dernier. La culture qui crée un si grand nombre de meurtres non planifiés, familiaux, facilités par la possession d'armes à feu – partie des 15 000 homicides par an qui ne font qu’une victime – est celle qui produit des tueurs de masse comme Lanza.
La revue Mother Jones a dû mettre à jour son article «Guide to Mass Shootings in America », qui avait documenté, plus tôt cette année, les 62 cas de fusillades impliquant des armes à feu aux États-Unis depuis 1982.
Onze de ces attentats se sont produits dans des écoles. Des jeunes hommes blancs sont très majoritairement les auteurs de ces fusillades. Parmi les principaux meurtriers de masse du siècle dernier, pas un des tireurs n’était une femme. Les garçons et les hommes blancs n’ont aucune prédisposition biologique ou génétique à devenir meurtriers de masse ou conjoints agresseurs, mais la violence fait partie de la façon dont est définie la masculinité aux États-Unis. Et les armes font partie de cette violence.
La publicité du fusil dont s’est servi le tireur de l’école Sandy Hook utilise comme slogan la phrase « Considérez votre carte d’identité masculine comme renouvelée. » Les jeunes hommes blancs possèdent des droits acquis et des privilèges qui, combinés à la déception, la maladie, la perte, et une glorification de la violence aussi courante que décapante pour l’âme, peuvent conduire à une telle tragédie. Le seul endroit où j’ai entendu cette connexion abordée dans les médias le week-end dernier était à l’émission du réseau MSNBC «Up with Chris Hayes», quand David Sirota, du site Web Salon, a fait remarquer que les hommes blancs sont vraiment le seul groupe en Amérique du Nord pour qui «il n’est pas permis de faire de profilage ethnique». Comme les mâles de race
blanche sont représentés de façon disproportionnée dans les médias et parmi nos responsables politiques, il faut que plus d’hommes blancs comme Sirota et Hayes prennent la parole et parlent de cela : de la façon dont une peau blanche et la masculinité sont non seulement nos normes incontestées, mais sont aussi imbues d’innocence et d’autorité implicites qui les rendent presque impossible à critiquer face à un pattern (modèle) d’événements aussi horribles que celui de Sandy Hook.
En 2010, dans un article intitulé «Suicide by Mass Murder», Rachel Kalish et Michael Kimmel ont donné un nom à ce phénomène: l’«aggrieved entitlement» (droit acquis lésé). Dans leur article, ils décrivent une «culture de masculinité hégémonique aux États-Unis», qui crée un «sentiment de droit acquis lésé, propice à la violence ».
Pour les jeunes hommes, et surtout les hommes blancs, la colère et la violence sont des privilèges auxquels les autres personnes ne peuvent prétendre, et dont l’exercice hors de cette caste, est clairement puni. Quant à notre système carcéral industrialisé, il déborde d’un nombre disproportionné de jeunes hommes noirs. Alors que les hommes qui tuent une partenaire intime écopent en moyenne de peines de deux à six ans, les femmes qui tuent leur conjoint sont condamnées, en moyenne, à 15 ans de prison. Le privilège de se mettre en colère et d’user de violence n’est pas également distribué. Pas plus que le fait d’admettre que les hommes souffrent de maladie mentale, un domaine que nous dépeignons comme presque exclusivement réservé aux filles et aux femmes.Ce n’est pas raciste ou sexiste de suggérer que les hommes blancs sont aux prises avec une perte de pouvoir dans notre pays. Je ne diabolise aucunement les hommes blancs ; beaucoup, sinon la plupart d’entre eux n’ont probablement pas le sentiment d’être puissant et en contrôle. Mais le fait est que, dans notre pays, les hommes blancs ont longtemps dominé la sphère publique et la sphère privée. Ils continuent de dominer le gouvernement
et les médias alors même que la nature de la famille et de la vie privée a évolué. Personne n’aime perdre du pouvoir; c’est un processus incommodant, pénible, effrayant et déroutant. Mais il est important de distribuer le pouvoir de façon équitable. C’est un changement que nous pouvons chercher
à comprendre, à discuter ouvertement et à faciliter. Ou, nous pouvons fermer les yeux et exacerber les préjudices liés à l’inégalité.
Cette violence constitue une crise de santé publique. D’autres pays saisissent l’importance vitale pour la société de comprendre les constructions de genre, mais le nôtre y résiste d’une façon mortifère pour l’esprit. Pourtant nous avons vraiment, vraiment besoin de le faire si nous voulons comprendre comment enrayer cette hémorragie de vies humaines. Prétendre que les pressions culturelles et les droits acquis hyper-genrés qui contribuent à faire des garçons de «vrais hommes» ne jouent pas un rôle crucial dans ces tueries de masse, et dans les meurtres commis quotidiennement chez nous, constitue notre véritable crime national." Soraya Chemaly
http://msmagazine.com/blog/2012/12/17/why-wont-we-talk-about-violence-and-masculinity-inamerica/
C'est "marrant" de me replonger dans mes vieilles archives de recherches militantes.
[ Dernière édition du message le 26/03/2025 à 21:00:53 ]

Will Zégal

Merci.
Cela résonne étrangement avec la vidéo que j'ai postée aujourd'hui dans "les perles de Youtube".

Pretextat

D'ailleurs un singe qui observe une grenouille ne pourrait pas admettre qu'ils soient tous deux des animaux .
Nous sommes pourtant beaucoup plus proche du singe que de la grenouille .
Sauf que moi je ne descend pas de l'arbre .


iktomi

lion qui mange la gazelle : bien
lion qui mange ses propres petits : pas bien
etc
Soit tout est naturel et ce n'est ni bien ni pas bien "parce-que ""naturel""", soit rien ne l'est...
(j'ai retourné l'argument de l'appel à la nature mon aise depuis 20 ans


kosmix


Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?
[ Dernière édition du message le 27/03/2025 à 15:42:36 ]

iktomi

Question : n'était-ce pas une erreur que de faire des plans de guerre internationale sur un chat privé avec un reporter ?
Réponse : non.
[ Dernière édition du message le 27/03/2025 à 15:53:01 ]

darinze


T'es pas obligé d'écouter toutes les conneries de DaRinze . Clip SONIC ON LOVE YOU

Ho'Dog


PK crew( à l'abandon) / Mixcloud / 3'ks
En vrai t'es Eddie Barclay avoue :oops2:

Accord'Eure Pianos

Il n'y a qu'à observer les comportements humains en groupe (au hasard : dans un stade de foot par-exemple) pour se rendre compte qu'on ne vaut guère mieux qu'une bande de macaques. D'ailleurs l'excellente série "Gang de macaques" qui passait il y a quelques années était vraiment révélatrice de la troublante similitude des comportements de ces primates avec les nôtres. Très drôle est triste à la fois.
Oui, la révolution française l'a prouvé.
Accordeur de pianos, amateur de synthés http://www.accord-eure.fr
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