J'avoue avoir du mal a comprendre l'attrait pour la provocation, personellement. Je vois pas tres bien ce que ca apporte. Ca m'a toujours un peu derange; a la fin, il s'agit presquee toujours de choquer pour faire parler de soi. Puis ce qui est vraiment derangeant dans notre monde demande de la reflexion et du temps, ce que l'humouriste n'est plus vraiment a meme de faire.
Il me semble que la fonction de la provoc, c'est de mettre le doigt là où ça fait mal, avec le secret espoir de faire avancer les choses.
Par exemple, les sketchs de Coluche sur les immigrés, qui dénoncaient le racisme latent.
J'ai l'impression que dans nos sociétés il reste finalement assez peu de tabous. Mais ils sont si forts et irréductibles que celui qui s'y frotte s'en prend plein la gueule. Je ne crois pas par exemple qu'un humoriste qui prendrait la défense des pédophiles se rendrait tres populaire. Idem Dieudonné. Qui s'y frotte s'y pique.
Ouais, typiquement, qqn comme Dieudonne m'horrippile au plus haut point. C'est de la provocation facile, qui va dans le sens de son public.
En lisant l'article du telerama, je me suis rendu compte que j'avais oublie Groland, que j'accroche nettement plus. En fait, a la suite de l'article du Telerama, je nuance un peu ce que je disais sur la provocation: ceux qui ne font pas dans la surenchere, qui vont vraiment a contre courant, la, ok, je comprends le besoin. Mais ca va un peu a contre courant de l'idee du provacateur celebre.
Je crois que les media ont un tel pouvoir recuperateur aujourd'hui que ca devient difficule de provoquer intelligemment, sans rentrer dans son exploitation mercantile (incarne par toutes les affaires recentes concernant les religions, par exemple, pour moi...)